Journaliste, notamment à Radio France Internationale, chroniqueur de la RDN. Il a été pendant quatre ans conseiller du ministre éthiopien de l’Information.
Cette chronique est la dernière de notre ami Bernard Guillerez qui a œuvré dans la revue pendant vingt-cinq ans. Journaliste professionnel, il a fait profiter nos lecteurs de son érudition, de son expérience, de son talent, de ses à-propos parfois caustiques mais toujours pleins de bon sens. Qu’il comprenne bien ici que nous le regrettons vivement et que nous lui adressons nos remerciements et nos amitiés. Lire les premières lignes
Début avril, M. Kofi Annan, secrétaire général de l’Onu, a présenté un plan pour le XXIe siècle afin que la mondialisation devienne « une force positive pour tous les peuples de la planète ». Dans les enceintes internationales, on goûte fort ce genre d’exercice sans valeur sur le plan pratique. Pour l’heure, force est de constater l’impuissance des organismes internationaux quant aux problèmes du moment. Depuis des mois, les ONG et nombre d’observateurs lançaient des cris d’alarme au sujet de la famine qui allait frapper la corne de l’Afrique : que firent l’Unicef, l’OMS, le Programme alimentaire mondial ? Ils n’entreprirent rien, aucune initiative de prévention, de sorte que le désastre étant là, on vit l’Unicef lancer des appels dans la presse occidentale, manifestement plus pour se dédouaner que pour remédier à l’urgence. Ce qui est prévisible et même prévu n’entraîne aucune contrainte, ne bénéficie d’aucune attention particulière au sein de ces organismes spécialisés : il est vrai que leur budget de fonctionnement est suffisamment vorace pour qu’on ne puisse y crier famine ! Lire la suite
Le souverain pontife, 36 ans après le pape Paul VI, s’est rendu en Terre sainte, au mois de mars dernier. En la circonstance, S.S. Jean-Paul II s’est appliqué à réaffirmer l’amour que Dieu porte à ses créatures qui, elles, ne s’aiment guère même lorsqu’elles soignent leurs rapports sociaux. Dans cette région de turbulences, sa sollicitude achoppa d’ailleurs à l’intransigeance de certains. De nos jours, la transcendance n’a plus l’aura qui emportait le respect de nos pères. Il est vrai que les droits de l’homme sont devenus un culte pseudo- christique se suffisant à lui-même, et de surcroît, les voyages incessants du pape, ses repentances renouvelées, n’ont-ils pas fait quelque peu perdre à son message la sacralité qui devrait nourrir son verbe ? Lire la suite
Hourra pour l’Europe ! clame-t-on : le commandement de la force de paix au Kosovo est confié, à partir de ce mois d’avril, à l’eurocorps. Notons d’abord que son appellation est fâcheusement calquée sur l’Afrikakorps du général Rommel ; observons ensuite que cet eurocorps (formé par la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique et le Luxembourg) a adopté l’anglais comme langue opérationnelle. Comme tout ne va pas au mieux au Kosovo, l’Otan se décharge sur ses alliés, restant entendu que ni le français, ni l’espagnol, voire l’allemand, n’auront autorité en matière de communication : à vous de disposer du terrain, sachant que vous serez écoutés. C’est ce qu’un diplomate de Bruxelles considère comme une « crédibilité internationale des États européens » ! Lire la suite
« Être compétent, c’est se tromper selon les règles ». Paul Valéry Lire la suite
Seattle, 30 novembre : « Grands dieux ! ils mettent le feu à la Tamise, s’exclame M. Pickwick de retour à Furnival’s Inn après une partie de cricket (1). Rien ne vaut un club de gens raisonnables ; à ces énervés, il faudrait le moulin de discipline ». Jusqu’alors, M. Pickwick appréciait les négociations du Gatt, menées à pas feutrés sans que l’opinion pût s’en émouvoir. Or, voici que des ONG, des syndicats et des mouvements de toutes sortes manifestent pour contester les objectifs de l’OMC ! Serait-ce qu’elle apparaît désormais comme l’initiatrice d’un commerce mondial au service des grandes firmes et non la régulatrice d’un libre-échange destiné à être favorable aux sociétés humaines et à leurs citoyens ? Lire la suite
Comme ce fut le cas pour le printemps dernier, cet été s’achève dans le bruit des armes. Il nous offre une scène ordinaire de la vie internationale sous l’égide des Nations unies : en mai, l’Onu décide de parrainer un référendum concernant l’indépendance du Timor-Oriental ; en juillet, elle est avisée des menées répressives que préparent les forces indonésiennes en cas de victoire des indépendantistes ; le 30 août, les Timorais votent à 78,5 % pour leur liberté. Aussitôt armée et milices indonésiennes traquent la population ; Mme Albright, le miel aux lèvres, affirme qu’il revient au régime de Djakarta de rétablir le calme ! Moralité : l’ordre règne à Varsovie… ensuite vinrent les licteurs de l’Onu ! Lire la suite
À l’heure où nous écrivons, nul ne sait comment se terminera l’affrontement entre la Serbie et l’Otan. Il semble néanmoins assuré que l’acte final ne satisfera personne, augurant du même coup la résurgence de futurs conflits offrant à l’Otan l’occasion d’intervenir à nouveau dans les affaires européennes. L’épisode du Kosovo, qu’on le veuille ou non, aura prouvé à quel point les pays européens vivent dans la crainte de l’isolationnisme américain. Les fameuses missions de Petersberg, de 1992, chargeant l’UEO des tâches de maintien de la paix et de gestion des crises ne sont que lettres creuses. L’Europe marchande, fière de son euro, se soumet à la puissance des États-Unis dès que surviennent des désordres dans son domaine de compétence. Constat ou grief, chacun appréciera, mais il serait sans doute raisonnable de ne plus larmoyer sur les insuffisances de l’UE qui entraîne dans son impuissance des pays ayant depuis longtemps fait l’effort de se doter d’une défense adéquate et qui le compromettent en s’associant à des opérations sans rapport avec leur propre sécurité et les desseins fondamentaux de leur diplomatie. N’est-ce pas le cas de la France ? Lire la suite
L’auteur, maître de conférences à l’université Paris XII, nous livre ses analyses sous la forme d’un essai tant il est vrai qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle histoire de l’Allemagne contemporaine. Son titre est volontairement ambigu : litote quand il a trait à la prétention allemande, avertissement dès lors qu’il dénonce notre propension, depuis Mme de Staël, à tout admirer de ce qui nous vient d’outre-Rhin. Lire la suite
La RDN est fière d'accompagner Nemrod – Enjeux contemporains de défense et de sécurité et ses auteurs dans la promotion de ce Cahier de la RDN. Venez retrouver l'équipe et les auteurs de « La guerre des sanctions » le mercredi 2 avril à la Librairie Pedone à Paris pour un temps d'échange sur ce sujet qui fait l'actualité.
Rendez-vous :
Mardi 2 avril
18h30-20h30
13 rue Soufflot – 75005 Paris
Librairie Pedone
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