Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
Au moment où était célébré avec ampleur, le 75e anniversaire du débarquement du 6 juin en Normandie et que les chaînes télévisées programmaient les grands films relatant cette épopée – Le Jour le plus long et Il faut sauver le Soldat Ryan – il paraît bien utile de se plonger dans le livre documenté et argumenté de Dominique Lormier. Lieutenant-colonel de réserve, membre de l’Institut Jean Moulin, auteur de nombreux ouvrages, il met à jour des vérités méconnues ou dénonce des idées préconçues.
À l’heure où tout le monde s’interroge sur la pérennité de l’ordre libéral international établi en 1945, il paraît plus nécessaire que jamais de s’interroger sur ce qu’est un ordre mondial, comment se constitue-t-il, quels sont ses fondements ou principes et quelle est sa durée. Car tout ordre mondial, subit les effets du temps. C’est précisément l’objet du riche et stimulant dernier ouvrage d’Eugène Berg, ancien diplomate, ancien maître de conférence à Sciences Po Paris, professeur de géopolitique au CEDS, auteur de divers ouvrages de géopolitique, et rédacteur régulier de recensions dans la Revue Défense Nationale. Dans un effort louable de synthèse et de pédagogie, il décrit la succession des divers ordres d’abord européens, puis mondiaux, depuis les guerres d’Italie, à la fin du XVe siècle jusqu’en 1945, lorsque les conférences de Yalta et de Potsdam ont réglé la situation internationale à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.
De mémoire d’homme, on s’est déclaré la guerre pour une vache, un cochon, des crabes ; des batailles meurtrières ont été livrées pour un seau de bois, un panier de pommes, des gâteaux impayés, une oreille conservée dans un bocal, des taxes sur le whisky, voire des déjections d’oiseaux de mer. Les Anglais ont attaqué Zanzibar, les Iroquois l’Allemagne, l’Allemagne le Liberia et l’armée australienne fut mise en échec par des troupeaux d’émeus ; le Salvador bombarda le Honduras pour des matchs de football et la Suisse « envahit » le Liechtenstein par erreur écrivent les auteurs bien qu’il ne se soit agi d’aucun envahissement mais d’une simple erreur de parcours, tant est étroit le territoire du duché surtout la nuit.
Tout chef, surtout s’il est militaire, devrait lire L’Archipel français. Pour la simple et bonne raison que cette enquête événement, publiée en mars 2019, donne à voir la réalité de la société française, cette société dans laquelle s’incarne le ministère des Armées et dans laquelle il puise la ressource humaine nécessaire à l’accomplissement de ses missions, à hauteur d’environ 25 000 recrutements par an.
Les récents événements survenus en Algérie qui se sont soldés par le retrait d'Abdelaziz Bouteflika et de son clan de la scène politique, du fait d’une mobilisation sans précédent de la population algérienne, surtout des jeunes et des femmes, ont certainement ravivé l’intérêt que nous portons à notre important voisin au Sud de la Méditerranée.
Depuis 1970, la Syrie est associée à la famille Assad. D’abord façonnée par Hafez el-Assad jusqu’à son décès en 2000, incarnée depuis lors par son fils Bachar, qui ne devait pas lui succéder, la Syrie est au centre de l’actualité internationale depuis le début de la rébellion contre le régime en 2011, dans le prolongement des « Printemps arabes » en Égypte et en Tunisie, entre autres. La survie du pouvoir alaouite est devenue l’objet d’une rivalité entre, d’une part les Occidentaux (États-Unis, Grande-Bretagne, France), Israël et l’Arabie saoudite et, d’autre part l’axe russo-iranien, qui a finalement permis au régime syrien de reprendre l’ascendant dans le conflit.
Des entretiens se sont tenus à l’Académie des sciences morales et politiques en novembre 2017, consacrés au retour du nucléaire militaire, que cet ouvrage reproduits. Les intervenants, à la suite de Georges-Henri Soutou, se demandent si on assiste à la fin d’un ordre nucléaire marqué jusque-là par la stabilité, sinon la prévisibilité. En effet, l’ordre nucléaire qui avait régné des années 1950 à 1991, date de la disparition du duopole américano-soviétique, reposait sur quatre piliers.
Dans l’introduction de la sixième édition de cet annuaire, synthèse la plus complète qui soit couvrant tous les domaines, secteurs et activités se rapportant à la Russie, œuvre de plus d’une quarantaine d’experts des deux pays, Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe s’interroge : qu’est ce qui prévaudra en Russie dans les mois à venir, la continuité ou les turbulences ?
L’exécution du tsar Nicolas II et de la famille impériale russe dans le sous-sol de la maison Ipatiev à Ekaterinbourg, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, a fait couler beaucoup d’encre. Elle q suscité de nombreuses légendes, notamment sur la survie de certaines des grandes-duchesses (dont, la plus célèbre, Anastasia).
Il s’agit du quatrième ouvrage dédié à la Russie de la part de Harpia Publishing complétant les volumes précédents décrivant les aéronefs. Il permet de présenter l’organisation et les structures des forces aériennes russes aujourd’hui qui comprennent autour de 2 300 avions et un millier d’hélicoptères. D’autres services mettent en œuvre des aéronefs dont le FSB avec une centaine d’avions et 250 hélicoptères.
Les Éditions Pierre de Taillac poursuivent leur remarquable travail autour de notre Armée de terre avec un nouvel album richement illustré et commenté par le colonel Cyrille Becker, ancien chef de corps du 13e BCA à Chambéry et docteur en histoire, associant ainsi l’expertise militaire et scientifique.
« Le cours de la mondialisation change sous nos yeux, donnant une singulière densité à notre époque. C’est à chacun de s’y préparer pour ne pas céder à l’affolement. » Tel est le constat de Thomas Gomart, patron de l’Institut français des relations internationales (Ifri) depuis 2015, et telle est, avec cet essai, sa contribution à cette nécessaire préparation face à l’emballement du monde.
Élevé sur le pavois en 1918 parce qu’il dirigeait les armées alliées, le maréchal Ferdinand Foch (1851-1929) a reçu après la guerre en France et à l’étranger la plupart des lauriers de la victoire. Il en résulta une floraison de récits hagiographiques où la part du mythe et celle de la réalité devinrent très vite impossibles à discerner. La biographie fouillée et équilibrée de Jean-Christophe Notin permet enfin de dégager un portrait objectif d’une figure emblématique de l’histoire de notre pays.
Jean-Pierre Filiu, après avoir largement exploré le Proche-Orient avec ses derniers ouvrages (Histoire de Gaza, Fayard, 2012 ; Le Nouveau Moyen-Orient, Fayard, 2013 ; Le Miroir de Damas, La Découverte, 2017…), s’essaie à un nouveau genre d’exercice : un roman graphique de près de 300 pages, en collaboration avec le dessinateur David Beauchard, dont ce n’est pas la première expérience en bande dessinée historique (La Lecture des ruines, Dupuis, 2011). Celui-ci met son trait – évoquant les peintres allemands de l’entre-deux-guerres (Georges Grosz, Otto Dix…) – au service de l’historien qui entreprend la très vaste tâche de nous raconter de manière factuelle l’histoire des relations entre États-Unis et Moyen-Orient, remontant jusqu’en 1783 avec les altercations entre US Navy et pirates barbaresques en Méditerranée, avant de s’arrêter en 2013 à l’aube de la guerre en Syrie.
Napoléon III, Lincoln, Clemenceau, Churchill, Staline, Hitler, Ben Gourion, Johnson, Mitterrand et Chirac : dix figures historiques, dix chefs d’État face à la guerre et dans la guerre. Telle est la fresque guerrière et politique dans laquelle nous guide le général Henri Bentégeat, fort d’une expertise et d’un recul qui rendent son propos particulièrement pertinent.
Au moment où des bruits de bottes se font à nouveau entendre dans le golfe Arabo-Persique et où la désinformation bat son plein, il est indispensable de chercher à mieux comprendre et à décrypter les vrais ressorts des situations que nous vivons et pour cela ne pas être victime du narratif fabriqué par les organismes officiels et complaisamment repris par des médias qui, bien souvent, ne sont désormais plus que des diffuseurs de fausses nouvelles. Résister à la manipulation de l’information, qui a certes toujours existé, mais qui est plus menaçante que jamais ; en d’autres termes, chercher à découvrir le « dessous des cartes » sans évidemment tomber dans le piège du « complotisme ».
La plupart des biographies récentes de généraux de la Wehrmacht se donnent pour vocation de pourfendre un « mythe », là où le lecteur éclairé ou le militaire en attendraient plutôt une analyse objective de leur style de commandement, ou de la pertinence de leurs décisions sur le terrain. La biographie de Benoît Rondeau ne dérogera pas à la règle. Bien plus fouillée toutefois que la monographie de Dominique Lormier (Rommel - La fin d’un mythe, Le cherche midi, 2004), elle nous permet malgré tout de cerner avec quelque précision une figure de l’histoire militaire rendue célèbre par sa campagne africaine mais aussi par sa fin tragique.
Cet ouvrage collectif a pour ambition de nous donner une vision géopolitique renouvelée de cette vaste région maritime située entre les océans Indien et Pacifique. Nathalie Fau et Benoît de Tréglodé ont souhaité en effet éviter le prisme réducteur des seuls conflits actuels en mer de Chine méridionale. Ils ont donc considéré la totalité de l’espace concerné, avec toutes ses composantes et dans toute sa diversité, en ouvrant le champ de la réflexion aux aspects stratégiques, économiques et environnementaux. L’ouvrage fait ainsi appel à des chercheurs de différentes disciplines et notamment étrangers (Malaisie, Taïwan, Philippines, Thaïlande).
Depuis 1984, la commémoration du D-Day est devenue une affaire nationale permettant de multiples lectures militaires, diplomatiques et politiques par les autorités avec une double dimension. D’une part, la diminution inéluctable des vétérans et d’autre part, l’accroissement des connaissances historiques avec de nouvelles approches permettant de mieux comprendre cette Journée historique et la Bataille de Normandie.
Ce mook vient judicieusement compléter la foison éditoriale liée au 75e anniversaire du D-Day en Normandie avec de nombreux articles richement illustrés complétant et renouvelant ainsi la connaissance de cet événement majeur. Ce volume de 226 pages aborde notamment les opérations essentiellement américaines autour de la place de Utah, à l’entrée Est de la presqu’île du Cotentin.
La participation austro-hongroise au premier conflit mondial reste trop souvent méconnue, sinon sous-estimée. Il en est de même d’ailleurs du théâtre oriental ou balkanique. La publication du livre du colonel (er) Henri Ortholan corrige ainsi une lacune criante de l’historiographie militaire en langue française.
L’espace numérique, apparu en mars 1989, est devenu très rapidement une plateforme ouverte, un lieu de partage universel de l’information et de la connaissance sous toutes formes ; plus de 4 milliards de personnes y sont reliées. Il s’est affranchi des frontières traditionnelles et très vite des identités, des ancrages, devenant anonyme, informel. D’où le fait qu’il soit devenu, en dehors d’un moyen unique et indispensable d’échange, un véritable espace numérique, de l’influence, de la compétition et de la confrontation entre États, de la criminalité aussi.
Max Schiavon allie à la fois les qualités de l’officier qu’il a été durant de nombreuses années et celles de l’historien qui l’ont conduit à écrire des ouvrages de référence dont une récente biographie de Weygand. Sa connaissance de l’art du commandement avec ses succès et ses échecs comme en 1940 l’a ainsi amené à rédiger ce petit ouvrage très original sur la façon d’être un chef en s’appuyant sur des citations de grands chefs militaires qui ont traversé et marqué l’histoire.
Même si la puissance a changé de visage, de méthode et de nature du fait que divers « acteurs transnationaux », entreprises multinationales, organisations non gouvernementales, réseaux terroristes ou mafieux se sont invités dans l’arène internationale allant jusqu’à défier les États sur le terrain de l’action armée, la fonction première de la puissance, à savoir le besoin de sécurité, n’a guère changé. Loin de s’étioler, loin de se diluer dans une improbable et insaisissable post-modernité, la puissance reste cette force impérieuse qui ordonne toujours le champ des relations internationales.
Cette synthèse rédigée par Kader A. Abderrahim dans la collection Géopolitique s’inscrit dans le prolongement de la Géopolitique des États du monde lancée en 1996 aux Éditions Complexe de Bruxelles, dont la RDN a recensé bien des titres. En quelques pages concises, s’appuyant sur des cartes, des tableaux, des encarts, une chronologie développée, l’auteur effectue un tour d’horizon complet de la géopolitique du Maroc, en laissant de côté son économie, mais en décrivant les grands traits de sa vie politique, culturelle, sociale et religieuse.
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