La France s’engage efficacement au sein de la Finul en 1978-1979, avec une réelle prise de risques, se traduisant par des accrochages violents et des pertes. Le mandat de l’ONU n’étant pas robuste, le détachement français est partiellement retiré en mars 1979, se limitant temporairement à des tâches logistiques.
L’engagement français au Liban au sein de la Finul, 1978-1979
French Commitment to Lebanon in UNIFIL, 1978-1979
France operated effectively within UNIFIL in 1978-1979: the risks were real, as witnessed by violent clashes and losses. In the absence of a robust UN mandate, the French detachment was partially withdrawn in 1979, and was temporarily restricted to logistic tasking.
Alors que la guerre civile fait rage au Liban depuis 1975, l’intervention israélienne de mars 1978 en réponse aux attaques des combattants palestiniens, les fedayin, entraîne une nouvelle internationalisation du conflit. Celle-ci conduit l’ONU à dépasser ses divergences pour mandater une mission de maintien de la paix, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont le fer de lance est initialement assuré par la France. Ce sont les faits qui conduisent à la création de la Finul, l’engagement de la France en son sein avec « l’entrée en premier » du « BatFrance » et son action lors de la première partie du mandat qui sont décrits dans cet article, jusqu’au retrait du bataillon le 15 mars 1979. Avant d’envisager l’engagement français proprement dit, il importe de bien fixer le contexte qui conduit au déploiement de la Finul.
Si le Liban ne participe pas aux conflits israélo-arabes postérieurs à 1949, il reste techniquement en état de guerre contre Israël et accueille dès 1950 environ 130 000 réfugiés palestiniens (1). Ceux-ci, renforcés par des arrivées postérieures et par un très fort taux de natalité, atteindront presque le chiffre de 450 000 en 1975, dont 289 000 à 300 000, très militarisés, regroupés dans des camps (2). Ils lancent dès 1965 une activité de guérilla face à Israël et s’organisent bientôt comme un « État dans l’État ». Progressivement regroupés sous la tutelle de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) (3), ils continueront souvent à agir de manière indépendante, et seront difficilement contrôlables (4).
Deux tournants sont à noter dans cette évolution. Le premier est lié aux combats entre les fedayin et l’armée libanaise en 1969 qui se soldent par l’accord du Caire (5), lequel « reconnaît la présence militaire palestinienne au Liban et cautionne aux fedayin le droit de s’armer et de lancer des opérations contre Israël », leur donne également « libre accès à la frontière israélienne » et « le droit de […] détenir à l’intérieur de leurs camps des armes lourdes (artillerie, défense antiaérienne…) qui sont normalement l’apanage des armées régulières (6) ». Le second est le repli des bases de fedayin de Jordanie vers le Liban fin 1970 après l’épisode de Septembre noir, mouvement qui transfère les attaques venues de Jordanie (7) au Liban.
Il reste 90 % de l'article à lire
Plan de l'article