(1924-2002) Ambassadeur de France. Il a été membre du Conseil d’administration du Comité d’études de la défense nationale (CEDN).
M. Charles Enderlin est un journaliste bien connu, qui se situe parmi les meilleurs connaisseurs d’Israël et du conflit israélo-arabe. Il a écrit avec Le rêve brisé un livre d’enquêteur, circonstancié, précis, complet, qui devrait servir de référence à ceux qui s’intéressent aux péripéties angoissantes du processus de paix au Proche-Orient. Le texte est enrichi d’un index, d’une chronologie et de quatre cartes, qui tous sont fort utiles pour placer ou retrouver des repères sur un chemin constellé de fausses pistes et, hélas, encombré de ruines. Lire la suite
Les accords d'Oslo de 1993 ne furent respectés ni dans leur calendrier ni dans leur esprit. Bien que les points de vue israélien et palestinien sur des sujets essentiels aient été rapprochés lors de la réunion de Taba en juillet 2000, l'évolution des événements a finalement enlevé une grande partie de leur sens aux quelques progrès constatés. Un nouveau plan Bush permettra-t-il enfin d'aller de l'avant dans le processus de paix ?
Le nihilisme, plus présent que jamais, se caractérise par l'intention de détruire pour détruire. Le meilleur exemple en est le génocide. Les actions guerrières ne sont pas synonymes de nihilisme, sauf si, précisément, elles visent à des destructions superflues. Lorsque le terrorisme s'attaque à des populations civiles, il encourt pareille appellation. Le meurtre politique sans finalité précise entre aussi dans cette catégorie. Il est arrivé que de beaux esprits, dans le trouble que la modernité apporte, aient prôné le nihilisme, non sans faire des émules. La vie moderne favorise le nihilisme, notamment par les possibilités techniques que le progrès met à la portée de n'importe qui. Des sectes ne restent pas à l'écart du mouvement, de même que des fanatiques de tous bords. Il importe de mieux connaître les tendances nihilistes pour les combattre plus efficacement.
Chacun sait que l’édit de Caracalla accorda en 212 la citoyenneté romaine à tous les habitants de l’Empire. L’unité de celui-ci en fut renforcée, l’égalité entre tous ses habitants ne fut plus un vain mot et il prolongea notablement son existence. Cette affaire nous intéresse : elle parle d’un grand empire et de ses relations avec des peuples inféodés. Lire la suite
M. Saint-Prot pratique en littérature ce qu’en musique on appelle l’art de la fugue. Un motif court après l’autre, lui donne corps, le complète, donnant à l’œuvre sa variété mais en même temps son homogénéité. Ici l’un des motifs est la formation et le maintien de la nation, l’autre le substrat linguistique et philosophique. De leur union sont nées la force et la persistance de l’idée française, son enrichissement constant et son originalité. Voilà la thèse. Elle n’est pas fausse. Lire la suite
Les États-Unis ne sont pas un État-nation. Chacun des États fédérés jouit d'une grande autonomie, source de distorsions à l'intérieur du territoire. Tout se passe comme si le Président était leur élu et non celui de la globalité des citoyens. Les actes de l'État ne bénéficient pas d'un privilège de juridiction. En matière de justice, la procédure en restreint le rôle. La société civile, sous la forme de multinationales ou d'organisations philanthropiques ou culturelles, prend souvent le pas sur lui. Les deux États limitrophes, au nord et au sud, ne sont pas restés à l'écart des visées de leur puissant voisin. Les Caraïbes et l'Amérique centrale sont balkanisées. Les États d'Europe se sont pratiquement retirés du continent, et la doctrine de Monroë a reçu pleine application. D'une manière générale, les Américains s'efforcent de négocier avec des gouvernements sans pouvoir réel plutôt qu'avec de fortes entités. Ils n'ont jamais essayé de créer des structures étatiques là où elles n'existaient pas : le Liberia, seule exception, est une caricature d'État. Restreindre les autres souverainetés au profit d'organismes internationaux ne leur déplaît pas.
Le colonel Dufour, bien connu de tous ceux qui s’intéressent à la chose militaire, n’en est pas à son premier ouvrage. Ce livre qui vient de paraître traite à fond, sans concession, sous divers points de vue, des rapports entre la ville et la guerre. Par sa documentation et par les commentaires dont elle est entourée, il mérite de figurer dans la bibliothèque de tous ceux qui s’intéressent au déroulement des conflits armés. Lire la suite
Le Mexique (cent millions d'habitants, en superficie presque quatre fois la France) doit répondre à un double défi : celui de l'instauration du pluralisme démocratique après soixante-dix ans de parti unique ; celui de la promotion économique et de la réduction des inégalités. Il recherche la diversification, par rapport aux États-Unis, liés à lui par l'Aléna, par rapport aussi aux revenus du pétrole, dont il est un des principaux producteurs.
Les Berbères (en tout une vingtaine de millions) sont fiers d'une identité qu'ils ont souvent du mal à faire respecter. En Kabylie, ont eu lieu des manifestations de protestation contre l'arabisation, et le malaise persiste. La revendication principale porte sur le statut de la langue berbère. Au Maroc, en dehors de toute agitation, une plus large place lui a été accordée. Les Touareg ont lutté pendant longtemps pour obtenir une amélioration de leur sort dans les États du Sahel.
Le 11 septembre 2001 marque la date d'une déchirure dans notre manière de voir le monde qui nous entoure. L'attentat s'apparente à un véritable bombardement, dénotant une stratégie ambitieuse, économe de moyens mais efficace, qui n'a peut-être pas dit son dernier mot. Elle retourne à son profit les facilités de la modernité. La fragilité de la société civile devient une donnée essentielle de la défense. Les États-Unis se livreront-ils à une révision de leur politique au Proche-Orient ? Elle ne saurait être que limitée. Le déplacement plus à l'est du centre de gravité de l'islamisme est lourd d'incertitudes. Gardons-nous des politiques à courte vue dont les islamistes tirent profit.
Dans le domaine international, les causes classiques de désordre sont bien connues. Elles se sont aggravées. Certains États font preuve d'un nationalisme exacerbé. D'autres, ou les mêmes, n'hésitent pas à recourir à la plus grande violence pour faire triompher ce qu'ils jugent être leur bon droit. De nouveaux acteurs récemment apparus sur la scène mondiale n'ont pas toujours le sens des responsabilités que donne l'expérience. Outre les États, s'y manifestent désormais un foisonnement d'organisations (institutions mondiales ou régionales, ONG, multinationales). Les rééquilibrages démographiques prennent une importance grandissante. Des idéologies restent menaçantes pour l'ordre traditionnel. Les progrès techniques permettent d'accroître des propagandes partiales à une échelle jamais égalée. Lire la suite
S'ajoutant à la logique de territoire, qui correspond à la géopolitique, la logique de réseau est importante et différente. Importante car elle permet de décrypter la logique de situations complexes, de plus en plus nombreuses, où interviennent des facteurs extérieurs agissant en dehors d'un support territorial (par exemple télécommunications, multinationales, filières illégales). Différente parce que plus souple, plus volontariste, mieux adaptée à notre temps, faisant une large place à l'initiative individuelle. Reste à connaître davantage cette logique, qui se situe en marge de la géopolitique.
La rue, lieu d'agitation, est désormais à prendre en compte dans l'analyse de la politique internationale. Exemples : intifada , pression dans les pays de l'est européen avant leur libération, émeutes diverses conduisant au renversement des hommes en place ; s'y ajoutent des attentats contre des chefs d'État et des personnalités marquantes. D'énormes masses humaines sont mises en jeu, qu'il est souvent difficile de ramener à la raison. La rue est utilisée maintenant pour montrer l'intérêt que l'opinion attache à des questions d'ordre international (défense des droits de l'homme, soutien ou réprobation des actes de gouvernements étrangers, manifestations contre le terrorisme).
La charte des droits fondamentaux approuvée lors du Conseil de Nice rappelle les valeurs de civilisation inspirant le modèle de société que l'Union européenne entend édifier. Ce socle, qui dépasse un banal rappel des droits de l'homme, repose lui-même très largement sur la notion de solidarité. La charte est encore dénuée de portée juridique. Lire la suite
La dernière phrase du livre sonne comme un reproche. L’auteur y déplore que les Français, pour la plupart, n’aient aucune envie de mieux connaître la Belgique. Notre voisine, pourtant, est de beaucoup la collectivité nationale la plus proche de la nôtre, à la fois par les épreuves traversées ensemble, par le partage de la même langue, par les liens tissés dès les débuts de l’Europe des Six, par des nécessités de défense comparables, par, en un mot, toute une gamme d’affinités. Lire la suite
M. Thual, universitaire bien connu, nous présente son dernier ouvrage, qui traite des constantes géopolitiques. Ce livre nourri d’exemples mérite d’être lu par tous ceux qui veulent aller au fond des choses, sans se contenter des lénifiantes et fades déclarations officielles. Ceux qui s’occupent de la construction de l’Europe seraient bien inspirés d’en faire leur livre de chevet. Lire la suite
Avec ce troisième tome, couvrant les années 1966 à 1969, s’achève la tâche que l’auteur s’était fixée. Le dernier mot jeté sur le papier, sa vie, aussi, s’est achevée. Consciencieux jusqu’à la minutie, fin analyste, archiviste et documentaliste, il a jeté dans sa bataille de mémorialiste ses ultimes forces pour une œuvre exemplaire. Lire la suite
L’auteur n’est pas un distributeur d’eau tiède. C’est en ces termes que la préface nous en avertit, comme si nous en doutions après avoir lu L’Amérique totalitaire, essai que cet universitaire a écrit en 1998 (1). Dès les premiers mots confirmation nous en est donnée, par le rappel que les États-Unis ont toujours été fidèles aux deux conseils formulés par George Washington dans son discours d’adieu : ne jamais contracter d’alliance permanente ou contraignante, étendre les relations commerciales mais non les relations politiques. Lire la suite
M. Benjamin Stora est un historien bien connu, qui par prédilection étudie l’Algérie, en particulier dans la période de la guerre d’indépendance puis dans celle, où nous sommes, de la guerre islamiste. Son dernier ouvrage, où il ne cache ni préférences ni aversions dans un sens qui n’apporte aucune surprise, fait une large part à l’actualité politique dans notre pays. L’analyse de cet aspect des choses n’a évidemment pas sa place dans la présente note bibliographique, qui néanmoins a paru justifiée car le livre retrace l’évolution des rapports entre la France et l’Algérie, ou plutôt entre Français et Algériens, d’une manière qui retient l’attention certes par sa vigueur, mais davantage encore par le désir d’aller au fond des choses. Lire la suite
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