Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
Avec cet ouvrage, l’auteur illustre avec brio dans un ouvrage passionnant comment un travail de thèse peut devenir un vrai livre d’histoire qui sera désormais la référence pour les chercheurs qui aborderont l’étude des prémices de l’engagement du Japon dans la Seconde Guerre mondiale. Le professeur Barjot le confirme dans la préface en affirmant que cet ouvrage fera date par son originalité et sa rigueur scientifique.
Raoul Delcorde, diplomate belge, fait ici une brève histoire de la mondialisation ou comment la fin de la guerre froide a correspondu à celle de l’ordre westphalien. À la toute-puissance des États s’est substituée une société-monde où de nouveaux acteurs sont entrés dans la danse (ONG, communautés scientifiques, villes, grandes entreprises, etc.). Désormais, la planète entière se trouve interconnectée, les problèmes (notamment économiques, sociaux et environnementaux) des uns concernent forcément les autres.
Universitaire, spécialiste de l’Islam médiéval, Gabriel Martinez-Gros décrypte dans ce livre singulier l’histoire des cinq siècles de l’Empire islamique, de la mort du prophète en 632 jusqu’à l’émergence des sultanats turcs au XIe siècle en passant par les conquêtes, la mise en place du califat, l’éclosion et la chute des dynasties omeyyades, abbassides et fatimides. Plus largement, il se livre également à une réflexion sur la vie des empires où les dynasties de leurs fondateurs se consolident dans la première génération de leur existence, atteignent leur floraison dans la deuxième et agonisent dans la troisième. Enfin, il nous apporte un éclairage tout à fait intéressant sur les origines du shiisme et du sunnisme.
Le journal en ligne Mer et Marine, traitant au quotidien de l’actualité maritime sur son site (http://www.meretmarine.com), nous propose ici un hors-série exceptionnel sur l’ensemble des flottes navales et aéromaritimes mises en œuvre par la France et ses différentes administrations. Cet annuaire fait un point exhaustif de tout ce qui flotte et vole au service de la France, et le résultat est impressionnant avec ce recensement couvrant tout l’éventail. Le document permet ainsi de voir, outre l’importance majeure de la Marine nationale, le reste du dispositif qui concourt ainsi à l’action de l’État en mer. C’est également une mise en perspective avec les projets en cours et à venir à l’horizon 2030-2040.
Face à la paralysie stratégique due aux fronts continus de la Première Guerre mondiale, deux réponses très différentes sont proposées par les belligérants. Les Britanniques proposent une solution d’ordre mécanique avec la mise au point des chars d’assaut et leur engagement opérationnel, notamment à Cambrai en octobre 1917. Les Allemands quant à eux explorent la voie tactique, avec l’organisation de « troupes d’assaut » (Stosstruppen) à Riga d’abord en septembre 1917, puis à l’ouest l’année suivante. Dans les années 1930, la combinaison de ces deux approches donnera naissance à ce que les journalistes de l’époque nommeront la « guerre éclair », le Blitzkrieg.
Pendant des années, l’historiographie dominante nous a présenté l’Espagne médiévale sous domination musulmane comme un pays de cocagne multiculturel où chrétiens, juifs et musulmans vivaient en harmonie au sein d’une civilisation brillante. L’universitaire américain Dario Fernandez-Morera nous montre ici qu’il n’en fut rien, en dépit des « entreprises académiques subventionnées qui visent à réécrire l’histoire à travers le prisme du présent ». Non seulement les non-musulmans durent subir massacres et humiliations, mais la civilisation remplacée avait atteint un niveau culturel sans commune mesure avec celui de ses envahisseurs, niveau qui fut réduit en cendres par la conquête.
Pour comprendre la dissuasion, il faut écouter – et lire – ceux qui la vivent au quotidien. Tel est l’idée de départ de l’amiral François Dupont, premier commandant du Triomphant, le premier des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de nouvelle génération, l’un des quatre SNLE NG de la force de frappe. Dans ce récit, il nous restitue la réalité d’une patrouille opérationnelle, en commençant par l’embarquement puis, très vite, on passe dans le quotidien du bord, heure par heure, durant soixante-dix jours.
Un bon thriller est parfois le meilleur vecteur pour ramener à la surface certaines périodes de l’Histoire aujourd’hui oubliées, même si elles ne sont pas si anciennes. C’est le cas de Black Sun, un thriller policier d’Owen Matthews, qui nous rappelle ce que fut la guerre froide, la vraie…
Les communs désignent des modes de gestion de ressources matérielles ou immatérielles. Ils sont fondés sur le partage des potentialités de ces ressources ou de leurs bénéfices, et ne relèvent ni de la propriété privée ni du domaine public d’un État. Ils mobilisent des collectifs (ou communautés) peu ou pas institutionnalisés, et répondent à des règles plus ou moins implicites. Par communs, il faut comprendre non pas ce qui est inappropriable, mais ce qui ne peut/doit faire l’objet d’une appropriation exclusive.
Ce livre est dédié à l’étude de « L’empire des sables », c’est-à-dire pour une large part du Sahara et de ses confins entre 1860 et 1960. Durant un siècle, dans cet espace immense et face à une situation complexe et mouvante, l’armée française et singulièrement les Troupes coloniales, ont inventé ex nihilo des organisations et des modes d’action adaptés au contexte géographique, religieux, climatique et sanitaire pour mettre fin aux rezzous et imposer une paix durable. Puis à partir de 1930, de « guerriers », le rôle des coloniaux muta en celui de « gestionnaires ».
La guerre est souvent un vecteur d’innovation. À cet égard la Seconde Guerre mondiale est tout à fait emblématique. On lui doit notamment le radar, le moteur à réaction, la fusée, l’arme atomique… ; mais aussi, et ceci est moins connu, l’informatique, le DDT et la pénicilline. Cette course à l’innovation technologique a donné lieu à un intense affrontement entre les scientifiques des Nations belligérantes que nous relate ici Jean-Charles Foucrier.
Ce nouveau Mook publié par les éditions belges Weyrich et richement illustré porte sur la deuxième moitié de l’année 1944, une fois que la difficile bataille de Normandie eût été gagnée par les Alliés. Il est vrai que dans la mémoire collective – souvent défaillante – la libération de la France s’achève quasiment avec la libération de Paris le 25 août, le symbole de la capitale étant central dans la culture politique nationale et dans le mythe républicain de la France combattante, construit alors à la fois par le général de Gaulle et également revendiqué par le PCF.
Sébastien Boussois, chercheur associé à l’université libre de Bruxelles, a vécu au Maroc où il se rend plusieurs fois par an. En donnant la parole à de nombreux représentants de ce pays, il en dresse un panorama bien actuel et diversifié. Il donne également la voix aux Marocains de la diaspora qui fait partie des dix plus grandes diasporas du monde ; 1,6 million de Marocains sont établis en France et 600 000 en Belgique à la suite de l’accord Maroc-Belgique de 1964.
Andrei Martyanov a servi comme officier dans la marine soviétique, avant d’immigrer aux États-Unis dans les années 1990 et d’y travailler comme ingénieur dans le domaine des armements. Il nous explique dans cet ouvrage pourquoi « l’hégémonie autoproclamée des États-Unis dans le champ militaire est terminée ». Sa démonstration se fait à plusieurs niveaux.
M. Thierry Zarcone, directeur de recherche au CNRS et rattaché à l’École des hautes études en sciences sociales, est connu pour ses travaux sur la Turquie, l’Asie centrale, le soufisme et les confréries islamiques, ainsi que pour les sociétés secrètes dans le monde musulman dont il révèle l’importance dans Mystiques, philosophes et francs-maçons en islam (Éditions Jean Maisonneuve, 1993) et dans de nombreuses contributions au Journal d’Histoire du Soufisme. M. Franck Frégosi dans la postface de l’ouvrage souligne que M. Zarcone « a dépouillé d’innombrables archives maçonniques inédites pour se livrer à une opération érudite et raisonnée de déconstruction de la mythologie maçonnique de l’Émir » (p. 255).
Le Moyen-Orient a toujours connu diverses formes de violence : guerres civiles, conflits interétatiques, confrontations asymétriques, vagues de terrorisme. Cette situation s’est encore profondément détériorée depuis le début du XXIesiècle avec les catastrophes politiques et humanitaires, en Syrie, en Irak ou au Yémen. À ce tableau déjà sombre, il faut ajouter les violences qui ont resurgi depuis 2015 en Turquie avec les répressions menées par Ankara contre les Kurdes et les tensions permanentes en Israël/Palestine liées à la perpétuation de l’occupation du territoire palestinien (Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est) par Israël depuis la guerre des Six Jours de juin 1967.
Docteur en géopolitique, auteur de nombreux ouvrages consacrés à la Chine, pays qu’il a sillonné en tous sens depuis vingt ans, fondateur et directeur du Centre d’études, de développement et de recherches sur l’immigration et la Chine (CEDRIC), Pierre Picquart se livre à un plaidoyer enthousiaste à l’égard du projet des nouvelles routes de la soie.
Stéphane Courtois, directeur de recherches au CNRS, maître d’œuvre en 1997 du Livre noir du communisme, nous livre ici une biographie politique de Lénine inspirée de la méthode d’Alexandre Soljenitsyne, lequel, « dans son grand œuvre, La Roue rouge, a cherché à dégager des nœuds structurant le récit historique des moments où l’histoire bascule et prend une direction irrémédiable ».
Traditionnellement, un « as » est un pilote de chasse qui peut se prévaloir d’au moins cinq victoires aériennes homologuées. Pourquoi précisément cinq victoires ? Avant-guerre, le titre d’« as » avait été proposé par la presse française pour qualifier les exploits du coureur cycliste Lucien Petit-Breton, vainqueur de cinq grandes courses. Le mot est resté, le nombre de victoires requises aussi.
Sorti quelques mois avant les élections européennes, le court essai de Jacques Myard, diplomate de formation, gaulliste de conviction, comme il se présente, ancien parlementaire, maire de Maisons-Laffitte, n’a rien perdu de son actualité. À l’évidence, les Parlements nationaux se sont rendu compte qu’ils ont été dépossédés de bien de leurs pouvoirs. Il y voit une des causes du Brexit. D’où son plaidoyer en faveur d’une réorientation de la construction européenne qui laisserait plus de compétences aux démocraties nationales, en respectant mieux le principe de subsidiarité.
Il s’est agi au départ d’une initiative d’origine purement privée ou citoyenne, née dès 1965 dans une école de Novossibirsk, en Sibérie, là où l’Académie des sciences disposait d’un de ses centres de recherche des plus importants. Le 9 mai, jour de la victoire contre l’Allemagne nazie, fut organisé un défilé des « Vainqueurs », arborant les portraits de vétérans brandissant le slogan « Héros de la victoire, nos arrière-grands-pères et nos grands-pères ». Devenue une institution, relayée par la presse, elle s’étendit rapidement dans bien d’autres villes de l’URSS avec des marches qui furent baptisées « Régiment immortel » ; tous les combattants acquérant de ce fait le statut d’immortel.
L’Europe n’a plus la cote. Subissant concomitamment le Brexit, la montée des populismes et la montée en puissance des « démocraties illibérales », le projet européen est en panne. Entre son élargissement bâclé à l’Est et son approfondissement démocratique raté, l’Union européenne est visiblement dans une impasse. Depuis un demi-siècle, la Suisse nous regarde tranquillement et s’interroge sur son positionnement à notre égard.
La première visite qu’effectua Donald Trump, un jour après son investiture, fut au siège de la CIA à Langley. Après avoir eu maille à partie avec les maîtres espions américains lors de sa campagne présidentielle était-ce l’heure de la réconciliation ? Toujours est-il qu’il n’y est resté qu’un quart d’heure et a proclamé qu’il était derrière les gars, en promettant d’octroyer à l’Agence plus de moyens qu’auparavant. Il s’est prononcé aussi à titre personnel partisan convaincu de l’usage de la torture écartant d’un revers de main toutes les polémiques qui avaient porté sur cette pratique ainsi que sur l’existence des prisons secrètes de la CIA à l’étranger.
La NVA (Armée populaire nationale), constituée officiellement le 1er janvier 1956, avec ses 170 000 hommes formés à la prussienne, a été l'un des principaux piliers de la RDA et offrait un concours militaire essentiel à l’URSS sur le théâtre européen. Chacun se souvient durant la « guerre froide » du « saillant de Thuringe » d’où était censée provenir l’offensive qui donnerait le signal d’une nouvelle guerre mondiale.
Pendant des siècles, l’iconographie représentait les rois et les princes chefs d’État avec un uniforme militaire, l’épée au flanc. Cette symbolique signifiait le lien étroit entre le souverain et la guerre. Par essence divine, le Roi était chef de guerre et malheur à lui s’il perdait la bataille, sa légitimité étant remise en cause.
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