Médecin chef des services de classe normale (MCS), adjointe du département de Neurosciences et Sciences cognitives et chef de l’unité de Neurophysiologie du stress de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA).
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Force est de constater que le sexe [masculin ou féminin] d’un individu affecte le développement et le fonctionnement de son cerveau et que le fonctionnement cérébral féminin et masculin a des implications comportementales. Les neurosciences poursuivent l’objectif de parvenir à une compréhension simple du fonctionnement du cerveau dans ses divers niveaux d’organisation. Elles permettent d’explorer les différences développementales, anatomiques et fonctionnelles entre hommes et femmes et l’influence des facteurs environnementaux sur celles-ci. De ce fait, nous pouvons mieux appréhender les mécanismes de désadaptations aux environnements opérationnels pour en déterminer les spécificités homme-femme et mettre en place des contre-mesures adaptées. Lire la suite
La psychologie positive est une approche scientifique et intégrative du bien-être et du fonctionnement optimal des personnes et des groupes. Alors qu’elle est souvent à tort considérée comme une science du bonheur, elle offre à la fois des prismes d’analyses et de pratiques innovants dans les champs de l’éducation (43), de la psychologie organisationnelle (42) ou de la santé (33) (34). Elle enrichit ce dernier champ d’un éclairage sur la santé mentale positive ainsi que sur les modalités d’interventions dont les effets sont éprouvés, tant pour leurs points forts, que pour leurs limites (19) (23) (24). Lire la suite
L’ambition humaniste du soignant s’inscrit dans la réalité complexe et dynamique de l’acte de soin qui émerge de l’interaction entre des incertitudes omni-présentes (quel patient ? quelle issue thérapeutique ? quelle adhésion au traitement ? etc.), des contraintes socio-économiques conjoncturelles et l’état fonctionnel à chaque instant du soignant (perceptivo-cognitif, physiologique et psychologique). Cette confrontation, répétée au quotidien, module en plus ou en moins l’expression de cette ambition humaniste et conduit le soignant à expérimenter des situations de discordances dans son quotidien professionnel. La situation de conflit a des conséquences expérientielles. Les comportements que je suis le plus enclin à effectuer ont pour caractéristique psychologique de se dérouler dans un contexte de paisibilité intérieure, justement parce que mon comportement est en accord avec ce que je suis. Cette paisibilité est compromise en cas de situations émotionnellement fortes, comme la peur, ou de confrontation à des situations conflictuelles. Celles-ci naissent d’une alternative insatisfaisante ou d’une pression excessive de l’environnement m’empêchant de me comporter conformément à mon habitude. Mon comportement ne reflète alors pas ce que je souhaitais faire, mais ce que je peux ou dois faire. C’est souvent le cas pour les personnels sanitaires déployés en situation de catastrophe ou dans des conditions opérationnelles pour lesquelles il existe un hiatus entre la mission à remplir et les moyens mis à disposition, quelle que soit la cause de cette divergence. Cette situation impose la priorisation des actions et se trouve à l’origine d’un conflit éthique, formulé ou non par l’individu, se ramenant in fine à la question : « Que faire sans pour autant cesser d’être digne de soi ? ». Lire la suite
Le stress est sous-tendu par une réaction biologique de l’organisme permettant la production d’énergie pour répondre à un changement de l’environnement ou stresseur. La réaction de stress s’exprime en termes cognitif (« suis-je à la hauteur ? »), comportemental (mouvements automatiques) et émotionnel (« j’ai peur »). Cette réponse biologique est aspécifique car identique quel que soit l’agresseur. Son évolution dans le temps a été conceptualisée par Hans Selye (1956) dans le Syndrome général d’adaptation (SGA ; Figure 1) qui comprend trois phases. (i) La première phase, dite d’alarme, correspond à l’activation de tous les mécanismes biologiques selon une régulation en tendance, autorisant une réponse rapide au stresseur. (ii) La deuxième phase, dite de résistance, ajuste la réponse de stress à l’intensité de l’agression perçue selon une régulation en constance (eustress). (iii) Lorsque l’agression disparaît, une phase de récupération permet le retour à l’homéostasie. Lire la suite
La réponse de stress, quel que soit le stresseur, s’inscrit dans une enveloppe individuelle dont les limites sont dessinées par le génome et l’histoire du sujet. Ces facteurs internes aux sujets constituent une limitation endogène qui reflète la plus ou moins grande efficacité des systèmes biologiques à faire face aux demandes imposées par le stresseur. Le niveau de la réaction biologique est modulé par le fonctionnement psychologique du sujet, notamment ses perceptions de l’intensité de l’agression et de sa latitude de contrôle et d’action, et ses capacités d’ajustement comportemental à la contrainte. De ce fait, tous les facteurs impliqués dans la réponse de stress constituent une source potentielle pour appréhender les différences interindividuelles de la réponse de stress. Celles-ci ont des conséquences en termes de santé en ce qu’elles participent au risque de développer ou non des troubles de santé. Ce risque s’inscrit dans des dimensions diachronique et synchronique. La première intègre les évolutions de l’état de réponse aux stresseurs de l’individu dans le temps, tandis que la seconde renvoie à la réponse de stress à un moment donné. La dimension diachronique est celle de la variabilité du sujet qui sera plus ou moins à risque, ou protégé vis-à-vis des contraintes du quotidien. Elle implique le rapport de l’individu à son corps et la construction du Soi. La dimension synchronique fait référence à la réponse qui se déroule face à un événement de stress. Ces dimensions participent à la position vulnérable, résistante ou résiliente de l’individu dans son histoire de stress. L’individu qui développe une réaction de stress limitée et rapidement éteinte, est considéré comme résistant. Celui qui développe une réaction excessive a davantage de risque d’entrer en un état clinique de stress aigu dont la prolongation est défavorable. Il est dit vulnérable. Si, dans ce cas, il évolue vers une rémission clinique, il est considéré comme résilient. Lire la suite
Plus encore que toutes les communautés humaines, le métier militaire soumet ses personnels à des menaces multiformes et souvent répétées. La recherche autour des mécanismes sous-tendant les processus d’adaptation à ces contraintes doit s’attacher à mieux appréhender les relations entre la réponse de stress, dans ses dimensions chroniques et de variabilité interindividuelle, et les capacités de récupération, dans lesquelles le sommeil est un acteur clé. Ce besoin est un enjeu de santé et d’opérationnalité. Lire la suite
Les neurosciences sont en plein essor et permettent de mieux comprendre les mécanismes physiologiques notamment face au stress dans un environnement opérationnel. Certes, il existe des différences homme-femme, sans qu’il y ait un véritable déterminisme, d’où le besoin de poursuivre des programmes de recherche sur cette thématique. Lire les premières lignes
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