Défense de l’Europe, défense européenne, Europe de la défense
Préface - Tristan Lecoq, François Gaüzere-Mazauric - p. 5-10
La défense européenne fut bâtie dans une rencontre entre les desseins politiques, l’immédiateté des menaces et les divergences de vues entre États souverains. Si le projet d’une « Europe de la défense » fut arrêté dès août 1954 par le refus français de ratifier le traité instituant une Communauté européenne de défense (la CED), l’expression demeure encore aujourd’hui l’une des plus employées en France pour évoquer la protection du continent. Elle désigne en même temps des « coopérations opérationnelles, capacitaires ou industrielles menées dans des cadres divers au sein de l’Union européenne, mais aussi sur un plan multilatéral, voire dans certains cas bilatéral » (1). Lire la suite
Introduction à la méthode - Baptistine Airiau - p. 11-13
« La contribution qu’une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques » proclama Robert Schuman le 9 mai 1950, dans la déclaration qu’il fit au salon de l’Horloge, dans les locaux du ministère des Affaires étrangères (1). On sait que l’Europe de la paix s’est construite par l’intermédiaire des relations économiques, sociales, culturelles et même plus récemment environnementales. Dans ce maillage diplomatique, la défense est parfois mise à l’écart, comme si les « Grandes Muettes » des États européens étaient vouées, dans le cheminement de la construction européenne, à demeurer nimbées d’un relatif silence. Le développement de réflexions et d’actions communes relatives à la défense de l’Europe, qu’elles s’inscrivent dans le cadre de l’Otan, de l’Union européenne, ou d’accords multilatéraux se trouve toutefois au cœur des débats électoraux de mai 2019 : une Europe plus approfondie ne pourrait faire l’économie de structures de défense fortes ; à rebours, si l’Europe choisissait d’en rester aux structures qui la composent actuellement, elle ne pourrait pas pour autant cesser de réfléchir aux instances qui la protègent. Lire la suite
Défense de l'Europe
Chantier 1 - État des Lieux
Créée par le Traité de Washington le 4 avril 1949 établissant une alliance politico-militaire à vocation défensive, l’Alliance atlantique, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord est la première organisation internationale militaire au monde. Alors qu’elle regroupait à l’origine 12 membres, elle en compte désormais 29, le dernier en date étant le Monténégro (1), Harry S. Truman, président des États-Unis lors de la signature du Traité de l’Atlantique Nord, prononça à cette occasion une allocution dans laquelle il considérait que « [ledit] traité exercera une influence positive, et non pas négative, sur la paix, et son influence ne se fera pas seulement sentir dans la partie du monde sur laquelle il porte expressément, mais dans le monde entier » (2). Si la menace soviétique avait été la principale justification de l’institutionnalisation de l’Otan, l’Alliance a survécu à la chute du Bloc de l’Est et reste, malgré les critiques et certaines pistes de réformes possibles, l’organisation la plus pertinente pour assurer la défense de l’Europe. Lire la suite
Chantier 2 – Perspectives
L’état de l’Alliance atlantique Lire la suite
Défense européenne
Chantier 1 - État des Lieux
Les programmes de coopérations en matière d’armement Lire la suite
Chantier 2 – Perspectives
Armement et coopération Lire la suite
Europe de la défense
Chantier 1 - État des Lieux
Le projet d’Europe de la défense naît rapidement après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dès 1948, est créée l’Union occidentale qui regroupe alors Belgique, France, Luxembourg, Pays-Bas et Royaume-Uni. Instituée par le Traité de Bruxelles, cette coopération économique, sociale et culturelle inclut un volet de défense collective et prévoit un système d’assistance mutuelle automatique en cas d’agression armée en Europe. Lire la suite
Chantier 2 – Perspectives
L’adoption d’un projet politique communément appelé « Europe de la défense » visant à mettre en place une véritable organisation de défense commune et propre à l’UE, trace son chemin depuis 2016, tout ceci dans le cadre d’une politique étrangère décidée conjointement et dont le volet défense en serait une composante au même titre que la diplomatie (1). L’Europe de la défense qui se traduit par la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) est relancé sur une volonté de la renforcer et de poursuivre les efforts adoptés lors du Traité de Lisbonne en 2008, jusqu’ici ralentis en raison de la crise économique. C’est par l’initiative du président Emmanuel Macron, que la France propose, non pas de créer véritablement une armée européenne mais d’accroître l’autonomie stratégique de l’UE en matière de défense (2). Lire la suite
Conclusion
Conclusion - Olivier Forcade - p. 75-76
Défense de l’Europe, défense européenne, Europe de la défense : par ce triptyque savamment agencé, les étudiantes et étudiants du master « Relations internationales » des universités Paris II Panthéon Assas et Sorbonne, et ceux des masters « Armées, guerres et sécurité de l’Antiquité à nos jours » et « Dynamique des systèmes internationaux » de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université réalisent une remarquable série d’études sous l’autorité de l’inspecteur général Tristan Lecoq. Il faut l’en remercier très vivement ainsi que la Revue Défense Nationale qui a bien voulu accueillir ce dossier pour la troisième année consécutive et féliciter chaleureusement celles et ceux qui s’y sont engagé(e)s dans une parfaite dynamique collective de réflexion critique et d’écriture ! Lire la suite