Fascinant ou détestable, chef de guerre charismatique ou systématiquement surfait, le personnage est si difficile à cerner que ses biographes semblent voués à l’hagiographie ou au dénigrement. Comment naviguer entre ces écueils lorsque, difficultés supplémentaires, l’auteur s’attaque à la biographie du vivant du héros et que celui-ci refuse l’accès à ses archives personnelles ? Tels furent quelques-uns des obstacles auxquels se heurta Lord Chalfont. Lire la suite
Le livre de Henry Ingrand Libération de l’Auvergne qui a été analysé dans un numéro précédent de cette revue, était avant tout le témoignage personnel d’un des principaux acteurs de la résistance en Auvergne. Il n’avait pas l’ambition d’évoquer toute la résistance auvergnate, sa naissance, son évolution dans sa grande dispersion, ni la multitude des actions de la libération. En abordant le grand moment de la résistance auvergnate, le Mont Mouchet, Henry Ingrand avait précisé qu’il ne le faisait que succinctement, préférant renvoyer le lecteur à l’étude de Gilles Lévy. Lire la suite
Après La nuit finira de Henry Frenay et Le temps des passions de Francis Closon, voici en peu de mois un troisième témoignage capital sur la Résistance française publié par un acteur ayant assumé des responsabilités « au sommet » pendant la clandestinité. Fils de grand bourgeois (son père Édouard est dramaturge célèbre et administrateur de la Comédie française en 1939), Claude Bourdet, ingénieur de formation, militait dans les organisations antifascistes et entra au cabinet d’un ministre du Front populaire en 1936. Lire la suite
Depuis des décennies, le baron Thiry continue à construire le monument à la gloire de Napoléon qui est l’œuvre de toute sa vie. Vingt-quatre volumes avaient été consacrés au Premier Consul et à l’Empereur. C’est désormais au seul général Bonaparte que l’auteur s’intéresse, d’où le livre sur la campagne d’Égypte paru l’année dernière, et d’où cette étude sur la campagne d’Italie. Suivant sa manière habituelle, très minutieuse, soucieuse du détail, le baron Thiry saisit Napoléon Bonaparte le jour où il arrive à Nice (26 mars 1796) en tant que nouveau général en chef de l’armée d’Italie, le suit pas à pas tout au long de plus de 700 pages et l’abandonne le 2 décembre 1797 au moment où le général victorieux qui a dicté les conditions de paix, quitte Rastatt pour Paris, rêvant, dans sa berline, à son avenir. Lire la suite
« J’ai de toute évidence beaucoup de choses à raconter, ayant été au centre des événements, en Auvergne, de l’automne 1942 jusqu’au printemps 1946 ». Effectivement. Appelé en octobre 1942 par le comité directeur de « Combat » à devenir le chef de réseau pour la région d’Auvergne (R6), le docteur Ingrand rejoint la région de Clermont-Ferrand où il exercera des responsabilités de plus en plus étendues dans la Résistance ; par la suite il sera également chef régional des MUR (regroupement de trois mouvements de résistance de zone sud), enfin Commissaire désigné de la République pour la région d’Auvergne, poste qu’il tint de la Libération jusqu’en 1946. Lire la suite
« Pour qui sait les exigences du métier d’historien, écrire un récit de la libération de Marseille peut paraître aventure sans issue, défi sans modestie, gageure. Les archives sont inaccessibles, les journaux d’une pauvreté rare, les témoignages contradictoires, les passions restent frémissantes ». Lire la suite
Voici certainement un des meilleurs livres de la Collection « Libération de la France » dirigée par Henri Michel. Lire la suite
Cette fois c’est à un historien bordelais que M. Henri Michel, directeur de la collection « La Libération de la France », a demandé d’écrire l’histoire de la libération de Bordeaux. Auteur d’une thèse sur la Révolution à Bordeaux, Pierre Bécamps applique ses qualités d’historien au problème non moins complexe de la Libération. Ce livre ne se présente donc pas, comme certains autres de la collection, sous la forme d’un témoignage mais comme une étude dépouillée de passion. Dans sa brève préface, Jacques Chaban-Delmas – qui connaît bien cette phase de l’histoire bordelaise – écrit de cet ouvrage qu’il mérite le respect car il « est un exemple de mesure dans le jugement et de modération dans le ton », constatation que pourra faire tout lecteur. Lire la suite
Les auteurs des trois premiers livres de la collection « La libération de la France » avaient tous participé à la libération de la région dont ils se faisaient les historiens. Marcel Baudot, s’il fut chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI) d’Eure-et-Loir, n’a pas participé à l’organisation de la Résistance en Bretagne ni à l’insurrection des départements bretons. C’est donc le point de vue d’un observateur objectif – car détaché de tout engagement personnel – qui s’exprime dans ce quatrième ouvrage de la collection. Lire la suite
Surréaliste à l’itinéraire politique compliqué (jadis adepte du communisme, il en est maintenant un critique acerbe), André Thirion a raconté dans Révolutionnaires sans révolution le contact manqué entre le surréalisme et la révolution communiste. Lire la suite
Voilà un livre important. Il est d’abord signe d’une intéressante évolution des universitaires face à l’étude de la guerre. La trop grande indifférence à cet aspect de l’histoire que l’on a pu constater chez de nombreux historiens paraît désormais battue en brèche par une prise de conscience : l’étude des guerres ne peut plus être reléguée en quelques lignes furtives. L’accent mis – justement – sur l’étude des structures socio-économiques et des mentalités n’est pas inconciliable avec une approche sérieuse du phénomène guerre sous tous ses aspects. Guy Pedroncini le dit avec beaucoup d’autorité dans sa préface. Lire la suite
La collection « Libération de la France » poursuit ses publications à un rythme accéléré. Après les ouvrages du général Gambiez et de Pierre Bertaux sur la libération de la Corse et de Toulouse, voici une histoire des maquis de l’Ain, écrite par celui qui en fut le créateur et le chef jusqu’à la Libération. Lire la suite
Deuxième ouvrage d’une collection consacrée à l’Histoire régionale de la Libération de la France dirigée par M. Henri Michel, le livre de Pierre Bertaux a été écrit dans un tout autre esprit que celui qui l’a précédé : la Libération de la Corse du général Gambiez. Celui-ci s’était d’abord fait l’historien de la Corse de 1940 à 1943 avant de décrire les événements dont il fut un des principaux acteurs. Pierre Bertaux prend les faits au moment où, le 20 août 1944, il s’installe à la Préfecture de Toulouse comme Commissaire de la République, et les conduit jusqu’en mars 1946, quand il quitte ces fonctions. C’est donc essentiellement un témoignage : Lire la suite
Mort en 1970, Sir Basil Liddell Hart avait eu le temps de terminer cette volumineuse histoire de la Seconde Guerre mondiale dont la traduction en français vient seulement de paraître. Lire la suite
Auteur d’une thèse sur les Algériens musulmans et la France (1871-1919), M. Charles-Rrobert Ageron, professeur à l’Université de Tours, réunit ici toute une série d’articles inédits ou déjà publiés dans des revues. Ce ne sont pas des articles de vulgarisation, mais des études solidement documentées d’un historien universitaire spécialiste de l’Afrique du Nord. Ponctuelles, très diverses, ces neuf études couvrent un siècle de l’histoire de l’Algérie et du Maroc, depuis le traité Desmichels jusqu’aux lendemains de la guerre de 1914-1918. Elles se regroupent autour de quatre thèmes : les origines de l’Algérie française (les premières négociations franco-algériennes et l’évolution de la politique française sous le Second Empire) ; les mythes qui ont inspiré la politique coloniale française (Royaume arabe d’Orient, politique berbère) ; l’étude des attitudes, face au problème algérien, de Jaurès et des socialistes français avant 1914, puis des premiers communistes après la scission ; enfin l’Algérie algérienne avec des études sur l’insurrection de 1871 et sur un des petits-fils d’Abd el-Kader, l’émir Khaled, officier français dont l’auteur se demande : « Fut-il le premier nationaliste algérien ? » Lire la suite
Ancien directeur de l’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg, Félix Ponteil est l’auteur d’un livre classique L’éveil des nationalités et le mouvement libéral (1815-1848) paru dans la réputée collection « Peuples et civilisations ». Mais il a écrit également, à l’intention des étudiants, une Histoire générale contemporaine dont paraît aujourd’hui une quatrième édition revue et mise à jour. Lire la suite
Il y a huit ans déjà, Marcel Pagnol avait publié une première édition de cet ouvrage. Mais il ne put se déprendre de son sujet. La correspondance que suscita cette parution, de nouveaux documents, des interprétations différentes l’amenèrent à cette nouvelle édition, parfois rectifiée et surtout plus complète et enrichie de chapitres inédits. Lire la suite
Sous une jaquette un peu tapageuse se cache une étude probe et sérieuse. De Maxime Mourin, les lecteurs de la RDN ont déjà pu apprécier les articles [NDLR 2020 : notamment celui éponyme], et sans doute ainsi connaissent-ils les trois tomes de son Histoire des nations européennes (Payot, 1962), ouvrage couronné par l’Institut. Dans son dernier livre, l’auteur étudie, à travers l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, le thème de la reddition sans conditions. De cette formule célèbre tombée de la bouche de Roosevelt à la Conférence de Casablanca (janvier 1943), certains ont pu écrire qu’elle avait « échappé » au Président des États-Unis, sous le coup d’une impulsion subite, sans qu’il en ait entrevu pleinement les conséquences dramatiques. Lire la suite
La défaite de 1940 a frappé d’étonnement (au sens étymologique) non seulement les Français, mais les étrangers – dont nombre d’historiens se sont interrogés sur les causes de cet effondrement. Un universitaire suisse, Ladislas Mysyrowicz, enseignant l’histoire contemporaine à la Faculté des Lettres de Genève, vient de tenter d’apporter quelque lumière sur ce problème. Lire la suite
La publication de Leipzig, seizième volume d’une collection de 24 tomes, mais dernier à paraître, avait semblé mettre un point final à l’œuvre monumentale que Jean Thiry a consacrée à Napoléon Bonaparte depuis le Dix-huit Brumaire jusqu’à la Restauration. Lire la suite
Les souvenirs de guerre des partisans sont rares, et souvent peu fidèles à l’exactitude historique. Un partisan écrit peu, ne doit pas conserver d’archives. Ses souvenirs seront souvent rédigés de mémoire. Cette remarque est d’autant plus applicable aux Camisards que ceux-ci, des paysans, tenaient plus facilement une charrue ou un fusil qu’une plume. Il s’ensuit que les documents de source camisarde sont très rares. On y compte les mémoires de Jean Cavalier, l’un des deux grands chefs, avec Roland, de l’insurrection protestante des Cévennes (1702-1705). Lire la suite
Derrière ce titre un peu mystérieux, se cache l’évocation de deux mois particulièrement sombres de l’histoire de France : septembre et octobre 1870, entre la capitulation de Sedan et celle de Metz. L’armée du Rhin, commandée par Bazaine, est bloquée autour de Metz, l’empereur Napoléon III est prisonnier en Allemagne, l’impératrice Eugénie réfugiée en Angleterre, les plus fidèles bonapartistes avec elle ou en Belgique ; le gouvernement de Défense nationale essaye de poursuivre la lutte avec Gambetta tandis que Jules Favre sonde les intentions allemandes. Tels sont les pions de l’échiquier que Bismarck manipule au mieux des intérêts du roi de Prusse. Lire la suite
Voilà un texte fort ancien qui n’avait pas été publié depuis longtemps. Faut-il mettre cette édition sur le compte de la vogue que connaissent actuellement les textes militaires du passé, de Sun Tzu à Clausewitz ? Lire la suite
On se souvient que, dans cette excellente collection du Seuil, Louis Bergeron avait analysé les aspects intérieurs de l’épisode napoléonien. Jacques Lovie et André Palluel-Guillard consacrent le volume suivant à l’étude des aspects extérieurs de l’Empire. Lire la suite
Lorsque Henri Noguéres, ancien résistant socialiste, entreprit cette monumentale histoire de la Résistance en France, il décida de s’adjoindre deux collaborateurs qui soient eux aussi d’anciens résistants, mais issus d’horizons politiques opposés. C’est ainsi que les deux premiers tomes furent signés, aux côtés d’Henri Noguéres, par Marcel Degliame-Fouché, ancien syndicaliste CGT (Confédération générale du travail), devenu un des responsables du mouvement Combat, et par Jean-Louis Vigier, homme de droite et membre des réseaux CDM (camouflage du matériel) et Maurice. Cette collaboration, soucieuse d’objectivité, se traduisit, à la fin des deux premiers tomes, par le point de vue de Jean-Louis Vigier : « sur quelques points importants, je ne partage pas les conclusions de mes amis. Je veux simplement en donner les raisons avec une grande modération, dans le souci exclusif de servir la vérité historique ». C’est l’interprétation de l’attitude du Parti communiste (PCF) au début de l’Occupation qui était, on s’en doute, la source de la contestation de Jean-Louis Vigier. Or la signature de celui-ci ne figure plus sur le tome III. Il était opportun de le signaler. Lire la suite
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