Le « Charcot » et la Terre-Adélie
C’est un livre pittoresque, instructif et bien réconfortant que celui qui vient d’être consacré par deux de leurs participants aux trois navigations du Charcot vers la Terre-Adélie. La première, l’exploration, fut par moments périlleuse, tant furent sauvages les tempêtes australes, et redoutables les difficultés opposées par le pack – la banquise brisée – à l’accès jusqu’au continent antarctique.
Les deux autres, en 1950 et 1951, beaucoup plus aisées, permirent l’établissement et l’utilisation d’une excellente base scientifique, où put hiverner, sous la direction de M. André Liotard, une équipe de jeunes observateurs. Une moisson précieuse de renseignements a déjà été ainsi recueillie sur la navigation et la météorologie antarctiques, la propagation des ultra-sons, les mutations des glaces, etc. Non seulement les marins et les savants du Charcot, trois fois guidés jusqu’à la terre, découverte il y a cent dix ans par Dumont d’Urville, par le capitaine de vaisseau M. Douguet, ont pu confirmer les droits de la France sur un point stratégique important, en notre époque de grandes liaisons aériennes, mais, fidèles à nos grandes traditions navales, ils ont apporté une contribution essentielle à la découverte d’un monde jusqu’ici fort mal connu. ♦