La présence française en Océanie date du XVIIIe siècle. La dimension maritime avec ses élongations caractérise ce continent à la véritable diversité culturelle, linguistique et identitaire. Les Forces armées françaises y sont déployées afin de garantir notre souveraineté, tout en participant à la coopération sécuritaire régionale. Ces nombreuses actions en partenariat démontrent au quotidien cette volonté d’être un acteur légitime.
La France en Océanie : dispositif et coopérations militaires/sécuritaires
France in Oceania: Military and Security Arrangements and Cooperation
The French presence in Oceania goes back to the 18th century. The maritime dimension and the distances involved are characteristic of this continent with its great diversity of culture, language and identity. The French armed forces are deployed there as guarantor of our sovereignty whilst participating in regional security cooperation. Their many activities in partnership are daily demonstrations of the French desire to be a legitimate actor.
L’Océanie, dont l’appellation révèle la dimension maritime, a été considérée par les différentes puissances maritimes au fil des siècles (Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni, États-Unis, France) comme un espace de conquêtes et d’installation. En 1831, le navigateur français Dumont d’Urville (1) effectua le découpage géographique de l’Océanie en trois zones : Micronésie, Mélanésie et Polynésie (2), qui permet encore aujourd’hui d’appréhender ce continent par ses diversités culturelles, linguistiques et identitaires.
Si depuis le XVIe siècle, l’Océanie a fait l’objet d’explorations longue distance par des navigateurs curieux de nouveaux horizons, cette région est aujourd’hui convoitée par les grandes puissances pour des raisons politiques, diplomatiques, économiques, sécuritaires – voire militaires – à des fins d’influence, d’accès aux ressources alimentaires ou halieutiques, mais aussi de sécurisation des circuits d’approvisionnements. Cet espace est marqué par des risques sismiques, volcaniques et météorologiques, ainsi que des menaces telles que le dérèglement climatique, la pêche illégale, le trafic transnational. Les États de la région tendent à assurer eux-mêmes la sécurité de ce continent aux dimensions de l’Union européenne, par des coopérations majoritairement multilatérales. La France participe aux opérations régionales de soutien en cas de catastrophe naturelle, de sûreté maritime, aux exercices avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États insulaires. Les réponses aux enjeux sécuritaires sont optimisées par le partage d’objectifs communs, une coordination des moyens et un renforcement de notre interopérabilité avec les États de la région.
Des enjeux sécuritaires directement liés aux caractéristiques géographiques de l’Océanie
D’une superficie de 8,5 millions de km2 de terres émergées, l’Océanie est considérée comme un continent sur le plan territorial sans inclure dans ce calcul les espaces maritimes immenses. En revanche, sur le plan démographique, l’Océanie réunit 45 M d’habitants, il s’agit du continent le moins peuplé. Il est composé de 16 États indépendants, qui représentent 14 votes aux Nations unies (3), et de 15 territoires à statut spécial largement autonomes ou rattachés à d’autres États, par exemple comme territoires d’outre-mer. De fait, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Chili, l’Indonésie disposent de territoires d’outre-mer océaniens, ils sont donc États implantés en Océanie au même titre que les 16 autres États indépendants. Ces États ou territoires sont caractérisés par leur insularité ou leur dimension archipélagique – plus de 10 000 îles ou îlots existent sur ce continent – y compris l’Australie et la Nouvelle-Zélande, archipels qui considèrent le Pacifique insulaire comme la prolongation de leurs frontières et leur zone d’intérêt stratégique prioritaire.
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