Politique et diplomatie - La Belle Province
« La Belle Province », c’est, nul ne l’ignore, le Québec, la plus vaste des dix provinces composant l’immense Confédération canadienne. La récente célébration à Paris d’un « Printemps du Québec » a montré une fois encore la vigueur des liens qui l’unissent à l’ancienne mère patrie.
Trois fois notre pays en superficie, huit millions d’habitants dont trois dans une magnifique métropole, une forte personnalité que souligne l’originalité linguistique, un niveau de vie élevé, des finances saines, un équipement technologique et scientifique de qualité, une industrie puissante, une large façade maritime, des ressources nombreuses et variées grâce au sol, au sous-sol et au littoral : nombre d’États indépendants ne peuvent se prévaloir d’autant de valeurs identitaires et ne bénéficient pas d’autant de richesses. La majorité des habitants de ce territoire singulier et particulièrement favorisé n’ont pourtant pas voulu de la souveraineté. Consultés sur le sujet par référendum le 5 mai 1980 et le 30 octobre 1995, ils ont répondu par la négative, avec une marge, la première fois assez sensible (59 %) et, la seconde fois, minime (50,6 %). Ce serait, au demeurant, une décision lourde de conséquences, y compris sur le plan international.
De tels chiffres donnent cependant la mesure d’un malaise, que personne ne nie. C’est ainsi que la revendication de souveraineté demeure inscrite dans l’engagement électoral de l’actuel Premier ministre de la province, formulé à l’occasion des législatives de novembre dernier. Les autorités confédérales, de leur côté, s’attachent à calmer le jeu, apparemment avec quelque succès : le même scrutin a montré qu’une large majorité du corps électoral ne demande pas, semble-t-il, que soit prochainement organisé un troisième référendum.
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