La zone du Donbass reste une aire de conflictualité entre Moscou et Kiev après trois ans d’une guerre larvée avec plus de 10 000 morts. Les solutions politiques semblent difficiles à mettre en œuvre, en considérant que le Donbass est désormais un poids mort et embarrassant pour les deux parties qui refusent tout réel compromis. Lire les premières lignes

La situation politique et sociale en Ukraine reste très compliquée et fragile, tant les antagonismes et les rivalités entre les acteurs sont importants. Les risques de dérapage sont réels, d’autant plus que le conflit avec la Russie est loin d’être résolu avec l’épineuse question du Donbass. Lire les premières lignes

La crise russo-ukrainienne est également une crise politique interne, dans laquelle les oligarques restent puissants et se veulent être des acteurs de premier rang dans la conduite de l’État ukrainien. De leur marginalisation ou de leur main-mise sur le processus politique, de nombreuses questions restent en suspens, rendant complexe la situation de l’Ukraine, entre recherche du compromis ou refus de tout rapprochement tant avec la Russie qu’avec l’Union européenne.

La Russie s’est engagée dans une voie stratégique ambitieuse pour retrouver une part de sa gloire perdue lors de l’effondrement de l’URSS. Même si les théâtres ukrainien et syrien peuvent sembler dissociés, de fait, ils sont l’opportunité pour Moscou de peser sur les affaires du monde et de démontrer une volonté de puissance dans son « étranger proche », au risque de froisser la communauté internationale à un prix financier qui risque de lui coûter cher, alors que les ressources économiques, dont l’exportation de matières premières, sont à la baisse.

La crise ukrainienne reste une réalité palpable sur le terrain avec, malgré la trêve de septembre, des incidents sporadiques dans l’est contribuant à maintenir une stratégie de tension alors qu’un processus électoral est en cours. Les élections locales n’ont fait que confirmer les clivages existants mais contribuent cependant à un début de normalisation qui reste indispensable.

La crise dans l'Est de l'Ukraine a repris, malgré le cessez-le-feu élaboré cet hiver. Les combats – encore limités – montrent une radicalisation des positions des deux camps avec la perspective d'une tension permanente et la multiplication d'incidents localisés, instrumentalisés par des factions peu enclines à trouver la voie de la négociation pacifique.

L’accord signé la semaine dernière entre Kiev, Moscou et les séparatistes pro-russes, avec l’appui de la France et de l’Allemagne, se traduit par un recul pour l’Ukraine et un rapport de force plutôt favorable à la Russie. La question est de savoir si désormais Moscou en restera là ou continuera son travail de sape.

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L’hiver aidant, le front des combats en Ukraine va se stabiliser, ouvrant la porte à des discussions possibles. Parmi les questions structurantes, le gaz, indispensable à Kiev et permettant ainsi à Moscou, le fournisseur, de disposer d’un moyen de pression de tout premier ordre. La partie d’échecs va donc se poursuivre.

L’Ukraine sort de l’année 2014 dans un piteux état, entre démembrement géographique, défaillance économique et conflit armé. Au-delà de l’affrontement larvé avec la Russie, Kiev doit repenser sa politique et retrouver un minimum de stabilité pour affronter les défis à venir, dont tout simplement les rigueurs de l’hiver. Ces enjeux et la façon dont ils seront gérés par Kiev détermineront l’avenir d’un pays divisé.

La Russie est de retour avec tous les attributs de la puissance. La volonté politique, appuyée par une opinion publique nationaliste et ayant retrouvé une fierté disparue avec l’effondrement de l’URSS, est clairement affichée avec des objectifs à court et moyen termes. Moscou a des ambitions et se dote des moyens pour les remplir. Lire les premières lignes

L’élection présidentielle passée, l’ensemble des défis que doit relever l’Ukraine peut faire douter de la possibilité pour le pays de connaître une réelle sortie de crise politique tant la situation socio-économique est critique. Refonder la politique, réformer l’économie, sortir le Donbass de la sécession larvée, dialoguer avec la Russie, autant de nécessités dont l’urgence s’impose et qui engagent l’ordre public et la viabilité de l’Ukraine.

En prenant du recul par rapport aux événements récents, on constate combien Moscou se montre insensible à une forme d’isolement stratégique dès lors que peut se reconstituer une forme de cohérence territoriale russe dans sa périphérie. La recomposition stratégique eurasiatique qui se profile exige que l’Union européenne repense son approche de la puissance.

Analyse à chaud de la question de Crimée où se dessine une autonomie selon le modèle abkhaze. L’entretien d’une tension pro-russe établit de facto des équilibres nouveaux sur le territoire ukrainien avec une zone d’influence russe et une zone d’influence européenne.