Politique et diplomatie - L'Europe, c'est bien notre vie quotidienne
L’objectif 1993, c’est-à-dire achèvement du Marché commun, élimination de toutes les barrières subsistant entre les États membres, a été accueilli, lors de son lancement, avec scepticisme ou indifférence. La construction européenne, incapable de relever les défis majeurs (monnaie, défense, union politique…), à nouveau se réfugiait dans une voie technique, réactualisant ou au mieux approfondissant le traité de Rome… qui, dès les années 50, avait pour but un espace européen harmonisé, régi par des disciplines communes.
Que se passe-t-il ?
Du point de vue de cette échéance 1993, 1988 apparaît comme l’année d’un mélange d’enthousiasme et d’inquiétude, bref l’année de la prise de conscience. Quatre phénomènes contribuent à expliquer cette irruption de 1993 au centre de la scène économico-politique.
L’adoption, à Bruxelles, de décisions essentielles et la volonté de la Commission (d’abord par le président, Jacques Delors) de promouvoir 1993 comme un objectif politique. D’où, par exemple, la directive sur la libération complète des mouvements de capitaux d’ici 1990, qui accompagne et consolide la transparence de l’espace européen. D’où les travaux sur le renforcement de l’union monétaire et la possible création d’une banque centrale. D’où les propositions, si controversées, en matière de taxe à la valeur ajoutée… Tout se passe comme s’il y avait un moment privilégié à saisir et à transformer en acquis irréversible pour la Communauté.
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