Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
Voici vingt ans que Galia Ackerman fréquente ceux qui sont la mémoire de Tchernobyl, après avoir écrit notamment Les Silences de Tchernobyl (Autrement, 2006) et Tchernobyl : retour sur un désastre (Gallimard, 2007) sur la plus grande catastrophe nucléaire survenue le 26 avril 1986. Celle-ci a émis un « nuage » radioactif, qui a fait le tour de la planète, et créée une zone contaminée de 200 000 km², majoritairement dans un rayon de quelques centaines de kilomètres autour de la centrale en Ukraine et en Russie.
Ivan Cadeau, docteur en histoire, officier enseignant auprès de différents organismes de l’Armée de terre, spécialiste de la guerre d’Indochine et de la guerre de Corée, a soutenu sa thèse sur l’action du génie en Indochine. C’est donc logiquement qu’il signe, dans la collection « L’histoire en batailles » chez Tallandier, un volume sur Diên Biên Phu après avoir publié La Guerre d’Indochine chez le même éditeur en 2015. La défaite de Diên Biên Phu, si inattendue, a soulevé en France beaucoup d’incompréhension et a conduit à la formation d’une commission d’enquête en 1955.
Dans ce court essai, l’ancien ministre des Affaires étrangères revient sur certaines idées qui lui tiennent à cœur. Le tenant de la Realpolitik qu’il remet en cause, la notion de communauté internationale qui lui paraît être plus une formule, un objectif à atteindre, voire une illusion qu’une réalité. Certes, admet-il, les éléments constitutifs de la communauté internationale existent.
Il fallait pour présenter l’histoire et l’activité du Conseil, en mettant en évidence « ses ambitions » mais aussi « ses limites », une connaissance approfondie de cet organe, de son adaptation aux évolutions du monde, de ses réussites comme de ses échecs. Cette connaissance, l’auteur l’a acquise au cours de trois séjours à la Mission permanente de la France auprès des Nations unies à New York à des périodes très différentes, mais aussi dans l’exercice des responsabilités de haut niveau qui lui ont été confiées auprès du président Chirac et au Quai d’Orsay.
Souvent érigée en modèle, la Norvège, indépendante depuis 1905 seulement, est un pays envié. Son fonds d’investissement, le plus important du monde, est riche de près de 900 milliards de dollars, pour une population de 5 millions d’habitants, et possède près de 3 % de la capitalisation boursière mondiale. Chaque Norvégien dispose d’un revenu annuel de plus de 80 000 euros par an !
Nous savons tous, commence François Heisbourg, que le monde actuel, avec ses défis, ses crises endémiques et ses acteurs en quête de puissance ou de revanche, est né de l’effondrement de l’URSS en 1991 et du triomphe en trompe-l’œil des États-Unis. Ajoutons que nous le savons aujourd’hui, mais qu’au début des années 1990, cédant à l’hubris de la victoire, contrairement aux règles de l’école réaliste, dont l’un des représentants le plus éminent fut Henry Kissinger, Washington a peu œuvré pour intégrer vraiment la nouvelle Russie dans le concert des nations.
Ainsi en va-t-il du couple ou du tandem franco-allemand : il pousse mécaniquement Paris et Berlin à se concerter en permanence, à agir ensemble, à avancer des propositions qui font progresser l’Union européenne. Cette attraction ne dépend ni de la couleur politique des dirigeants des deux pays, ni de leur âge (Jacques Chirac aurait pu être le père d’Angela Merkel), ni bien sûr de leur sexe.
Pays tiraillé entre l’Orient et l’Occident, la Pologne est en suspens, comme crucifiée, profondément ancrée dans la foi catholique, mais où la laïcité gagne du terrain face à une Église qui renâcle à changer. Un pays où les femmes ont été les premières à obtenir en Europe le droit de vote (1918), mais où elles subissent aujourd’hui une loi sur l’avortement la plus restrictive d’Europe.
L’ouvrage volumineux est divisé en 21 chapitres. Il éclaire les lecteurs sur les aspects peu connus (peu glorieux ?) de la construction européenne. Les auteurs présentent l’évolution de l’idée européenne et sa réalisation politique et institutionnelle « de manière rigoureuse » (Jacques Sapir). En effet, le travail de recherches historiques, qui est la base du livre, est considérable.
La négociation, écrit Georges-Henri Soutou, est le sommet de la diplomatie. C’est une science qui a ses règles et ses références. Son étude – qui s’est systématisée – relève de disciplines diverses : la théorie des jeux qui évalue les gains potentiels des joueurs, la sociologie qui dégage des lois générales liées à leurs positions sociales et leurs intérêts réels, la science politique et la psychologie. Mais c’est peut-être l’histoire qui permet au praticien de tenter de dégager au mieux des enseignements des grandes négociations du passé.
Après des années de rétention de l’information, les données sur la défense chinoise commencent à circuler et permettent d’améliorer la connaissance de l’armée populaire de libération et de la plupart de composantes. L’analyse de l’ordre de bataille et des moyens aériens est désormais possible, même si de nombreux obstacles subsistent, la plupart venant des autorités chinoises elles-mêmes, malgré un discours censé promouvoir une plus grande transparence.
Vincent Desportes n’est pas content. Quand ce général n’est pas content, il le dit. Quand il le dit, cela s’entend. La bataille, dernière selon le titre, ne se joue pas sur le champ, mais dans la situation de nos armées, laquelle ne cesse de se dégrader. Certes, constate l’auteur, nous engageons nos forces à tout va et avec un succès apparent. Mais si nous sommes capables de gagner des batailles, nous sommes incapables de gagner des guerres.
Né à New York en 1955, normalien, énarque, Renaud Girard, correspondant de guerre au Figaro depuis 1984, a couvert pratiquement tous les conflits des trente dernières années (Afghanistan, Bosnie, Cambodge, Colombie, Croatie, Gaza, Haïti, Irak, Kosovo, Libye, Rwanda, Somalie, Syrie, Ukraine…). Il a aussi traité les grandes crises internationales, diplomatiques, économiques, financières.
Le Japon est entré en guerre dès septembre 1931, lorsqu’à la suite de l’incident de Mandchourie (incident sur une portion du chemin de fer de Mandchourie du Sud placé sous sa surveillance), ses troupes stationnées en Corée, annexée depuis 1910, traversèrent la frontière pour venir en renfort aux gardes de la voie ferrée.
Le dernier « Pascallon » vient de sortir. Son titre est clair et, seul, le point d’interrogation qui le ferme peut rassurer le lecteur au seuil de sa lecture. Il s’agit des actes d’un colloque tenu le 8 décembre 2014 à l’Assemblée nationale.
Les albums consacrés à nos régiments et bataillons sont toujours riches d’enseignement et permettent de consolider l’« esprit de corps » à travers un indispensable travail de mémoire. À cet égard, l’ouvrage consacré au 27e BCA en est une remarquable illustration et retrace non seulement l’histoire d’une grande unité, mais aussi une part de notre Histoire.
Depuis mars 2011, lorsqu’un groupe d’adolescents de Deraa, ayant dessiné des graffitis hostiles à Bachar el-Assad, a été sévèrement réprimé, provoquant une levée de boucliers qui s’est vite transformée en une révolte générale, le monde entier assiste, révolté et impuissant, à l’un des conflits les plus barbares depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Alors que Dassault fête son premier centenaire avec la création de l’hélice Éclair équipant les avions français et britanniques à partir de l’été 1916, et que le Rafale a commencé à voler sous des cocardes étrangères, trente ans après le premier vol du démonstrateur Rafale A et quinze ans après son entrée en service dans l’Aéronavale, il n’est pas inutile de retracer le parcours des avions de combat issus des bureaux d’études de Saint-Cloud.
La crise des migrants que connaît l’Europe depuis trois ans a réveillé de vieux démons nationalistes et populistes dans plusieurs pays de l’Union, en particulier chez les nouveaux États-membres issus de la dislocation du Pacte de Varsovie et qui ont fait de l’exclusion un argument électoral. L’Allemagne, qui a ouvert généreusement son territoire au nom de valeurs morales et éthiques en accueillant environ un million de réfugiés, a vu en quelques mois une remise en cause de cette politique généreuse conduite par la Chancelière Angela Merkel.
Chacun connaît la hauteur de vue, la force du style, la pénétration du regard de l’amiral Jean Dufourcq qui a été en charge pendant cinq ans de la Revue Défense Nationale. Dans cet essai il s’efforce de soulever la torpeur dans laquelle ce cher et vieux pays s’est installé depuis des lustres, en évitant deux écueils. Celui de la « raison raisonnante » bien trop convenu, et celui de la décadence assumée, bien trop alarmiste.
Aujourd’hui, évoquer Solférino fait d’abord référence à une célèbre rue du VIIe arrondissement de Paris plutôt qu’à la bataille remportée par l’empereur Napoléon III face aux armées de l’Empire austro-hongrois commandées par l’empereur François-Joseph. Or, cette bataille a été essentielle dans le processus de constitution de l’Europe contemporaine en permettant notamment une première étape de l’unification italienne.
Ancien ambassadeur au Caire et aux Nations unies à New York, Alain Dejammet, a bien connu Boutros Boutros-Ghali, dans ces deux villes et à Paris, lorsque celui-ci, n’ayant pas obtenu sa réélection au poste de Secrétaire général de l’ONU, en raison de l’opposition des États-Unis, auxquels il tint tête, devint Secrétaire général de la Francophonie.
C’est le livre qu’il faut avoir lu pour comprendre la période dans laquelle nous vivons. Nous connaissions l’analyse américaine du monde né de la disparition de l’Union soviétique. C’est Le Grand échiquier de Zbigniev Brzezinski, remarquable livre de référence sur la domination américaine dans un monde où l’Eurasie était devenue objet d’une lutte pour la suprématie mondiale. Mais, comment un bouleversement aussi capital avait-il pu se produire vu de Moscou ?
À l’occasion du 70e anniversaire de l’emploi de l’arme nucléaire contre le Japon et donc de la capitulation de l’Empire du Soleil Levant, Philippe Wodka-Gallien, passionné des questions de défense et de dissuasion nous propose un nouvel ouvrage abondamment illustré avec 150 photos sur ce que furent les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki et sur leurs conséquences non seulement immédiates, mais ultérieures, notamment avec la guerre froide.
Pierre Milza est depuis des années un de nos meilleurs historiens spécialiste de l’Italie contemporaine. Ses travaux, notamment sur le fascisme, font autorité. Ses biographies sur Mussolini et Garibaldi constituent des références incontournables pour qui s’intéresse à l’histoire italienne. Son dernier livre consacré au pape Pie XII (1876-1958) est à cet égard un travail exemplaire et sera lui aussi un « must ».
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