Les officiers français face au Viet-Minh 1945-1954
Le titre de cet ouvrage ne résume pas exactement son contenu. En effet, l’auteur n’y étudie pas particulièrement les conséquences de la guerre d’Indochine sur le corps des officiers français. Il écrit ses souvenirs des neuf années passées dans différentes fonctions, entre 1945 et 1954 et à travers eux, donne une vue d’ensemble des opérations et de la nature du conflit, tout en relatant souvent dans le détail, certaines de ses phases et certains de ses épisodes.
Jean Ferrandi ayant tenu des postes de combattant et d’officier d’État-Major, son expérience est vaste et variée. Elle ne couvre cependant pas tous les aspects de cette guerre si diverse qu’il était impossible à un homme de les connaître personnellement tous. Ce qu’il rapporte est présenté de façon très claire, avec un souci d’objectivité louable, qui n’élimine cependant pas – mais cela est fatal – les sympathies ou antipathies personnelles, toutes voilées qu’elles soient.
On lira avec intérêt le récit de certains épisodes de la réoccupation de Saïgon en 1945, de Haïphong en 1946, auxquels l’auteur participa dans le rôle modeste de chef de section. Plus tard, ses souvenirs d’officier du 2e Bureau lui permettent d’avoir des événements une vue plus large des vastes opérations et de la stratégie d’ensemble. Ce qui vaut au lecteur le récit des grandes opérations qui ont marqué au Tonkin la deuxième partie de la guerre.
Ceux qui ont participé au conflit indochinois compareront leurs souvenirs à ceux de l’auteur et sans doute, tout au moins dans l’ensemble, partageront ses impressions et ses conclusions. Les autres trouveront dans ce livre un témoignage nouveau sur une période difficile de notre histoire ; ils en apprécieront le ton.