Le 6 octobre 1789, la foule ramenait triomphalement de Versailles aux Tuileries « le boulanger, la boulangère et le petit mitron ». En la personne du roi, c’est le pouvoir de l’État qui était définitivement fixé à Paris, entraînant le transfert des grandes administrations. Le comte de la Luzerne, secrétaire d’État à la Marine, quitta Versailles pour s’installer le 26 décembre 1789 à proximité du château des Tuileries, dans les bâtiments du garde-meuble royal. Lire la suite
À son origine, l’aviation embarquée utilisa deux types d’aéronefs. D’une part, des hydravions répartis sur les croiseurs et cuirassés, voire des sous-marins comme le Surcouf, ou groupés sur un navire, essai tenté avec le transport d’hydravions le Commandant Teste. D’autre part, des avions à roues mis en œuvre à partir de petites plates-formes, puis de porte-avions. Avant guerre, le Béarn expérimenta cette dernière formule. Lire la suite
Pour la Marine, la mission Prométhée, déploiement de longue durée d’un groupe aéronaval en océan Indien-Nord, a incontestablement dominé l’année 1988. Cela ne doit cependant pas masquer le fait que de nombreux autres navires sont restés déployés dans cet océan, y compris sa partie méridionale, ou dans d’autres zones outre-mer, Pacifique, Atlantique Sud, Caraïbes, Méditerranée orientale où notre présence, à des niveaux divers, n’a jamais cessé. L’activité des navires et aéronefs a aussi, comme toujours, été soutenue dans nos approches maritimes. Enfin, trois Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) ont constamment été maintenus en patrouille à la mer. Lire la suite
Les effectifs de la Marine baisseront en 1989 comme ceux des autres armées. Après le plan de déflation 1984-1988, la restructuration interne effectuée de 1986 à 1988 et la résorption d’un sureffectif antérieur, ce seront environ 6 000 marins d’active qui auront été perdus, remplacés par seulement 1 500 appelés. Ceux-ci représentent désormais près de 30 % des 66 000 hommes de la Marine nationale. Trouver des équipages suffisamment nombreux et compétents pour armer les navires est un problème aussi ancien que la marine elle-même. La maîtrise de cette question est fondamentale. Lire la suite
Le colloque « Du dreadnought au nucléaire », organisé en novembre 1988 par le Service historique de la Marine (voir la chronique « Marine » du mois de mars 1989), a montré comment l’expérience technique et historique de la première moitié de ce siècle pesait encore sur les flottes actuelles et comment l’explosion nucléaire de 1945 avait brutalement ouvert une ère nouvelle. Cette percée technologique qu’a constituée la maîtrise de l’énergie nucléaire s’est appliquée aux armes puis à la propulsion des navires. Elle a provoqué par là une rupture dans le domaine stratégique. Lire la suite
Fin novembre 1988 s’est tenu le colloque international organisé par le service historique de la Marine sur le thème : « Les marines de guerre du Dreadnought au nucléaire ». Il a montré comment les stratégies navales des grandes puissances ont évolué sous la double impulsion de l’innovation technologique et de leur expérience historique. Ce mouvement n’a pas cessé. Toute l’histoire de ce siècle pèse encore sur les marines d’aujourd’hui. Lire la suite
L’école d’application des officiers de Marine en campagne Lire la suite
La XIe exposition de matériels pour les forces navales s’est tenue au Bourget du 24 au 29 octobre 1988. Ce rassemblement biennal des principaux concepteurs et équipementiers français en matière de marine militaire est devenu classique. Selon une tradition désormais bien établie, les diverses délégations étrangères avaient été invitées auparavant à découvrir à Brest navires et matériels en service dans la Marine nationale. Lire la suite
L’Otan vient de conduire à l’automne deux exercices majeurs en Atlantique Nord et en Méditerranée. L’un et l’autre montrent l’importance que l’Alliance atlantique attache à la maîtrise de la mer sans laquelle l’Europe privée de ravitaillement énergétique ou industriel et de renforts militaires serait rapidement asphyxiée. Ils nous rappellent également les principes fondamentaux de toute stratégie maritime, associée à une vision du monde qui oppose maître de la terre et maître de la mer. Cette vision est désormais classique depuis que Mac Kinder en a dressé la théorie au début du siècle, songeant alors à l’antagonisme entre l’Allemagne et l’Angleterre, qui s’était lui-même substitué à l’antagonisme entre la France et l’Angleterre. Elle s’impose lorsque l’on regarde le monde depuis Washington. Elle n’en est pas pour autant familière aux Européens continentaux que nous sommes, plus enclins à tourner nos regards vers l’Est qu’à songer au rôle de la mer dans les deux derniers conflits mondiaux. Lire la suite
Toulon, le 16 septembre 1988. Le porte-avions Clemenceau qui avait quitté Djibouti une dizaine de jours auparavant accompagné de l’escorteur lance-missiles Du Chayla et du pétrolier-ravitailleur Var, regagne son port-base. On se souvient que ce navire avait appareillé de Toulon le 30 juillet 1987 avec les frégates Suffren et Duquesne et le pétrolier-ravitailleur Meuse pour une « mission de protection des intérêts français en Méditerranée orientale et en océan Indien ». Son départ avait été suivi peu après par celui d’une force antimines. Ce retour met un terme à la présence d’un groupe aéronaval en mer d’Arabie durant plus d’un an. Lire la suite
Observée depuis nos rivages, la mer apparaît encore aux terriens que nous sommes comme un monde inconnu, mystérieux et dangereux. Certes, notre époque rationnelle a fait litière des légendes qui ont longtemps prévalu sur les réalités ; elle a balayé les Enfers et la baleine de Jonas, les terres étranges peuplées d’êtres fantasmagoriques de l’Odyssée et la croyance encore tenace au XVe siècle selon laquelle le bouillonnement de la mer à l’équateur sous l’action de la chaleur le rendait infranchissable. Pourtant, les secrets des océans sont loin d’être tous percés, la mer apporte encore son lot quotidien de drames et de fortunes diverses et le succès des opérations navales repose plus étroitement que jamais sur une parfaite connaissance de l’environnement maritime. Lire la suite
La première particularité de la Marine est d’agir dans un milieu continu et sans frontières où son déploiement ne souffre aucune autre contrainte que celles d’un milieu vaste et naturellement hostile. L’armée de mer n’assure notre défense ni en Europe ni hors d’Europe ; elle le fait en mer et y défend en permanence nos intérêts, des plus courants comme notre « image de marque » aux plus vitaux que protègent en dernière extrémité nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. C’est la raison pour laquelle les heures que nos navires passent en mer traduisent en grande partie le rôle que la Marine joue dans notre défense. Cette chronique se propose d’en dresser le bilan pour 1987. Lire la suite
Dans son Testament politique, Richelieu écrit ceci : « La mer est celui des héritages sur lequel les droits souverains prétendent plus de part et cependant c’est celui sur lequel les droits d’un chacun sont moins éclaircis ; les vrais titres de cette domination sont la force et non la raison ». Pour que la France fût forte, le grand cardinal voulut qu’elle fût présente sur mer, et il s’attacha à créer la marine de guerre nécessaire à cette politique. Trois siècles et demi d’histoire maritime et l’évolution récente du droit de la mer n’ont pas infirmé ce jugement. Le navire de guerre qui par nature évolue en espace international y représente l’État et témoigne de sa force. Chacune de ses actions, fût-ce la simple présence, engage l’État et témoigne de sa volonté. L’utilisation appropriée de sa marine de guerre permet à tout gouvernement de signifier clairement aux autres nations ce qu’il estime conforme à sa politique et propre à favoriser ses intérêts et son ambition. Lire la suite
Les marins osèrent quitter durablement les repères fixes de la terre lorsqu’ils surent utiliser aux fins de la navigation les objets spatiaux naturels que sont les astres. La maîtrise de cette technique leur ouvrait les immensités océaniques, rendant particulièrement aiguë la question des communications avec la métropole. On sait par exemple que les succès de Suffren aux Indes eurent peu d’effet politique, la nouvelle de ses victoires n’étant parvenue à Versailles qu’après la conclusion du traité de paix. Lire la suite
Longtemps, les navires n’osèrent s’aventurer hors des mers fermées ou des atterrages océaniques. Lorsque les navigateurs eurent enfin maitrisé la navigation astronomique qui leur permettait de savoir où ils étaient en l’absence de repères terrestres connus, ils n’hésitèrent plus à se lancer en haute mer. Vers le XVe siècle, la prodigieuse expansion maritime de l’Occident avait pris son essor. Guidés par les étoiles, essayant de reculer les limites de l’horizon où le ciel rejoint la mer, les marins ne cessèrent plus de chercher à exploiter cette « troisième dimension » pour accroître leur efficacité. Ils le firent d’abord modestement en nichant leurs vigies dans les hauts, puis ils comprirent très tôt les possibilités de l’aéronautique. Enfin, dans les dernières décennies, la Marine est entrée de plain-pied dans l’ère spatiale. Lire la suite
Pour soutenir en ambiance hostile la politique extérieure du pays et défendre ses intérêts, il faut disposer d’aptitudes au combat, les montrer, et pouvoir les conserver dans la durée en les utilisant éventuellement et en les renouvelant autant que nécessaire. L’expérience actuelle de la Marine qui maintient depuis six mois dans l’océan Indien des renforts importants, dont rien ne permet de dire quand ils seront retirés, montre qu’une telle politique est à la portée de notre pays. Cependant, l’évolution technique rend les systèmes d’armes de plus en plus coûteux, et donc moins nombreux. Il deviendra plus difficile de conserver en plusieurs points une aptitude à tous les combats, d’autant plus qu’il y a une grande différence entre le soutien courant à grande distance d’une force de présence et ce qui est nécessaire à un groupe aéronaval en action intensive à la même distance. Un effort accru de gestion de nos moyens s’impose. Lire la suite
En février 1925, au sud de la baie de Sukumo, la marine japonaise saborde par 275 mètres de fond le cuirassé Tosa déplaçant 40 000 tonnes. C’est la première conséquence concrète du Traité sur le désarmement naval, signé trois ans plus tôt à Washington, qui a mis hors la loi les bâtiments de ligne d’un tel déplacement. Une soixantaine d’années plus tard, MM. Reagan et Gorbatchev signent également à Washington le Traité sur l’élimination des missiles à portée intermédiaire implantés en Europe, ce qui devrait les conduire à détruire massivement toute une catégorie d’armes. L’identité des lieux mise à part, tout semble séparer ces deux traités qui concernent l’un des armements navals et l’autre des systèmes basés à terre. Pourtant, une même logique s’y retrouve. C’est pourquoi, à travers les similitudes ou les différences de situation, l’analyse des points forts et des faiblesses des Traités de 1921 et 1922 peut aider à apprécier la valeur de l’accord de 1987. Lire la suite
C’est en présence de M. André Giraud, ministre de la Défense, que la Jeanne d’Arc et le Commandant Bourdais ont appareillé de Brest le mardi 8 décembre pour la campagne annuelle d’instruction du Groupe école d’application des officiers de marine. Lire la suite
La Loi du 22 mai 1987 portant approbation de la programmation militaire a déterminé les équipements des forces armées et les prévisions de dépenses correspondantes pour les années 1987 à 1991. Le budget pour 1987 constituait le point de départ de cette programmation ; celui pour 1988 en est la continuation. Il dessine l’évolution de la Marine qui était inscrite dans la loi : consolidation des trois pôles qui la structurent, sous-marins lanceurs d’engins, porte-avions et sous-marins d’attaque, et affaiblissement que l’on espère momentané de la flotte de surface et de l’aviation de combat, indispensables pourtant à la cohérence et à l’efficacité de l’ensemble des forces maritimes. Lire la suite
Les nations rivales sur mer ont cherché très tôt à mesurer les chances de succès de leurs opérations. Pour définir les moyens d’une politique navale, les marins se sont donc efforcés de déterminer un étalon de la valeur intrinsèque de leurs flottes permettant des comparaisons. Lire la suite
Rome et Carthage Lire la suite
Après s’être lancés sur la surface incertaine des eaux, les navigateurs se sont attachés à toujours perfectionner les esquifs dont dépendait leur existence. Au fil des ans, ils ont régulièrement appliqué de nouvelles inventions à leurs navires jusqu’à les conduire à la perfection des derniers grands voiliers. Soudain, au dix-neuvième siècle, une véritable explosion des sciences et des techniques bouscule cette adaptation progressive. En même temps qu’elle condamne la marine à voiles, cette révolution introduit dans les idées en matière navale une confusion durable qui n’est pas sans analogies avec les incertitudes d’aujourd’hui. L’étude de cette période peut donc aider à guider notre réflexion en cette fin du vingtième siècle. Le colloque international sur le thème « Marine et technique au dix-neuvième siècle », organisé en juin dernier par le Service historique de la Marine et l’Institut d’histoire des conflits contemporains, constitue à cet égard une source de première importance. Lire la suite
Le projet de Bâtiment antimines océanique, ou Bamo, a été présenté au conseil supérieur de la Marine au mois de juin. Ce navire n’est pas destiné à remplacer les dragueurs et chasseurs existants, mais à répondre à l’extension des zones menacées par les différents types de mines en raison de leur évolution technique. Lire la suite
En 1986, les navires de la Marine nationale, y compris les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), ont effectué environ 400 000 heures de mer, et ses aéronefs près de 100 000 heures de vol. Ces nombres sont sensiblement constants depuis plusieurs années, malgré la diminution régulière et importante du nombre d’unités, et montrent bien que la Marine « tient la mer » dès le temps de paix pour y exécuter des tâches aussi nombreuses que variées, tout en continuant à mener l’entraînement qui garantit l’aptitude des forces aéronavales à accomplir toutes les missions qu’elles peuvent recevoir. Lire la suite
« Qui dit marine, dit suite, temps, volonté ». La sentence bien connue de Thiers traduit la nécessité qu’a constamment éprouvée la Marine de raisonner dans le long terme. Lorsque Colbert fixait à 110 vaisseaux. 40 galères, et 60 frégates, brûlots et galiotes à bombes « l’effectif dont Sa Majesté veut bien se contenter », il posait déjà les premières bases d’une programmation, et l’on sait que ce sont les forêts qu’il fit planter qui serviront à construire la flotte victorieuse de la guerre d’Amérique. La programmation est plus nécessaire aujourd’hui que jamais, car la construction d’ensembles aussi complexes que les bâtiments de combat demande toujours du temps, de l’argent et une grande cohérence dans les choix successifs qui sont faits ; compte tenu du niveau technologique de ses systèmes d’armes, il n’est plus possible pour la Marine de supporter des inflexions ou des variations successives portant sur ces matériels au gré des courants politiques contradictoires ou changeants. C’est pourquoi il faut que la programmation soit garantie par des dispositifs qui ne la mettent pas demain à la merci d’un prétexte ou d’un alibi. Lire la suite
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