Surcouf
La puissante et pittoresque figure de Surcouf avait déjà été dépeinte par nombre d’excellents auteurs, tels que R. Cunat, E. Herpin, J. de La Varende. Michel Bourdet, qui est passé avec succès du Théâtre Français à la littérature historique et maritime et a, comme son frère Édouard, le don d’exposition dramatique, a, semble-t-il, mis le point final à l’histoire du célèbre corsaire malouin. Fondé sur une documentation extrêmement sérieuse, notamment celles des Archives nationales et du Service historique de la marine, le récit reste d’une vivacité étonnante. Nous voyons comment, en quarante-quatre mois de navigation (septembre à mars 1796, sur l’Émilie ; juillet 1798 à avril 1801, sur la Clarisse et la Confiance ; mars 1807 à février 1809, sur le Revenant et le Charles), Surcouf put non seulement amasser une véritable fortune, mais infliger aux croisières anglaises des pertes cruelles. Il avait les dons du corsaire idéal : de l’audace, de bons navires – et de la chance. ♦