Pseudonyme de Claude Delmas (1920-1993) Professeur à l'Université internationale de Sciences comparées. Lauréat du Prix Atlantique du journalisme lorsqu'il était membre de la Division politique du Secrétariat international de l'Otan. Auteur de nombreux ouvrages consacrés aux relations Est-Ouest et aux problèmes internationaux en relation avec le fait idéologique, révolutionnaire et le fait nucléaire.
Quel que soit leur intérêt, il n’est pas de notre ressort de traiter à cette place les crises que traversent deux de nos « institutions », considérées comme telles à des titres divers : Le Monde et la Régie Renault. Deux entreprises de référence, celle-ci dans le domaine industriel et social, celle-là en matière d’information. Peut-être ne suffit-il pas de dire qu’elles pâtissent de fautes de gestion, de toute manière leurs difficultés présentes accentuent le discrédit jeté sur toute notion de référence ou de modèle à une époque où s’aggravent les blocages de la bureaucratie. Lire la suite
L’année 1983 s’est terminée dans un climat d’incertitudes et de tensions, les premières aggravant les secondes. Prenant prétexte de l’arrivée en République fédérale d’Allemagne (RFA) des premiers éléments des Pershing, le gouvernement soviétique a mis fin aux 2 négociations qui se déroulaient à Genève, sur les euromissiles et sur les armements stratégiques, et à celle qui, à Vienne depuis 10 ans, avait pour objet une réduction « mutuelle et équilibrée » des forces classiques en Europe. Lire la suite
Le Honduras, le Salvador et le Nicaragua en Amérique centrale ; le Tchad, l’Angola, la Namibie et l’Éthiopie en Afrique ; le Liban, l’Iran et l’Irak au Moyen-Orient ; l’Afghanistan et la péninsule indochinoise en Asie… La carte des conflits montre que le monde vit dans un temps de profondes tensions, et que l’on ne peut taxer de pessimisme ceux qui, à l’image de M. François Mitterrand, pensent que 1984 sera une année difficile. Lire la suite
Aggravée en septembre 1983 par la destruction, par un Su-15 soviétique, d’un Boeing sud-coréen (vol 007 Korean Air Lines New York–Séoul) au-dessus du Kamtchatka (après être entré dans un espace aérien soviétique interdit), la tension internationale a gravi un nouveau degré en octobre avec les menaces soviétiques contre le programme d’installation des euromissiles, puis avec les attentats qui, à Beyrouth, ont frappé les forces françaises et américaines, enfin avec l’intervention des États-Unis dans l’île de la Grenade. Lire la suite
La destruction du Boeing 747 sud-coréen par un chasseur soviétique Su-15, le 1er septembre 1983 n’a pas créé le climat de tension dans lequel se sont ouvertes les grandes réunions de l’automne, notamment la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies. Elle l’a aggravé, à la veille des dernières confrontations sur les euromissiles. À partir du moment où le gouvernement soviétique justifiait l’opération par le « devoir sacré » qu’est la « défense des frontières » (donc de l’espace aérien) il était normal qu’il s’oppose à ce que le Conseil de sécurité ordonne une enquête internationale. Lire la suite
L’automne ne s’annonce pas calme. Plus approche la date prévue pour l’installation des euromissiles, plus se précisent les menaces de manifestations qui, au nom du « pacifisme », pourraient déboucher sur des violences. Au Liban, le président Aminé Gemayel se heurte à des oppositions qui, nées de vieux antagonismes ethniques, exacerbées par des rivalités politiques, trouvent un argument dans le retrait des forces israéliennes des montagnes du Chouf. Lire la suite
Le printemps s’est terminé dans une grisaille qui n’a pas surpris les spécialistes de la météorologie politique. Il était évident qu’en quittant Beyrouth en 1982, Yasser Arafat susciterait, à terme, de vives critiques, et d’ailleurs le colonel Kadhafi lui avait dit alors : « Vous auriez mieux fait de vous suicider ». La dispersion d’une bonne partie des soldats de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans plusieurs pays arabes ne pouvait qu’aggraver une crise ouverte lors de la bataille de Beyrouth. Aujourd’hui, c’est l’unité même de l’OLP qui est en cause, et tout en soutenant la Syrie, l’URSS reste prudente car elle ne veut pas amoindrir ses possibilités de reprendre une place dans les négociations relatives au Moyen-Orient. Lire la suite
Le « Sommet » de Williamsburg ne peut être considéré comme la réunion d’une organisation internationale, car ces rencontres annuelles des chefs d’État et de gouvernement des sept grands pays industriels du monde non communiste n’ont aucun fondement institutionnel. Elles permettent une confrontation des points de vue, mais ne peuvent pas déboucher sur des décisions contraignantes pour les participants, à la différence du Conseil européen qui, bien qu’étant lui aussi privé de toute existence institutionnelle (il se situe hors des cadres prévus par le Traité de Rome) n’en est pas moins devenu l’organe majeur de la Communauté européenne. Alors que l’on s’attendait à un affrontement sur le plan monétaire, c’est par un accord sur les euromissiles que s’est clôturée la première journée des entretiens. Dans la partie de bras de fer engagée entre Moscou et l’Otan sur la question des missiles de croisière et des Pershing II, la France (qui ne fait pas partie de l’organisation militaire intégrée de l’Otan) et le Japon (qui n’est pas membre de l’Alliance atlantique) se sont rangés aux côtés des États-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne, de l’Italie et de la République fédérale d’Allemagne (RFA). La notion de sécurité occidentale est ainsi considérée comme débordant du cadre atlantique, ce qui pourrait constituer un facteur nouveau dans le problème, posé depuis quelques semaines, d’une sorte d’association, dont les formes juridiques restent à étudier, du Japon aux travaux de l’Otan – problème auquel le Japon souhaiterait qu’une solution positive fût apportée en raison des menaces que les SS-20 installés dans certaines zones asiatiques de l’URSS font peser sur lui. Lire la suite
Il y a longtemps que l’on n’avait pas observé un tel silence des institutions internationales, alors que les plus importantes d’entre elles sont concernées par la multiplication des tensions et la poursuite de certains conflits. Le 30 mars 1983, le Secrétaire général de l’ONU, M. Perez de Cuellar, était à Paris : le président François Mitterrand lui rappela qu’à ses yeux le combat pour la paix passe par un nouveau type de relations entre le Nord et le Sud, ce qui accroît la responsabilité des organisations économiques spécialisées de l’ONU, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Encore est-il indispensable que ces organisations reçoivent des impulsions, qui émanent des gouvernements. Lire la suite
Le réaménagement intervenu le 21 mars 1983 au sein du Système monétaire européen (SME) a relégué dans l’ombre d’autres événements, d’autant qu’il est intervenu quelques jours après deux consultations électorales, les élections municipales qui, en France, ont marqué une contradiction de la majorité, les élections générales en République fédérale d’Allemagne, qui, aux dépens des socialistes d’Helmut Schmidt, ont ramené au pouvoir les sociaux-chrétiens d’Helmut Kohl. Lire la suite
Aucun événement nouveau n’a marqué le mois de février 1983, et pourtant la situation a évolué sérieusement dans certains des secteurs où les tensions demeurent préoccupantes. On savait que la commission d’enquête israélienne sur les massacres de Chabra et Chatila (septembre 1982) serait sévère pour certaines personnalités : M. Menahem Begin a tenu compte des conclusions de son rapport, mais si le général Ariel Sharon a dû renoncer à son poste de ministre de la Défense, il n’a pas quitté le gouvernement, et il demeure étroitement associé à la politique de sécurité. Lire la suite
L’évocation de certaines dates peut permettre des rapprochements, mais ils restent superficiels parce que les situations historiques ne se représentent jamais en termes identiques. Il y a eu 50 ans le 30 janvier 1933, Adolf Hitler devenait chancelier du Reich : c’était, sinon le début, du moins un moment extrêmement important d’un processus qui devait aboutir à la Seconde Guerre mondiale. Il y a eu 40 ans le 31 janvier 1943, la VIe Armée allemande du maréchal von Paulus devait capituler à Stalingrad : cette défaite ouvrit une nouvelle phase de la guerre, qui se conclut en Europe avec la chute de Berlin le 2 mai 1945 et la capitulation du IIIe Reich le 8 mai 1945 à Reims. Lire la suite
L’année 1982 s’est terminée dans l’inquiétude. Le 10 décembre 1982 à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Alliance atlantique ont estimé que 1983 sera « une année difficile ». Les tensions ne s’apaisent pas, et les difficultés économiques provoquent des tentations protectionnistes qui ne favorisent pas les relations entre les pays non communistes. Le remplacement de M. Leonid Brejnev par M. Youri Andropov a ouvert une période d’incertitude car, en dépit de la puissance du système, la politique soviétique reste influencée, au moins dans ses formes, par la personnalité de ceux qui la mènent. Lire la suite
Le décès de Léonid Brejnev, le 10 novembre 1982, ne fut pas une surprise, et sa succession était l’objet de tous les pronostics depuis que, le 24 mai 1982, Youri Andropov avait quitté la direction du KGB (Comité pour la sécurité de l’État) pour prendre place dans la plus haute instance de l’État. Certains s’attendaient à ce que, comme à la mort de Staline en 1953, un pouvoir collégial succède, pendant au moins un certain temps, à un pouvoir personnel. Rien ne permet d’affirmer que le règne de Youri Andropov ne sera pas marqué par des luttes d’individus ou de clans. Dans l’immédiat, il est le « numéro un ». Continuité ou rupture ? Lire la suite
Le président libanais Amine Gemayel est, le 20 octobre 1982, rentré à Beyrouth avec de nouveaux atouts. Son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies a reçu un accueil qui allait très au-delà de la simple courtoisie, et il a nettement laissé entendre que les États-Unis peuvent prendre beaucoup d’initiatives pour la recherche d’un nouvel équilibre régional au Moyen-Orient. À Paris et à Rome, il a trouvé des encouragements qui lui laissent espérer un renforcement de la force multinationale, à la fois instrument et symbole. Il est reparti du Vatican avec un appui moral qui peut avoir des répercussions politiques. Lire la suite
La session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies s’est ouverte dans l’indifférence : la situation au Moyen-Orient suscitait de telles inquiétudes, devant lesquelles l’organisation internationale était restée impuissante, que les problèmes inscrits à l’ordre du jour de cette session paraissent hors des préoccupations immédiates des gouvernements. Lire la suite
À peine la guerre des Malouines était-elle terminée (juin 1982) que le Moyen-Orient, une nouvelle fois, s’embrasa : l’Armée israélienne pénétra au Liban pour y détruire des bases opérationnelles de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). Mais très vite il apparut que le but de cette offensive dépassait son objectif proclamé : il s’agissait d’obliger l’OLP à quitter le Liban. Sans se heurter à une très forte résistance, les troupes israéliennes arrivèrent aux portes de Beyrouth. Lire la suite
Les opérations engagées par Israël au Liban ont introduit un nouveau facteur, très important, dans le problème du Moyen-Orient. Si l’attentat contre l’ambassadeur d’Israël à Londres a pu être le prétexte à l’intervention, celle-ci a pris très vite des dimensions qui dépassaient celles d’un raid de représailles. Son objectif était l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). Ceci a conduit le gouvernement israélien à faire avancer ses troupes jusqu’à Beyrouth, où se trouvaient plusieurs camps palestiniens, et jusqu’à la route Beyrouth-Damas, sans que les contingents de l’ONU aient eu l’intention ou la possibilité de s’y opposer. Lire la suite
À la veille de l’ouverture, le 7 juin 1982, de la session spéciale des Nations unies sur le désarmement, les milieux diplomatiques ne pensaient guère à ce désarmement. Un nouveau dialogue paraissait pouvoir peut-être s’engager entre MM. Reagan et Brejnev sur la limitation, voire sur la réduction des armements nucléaires, mais il ne s’agit pas là de désarmement. Lire la suite
La remise du Sinaï à l’Égypte par Israël, la crise provoquée par les revendications argentines sur les îles Falkland (Malouines), les attentats terroristes en France, ont relégué dans l’ombre les autres événements survenus au cours du mois d’avril. Ils méritaient une grande attention. En respectant les engagements qu’il avait pris en signant les Accords de Camp David le 17 septembre 1978, et qui étaient un élément important du Traité de paix israélo-égyptien du 26 mars 1979, M. Begin a donné à M. Moubarak ce qu’il avait promis à M. Sadate. Lire la suite
Le 16 mars 1981, M. Brejnev a annoncé que l’URSS avait décidé de proclamer unilatéralement un moratoire sur le développement des armements nucléaires dans sa partie européenne : les vieux engins SS-4 et SS-5 ne seront pas remplacés par des SS-20, du moins aussi longtemps que l’Otan n’aura pas commencé la « préparation pratique » de la mise en place des Pershing II et des missiles de croisière, décidée en décembre 1981 par le Conseil atlantique. Ce « gel » a été proclamé au moment où Washington annonçait une suspension « pour environ deux mois » des conversations de Genève sur les armements eurostratégiques. Lire la suite
Tandis que se poursuivait la « normalisation » en Pologne, la Conférence de Madrid, chargée, après celle de Belgrade de 1977, de dresser le bilan de la mise en œuvre de l’Acte final de celle d’Helsinki de 1975. Se déroulait dans l’indifférence, les négociations de Genève sur les armements stratégiques et celles de Vienne sur les réductions « mutuelles et équilibrées » des forces en Europe restaient enlisées dans des considérations techniques et hypothéquées par les nouvelles tensions internationales. Lire la suite
Le maintien de l’« état de guerre » en Pologne reste l’un des éléments essentiels des relations internationales, mais s’il a été le thème de réunions des pays membres du Pacte de Varsovie et de ceux de l’Otan, il n’a eu aucune répercussion officielle aux Nations unies. Dans sa première conférence de presse, le 21 janvier, le nouveau secrétaire général de l’Organisation, M. Perez de Cuellar, a indiqué que celle-ci n’avait recueilli « aucune preuve d’intervention étrangère » et qu’il n’y avait eu « aucune demande d’un État membre de porter la question devant le Conseil de sécurité ». Lire la suite
Les mises en garde de plus en plus impératives des autorités soviétiques et les séjours à Varsovie du Maréchal Koulikov (commandant en chef du Pacte de Varsovie) ont joué un rôle déterminant dans le processus au terme duquel le général Jaruzelski a, le 13 décembre, imposé la loi militaire en Pologne. Cette décision n’a pas signifié une mise à l’écart du Parti : celui-ci a utilisé l’armée pour renverser une situation qu’il ne maîtrisait plus et qui portait en elle des menaces pour les principes de l’État communiste. Dans le cadre du Pacte de Varsovie, des forces armées soviétiques stationnaient en Pologne, aux frontières de laquelle étaient stationnées de nombreuses divisions est-allemandes, tchèques et soviétiques. Lire la suite
Aucune organisation internationale ne s’est encore prononcée sur la signification qu’il convient d’accorder aux manifestations « pacifistes » et « neutralistes » qui se sont déroulées depuis plusieurs semaines en Europe occidentale. En s’en prenant au projet de renforcement du potentiel défensif de l’Occident par l’installation, à partir de 1983, de Pershing II et de Cruise Missiles, et en faisant le silence sur les SS-20 déjà en service, les organisateurs de ces manifestations ne laissent aucun doute sur leurs sentiments. Ils reprennent le combat qu’ils ont livré contre le Plan Marshall, contre le réarmement de la RFA (République fédérale d’Allemagne), contre le projet d’armée européenne, contre les Accords de Paris, contre la participation des États-Unis à la Conférence d’Helsinki, etc. Lire la suite
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