Note préliminaire : En annexe, interview donnée par le général Lagarde à la presse lors de sa prise de fonction ⁽¹⁾.

De tous les chefs d’état-major qui se sont succédé depuis de Lattre au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le général Lagarde est certainement celui qui aura marqué le plus profondément l’Armée de terre ⁽²⁾. Cinquante ans après, on en parle encore, et pour louer son action, ce qui est suffisamment rare pour être noté. Il est donc capital de se pencher sur celle-ci, et ce d’autant plus qu’entre son époque et la situation actuelle, avec la réforme « Vers une armée de combat », il existe encore un certain nombre de points de convergence, même si les données d’environnement ont, elles, radicalement changé ⁽³⁾.

Cette chronique, pour être complète, comprendra deux volets, les éléments de contexte politico-militaires, objets de la présente chronique, et les principes d’action du général Lagarde, objets de la suivante. En effet, il est impossible d’appréhender correctement les tenants et les aboutissants de cette réforme en profondeur, véritable aggiornamento de l’Armée de terre, ainsi que ses principes, si l’on fait abstraction des éléments politico-militaires de contexte.