Je les ai bien connus (Souvenirs d’ambassades)
Le livre de Mme Cerruti apporte, avec un talent bien féminin, et sans prétention à la grande diplomatie, une contribution intéressante à l’histoire politique de la dernière guerre. L’auteur, fille du directeur du Théâtre National de Budapest, avait commencé une brillante carrière d’actrice quand elle fut chassée de Hongrie par la révolution bolchevique et dut s’enfuir en Autriche où elle rencontra un diplomate italien qui devint son mari. C’est à la carrière qu’elle doit un périple passionnant qui la mena successivement à Pékin, à Moscou, à Rio de Janeiro, à Berlin et à Paris. Elle tomba bien, si l’on peut dire, dans ces différents postes et notamment à Moscou et à Berlin. Elle put voir de près la plupart des acteurs de la tragédie si proche et, comme elle est douée de qualités d’observation très fines et spirituelles, c’est un régal que de les rencontrer sous sa plume, qu’ils s’appellent Hitler, Gœring, Ciano, Édouard Herriot ou François-Poncet. ♦