La destruction des villes allemandes
La guerre visant directement, volontairement, les populations civiles, afin de saper leur moral par l’étendue des pertes humaines et des destructions matérielles qu’elle cause, est puissamment illustrée par l’exemple des bombardements alliés, notamment britanniques, contre les villes allemandes, au cours du dernier conflit mondial. Ces bombardements, qui provoquèrent la mort de plus d’un demi-million de personnes, répondaient aux attaques allemandes sur les villes anglaises, à la guerre sous-marine menée sans souci humanitaire, à l’expansion du Reich sur la presque totalité de l’Europe, à un moment où l’Angleterre était seule à supporter le poids de la guerre. Plus tard, ils eurent des buts stratégiques et logistiques.
L’auteur a écrit ce livre en langue allemande, non comme un réquisitoire, dit-il, mais comme un appel à l’humanité, pour la garder d’utiliser les armements nucléaires. Il accuse Hitler d’avoir déclenché la guerre ; le peuple allemand de l’avoir soutenu ; Churchill d’avoir donné l’ordre de miner, par des bombardements massifs sur les principales cités ennemies, le moral des populations et la production de guerre de ses adversaires ; l’Air Marshall Harris, le chef du Bomber Command britannique, d’avoir organisé les raids. Ainsi les reproches se partagent-ils entre les deux camps, également pris par la folie de la lutte, par la frénésie de la destruction, par l’implacable escalade des moyens mis en œuvre.
Le récit des attaques prononcées contre dix-neuf grandes villes allemandes donne, par leur répétition, une impression de cauchemar. Il se présente sous une forme anecdotique, journalistique, en vue d’atteindre un grand public.
Certes, les faits sont dans leur ensemble connus, au moins de la génération qui a vécu la guerre. Mais la génération suivante risquerait de les oublier ou de les minimiser s’ils n’étaient pas rappelés. D’où l’utilité d’un tel ouvrage, dont chacun pourra faire la lecture avec profit. ♦