(1902-1970) Général français (Guillaume de son vrai prénom). Navalais. Ayant opté pour ce qui deviendra l’Aéronavale, il rejoint l’Armée de l’air à la création de celle-ci en 1935, avant d’intégrer l’École supérieure de guerre (ESG), juste avant la guerre. Commandant le groupe qui reçoit de bombarder Gibraltar après l’agression de Mers-el-Kébir, il fait larguer toutes ses bombes en mer. En 1942, il participe activement aux négociations débouchant sur les accords Darlan-Clark. Après la guerre, il commande l’Armée de l’air en Indochine de 1951 à 1953. En faveur de l’arme nucléaire, il influence en ce sens Pierre Mendès France. Nommé général d’armée aérienne, il est coordonnateur de la défense aérienne (DA) de l’Otan en Europe. En congé du personnel navigant en 1958.
Il peut paraître étrangement paradoxal de rattacher Frédéric Nietzsche à Vladimir Oulianov, dit Lénine. Dans la mémoire des hommes, le premier évoque en effet le maître à penser des nationaux-socialistes allemands, le chantre du surhomme, l’auteur des orgueilleux versets de Zarathoustra, tandis que le second est le fils spirituel de Karl Marx, l’apôtre du communisme, le fondateur de la Russie des Soviets. Or, les deux grands successeurs de nos héros devaient s’affronter pendant quatre années au cours d’une des plus terribles guerres qui aient jamais ensanglanté notre vieux globe, essayant chacun de faire triompher leur vision du monde : visions qui, a priori, semblent n’avoir rien de commun. Cependant, comme le dit la sagesse des nations, « les extrêmes se touchent », et en essayant de comparer les théories de deux géants qui, à des titres divers, influencèrent si profondément d’énormes masses humaines, nous verrons, si nous allons au fond des choses, sans nous laisser prendre à la magie souvent fausse des mots et des slogans, qu’il y a beaucoup de ressemblances entre les vaticinations du pèlerin halluciné de Sils Maria et les constructions à allure scientifique de l’exilé de la rue Marie-Rose ! Lire la suite
On le sait, l’atome est, comme la langue d’Esope, capable du meilleur et du pire. Mais ce qui apparaît comme une nouveauté, c’est qu’il est actuellement un certain nombre de penseurs militaires — et non des moindres — qui considèrent que jamais la paix n’a été mieux assurée que depuis l’apparition des armes nucléaires dans les arsenaux des grandes nations. L’atome serait donc bienfaisant, même dans le domaine de la guerre. « L’équilibre de la terreur » serait beaucoup plus stable que ne l’ont jamais été, jadis, ceux qui étaient basés sur des communautés d’intérêts ou des liens familiaux plus ou moins solides. La guerre nucléaire totale serait impensable, et la guerre conventionnelle, toujours transformable par le camp attaqué en guerre atomique limitée, s’arrêterait vite lorsque l’agresseur s’apercevrait qu’elle va dégénérer en guerre totale, donc en mutuel suicide. Lire la suite
Tout le monde connaît la boutade du Maréchal Foch : « Depuis que je sais ce qu’est une coalition, j’admire beaucoup moins l’Empereur ». Lire la suite
Depuis quelque temps, des craquements se font entendre derrière le rideau de fer. Alors que les chefs communistes, se croyant assurés de la parfaite solidité de leur front intérieur, préparaient la prise du pouvoir dans les nations « bourgeoises », ils s’aperçoivent soudain qu’on ne joue pas impunément avec le désir de justice et de liberté des hommes. Les luttes sanglantes qui se sont déroulées en Pologne, et surtout en Hongrie, ont ramené l’attention sur cette forme particulière de la guerre qu’est la guerre insurrectionnelle. En fait, nous en connaissons assez bien la technique par les textes réglementaires qui ont été élaborés de l’autre côté même du rideau de fer. Il n’est pas mauvais, en présence des événements actuels, de se pencher sur cet aspect spécifiquement militaire de l’insurrection. Lire la suite
Les nations, comme les civilisations, naissent, croissent, déclinent et meurent. On le savait, bien avant Valéry. Il suffisait de contempler les Pyramides ou l’Obélisque. On savait aussi qu’à chacun des stades de la vie d’une communauté, l’armée, cette institution indestructible, avait à jouer un rôle — et capital. Peut-être l’a-t-on trop oublié, en l’époque de doute et de discussions byzantines que nous vivons. Quel est donc le rôle historique de l’armée ? Lire la suite
Quelques années avant le dernier conflit mondial, un parti politique couvrit d’affiches les murs de Paris. Ces affiches, qui comportaient plusieurs cartes géographiques de l’Europe, montraient de façon frappante le plan de conquête établi par l’Allemagne hitlérienne. On y voyait cette dernière absorber successivement l’Autriche, la Bohême, la Pologne, la moitié de la France, la côte nord-ouest de l’Espagne, et enfin l’Ukraine. Les dates de ces annexions étaient même données, avec la précision du mois. À cette époque, le Français moyen, insouciant et sceptique, se contenta de sourire, de hausser les épaules ou de crier à la provocation. Et cependant, année par année, il put voir se matérialiser le vieux rêve monstrueux des pangermanistes. Après l’armistice de juin 1940 même, ceux qui se souvenaient encore de ces affiches, marquées de la svastika, découvrirent avec horreur que la ligne de démarcation y avait été fort exactement tracée. Quant aux dates, Hitler était « en avance » sur son plan ! Lire la suite
La guerre atomique sera aérienne ou ne sera pas. Il en résulte, disent certains, que le problème de la défense du ciel est à mettre au premier plan des préoccupations nationales. Cette opinion a été exprimée nettement par le regretté Loustaunau-Lacau lorsqu’il a écrit : « Celui dont le ciel sera mal protégé disparaîtra de la carte, et celui qui aura mieux intercepté que l’autre sera le maître de l’avenir pour ce qui restera du monde. » Lire la suite
L’armistice de Genève, en mettant fin à une longue guerre qui durait pratiquement depuis août 1945, a établi, pour une durée impossible à fixer, une nouvelle situation stratégique dans le Sud-Est asiatique et dans le Monde. À tout le moins, il s’agit d’une trêve. Et pendant cette trêve, les militaires ont le devoir de réfléchir, de faire leur examen de conscience et de tirer de l’étude du passé des leçons pour l’avenir. Lire la suite
Nous sommes heureux de publier cet article que l'auteur a bien voulu rédiger à l'intention du grand public s'intéressant aux questions de Défense nationale. Après avoir brossé largement les méthodes du Vietminh, le commandant des Forces aériennes d'Extrême-Orient en déduit un certain nombre de suggestions que les hauts responsables de la conduite de la guerre et de la politique en Indochine n'ont pas manqué de tirer, puisqu'elles ont déjà reçu un commencement d'exécution et le recevront chaque jour davantage avec la participation de plus en plus large des États Associés à l'effort de guerre commun. Lire les premières lignes
L’homme est un démiurge, car il crée. Certes, il ne crée pas de matière vivante, en dehors de ses enfants. Mais il crée des concepts, des organisations, des machines, et il cherche à les perfectionner sans cesse, pour réaliser un but lointain dont la finalité elle-même bien souvent lui échappe. On peut par exemple se demander légitimement si la recherche d’une vitesse de déplacement de plus en plus grande est un élément de bonheur, un « progrès ». Quoi qu’il en soit, l’homme crée. Comme le démiurge, il procède par tâtonnements, par multiples essais successifs. Il n’est donc pas étonnant qu’on puisse retrouver dans l’histoire de l’évolution biologique dont nous connaissons maintenant assez bien les lois, des ressemblances frappantes avec l’évolution des créations humaines. Loin d’être stérile, une telle recherche nous amènera à des constatations intéressantes et nous éclairera puissamment sur nos limites et sur nos erreurs. Lire la suite
Le retournement dramatique de la situation en Corée du Nord, qui est intervenu en décembre 1950, va, sans nul doute, ranimer la querelle des partisans et des adversaires de l’aviation arme décisive. L’offensive réussie de MacArthur avait permis aux premiers de triompher, et de démontrer, semblait-il, que la supériorité dans les airs conditionne finalement toutes les victoires en surface. Certains d’entre eux accompagnaient leurs commentaires de prudentes restrictions. Lire la suite
C’est à Paris que naquit, le 30 octobre 1895, un des plus grands écrivains militaires des temps modernes, le capitaine B. H. Liddell Hart. Mais c’est en Angleterre qu’il fit ses études, d’abord à « Saint-Paul’s School », puis au collège « Corpus Christi » de Cambridge où, dès 1914, il commençait à étudier l’histoire. Versé dès le début des hostilités dans l’Infanterie Royale du Yorkshire, il débarqua en France en 1915 et participa aux combats d’Ypres et de la Somme, où il assura un moment le commandement d’un bataillon. Blessé en automne 1916, il mit à profit sa convalescence pour composer un ouvrage sur la dernière offensive. Tenu secret un certain temps pour des raisons de sécurité, ce livre attira cependant l’attention de différentes personnalités au G. Q. G. anglais et le jeune Liddell Hart fut invité à faire partie d’une Section historique qu’on se proposait d’y créer. Mais ce projet fit long feu par suite du retour en Angleterre de son protagoniste, John Buchan. Lire la suite
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