Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
Le continent africain reste toujours cher au cœur des Français et continue d’être, quoiqu’on dise de la supposée Françafrique une préoccupation majeure pour la diplomatie, la défense ou les entreprises françaises, qui doivent lutter âprement pour conserver leurs parts de marché face à de redoutables concurrents que sont non seulement la Chine, les États-Unis, mais aussi l’Inde, le Brésil et la Turquie.
Malgré son sous-titre quelque peu maladroit (« Les tactiques des plus grands stratèges… »), l’ouvrage du colonel Haberey et du lieutenant-colonel Pérot est un livre fort utile à qui s’intéresse au domaine des « grandes batailles » de l’histoire. L’évolution de chaque affrontement est bien rendue à travers trois ou quatre cartes qui en retracent le contexte (pour la première carte), puis les différents moments (pour les suivantes).
Jusqu’à une date récente, la réflexion sur les transferts culturels n’a que rarement débordé du cadre européen. En dépassant l’approche euro-centriste pour se rapprocher d’autres types de transferts dans d’autres espaces culturels, le colloque qui s’est tenu à Samarcande en 2013 a choisi le terrain de l’Asie centrale pour élargir le champ de ses interrogations.
Après « L’aviation française, 1914-1918 » puis « La bataille aérienne de Verdun, 1916 », l’historien de l’air Georges Pagé poursuit, chez le même éditeur toulousain, ses récits de la Grande Guerre, en relatant la bataille de la Somme, il y a un siècle, sous l’angle des combats aériens. Lui-même, pilote aguerri, passionné d’aviation, connaît de l’intérieur le milieu aéronautique.
De 1940 à 1944, les militaires allemands en France occupée ont beaucoup écrit, le plus souvent à destination de la mère patrie : lettres, photos ou journaux, de soldats convaincus, de vétérans de la Grande Guerre, d’adolescents, d’intellectuels. Pour la première fois, un échantillon de ces correspondances est traduit en français, offrant ainsi une perspective inédite sur le quotidien des armées allemandes sous l’Occupation : la victoire, l’agréable routine, le déclin, la débâcle.
La notion de « développement durable » est à la mode depuis un certain nombre d’années déjà. Non seulement elle suscite de nombreuses publications plus ou moins savantes2, mais elle alimente surtout un discours sinon des controverses récurrents, dont il n’est pas certains que ceux qui s’y réfèrent sachent toujours bien ce que recouvre exactement ce concept ni quels en sont à la fois les critères, le contenu, les enjeux et les implications, aux plans aussi bien politique qu’économique, sociologique qu’environnemental.
Les nombreux travaux sur les armées africaines divisent les chercheurs et les disciplines (cf. Abrahamsen 2013, Augé, Gnanguegnon 2015, Hugon 2016). Sur le plan historique y a-t-il continuité ou rupture entre les périodes pré coloniales, coloniales et post coloniales ? Lors des indépendances, les armées ont-elles été actives ou passives dans la construction des jeunes États ?
Les biographies croisées furent à la mode il y a quelques années. Alain Frerejean semble coutumier du fait avec en 2013 un Churchill et Staline chez le même éditeur, qui faisait suite à un André Citroën – Louis Renault en 1998 chez Albin Michel. Le présent ouvrage est tiré apparemment du scénario d’un documentaire télévisé produit par France 5 dans le cadre de la série « Duels ».
Thierry Wolton, journaliste et essayiste, est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages portant principalement sur le monde communiste, dont bon nombre ont été publiés à l’époque de la guerre froide et sont donc imprégnés d’« anticommunisme ». Voici qu’il vient de livrer la première histoire complète de la plus grande aventure politique du XXe siècle : celle qui a porté les plus folles espérances et qui a conduit à la plus terrible catastrophe humaine de tous les temps, par sa durée et son ampleur. Le total de ses victimes a pu être évalué entre 65 et 85 millions [1].
Les accros de la télé – nous le sommes tous – connaissent Pierre Servent, sa prestance, son aisance devant les caméras et la pertinence de ses analyses sur la conjoncture guerrière bizarre qui est désormais notre lot commun. C’est dire l’attention que l’on doit porter à son dernier livre. Le titre est explicite et une citation d’Abou Bakr al-Baghdadi, pseudo-calife d’un pseudo-État, le précise : c’est de l’islam qu’il s’agit, notre ennemi séculaire.
Tous ceux qui se sont intéressés de près ou de loin à l'histoire récente du monde arabo-musulman et particulièrement du Machreq, et plus spécialement encore au Liban et à la Palestine, ont eu connaissance des travaux de Nadine Picaudou. Un certain nombre de ses amis, collègues et disciples ont, selon l'usage, décidé de lui offrir ce volume de " mélanges ".
Durant toute la guerre froide, la recherche d’informations sur l’aviation soviétique a été vitale en s’inscrivant dans un contexte d’espionnage et d’intoxication mutuelle entre l’Otan et le pacte de Varsovie. Depuis la chute du Mur et l’effondrement de l’URSS, l’accès est devenu plus aisé et permet d’avoir une meilleure connaissance de l’aéronautique russe.
L’auteur pratique et parcourt depuis de nombreuses années le continent africain. Certes pas en touriste, encore moins, pourrait-on dire, en explorateur de l’exotisme. Ni en témoin engagé et captif d’une idéologie ou d’idées arrêtées. Mais en observateur exigeant et n’hésitant jamais à enrichir ses analyses ou à les ajuster en fonction d’une recherche ou d’une réflexion toujours en alerte.
Cet ouvrage très complet et bien documenté, agréable à lire, a l’ambition d’être « la première histoire exhaustive des pirates et des corsaires à l’échelle mondiale ». Il invite le lecteur à un voyage dans le temps, des pirates de la Méditerranée antique à ceux de l’Asie du Sud-Est aujourd’hui, comme dans l’espace tout au long des routes maritimes qui sillonnent la planète.
Le Liban, magnifique « petit pays » du Proche-Orient, est depuis ses origines traversé par des crises récurrentes. Dès 1949, près de 110 000 Palestiniens y trouvent refuge et vont y vivre dans des camps jusqu’à nos jours. Après le premier conflit israélo-arabe, Israël, laissera le Liban en paix, mais Ben Gourion œuvrera pour un « Liban chrétien ».
Les éditions L’Harmattan publient énormément, boulimie qui va de pair avec la maltraitance des auteurs. Dans cette pléthore brillent quelques perles. Le livre de Jean-José Ségéric en est une. Officier de marine de profession, l’auteur se limite à la carrière navale de son héros. Il y a beaucoup à dire, puisque Winston Churchill fut Premier ministre de 1940 à 1945 et de 1951 à 1955, et Premier Lord de l’Amirauté en 1939.
Un ouvrage de qualité, très bien documenté et illustré par d’excellentes cartes, de lecture claire et agréable. Articulé de façon chronologique, ce travail couvre l’ensemble de la période historique de Philippe Auguste jusqu’à nos jours.
Dans son essai Les nouveaux dissidents, le philosophe Michel Eltchaninoff, spécialiste de Dostoïevski, auteur d’un remarqué Dans la tête de Poutine (Actes Sud, 2015) dresse une cartographie renouvelée de militants du monde entier qui prolongent le vieux modèle des années 1970 de la dissidence. Ce mot, d’origine religieuse désignant la résistance à la pensée dominante, avait été créé pour caractériser l’action de personnalités qui, en URSS et dans le camp socialiste, s’opposaient à leurs dirigeants totalitaires.
L’histoire se construit souvent sur la base de mensonges ? On ne compte plus les faux célèbres comme la donation de Constantin, qui aurait fait cadeau de l’Empire à l’Église d’Occident, le faux testament de Pierre le Grand ou le Protocole des Sages de Sion (1901). Ce sont là quelques exemples les plus fameux de mystifications de grande ampleur. Dans le domaine de l’espionnage ou des actions clandestines, la dissimulation, seconde nature, se mesure souvent au carré, sinon plus. L’imposteur a d’autant plus de chance d’imposer son récit qu’il a pris la peine d’éliminer les témoins.
Mathieu Renault, docteur en philosophie politique et chercheur post doctoral à l'Université Paris Diderot présente ici une étude stimulante qui corrige les idées reçues sur la pensée de John Locke. Considéré par les philosophes et les scientifiques comme le père d'une pensée empirique développée en réaction contre le rationalisme de Descartes, John Locke est aussi le père d'une réflexion politique sur ce qu'une philosophie du libéralisme pourrait qualifier de 'juste impérialisme'.
En mai 1945, à Prague, le peuple insurgé, depuis le 5, mit fin à l’occupation allemande : la guerre arriva à son terme. La jeune Barbara, âgée de treize ans, fourra dans un sac à dos ses biens les plus précieux : une couverture de laine et un couteau de poche. C’est là tout ce que sa famille possédait encore, au moment de fuir vers l’ouest, le 8 mai 1945.
Ces dernières années, les livres portant sur le califat, sur Daech, la Syrie ou l’Irak, comme sur l’islam ont à nouveau proliféré, suite aux vagues éditoriales qui avaient déferlé après la victoire de la « révolution islamique » à Téhéran en février 1979, au djihad afghan ou aux attentats du 11 septembre. Journaliste à Alternatives économiques, Yann Mens ne prétend nullement traiter les choses en profondeur ; il faudrait pour cela des dizaines de volumes !
Professeur honoraire de relations internationales à l’Université de Lausanne, auteur de plusieurs ouvrages portant sur l’histoire des idées et sur les relations internationales contemporaines, Pierre de Senarclens part du constat, unanimement partagé, que les idéologies qui avaient dominé la guerre froide, surtout celles de type marxiste, ont perdu de leur audience planétaire, laissant la voie libre à l’emprise de valeurs hétérogènes d’inspiration ethnique et religieuse.
Au moment où le couple franco-allemand semble traverser un nouveau trou d’air, comme l’a montré la manière dont, aux yeux de Paris, Angela Merkel a négocié personnellement, en direct l’accord avec la Turquie sur l’accueil et le renvoi des migrants, il est plus que nécessaire de se pencher sur les rapports franco-allemands, qui depuis l’origine a toujours été considérée comme le fondement essentiel du muet de l’unification européenne.
Professeur des Universités à Sciences Po Paris, auteur d’une vingtaine d’ouvrages de référence, Bertrand Badie fait figure d’un des analystes les plus pénétrants des relations internationales en France. En cette année 2016, au moment où la conjoncture internationale est d’une rare complexité, comme elle ne l’a jamais été depuis soixante-dix ans, quel regard porte-t-il sur le monde ?
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