Pseudonyme de Bernard Guillerez.
Pour importantes qu’elles soient, les élections présidentielles aux États-Unis ne constituent pas le seul sujet d’intérêt en ce début d’automne, mais elles ont, de fait, occulté passablement le reste de l’horizon. Il faut bien admettre que cette fois Washington, en raison de la situation générale du pays, ne pourra poursuivre la politique établie. Soumis aux astreintes d’un indispensable assainissement budgétaire, le président Bill Clinton va se trouver dans l’obligation d’opérer des choix, notamment dans le domaine de la défense : un aspect qui concerne tout particulièrement les alliés de l’Amérique. Lire la suite
À la suite de certaines déclarations ministérielles, s’apparentant bien moins à des prises de décision qu’à des études prospectives (voir faits et dires), voici relancé le débat sur les relations entre la France et l’Otan. Il est vrai que le Traité de Maëstricht n’a pas entièrement résolu cette question, même s’il veut réactiver l’Union de l’Europe occidentale (UEO) pour en faire le pilier européen de l’Alliance atlantique. Bien qu’en matière opérationnelle l’UEO dépende des états-majors de l’Otan, une incertitude subsistait sur le rôle de la France puisque le Traité admet que la politique de défense européenne devra être compatible avec les situations particulières, comme en constitue une notre possession d’un armement nucléaire. Il semble donc que l’on cherche désormais à affiner l’approche du problème. Lire la suite
États-Unis, Grande-Bretagne, Italie et même la France, les grands pays occidentaux ont la fièvre électorale, ce qui aiguise au plus haut point la perspicacité des observateurs. Il n’en reste pas moins que ces joutes ont lieu sur un fond stratégique moins stable qu’on ne pouvait l’imaginer après la chute du mur de Berlin. Certains de nos confrères, saisissant l’une ou l’autre occasion de l’actualité, ne manquent pas de le souligner. Lire la suite
Depuis quelques mois, le problème d’une défense commune de l’Europe est régulièrement évoqué et des initiatives sont prises afin de donner plus de consistance au projet. Le 14 octobre 1991, le président Mitterrand et le chancelier Kohl s’adressaient ensemble à la présidence de la CEE afin d’obtenir un renforcement du rôle de l’UEO en vue de mettre en place un pilier européen de l’Alliance atlantique. Deux mois plus tard, à Maëstricht, il fut admis que l’UEO deviendrait le bras séculier de la future Union européenne. Enfin, le 10 janvier 1992, M. Mitterrand évoquait le sort de notre panoplie nucléaire, allant jusqu’à envisager son transfert à l’autorité politique de la Communauté le jour où celle-ci aurait « une Union politique très forte ». Lire la suite
Si la disparition du Pacte de Varsovie fut un sujet de soulagement parmi les opinions occidentales, la dislocation de l’Union soviétique fournit, au contraire, bien des motifs d’inquiétude. En l’absence d’un pouvoir central, comment être assuré de la parfaite maîtrise des arsenaux nucléaires et du respect des engagements pris par Moscou ? Lire la suite
Si l’attention des commentateurs s’est principalement tournée vers les événements qui déchirent l’ex-Yougoslavie, elle n’en a pas pour autant négligé le sommet de l’Alliance atlantique. Il est vrai que son importance ne pouvait échapper à l’observateur, puisqu’il s’agissait de s’adapter au nouveau contexte stratégique apparu depuis deux ans. Cela ne s’est pas effectué sans que surgissent des divergences, notamment à propos de la volonté affichée par certains États européens de mettre sur pied une défense continentale. Lire la suite
La fin du mois de septembre a été marquée par l’initiative unilatérale du président Bush concernant le retrait d’Europe des missiles nucléaires de courte portée. Huit jours plus tard M. Gorbatchev lui emboîtait le pas. Nos confrères ne pouvaient que s’interroger sur les conséquences de ces prises de position tout comme ils seront ensuite conduits à examiner les projets présentés conjointement par la France et l’Allemagne pour la mise sur pied d’une défense européenne par le biais de l’Union de l’Europe occidentale (UEO). Lire la suite
L’éclatement de l’Union soviétique accroît-il le danger nucléaire par le fait que certaines républiques devenues indépendantes seraient détentrices d’armes nucléaires tactiques ? On pourrait alors imaginer l’application du système de la double clé. Cela ne modifie pas cependant la nature du nouveau rapport de force qui s’instaure. Si le danger ne grossit pas, du moins change-t-il d’aspect, ce qui inquiète certains de nos confrères comme certains responsables politiques : M. Genscher, ministre allemand des Affaires étrangères, fin août, n’avait pas hésité à soulever le problème. Lire la suite
Avant que chacun ne prenne ses vacances, exception faite des combattants en Yougoslavie et des putschistes à Moscou, un fait majeur a essentiellement retenu l’attention des commentateurs : la signature, après neuf années de négociations, du traité START. Il vise à réduire de quelque 30 % les arsenaux nucléaires stratégiques des deux Grands (au lieu des 50 % prévus à l’origine). C’est à Moscou, le 31 juillet 1991, que les présidents George Bush et Mikhaïl Gorbatchev ont apposé leur signature sur ce document qui présente des particularités parfois surprenantes. Lire la suite
Le débat de l’Assemblée nationale sur le budget de la défense n’a pas donné lieu à des commentaires, nos confrères se bornant à remplir leur rôle d’informateur, le cas échéant en publiant des articles destinés à présenter la situation. En revanche, les éditorialistes ont été plus diserts sur le plan français de « maîtrise des armements et de désarmement ». Paris y annonce sa décision de signer le traité de non-prolifération nucléaire. Chacun y voit une conséquence ou une leçon de la guerre du Golfe. Lire la suite
Lorsque le gibier est rare, le chasseur est aussi malheureux qu’un touriste sous la pluie, mais que dire du « revuiste » de presse qui cherche et ne trouve rien ? En ce mois de mai, les problèmes de politique intérieure ont éclipsé les questions de défense. Non que le sujet ait subitement disparu de nos préoccupations : ne devrait-il pas d’ailleurs s’y trouver constamment présent ? Mais l’actualité immédiate fait la mode et suscite seule les commentaires. Lire la suite
Dans sa première partie cette revue de la presse pourra étonner le lecteur puisqu’il n’y sera pas question de défense au sens strict du terme. Il est pourtant bien impossible, une fois obtenue la victoire, de se désintéresser de ses effets directs, surtout lorsqu’ils ont pour conséquence de modifier le droit international. Lire la suite
Chacun tire à sa manière les enseignements de la guerre du Golfe. Les télévisions européennes veulent remédier à l’inefficacité dont elles ont fait preuve face à la chaîne américaine du magnat américain Ted Turner, CNN. Du temps d’Hérille, les batailles étaient ensuite recomposées par d’excellents graveurs ; le temps nécessaire à la tâche évitait de nouer les nerfs de l’opinion. Plus tard, nous attendions les actualités qui ouvraient les séances de cinéma : elles n’étaient pas plus objectives que les reportages auxquels nous convie la TV, mais leur fréquence hebdomadaire permettait la critique ou l’analyse en fonction d’autres sources. De nos jours, les médias électroniques entendent nous transmettre la guerre en direct, comme une nouvelle forme de spectacle ! Allons-nous devenir les Fabrice del Dongo de nouveaux Waterloo auxquels nous ne serons pas mieux initiés que lui ? Lire la suite
Durant la Grande Guerre, Albert Thibaudet fit « campagne avec Thucydide » dont le propre, contrairement plus tard à Jules César, était de ne se livrer à aucun commentaire. La lecture quotidienne des journaux nous incline à penser que nos confrères suivent plutôt la voie de l’historien latin et non celle de son illustre devancier. Faute d’avoir pu « vaincre la guerre », on ne se fait pas faute de la commenter à profusion. La tâche du chroniqueur ne s’en trouve guère facilitée. Lire la suite
Les vœux de nouvel an traditionnellement présentés par les chefs d’État ont eu un ton particulier à quinze jours de l’échéance fixée par le Conseil de sécurité. Ceux du président Mitterrand ont été empreints de fermeté, constate Le Monde du 2 janvier 1991, avant d’avertir ses lecteurs : Lire la suite
L’homme est ainsi fait que ce qui l’apaise lui semble décisif. La connivence qui alors s’établit entre ses sentiments et l’événement souhaité, attendu, brouille l’analyse. Une sorte de quiétisme s’impose à sa réflexion qui est le contraire de cette vertu dont Vauvenargues disait qu’elle seule combat. La preuve en a encore été apportée lors de la libération des otages par le président Saddam Hussein. Nous ne rapporterons pas ici les paroles d’espoir que cette décision a suscitées, ne conservant que les interprétations données à ce geste. Lire la suite
L’événement marquant du mois de novembre 1990 [NDLE 2023 : du 9 au 21] aura été sans conteste la réunion à Paris de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). De la conférence de presse du président Mitterrand, nos confrères ont essentiellement retenu l’accord de principe donné par le chef de l’État à une résolution du Conseil de sécurité autorisant le recours à la force dans le Golfe. Dans Libération, Marc Kravetz a cette formule heureuse qui résume bien le problème : « Contraindre Saddam Hussein à se retirer du Koweït ne fait pas plus discussion qu’en prendre les moyens ultimes ne fait l’unanimité ». Lire la suite
Depuis trois mois, dans le Golfe, tout paraît avoir la fixité de la lumière sur les sables du désert. Conscients que la situation ne saurait demeurer éternellement ainsi, nos confrères sont aux aguets. Ils cherchent à découvrir le moindre signe d’infléchissement des autorités de Bagdad ou à mieux cerner les intentions de la coalition qui leur fait face. Nul n’est devin et l’analyse reste le seul recours. Celle-ci ne part-elle pas cependant constamment des mêmes prémisses ? Lire la suite
Colloques, manifestations, expositions...
Institutions, ministères, médias...