(1897-1974) Historien français. Agrégé d’Histoire. Il enseigne à Metz, avant d’être nommé à l’Université de Caen, puis à l’université de Rennes, comme professeur d’histoire contemporaine. S’étant dirigé vers l’histoire militaire, il enseigne également à Saint-Cyr.
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Après cent années, après maintes profondes transformations dans l’armement, nous avons quelque peine à comprendre comment combattait le fantassin de la guerre franco-allemande. Les tableaux de bataille ne manquent pas, qui retracent des épisodes au cours desquels il luttait en ordre relativement serré. Moments exceptionnels, car le plus souvent la puissance des feux amenait la dispersion en petits groupes d’hommes qui, agenouillés ou couchés, cherchaient à se confondre avec la nature, malgré les couleurs tranchées de leurs uniformes, bleu foncé ou rouge. Divers dessins évoquent parfaitement cet aspect ordinaire de l’affrontement. Lire la suite
Dans l’histoire militaire du Royaume-Uni, 1914-1918 est quelque chose de bien plus singulier que 1939-1945. Le plus récent des conflits mondiaux a, en effet, retrouvé de nombreux traits du passé insulaire et maritime de la métropole britannique et de son empire. En les observant, on est tenté d’évoquer la guerre de Sept Ans de 1756-1763, avec ses théâtres d’opérations (Minorque, Canada, Antilles, Indes) séparés par les océans, et les batailles livrées sur le continent européen par les armées de coalitions parmi lesquelles les habits rouges comptaient peu. En dépit de nos habitudes de langage, c’est à cet affrontement-là qu’il faudrait réserver l’appellation de Première Guerre mondiale. Elle lui conviendrait mieux qu’à celui que l’historiographie officielle britannique nomme « Great War » et l’historiographie française « Grande Guerre ». Lire la suite
Montrer que l’histoire de la Grande-Bretagne fut moins continue et moins unie qu’on ne le croit communément, ne constitue en rien une entreprise paradoxale, en tout cas dans l’ordre militaire. Les faits sont là. Ils présentent plus de complexité, ils sont plus chargés de contradictions, que ne le retiennent ces synthèses sommaires qui, au lieu de les prendre dans leur enchevêtrement, partent d’une formule simple : l’Angleterre est une île. Mieux vaudrait parler de deux îles. Car, sans insister sur Man, Jersey, Guernesey, Sercq et Aurigny, il y a l’Irlande, dans laquelle les Anglo-Saxons ont commencé à s’installer au XIIe siècle. Ils furent longtemps une poignée en face de la population celte et, au Moyen-Âge, les luttes intérieures dont cette seconde île fut le théâtre, ne jouèrent pas de rôle stratégique notable. Quand, à l’époque de la guerre de Cent Ans. il arrivait que les Français pussent espérer voir l’Angleterre prise entre deux ennemis, ne s’agissait-il pas d’eux-mêmes et des Écossais, parfois d’eux-mêmes et des Gallois mal soumis, plutôt que d’une action des clans irlandais ? Lire la suite
En 1942, les Allemands ayant refoulé l’armée rouge sur une profondeur de 2.000 kilomètres, — privilège des Russes que de pouvoir faire d’aussi longues retraites, — Moscou se plaignait de l’absence d’un deuxième front. À propos de cette polémique entre alliés, le journaliste américain Cassidy raconte dans un livre émouvant et malicieux qu’un officier britannique finit un jour par répondre, agacé : « Où donc était le premier front lorsque le second existait ? » C’est là le drame de la guerre qui pour nous est celle de 1939-1945 et pour d’autres, — dont certains Français, hélas ! — celle de 1941-1945, sans parler de nos résignés qui voulaient en faire lamentablement une guerre de 1939-1940. Et c’est à notre pauvre front d’il y a bientôt sept ans qu’il faut revenir si l’on veut comprendre quelque chose à ce diptyque : occupation, libération, qui pour trop de nos compatriotes est surtout une affaire de politique intérieure ou de personnes. Lire la suite
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