(1920-1993) Professeur à l'Université internationale de Sciences comparées. Lauréat du Prix Atlantique du journalisme lorsqu'il était membre de la Division politique du Secrétariat international de l'Otan. Il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés aux relations Est-Ouest et aux problèmes internationaux en relation avec le fait idéologique, révolutionnaire et le fait nucléaire.
Note préliminaire : ce texte reprend l’essentiel d’une conférence prononcée par l’auteur à l’Université d’Oxford sur le sujet : « Les nouveaux États indépendants et l’image qu’ils se font de l’Occident ». Lire la suite
Claude Delmas (1920-1993), historien, est spécialiste de l’impact du fait nucléaire sur les affrontements et les rivalités du monde moderne. Il s’exprime ici en 1978. Lire les premières lignes
L'auteur nous donne ici une des analyses dont il a l'habitude, en revenant sur la politique internationale telle qu'elle se présentait il y a vingt ans. Beaucoup des éléments de la situation actuelle en dérivent directement.
La « pactomanie » est parfois présentée comme l’une des caractéristiques de notre temps, qui ne concevrait les relations internationales qu’en fonction des alliances. Il est vrai que l’accession à l’indépendance de tous les pays a multiplié le nombre des alliances, mais en tant que tel le phénomène est aussi ancien que la cohabitation des groupes humains. Charles Zorgbibe rappelle qu’en 1278 avant notre ère, le pharaon Ramsès II déclara « paix et fraternité » au roi des Hittites Hattousilis III par un traité gravé en hiéroglyphes dans le temple d’Amon à Kamak, dans lequel se trouve l’essentiel des stipulations des traités modernes. Lire la suite
L'auteur rappelle ici une histoire qui pèse encore lourd sur notre Europe – les conférences de Rambouillet et de Nassau où de Gaulle refuse que les armes nucléaires françaises soient sous commandement américain et la conférence de presse du 14 janvier 1963 où il refuse l'entrée de la Grande-Bretagne dans l'Europe –, mais il rappelle aussi ce que l’on a trop oublié : il y a toujours un déséquilibre des forces conventionnelles en Europe. Ce phénomène n'est pas nouveau, même s'il a peut-être maintenant plus d'ampleur qu'il y a vingt ans.
La crise de Cuba n’est pas seulement intéressante pour des raisons historiques, bien que 20 ans se soient déjà écoulés, et 20 ans c’est beaucoup dans notre monde où toutes les évolutions ont tendance à s’accélérer. Cette crise reste cependant exemplaire parce que c’est la première crise majeure, et jusqu’ici la seule, entre puissances nucléaires. Mais, comme le pense le général Gallois, le vaincu a-t-il été Kennedy plutôt que Khrouchtchev ? La lecture de cet article permettra de se faire une idée sur ce sujet qui n’est pas sans conséquences sur ce que nous vivons actuellement, en Amérique latine et dans le Tiers-Monde. Lire les premières lignes
Il y a 30 ans, en effet, la Communauté européenne de Défense voyait le jour, par le Traité de Paris du 27 mai 1952. On sait que cette existence a été très brève, puisque la non-ratification par la France devait amener son remplacement par les accords de Paris du 23 octobre 1954, invitant la République fédérale d'Allemagne (RFA) à adhérer à l'Otan, et à la création de l'Union de l'Europe occidentale (UEO). Claude Delmas, dans cet article, montre le processus qui, des alliés de mai 1945, a conduit à l'affrontement Est-Ouest et à l'inclusion d'une Allemagne dans chacun des deux camps.
Les lecteurs trouveront ici l’histoire de deux événements qui se sont produits à l'automne 1956, il y a vingt-cinq ans, c’est-à-dire hier. Ces deux évènements, qui ont eu lieu à peu près simultanément, ont réagi l’un sur l’autre sans avoir été liés à leur origine. Ils comportent bien des enseignements que l'auteur nous dégage. Ils ont été également lourds de conséquences pour la période actuelle. Lire les premières lignes
Bien des données de la situation actuelle se trouvent dans les événements qui se sont déroulés depuis 1945. Dans cet article, l'auteur nous fait remonter vingt ans en arrière, dans une des périodes chaudes des relations Est-Ouest, et même beaucoup plus loin. Au fond, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Périodiquement, les tentatives de normalisation de ces relations viennent buter contre un emploi de la force, mur de Berlin ou Afghanistan. L'intervalle de temps qui s'écoule entre deux actions de ce genre nous fait souvent oublier la véritable nature de ce que sont, pour les Soviétiques, coexistence pacifique ou détente. Lire les premières lignes
Fin mars 1956, le monde occidental apprenait l'existence du fameux rapport de Nikita Krouchtchev au XXe congrès du parti communiste de l'Union Soviétique. Vingt-cinq ans se sont écoulés, qui ont mis en évidence les ambiguïtés et les limites de ce que l'on a appelé la « déstabilisation ». En fin de compte, la manière d'agir a changé, non les fondements du système politique des pays de l'Est.
C’est en sa qualité de juriste – il est maître-assistant à l’Université Paris-I – que M. Masclet pose le thème de sa thèse de doctorat : « Il est fréquent en droit constitutionnel de constater l’écart qui existe entre les institutions et leur pratique, entre les conceptions juridiques et leur incarnation dans la réalité. Il en va ainsi pour le rôle du député et pour le mandat parlementaire. Lire la suite
Maître-assistant à l’Université Paris I, M. Jean-Claude Masclet pose en juriste le thème de sa thèse de doctorat : « Il est fréquent en droit constitutionnel de constater l’écart qui existe entre les institutions et leur pratique, entre les conceptions juridiques et leur incarnation dans la réalité. Il en va ainsi pour le rôle du député et pour le mandat parlementaire. Certes, le mandat représentatif a toujours donné lieu à des accommodements. Ceux-ci ont pris un caractère habituel dans tous les régimes où existent des assemblées, qu’ils soient présidentiels ou parlementaires. Mais il semble que, sous la Ve République, la distance entre le rôle réel du député et son rôle institutionnel se soit considérablement accrue et que la théorie du mandat représentatif connaisse des altérations profondes ». Lire la suite
« La Méditerranée appartiendra à un seul maître, tombera sous l’hégémonie d’une puissance dominante qui poussera ses avantages dans toutes les directions, ou sera le théâtre d’un conflit permanent ». Cette prophétie lancée en 1902 par l’amiral américain Alfred Mahan a été confirmée par les événements : la Méditerranée est devenue un champ de tensions, un des théâtres de l’affrontement Est-Ouest. C’est à propos de la Grèce et de la Turquie qu’en 1947 le président Harry Truman inaugura la politique d’« endiguement ». Lire la suite
L'année 1980 est riche en anniversaires. Après Bandoeng (ou Bandung) et le non-alignement, en 1950 le plan Schuman mettait sur pied la Communauté européenne charbon-acier (CECA) dont les institutions devaient fusionner avec celles d'Euratom dans celles de la Communauté économique européenne (CEE) instituée par le Traité de Rome. Trente ans d'histoire européenne se déroulent ainsi devant nous, sous la plume de l'auteur, avec toutes ses difficultés économiques et politiques, mais aussi militaires, avec la Communauté européenne de défense (CED), le traité de l'Atlantique Nord et les avatars de son organisation intégrée, sans compter le poids de l'influence américaine. Nous pouvons ainsi juger de ce qui reste de l'œuvre des initiateurs d'une certaine Europe, et en particulier de celle de Robert Schuman.
« Les peuples muets du monde ont la parole ». C'est en ces termes que le 17 avril 1955 le président indonésien Soekarno ouvrait la conférence afro-asiatique de Bandoeng. Aujourd'hui, les « peuples muets » ne tiennent plus le même discours. À une aspiration de l'unité se sont substituées des discordances telles que l'on ne peut plus parler de Tiers-Monde. Le non-alignement, qui prend à Bandoeng la valeur d'un principe de politique internationale dans l'affrontement Est-Ouest concrétisé par la cristallisation du bloc communiste et par l'organisation de l'ensemble occidental, n'est plus qu'un alibi pour certains États. Lire la suite
« Le détournement d’un avion, l’enlèvement d’otages sont devenus en cette seconde moitié du XXe siècle des faits divers, au même titre que l’agression de vieillards, les meurtres d’enfants, les viols ou les attaques d’individus isolés en pleine rue ». Il s’agit « de faits caractéristiques d’un même climat de violence, et l’opinion publique les distingue mal des crimes de droit commun, comme s’y perdent aussi les législateurs de toute appartenance qui ont tenté, tentent de définir le terrorisme ». Ce sont les premières lignes du livre que M. Jean Servier, professeur à l’Université de Montpellier, vient de consacrer au terrorisme. Lire la suite
Le précaire équilibre que doit garder tout État-membre des Nations unies entre les nécessités de la coopération internationale et la volonté de mener une politique autonome a été d’autant plus difficile à maintenir pour la France que plusieurs axes de sa politique extérieure ont fait l’objet, malgré elle, d’interventions de l’ONU alors que n’ayant, pour influencer ses partenaires, que les moyens d’une puissance de second rang, elle a été souvent amenée à tenir les premiers rôles dans les débats. L’étude de Mme Smouts repose ainsi sur un paradoxe, mais en même temps elle met en lumière une évolution. Lire la suite
« La démocratie libérale, volonté de la liberté et gouvernement du peuple par lui-même, est la conjonction voulue du libéralisme et de la démocratie. Les nations où elle est pratiquée sont celles où la liberté est la plus développée et les besoins économiques des humains les mieux satisfaits »… « Le monde né en 1789 vient de finir. Un autre commence. Il nous appartient de le subir sous la domination des autres ou de le créer selon notre volonté ». Lire la suite
Il y a deux ans, Mme Marcou, du Centre de recherches internationales (CERI) de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), a soutenu une thèse de doctorat sur le Kominform, lequel a remplacé le Komintern comme cadre institutionnel et politique de l’unité de pensée et d’action des partis communistes (PC). Dissout en 1956, le Kominform a été remplacé par la « Conférence mondiale des partis communistes », qui a été le théâtre de l’affrontement des divers courants entre lesquels se partage aujourd’hui le mouvement communiste. Lire la suite
Historien et journaliste, particulièrement attentif aux problèmes européens et aux relations internationales dominées par le fait nucléaire, l'auteur dresse ici un panorama allant d'une après-guerre à l'autre avec les similitudes que celles-ci présentent : l'anxiété d'un monde qui ne connaît toujours pas la paix et qui est, en 1979 comme en 1929, ébranlé par la crise économique. Mais il souligne aussi les différences fondamentales distinguant ces deux périodes : la volonté des partenaires-adversaires de maintenir l'équilibre de la terreur nucléaire et les profonds changements qui ont modifié l'échiquier mondial avec l'émergence de nouvelles puissances détentrices de la technologie ou des sources d'énergie. Lire les premières lignes
1979 sera l'année de l'Assemblée européenne mais aussi celle du 30e anniversaire du Traité de l'Atlantique Nord qui devait donner naissance à l'Alliance puis à l'Otan. Ces deux événements évoquent des problèmes qu'on ne peut disjoindre. Les Européens, en effet, qui se plaignent souvent du rôle majeur que jouent les États-Unis dans l'Alliance, n'ont pas fait les efforts – exception faite de la France – qui leur eussent permis de se dégager de cette tutelle. Ils ne se sont pas organisés politiquement pour mettre en face des États-Unis un « partenaire », un « pilier » européen sur lequel puisse se fonder une défense européenne dans un cadre atlantique qui demeure pourtant nécessaire. Lire les premières lignes
Paix par la force, paix par la foi, paix par le droit, toutes ces tentatives ont échoué, et l'absence de guerre nucléaire aujourd'hui ne semble reposer que sur la terreur. L'humanité connaitra-t-elle enfin la paix par la raison ? Avant d'aborder l'article suivant consacré, dans ce même cahier, à la session spéciale des Nations unies sur le désarmement, le lecteur trouvera ici un rappel historique des tentatives antérieures de désarmement, de limitation ou de maîtrise de armements ainsi que des raisons diverses de leur échec.
L’« opération Suez » – l’intervention militaire franco-britannique contre l’Égypte à l’automne 1956 – avait déjà fait l’objet de plusieurs études. Le hasard fait que deux livres viennent de paraître à peu près au même moment, qui en éclairent singulièrement la genèse, le développement et la signification. L’un est de M. Abel Thomas, à l’époque directeur du cabinet de M. Maurice Bourgès-Maunoury, ministre de la Défense nationale. L’autre est du général Jacques Massu, auquel le colonel Henri Le Mire a apporté une précieuse collaboration – le général Massu qui, commandant la 10e Division parachutiste (DP), dirigea, aux côtés de son collègue anglais Butler, les forces terrestres engagées dans l’opération. Lire la suite
L'auteur nous rappelle que, pour importantes que soient les idéologies, elles ne sauraient cependant faire oublier la part déterminante prise par certains hommes d'État sur l'infléchissement du cours de l'histoire. C'est ainsi qu'il y aura trente ans, un homme, le maréchal Tito, eut le courage de braver Staline. Cet événement affecta une histoire qui paraissait devoir respecter une implacable logique, et il développa des conséquences dont on mesure encore aujourd'hui les effets. Cette rupture s'inscrivit dans les grandes tensions des débuts de la, guerre froide, elle eut des répercussions directes sur la stratégie soviétique, elle permet à certains de penser que Tito fut le précurseur de l'eurocommunisme. À ce titre, elle mérite une double attention : d'une part, elle permet de mieux comprendre une phase particulièrement importante de l'histoire du monde issu de la Seconde Guerre mondiale, d'autre part, elle se projette sur l'histoire présente. Lire les premières lignes
Comme il l’avait fait il y a quatre ans pour l’armée chinoise, M. Brulé a voulu s’appuyer d’abord sur les faits et sur les chiffres, mais s’en sans tenir à eux, car les problèmes qu’il aborde comportent des données politiques sans la considération desquelles toute étude reste très incomplète. Pourquoi l’Union soviétique a-t-elle construit une armée aussi puissante ? « Bien que l’Occident n’en ait retenu que l’art, la musique et la littérature, l’histoire de la Russie a toujours été dominée par son aspect militaire : l’armée des tsars fut, durant deux siècles, le fondement de l’ordre intérieur de la société russe. Lire la suite
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