Florilège historique

Le Cambodge a été marqué par le génocide khmer, avatar macabre du communisme asiatique qui a profondément bouleversé l’Asie du Sud-Est à partir des années 1930. L’intervention vietnamienne en 1979 au Cambodge mit fin au régime des Khmers rouges. Cependant, le processus de réconciliation national a été long, d’autant plus que des ingérences extérieures dont celle de la Chine n’ont pas facilité le retour à une certaine normalité. Le Cambodge reste encore aujourd’hui très en retrait par rapport à ses voisins en pleine croissance économique.

L’indépendance du Congo Belge en juin 1960 n’a pas abouti à la constitution d’un État stable. Très vite, les rébellions se sont succédé au cœur du plus grand pays de l’Afrique équatoriale et dont les ressources du sous-sol sont immenses entraînant la convoitise de prédateurs de toute nature. Aujourd’hui encore la République démocratique du Congo peine à trouver un équilibre pourtant indispensable à son développement économique qui est réel.

En avril 1975, la RDN publiait un article traitant de l’impact des activités humaines sur le climat en constatant que le réchauffement était déjà une réalité perceptible avec l’effet de serre lié au dégagement de gaz carbonique. L’auteur soulignait également le rôle destructeur de la pollution avec des conséquences non négligeables pour les océans et les grandes aires urbaines devant des îlots de chaleur dévastateurs pour la qualité de vie de leurs habitants.

La dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire en Somalie a entraîné une intervention militaire dirigée par les États-Unis qui, au final, ne permit pas de rétablir un État. Cet épisode dramatique a fait l’objet d’un ouvrage documentaire Black Hawk Down: A Story of Modern War de Mark Bowden adapté en film par Ridley Scott (La chute du Faucon noir), qui illustre parfaitement la difficulté d’un engagement en zone urbaine face à des milices désireuses d’en découdre.

En novembre 1950, la RDN s’interrogeait sur les évolutions technologiques de la marine avec les progrès réalisés depuis le début du XX^e siècle. Après guerre, la marine marchande a bénéficié d’une reconstruction assez rapide, ce qui n’a pas été le cas pour la Marine nationale. L’article souligne la primauté de la recherche technique – aujourd’hui appelée innovation – dans l’effort à fournir alors, avec des besoins notamment sur la propulsion, l’électronique et l’hydrodynamique.

Le Liban est terre de complexité avec un système politique répartissant les pouvoirs entre les différentes confessions. Sa stabilité a toujours été précaire car tributaire des déséquilibres régionaux avec en premier lieu, le conflit israélo-palestinien qui fut le premier à remettre en cause la fragile république des Cèdres.

À l’heure où l’on s’interroge sur le projet politique du nouveau président du Brésil, la RDN s’intéressait en 1972 aux profondes évolutions économiques avec un pays en pleine mutation dont le symbole était la nouvelle capitale Brasilia construite ex nihilo.

En novembre 1993, l’Eurocorps – devenu depuis Corps de réaction rapide Europe – a été créé à Strasbourg. Il se voulait, pour les Français, un élément tangible d’une Europe de la défense et, pour les Allemands, il s’agissait d’arrimer la France à l’Otan. Outil politique ou outil militaire ? La question reste entière 25 ans après.

L’élection de Jimmy Carter en novembre 1976 amenait un président très désireux de vertus et de moral après les dévoiements de la présidence Nixon. Il n’en demeurait pas moins que le dossier du Proche-Orient était sur la table et qu’il fallait y trouver une issue, en conduisant une politique ferme et poussant les protagonistes régionaux à négocier.

Le 23 octobre 1983, l’attentat du Drakkar à Beyrouth coûtait la vie à 58 parachutistes français. 241 Américains (majoritairement des Marines) étaient également tués dans l’attaque de leur logement. Le Liban était alors confronté à un déchaînement de violences reflétant à la fois les problèmes internes du pays avec ses factions et ses rivalités confessionnelles et sociétales mais aussi les frictions régionales avec la montée en puissance de l’Iran chiite.

Le 17 octobre 1983, Raymond Aron disparaissait à l’âge de 78 ans. Le philosophe – et politologue – a été un des acteurs du débat intellectuel entre les années 1950 et 1980. Son refus du totalitarisme mais aussi son rejet du marxisme l’ont amené à réfléchir aux grands enjeux stratégiques et à conduire une réflexion notamment sur la dissuasion et sa doctrine. Aron avait ainsi écrit plusieurs articles sur ce sujet au profit de la RDN.

En 1989, la question balkanique resurgit dans une Europe en plein bouleversement géopolitique. 9 ans après la mort de Tito, les antagonismes originels de la Yougoslavie refont surface avec la montée des revendications nationalistes et religieuses. La mosaïque commence à se fissurer d’autant plus qu’il n’y a plus de principe unificateur comme en 1944 lorsque le leader communiste prit le dessus. De plus, l’échec du modèle économique de l’autogestion ouvrière accentuait les inégalités régionales, annonçant de fait le futur conflit.

Le 2 octobre 1935, l’Italie fasciste de Mussolini envahissait l’Éthiopie à la recherche d’un empire colonial. Ce pays à majorité chrétienne copte a toujours constitué une forme d’énigme avec son histoire très ancienne et ses particularismes. Entourés de pays à majorité musulmane, il a connu de nombreuses difficultés en particulier à partir des années 1970 quand le pouvoir du Négus, Haïlé Sélassié, a été remis en cause puis brutalement renversé par une junte militaire marxisante. À l’heure où la prospérité économique permet le décollage de ce pays, il est utile de replonger dans sa longue épopée.

Fin septembre 1939, la capitale polonaise était obligée de capituler face à l’offensive allemande. Submergées par un ennemi manoeuvrant et offensif, les troupes défendant la ville était commandées par le général Juliusz Rommel. Malgré un héroïsme indéniable, elles furent rapidement disloquées, entraînant la défaite fulgurante de la Pologne face à l’Allemagne mais aussi soumise au joug stalinien à l’Est.

Le conflit israélo-palestinien a été toujours d’une complexité majeure en raison des approches divergentes – malgré une unité de façade – des pays arabes concernés. Le général Pierre Rondot analysait ici les suites de Septembre noir, lorsque le roi Hussein de Jordanie, avait empêché par les armes que l’OLP ne fasse de son pays la base arrière de la lutte contre Israël. Des leçons à tirer encore pertinentes plus de quatre décennies après !

Cet article publié en octobre 1947 faisait le point sur la Cour des Comptes créée 140 ans plus tôt par l’Empereur Napoléon. Les missions de la Cour s’inscrivent dans le droite ligne du projet impérial qui était si novateur que la finalité de la Cour reste aujourd’hui la même. Avec le fameux Rapport annuel qui jusqu’en 1832 était réservé uniquement au Chef de l’État et qui depuis est devenu publique et constitue dès lors un événement  politique.

La date du 2 septembre 1870 est aujourd’hui bien oubliée, or il s’agit de la capitulation de l’armée commandée par l’Empereur Napoléon III en personne à Sedan. Cette défaite sonnait non seulement le glas de l’Empire mais allait entraîner une profonde mutation de la France avec le changement de régime mais aussi le fait que la Prusse bientôt contrôlant les terres germaniques devenait la première puissance continentale mais aussi l’« ennemi héréditaire ».

Gabriel Bonnet proposait en 1955 une réflexion globale sur l’art de la guerre et la relation entre techniques et sociétés à travers les siècles. Il analysait alors les perspectives que l’arme atomique impliquait sur l’emploi des forces et les nouvelles relations entre armées et société.

En pleine guerre d’Algérie, l’auteur analysait le processus entamé en 1934 par les militants du parti Neo-Destour autour de Bourguiba qui sut constituer un socle idéologique s’appuyant sur les principes révolutionnaires développés par les guérillas marxistes et qui s’acheva par l’indépendance de la Tunisie en 1954, malgré l’absence initiale d’un esprit national.

En 1986, le terrorisme international s’inscrivait dans un contexte exacerbé de guerre froide et de conflit israélo-palestinien. S’y rajoutaient les terrorismes européens liés soit à des revendications identitaires soit à des approches idéologiques extrémistes.

Au retour de ce monde en gestation qu’est Israël, où la douceur des bords du lac de Tibériade voisine avec l’âpreté des collines de Judée ; où, dans un raccourci qui contracte notre être, les siècles vivent devant vous et se projettent dans le futur, on se demande s’il est bien utile de parler du présent et si l’essentiel n’est pas le passé et l’avenir.

L’imbroglio chypriote avec la rivalité des puissances régionales grecque et turque en même temps alliées des États-Unis a dégénéré en juillet 1974 sur un coup d’État fomenté par des éléments favorables au rapprochement avec Athènes qui n’a pas totalement réussi puisque la Turquie est intervenue dans le Nord de l’île. Près d’un demi-siècle plus tard, la situation n’a guère évolué avec une partition de l’île toujours réelle.