(1926-2020) Général et politologue français. Saint-Cyrien. Docteur en sciences politique, spécialiste de la guerre d'Algérie à laquelle il a participé lors de deux séjours et où il œuvra pour l'égalité des droits des Algériens et à la pacification en Kabylie des Babors. Dans la plupart de ses affectations, il fut chargé du renseignement sur les forces soviétiques, satellites et algériennes. Cette connaissance du communisme, et le contrôle de la Mission soviétique de Baden, l’ont conduit à participer à la fondation de l’Institut de la désinformation (1989). Membre correspondant (1996) puis titulaire (2002) de l'Académie des sciences d'outre-mer. Membre du Haut Conseil des rapatriés.
Saint Cyrien de 1966, Michel Klen analyse en détail les événements de la guerre d’Algérie et souligne avec neutralité tous les traumatismes qui ont entraîné la fin de l’Algérie française. Remontant dans le passé, il rappelle l’enlèvement des Chrétiens par les pirates barbaresques, la vente frauduleuse de blé au Directoire, l’opposition des Arabes à l’agriculture (selon Tocqueville), les hésitations de Bugeaud, l’approbation de la colonisation par Victor Hugo et Ferhat Abbas. Lire la suite
Médecin-aspirant dans l’Ouarsenis en 1958-1959, le docteur Sudry a relaté ses souvenirs de sa mission d’assistance médicale des populations dans un premier livre : L’œil du monde. En 2002, il a cherché à rencontrer d’anciens prisonniers du FLN et à recueillir leurs témoignages. N’ayant pas eu accès aux archives classifiées du Service historique de l’Armée de terre (Shat), il a complété sa recherche par la consultation d’ouvrages dont l’objectivité n’est pas la qualité première. Ainsi les listes de prisonniers attribuées à la Fnaca ont-elles en fait été établies par Oswald Calegari de l’UNC. La trentaine de témoignage recueillis ne fournit donc pas une histoire exhaustive des prisonniers du FLN, mais elle relate de façon réaliste les conditions de leur capture et de leur détention. Lire la suite
Ouvrage collectif écrit par une dizaine de cadres de l’ABC (Arme Blindée Cavalerie), ce luxueux album présente successivement : le cadre historique et géographique de l’Algérie ; l’historique des cinquante régiments de l’arme qui ont été engagés dans ce conflit ; une soixantaine de témoignages décrivant les actions de pacification, de renseignement, de combat, ainsi que l’ambiance générale du séjour algérien ; une partie « retour d’expérience », assez novatrice, qui s’efforce de montrer les analogies entre les missions d’hier et les opérations extérieures actuelles (Opex). Lire la suite
À la demande du Centre d’études sociales de la défense (C2SD), l’Institut français de relations internationales (Ifri) a mené, de septembre 2003 à juin 2005, une enquête sociologique approfondie auprès de 54 militaires français dont la répartition est la suivante : Lire la suite
Dans un récit détaillé, le général de corps d’armée Salvan évoque les souvenirs de sa vie de parachutiste colonial, qui l’a mené de Brazzaville à l’Algérie, où il est blessé en 1958, et qu’il a quitté en 1961. Après de nouveaux séjours en Afrique et à Madagascar, les stages en École d’état-major et de guerre, deux années de liaison aux États-Unis, il prend le commandement du 3e RPIMa à la tête duquel il est grièvement blessé au Liban en 1978. C’est une « gueule cassée » qui commande la 1re DB à Trèves en 1983-1985 et la Région militaire de Bordeaux de 1988 à 1991. Lire la suite
Six années de recherches ont permis au général de Boisfleury, qui fut résistant à sa sortie de Saint-Cyr, d’écrire cette histoire, méconnue et parfois dénigrée, de la participation de l’armée à la Résistance. D’innombrables actes de courage, effectués dès 1940 et sans interruption dans toutes les régions de France, par des centaines d’officiers et de sous-officiers, sont replacés dans le cadre stratégique et opératif des armées alliées et de la Wehrmacht. Chronologie, index et bibliographie, complétés par de riches annexes dont une lettre de von Rundstedt au maréchal Pétain, confèrent à l’ouvrage son caractère scientifique. Lire la suite
Huit anciens administrateurs d’outre-mer ont recueilli 194 témoignages, analysé une centaine d’ouvrages, et rédigé une synthèse historique qui met en lumière le rôle et l’action des administrateurs et des magistrats, de la colonisation jus qu’à l’indépendance des États. Une quarantaine de Mémoires épars, qui sont d’un grand intérêt, sont publiées en deuxième partie. Lire la suite
Hélie de Saint Marc fait un retour sur lui-même. Il reprend dans Toute une vie la relation d’aventures peu communes, qu’aucun autre Français n’a vécues avec la même intensité : la résistance et la déportation, les guerres coloniales, la révolte et la prison, la reconversion civile et le témoignage. Lire la suite
Revenant sur son essai révélateur de 1987 : La guerre est morte, Claude Le Borgne nous expose l’application de la théorie pacificatrice, à la pratique de quatre guerres contemporaines : le Golfe (1991), le Kosovo (1999), l’Afghanistan (2001) et l’Irak (2003). Bénéficiant de sa compétence reconnue dans les domaines de la stratégie et de l’islam, son analyse géopolitique est à la fois brillante et stimulante. Lire la suite
Le Service historique de la gendarmerie publie cette intéressante étude du lieutenant-colonel Allès, ancien cadre des commandos de chasse. Très précise, sa relation rappelle les conditions de formation et d’action de ces unités, constituées à la demande du général Challe en juin 1959. D’abord réticent, le commandement de la gendarmerie accepte de fournir l’encadrement de six commandos, pour des contrats d’un an renouvelable, sous réserve que ces unités soient stationnées dans un seul département. Une vingtaine d’officiers et une centaine de gradés et gendarmes sont recrutés, la plupart dans les escadrons de gendarmerie mobile. Ils mettent sur pied, de juillet à décembre 1959, les commandos dénommés Pirate 20, 21, 22, 26, 43 et 44. Une centaine de supplétifs par commando sont fournis initialement par l’armée de terre. Le capitaine Schaefer dirige avec dynamisme cette mise sur pied. Lire la suite
François-Xavier de Vivie a eu l’idée de faire dialoguer avec Etienne de Montety, deux hommes de quatre-vingts ans que tout semble opposer : le déporté résistant face à l’officier de Panzer. L’un et l’autre ont eu une enfance protégée, dans une société terrienne, en passant par les collèges de Jésuites. Élevés dans la haine de l’ennemi de 1914, ils se sont engagés avec passion au service de leur patrie. Lire la suite
Connu pour ses ouvrages sur le corps des officiers et la conscription, le contrôleur général des armées Duval propose une étude très documentée sur une guerre coloniale oubliée : la révolte des Malgaches en 1947-1948. S’appuyant sur les archives de l’armée et de l’outre-mer, il remet en question les ouvrages et articles parfois tendancieux publiés sur cette révolte, qu’il replace dans le contexte de l’époque : une France en voie de reconstruction, confrontée aux crises sociales et au conflit indochinois — la naissance des nationalismes se réclamant de la Charte de San Francisco — une population tribale et animiste, dispersée dans un immense territoire, montagneux, boisé et sous-équipé. La comparaison avec l’action de Gallieni en 1898 n’est pas sans intérêt. Lire la suite
Le Saint-Cyrien Déodat poursuit sa carrière (1). Nous l’avons connu lieutenant de tirailleurs sénégalais dans les combats de 1940, et méhariste en Mauritanie. Prisonnier des « Viets », le capitaine Déodat résistait avec courage aux sévices de ses gardiens, et avec une astucieuse intelligence au lavage de cerveau des commissaires politiques. Chef de bataillon en Kabylie, il se trouve à la tête d’appelés métropolitains, et au contact de colons attachés à leur terre et à leurs ouvriers agricoles. Lire la suite
Ce livre est une réponse aux accusations de torture (troisième bataille d’Alger !), lancées contre le général Schmitt, par des terroristes algériens, relayés par Le Monde et France 3. Ces médias ajoutent à leur critique le rôle du chef d’état-major dans la guerre du Golfe et dans l’assaut de la grotte d’Ouvéa. Le général Schmitt n’a aucun mal à démontrer que sur ces derniers points ses contradicteurs sont mal informés. Lire la suite
Après avoir, dans ses Mémoires — Les champs de braises —, relaté les combats qu’il a menés en Indochine et en Algérie, et les épreuves douloureuses qu’il a supportées, déportation, procès, captivité, le commandant de Saint-Marc évoque avec passion les personnages qui ont marqué sa vie. Certains de ses souvenirs lui laissent un goût amer : l’essai de justification du juge qui l’a condamné, l’autosatisfaction de tel homme d’État, l’amère victoire du colonel Viêt-Minh, le naufrage de l’Algérie constaté par son ami pied-noir. Lire la suite
Sept ans après avoir quitté l’Algérie, le chef d’état-major des armées, qui s’est tué en avion en mars 1968, avait voulu rédiger ses souvenirs de cette période, où sans état d’âme selon J. Daniel, il eut à diriger la lutte contre l’ALN et surtout contre l’OAS. (On regrettera que ces mémoires, qu’il n’a pas pu relire, n’aient pas été corrigées avant leur publication, car elles comportent de nombreuses erreurs et omissions). Lire la suite
Les chercheurs qui depuis quatre ans attendaient la parution des Portes de la guerre ne seront pas déçus. Le tome II tient les promesses du tome I. Quant aux institutions ministérielles qui redoutaient des révélations sur l’attitude du ministre de l’Intérieur de 1954, elles seront rassurées : le seul texte qui l’évoque est un bulletin du service des liaisons nord-africaines (SLNA) qui cite de larges extraits de « l’important discours » de François Mitterrand à l’Assemblée algérienne du 19 octobre 1954. Ce discours prône des réformes dans la scolarisation, la promotion musulmane, la réorganisation foncière et communale, qui sont parfaitement pertinentes. Le ministre de la Défense Alain Richard a donc donné l’imprimatur. Lire la suite
La commission française d’histoire militaire, sous la direction du général J. Delmas, a demandé à vingt-cinq historiens et militaires de traiter le problème mal connu de la défense des frontières pendant la guerre d’Algérie. Dans les 1re et 4e parties sont présentées les réalisations antérieures et postérieures : limès romain, fortifications européennes, barrage établi par Kitchener contre les Boers en 1901 et par les Italiens en Libye en 1931, zone démilitarisée de Corée depuis 1954, barrages actuels d’Israël. La 2e partie rassemble des études approfondies sur l’évolution des barrages frontaliers, leur surveillance aérienne et terrestre, leur coût et les technologies employées (électrification, mines, radars-canons, herses, etc.). L’étude sur l’ALN de Tunisie et du Maroc confronte les sources algériennes et françaises. La 3e partie est constituée de témoignages de fantassins, de cavaliers, de sapeurs, d’artilleurs et de marins ayant exercé des responsabilités sur les frontières Est et Ouest. Lire la suite
Dans ce petit livre très dense, Philippe Conrad présente les neuf siècles d’affrontements qui ont opposé aux occupants musulmans les chrétiens du Nord de l’Espagne. Il en retrace les étapes militaires : la résistance spontanée des Basques et des Cantabrais, et en Andalousie les insurrections des mozarabes opprimés, puis l’action volontariste, pas toujours coordonnée, des rois des Asturies, de Castille et d’Aragon, auxquels se joignent épisodiquement Catalans, Portugais et Français. Défensive face au puissant et brillant califat de Cordoue (931-1023), puis aux empires almoravides et almohades (de 1086 à 1230), cette action est nettement offensive dans les périodes de division des musulmans. Tolède est prise en 1085, Cordoue en 1236, Séville en 1248. Après le retrait des almohades, le dernier royaume nasride (Grenade) admet la souveraineté du roi d’Aragon tout en préparant la revanche. En 1469, le mariage de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle de Castille inaugure l’unité religieuse et territoriale de l’Espagne, qui sera achevée par la prise de Grenade en 1492, et par l’expulsion en 1614 de 300 000 morisques jugés inassimilables. Lire la suite
La présence d’Africains en France, de Turcs en Allemagne ou d’Asiatiques en Grande-Bretagne est une question d’actualité qui préoccupe les opinions et les hommes politiques. Or ce phénomène n’est qu’un aspect contemporain des migrations internationales, qui font que, depuis la préhistoire, des populations se déplacent d’un territoire à l’autre. Les errances de Caïn et d’Abraham et la colonisation des Amérique sont les prémices de courants qui se sont notablement amplifiés et diversifiés au XXe siècle. En 1995, 140 millions de personnes vivent en dehors de leur pays d’origine. Lire la suite
Dans l’idéologie saint-cyrienne, les « anciens » sont toujours les « anciens » : ils nous montrent le chemin, ils sont nos références. Il est rare cependant qu’ils aient parcouru toutes les étapes — et surmonté toutes les épreuves — qu’une partie seulement de nos camarades ont connues de 1940 à l980 : la Résistance, la déportation, les combats incessants avec la Légion parachutiste, en Indochine, puis en Algérie, la participation au putsch et la prison, la direction du personnel dans un groupe industriel, la prise de parole pour témoigner. Lire la suite
Le service historique de l’armée de terre poursuit la publication de la thèse du professeur Jacques Frémeaux, l’éminent historien des relations entre la France et les pays arabo-musulmans, qui, dans son premier tome, présentait l’évolution du gouvernement militaire de l’Afrique du Nord et de l’Afrique noire de 1830 à 1930. Lire la suite
Le regard que porte le général Valentin sur la politique de défense de la Ve République est celui d’un combattant engagé dans tous les conflits de 1939 à 1962, et jusqu’en 1975, d’un responsable du plus haut niveau. En qualité d’adjoint au chef d’état-major des armées, et de commandant de la 1re armée, il a alors exercé une influence prépondérante sur le développement des armements classiques et nucléaires, l’organisation des forces, la mise au point des plans de feux nucléaires, et en liaison avec les Alliés des plans d’emploi des forces de manœuvre. Lire la suite
Gérard-François Dumont est un auteur fécond : il en est à son quinzième livre en vingt ans et c’est le quatrième que nous commentons ici. En 1991, Le festin de Kronos (Fleurus) était un essai talentueux, traduit en plusieurs langues, sur les évolutions socio-démographiques en Europe, et un plaidoyer pour une vraie politique de la famille. En 1992, Démographie (Dunod) exposait de façon pédagogique les méthodes de la science démographique et, en 1993, Économie urbaine (Litec) analysait les questions d’aménagement du territoire et d’urbanisation. Ce dernier livre vient d’être primé par la Société de géographie. Lire la suite
Conseiller d’État honoraire, directeur de la population et des migrations de 1958 à 1971, Michel Massenet nous propose un bilan de la politique de l’immigration suivie depuis trente ans. Une critique serrée des statistiques de l’Insee lui permet de montrer que « le stock » des étrangers et les flux d’entrée sont plus élevés que ne l’indiquent les chiffres officiels. Il estime que 800 000 étrangers ont échappé au recensement de 1990 et qu’après naturalisation de 2,4 millions d’immigrés, il reste au moins 4,2 (et non 3,6) millions d’étrangers en France, dont 50 % vivent d’allocations sociales. L’analyse des flux montre que les Algériens ne sont pas 604 000 mais 1 373 000 ! Ainsi importe-t-on des chômeurs et des exclus. Lire la suite
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