(1905-1992) Lieutenant-colonel, officier de la Légion d'Honneur, ancien attaché militaire tchéquo-slovaque à Paris. A notamment servi au cours de la Seconde Guerre mondiale à l'état-major du général de Gaulle à Londres. Professeur à l'Institut portugais des Hautes études militaires. Critique militaire, auteur de plusieurs livres réputés sur la stratégie et la tactique modernes, principalement en français, en anglais et en allemand, avançant souvent des idées novatrices et non-conformistes.
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Cet article est issu de la conférence faite à un colloque organisé à Hambourg par l'auteur. La question posée peut se résumer en disant que la stratégie de l'Alliance atlantique est essentiellement négative et tend à maintenir un statu quo dans le monde contre un danger rendu possible par l'existence d'un énorme appareil militaire. Ce danger n'est-il cependant qu'une pression destinée à masquer les véritables actions soviétiques dans le tiers monde ? Le problème est donc « moins de savoir comment conduire, au beau milieu de l'Europe, une bataille qui serait fatale à tous — armes atomiques ou armes conventionnelles, défense mobile ou statique — mais de mettre sur pied un système stratégique politiquement valable et capable de sauvegarder les intérêts de l'Occident dans les différentes crises imaginables ». En fait, pense l'auteur, la limitation géographique de l'Alliance l'a rendue incapable d'une stratégie à l'échelle mondiale, face à un adversaire qui en a une. Lire les premières lignes
Il y a quelques années encore, la stratégie nucléaire et ses problèmes se trouvaient au centre des discussions militaires. Désormais, ce sont les questions posées par les armes guidées avec précision (Precise Guided Munitions), ou armes de précision, qui paraissent prendre le relais. Certains experts fondent sur elles une double espérance : l'intervention des armes de précision pourrait, d'une part, diminuer sensiblement le danger du recours aux moyens atomiques, et d'autre part permettre aux forces armées de réduire éventuellement leurs effectifs. Si la première de ces propositions est parfaitement admissible, au moins dans certaines circonstances, la seconde, selon l'auteur de cet article est à rejeter absolument. Lire la suite
L’équilibre européen, déjà durement ébranlé en 1919, a été complètement mis à mal en 1945 par les décisions de Yalta. À l’origine l’Europe était constituée de trois grands espaces géopolitiques : l’Europe de l’Est, celle du Centre, celle de l’Ouest. Lire la suite
Tandis que les pays d’Europe occidentale se mettent à l’heure de la coexistence pacifique, on voit dans différentes parties du monde des forces nouvelles en train de combler les vides nés de la décolonisation. Le combat pour un nouveau partage des zones d’influence et des richesses mondiales est déclenché ; en témoignent à la fois la crise du Proche-Orient, la pénétration dans le bassin méditerranéen, si important du point de vue stratégique, d’une Russie jusqu’alors confinée derrière les Détroits, et plus encore la guerre du Vietnam. Le plus souvent fomentés de l’extérieur, de tels conflits se développent peu à peu de telle manière qu’ils deviennent en fait des duels indirects entre les Super-Grands. Tout particulièrement, la guerre du Vietnam, dont l’issue décidera sans doute l’avenir de tout le Sud-Est asiatique, offre un exemple très instructif pour l’analyse des affrontements politico-militaires dans les années qui viennent. Lire la suite
Le peuple allemand, durement éprouvé par la dernière guerre, ne s’engagea qu’à contre-cœur et avec beaucoup d’hésitations dans la voie du réarmement. Celui-ci fut même considéré pendant longtemps comme un mal nécessaire auquel il fallait se soumettre sous la pression des Alliés. Contrairement à la France, opposée aux accords multilatéraux sous toutes leurs formes et à l’organisation d’une défense intégrée — opposition qui l’amena finalement à quitter l’OTAN — l’Allemagne a toujours considéré le Pacte Atlantique comme la base de sa politique étrangère. Éprouvés par un nationalisme extrémiste et ruineux, les Allemands crurent sincèrement à la possibilité de relations internationales d’un nouveau style, à une évolution qui aboutirait à la création d’une Europe occidentale unie. Lire la suite
La guerre, a observé un jour le comte Maurice de Saxe, est une science enveloppée de ténèbres dans lesquelles il est quasi impossible d’accomplir un seul pas sûr. Pour Scharnhorst (1) également, l’armée n’était pas une organisation technique à considérer sous l’unique angle de sa fonction mécanique. L’art de la guerre réside dans le pouvoir de combiner des éléments très divers, souvent contradictoires et pourtant étroitement emmêlés, de s’adapter aux nécessités physiques et psychologiques du moment, dont il est le plus souvent difficile de saisir l’enchaînement. Ce qu’on qualifie de « fortune des armes » vient encore compliquer le tout. Bien des chefs militaires auraient conduit autrement leurs batailles perdues, s’ils avaient su ce qu’ils apprirent par la suite — connu ce qui se trouvait « de l’autre côté de la colline » comme disait Wellington — c’est-à-dire les dispositions et les intentions de l’ennemi. À la guerre, comme dans la vie, le hasard joue un grand rôle. « Est-il heureux ? » s’informait toujours Napoléon. Lire la suite
La guerre n’est pas une affaire technique mais un acte politique. Quel but politique justifierait dans ce monde un suicide mutuel ? Les raisonnements stratégiques doivent avant tout tenir compte des dangers que les événements mondiaux peuvent engendrer. Dans sa politique militaire, le Pacte de l’Atlantique a commis l’erreur grave, peut-être irréparable, de trop se laisser influencer par les progrès techniques des armements. Il a créé un système ne répondant pas à l’évolution politique probable. Autrement dit — pour bien souligner cette observation capitale — les plans militaires réalistes doivent inscrire les éléments techniques dans le cadre politique et non l’inverse ; sinon l’on risque de s’équiper en vue d’un conflit ou d’un genre de guerre qui ne se produira pas, de négliger les menaces vraiment dangereuses et de ne pouvoir les parer avec les moyens et les organisations existants. Lire la suite
Selon Clausewitz, la défense atteint son point critique psychologique quand, après une attente prolongée, la vigilance énervante se relâche. Il semblerait que les États atlantiques aient atteint ce stade. Ce n’est pas avec un grand enthousiasme que l’Ouest décida de réarmer en 1949 et, depuis lors, une lassitude s’est manifestée dans l’effort à accomplir ; la diplomatie soviétique, grâce à son habileté, a réussi à activer ce changement. Les artifices de séduction utilisés par Moscou n’ont malheureusement pas manqué leurs buts. Lire la suite
Extrait du livre de l'auteur, lieutenant-colonel, Tactique de la guerre atomique, qui doit paraître prochainement en France aux Éditions Payot. Lire les premières lignes
Extraits du dernier livre de l'auteur, lieutenant-colonel, Unconditional Surrender, (Faber and Faber, London, 1952). Lire les premières lignes
L’auteur revient sur le déroulement des opérations de l’Afrika Korps en Afrique du Nord de 1941 à 1942. Il se concentre sur son chef, Erwin Rommel dont des extraits de sa correspondance avec sa femme Lucie permettent de donner son état d’esprit au cours des différentes phases de la campagne. Excellent meneur d’hommes qu’il galvanise en étant toujours au plus prêt des combats, il s’illustre brillamment ce qui lui vaut le surnom de « Renard du Désert ». Ses qualités de stratège et tacticien sont mises à rude épreuve dans ces combats où le ravitaillement, le matériel et des renforts lui font cruellement défaut : les Anglais utilisant la base de Malte pour couler les convois à destination de la Tunisie ou de la Lybie. Lire les premières lignes
Peu de choses sont plus difficiles qu’une analyse exacte des leçons de la guerre. Une bataille ne ressemble pas à une autre ; chaque combat se livre dans des conditions particulières. Les facteurs matériels, géographiques, moraux n’étant jamais les mêmes, il ne peut y avoir de modèle tactique constant. En 1940, les Allemands avaient la supériorité matérielle, mais aussi la supériorité morale. Quatre ans plus tard en Normandie, ils se battaient sans appui aérien et ne croyaient plus à la victoire finale. Les conditions stratégiques en Russie différaient totalement des conditions en Europe occidentale. La tactique qui pouvait y réussir n’était pas assurée du succès sur un autre théâtre d’opérations. La guerre en Corée a, de même, ses caractéristiques propres. Seules les batailles où les adversaires aux prises seraient à égalité physique, matérielle et morale permettraient de tirer des conclusions définies. Lire la suite
Cette étude est la synthèse d'un livre paru sous la signature de l'auteur sous le titre Unconditional Surrender (Faber and Faber, Londres). Lire les premières lignes
Les divisions blindées constituent l’épine dorsale de la stratégie terrestre à notre époque. Elles percent le front de l’adversaire et s’enfoncent profondément sur ses arrières. Mais peuvent-elles dominer le champ de bataille pendant longtemps ou seulement d’une manière passagère ? Il faut qu’elles soient rapidement suivies par l’infanterie qui consolide les succès initiaux et défendent les gains réalisés. L’étroite collaboration entre les blindés et l’infanterie constitue donc une des conditions essentielles de la victoire. Lire la suite
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