Saint-Cyrien, général (CR). Breveté technique de l'enseignement militaire supérieur, il est docteur en sciences de l'information et de la communication, titulaire d'un DEA en sciences de l'information et de la communication et d'un DESS en « Diplomatie et administration des organisations internationales ». Spécialisé en actions civilo-militaires et en communication opérationnelle, il a servi au Liban, aux Émirats arabes unis, en ex-Yougoslavie, au Kosovo, en Albanie et en république de Côte d'Ivoire (forces prépositionnées et assistance militaire technique). Ancien professeur au Collège interarmées de défense et chef de projet au Centre interarmées de concepts, de doctrines et d'expérimentations (CICDE).
La sécurité intérieure est un sujet de préoccupation croissante des Français. L’évolution des armées, le renforcement de la gendarmerie, sa migration vers le ministère de l’Intérieur mais aussi l’insécurité ambiante, les moyens limités de l’État et un effacement progressif des armées dans leur mission de protection de la population conduisent à cette question : la sécurité intérieure est-elle un domaine réservé à la police et à la gendarmerie ? Lire les premières lignes
Que penser de ce Livre blanc ? (T 380)
- François Chauvancy - 3 pagesL’auteur propose un aperçu général de nouveau Livre blanc et souligne que si le déclin des forces armées se poursuit, il est aussi ralenti. Il met l’accent sur la contraction des effectifs et la réduction des ambitions de la France pour sa défense.
Les engagements idéologiques animant ceux qui n’acceptent pas nos sociétés démocratiques et nos valeurs sont à prendre en considération avec la plus grande vigilance dans nos réflexions aujourd’hui. Face à ceux qui pratiquent une guerre d’influence visant à inhiber la volonté des démocraties à agir, le Livre blanc n’aborde qu’une partie des réponses en faisant plutôt effort sur les dimensions informatique et technologique, négligeant le combat des idées et de la perception à mener contre les acteurs de violence. Cet article propose qu’une stratégie d’influence globale soit désormais planifiée et conduite au sein du Conseil de défense et de sécurité nationale.
Disposer de principes généraux de la guerre, ou désormais plutôt de l’action, reste une nécessité. Appliqués avec discernement, ils représentent les fondements de la pensée militaire. Loin de tout dogmatisme, les principes généraux proposés visent à créer cette communauté de pensée indispensable entre les différentes armées en vue d’une action interarmées efficace, dans des situations de plus en plus complexes. Issus de notre histoire, de notre culture militaire, de notre civilisation aussi, ils accompagnent l’officier dans sa manière de répondre aux défis posés.
Quelle sera la place de l'Europe puissance militaire ? L'expression de la puissance peut en effet difficilement ignorer l'aptitude et la volonté à mener une guerre de haute intensité. Or, l'organisation actuelle et future, définie notamment par le Traité constitutionnel, les expériences de structures militaires multinationales, font des forces armées plus un laboratoire de l'intégration européenne qu'une fonction destinée à jouer son rôle à part entière au sein de l'Europe de la défense. Cette situation laisse donc quelque doute sur l'efficacité à attendre des efforts en cours.
Les nombreuses opérations engagées depuis 1992 ont conduit peu à peu les états-majors en opérations à employer la fonction appelée « opérations psychologiques » par l'Otan, en complémentarité des autres fonctions notamment dans les opérations de soutien de la paix. D'un emploi initialement empirique, elle a désormais trouvé sa place dans les théâtres des opérations pour participer à la résolution des conflits dans lesquels sont engagées les démocraties.
Conformément aux déclarations initiales des responsables américains après le 11 septembre, l'intervention en Afghanistan rappelle aux démocraties que la guerre n'est pas morte. Elle affirme aussi qu'une démocratie est respectée si elle est forte aussi bien dans ses valeurs que dans ses capacités et la volonté de les défendre, à l'intérieur ou à l'extérieur de ses frontières nationales. Le recours à la force militaire est une option qu'il ne faut pas négliger et qu'il faut savoir assumer. Des forces armées motivées et bien équipées sont encore une composante essentielle de la volonté politique d'un État d'être présent et crédible sur la scène internationale. Les dividendes de la paix ne créent pas la sécurité, mais celle-ci crée les dividendes de la paix. Devant les difficultés de la construction d'une Europe de la défense, la puissance américaine s'est affirmée par la volonté de ses dirigeants, le rassemblement de la nation américaine, les succès d'une force militaire construite avec résolution. En corollaire, les enseignements pour la France montrent que le manque d'investissement persistant dans les armées conduit inéluctablement à son effacement politique. Les armées doivent retrouver leur place légitime y compris dans la défense du territoire national, finalité première d'une armée.
Cette opération de maintien de la paix a commencé au Tadjikistan en décembre 1994. En effet, conséquence de la désintégration de l’URSS, à l’exemple du conflit géorgien, cette nouvelle république a été confrontée à une lutte pour le pouvoir entre une opposition rassemblée autour des islamistes et les néocommunistes soutenus en particulier par la Russie. Celle-ci a appliqué sa conception des opérations de maintien de la paix, loin de toute neutralité. L’objectif est de servir ses intérêts, en l’occurrence garder le Tadjikistan dans sa zone d’influence. Néanmoins, la participation de l’Onu a été demandée pour légitimer cette intervention. Lire la suite
Près de cent résolutions ont été votées par le Conseil de sécurité de l’Onu durant le conflit yougoslave. Initialement simple force d’interposition, la Forpronu s’est peu à peu transformée en une force militaire contrainte d’employer ses armes en se dotant d’une force de réaction rapide. Cependant, devant l’absence de résultat et sans doute par le manque de volonté de recourir à la force, elle a été remplacée par une force multinationale de l’Otan. La situation a contraint en effet la Forpronu à s’adapter en permanence à la réalité militaire du conflit avant d’accepter finalement l’emploi de la coercition pour amener les Serbes à négocier. Lire les premières lignes
Depuis la création de l’Onu, la Suède a régulièrement fait l’objet de demandes de participation aux opérations de maintien de la paix. À ce jour, plus de 65 000 Suédois, hommes et femmes, ont servi la paix au sein de quinze OMP dans les différentes parties du monde ; 62 d’entre eux y ont perdu la vie. De même, ses diplomates se sont beaucoup engagés dans cette mission. Le comte Bernadotte, premier négociateur de l’Onu, est intervenu dans le conflit du Proche-Orient pour trouver un compromis en 1948. Il fut assassiné par des extrémistes israéliens. Dag Hammarskjold, second secrétaire général des Nations unies et Prix Nobel de la paix, périt dans un accident d’avion en septembre 1961 pendant le règlement de la crise congolaise. Lire la suite
Depuis la montée en puissance des opérations de maintien de la paix, plusieurs pays ont créé des centres de réflexion ou de formation aux OMP, comme le Canada ou l’Australie. Ayant tenu sa première réunion en juillet 1995, une Association internationale des centres d’entraînement au maintien de la paix (IAPTC) s’est aussi créée, regroupant treize États et l’Otan (1). Son objectif est d’établir une coopération internationale et de limiter la multiplication des centres. Le centre L.B. Pearson, qui assure le secrétariat de l’IAPTC jusqu’à la prochaine réunion du printemps 1996, est à ce titre une création intéressante. Lire la suite
Depuis 1993, l’Organisation des Nations unies s’est largement impliquée contre l’emploi de certaines armes classiques, en particulier les mines antipersonnel (1). En effet, les organisations internationales estiment aujourd’hui à 110 millions le nombre de mines disséminées dans 64 pays. Chaque année, 2 à 5 millions de mines supplémentaires sont posées. Selon le CICR, 800 personnes sont tuées par les mines antipersonnel chaque mois et des milliers d’autres mutilées. Les pays victimes sont essentiellement les États en voie de développement qui ont été soumis à des conflits, souvent internes, dans lesquels le droit humanitaire sur l’emploi des mines ne s’applique pas. Les objectifs de l’ONU sont d’intensifier les opérations de déminage et de développer le droit humanitaire dans ce domaine, en particulier en l’imposant en droit interne par un amendement au protocole 2 de la convention de 1980 sur les armes inhumaines. Lire la suite
Dans le paradoxe que connaissent les démocraties occidentales, réduction du budget de la défense et opérations lointaines de plus en plus nombreuses, le ministère de la Défense belge a publié son Livre blanc en 1994 afin d’examiner l’avenir de ses forces armées, en particulier au sein de l’ONU. Les missions ont évolué de la gestion de la crise entre les deux blocs vers la « gestion de crise arbitrale » dans des zones à l’extérieur du théâtre d’opérations dévolu à la guerre froide. Lire la suite
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