Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
Marie-Christine Kessler, directrice de recherche au CNRS, au Centre d’études et de recherches de sciences administratives et politiques (Cersa), était particulièrement bien armée pour rédiger cet ouvrage très complet consacré aux Ambassadeurs perçus en tant qu’agents et acteurs de la politique étrangère de la France. Elle est en effet l’auteur de La Politique étrangère de la France : acteurs et processus (Presses de Sciences Po, 1999) et Les Grands corps de l’État (Puf, 1986).
Il y a des livres d’investigation qui posent de bonnes questions sur des sujets essentiels mais qui hélas, apportent de mauvaises réponses, en raison d’une méconnaissance réelle du sujet. C’est le cas de cet ouvrage, qui se veut un brûlot et qui se brûle lui-même, tant les erreurs et les approximations brouillent le travail réalisé.
Le document de Christian Benoit traite d'un sujet de société rarement abordé : l'histoire de l'implication de l'armée dans le contrôle de la prostitution. Trop souvent (et à tort) considérée comme une matière grivoise, cette thématique revêt pourtant une importance capitale car le recours des militaires à cette pratique ancestrale est une constante. Ignorer ce fait peut conduire, s'il n'est pas encadré par une réglementation et une vérification médicale, à des catastrophes sanitaires qui risquent d'affecter gravement l'aptitude opérationnelle d'une unité.
Yann Kermadec (François Cluzet) voit son rêve se réaliser quand il remplace au pied levé, son ami Franck Drevil (Guillaume Canet), au départ du Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire. Habité par une farouche volonté de gagner et de défier tous les pronostics, la découverte à son bord d'un jeune passager (Samir Seghir), alors qu'il est en pleine course, va tout remettre en cause.
Cet ouvrage était nécessaire : en effet, depuis 2007 ou 2008, l’Arctique avait connu une certaine vogue médiatique (année polaire internationale, fantasme sur la route du Nord-Ouest qui serait dégagée avec le réchauffement climatique – ce qui apparaissait comme la seule bonne nouvelle dudit réchauffement –, drapeau en titane planté par les Russes sous le pôle Nord, …). Depuis, même si l’intérêt s’émoussait, l’Arctique demeurait la source d’un certain intérêt géopolitique mais aussi l’exemple d’une méconnaissance certaine.
Après avoir brossé un éloquent portrait du prince Metternich, le séducteur diplomate (Édition de Fallois, 2009), le doyen Zorgbibe continue sa savante exploration des arcanes de la diplomatie européenne du XIXe siècle en se penchant sur la personnalité, non moins passionnante, de Talleyrand.
Techniquement parlant, ce livre ne vaut pas tripette. Il fourmille d’incorrections. On ne se fatiguerait pas – ni le lecteur – à en parler s’il n’avait soulevé une polémique dont Le Casoar, revue des Saint-cyriens, a rendu compte, un général prenant le parti de l’auteur tandis qu’un jeune officier conteste le procès fait à notre école.
Si l’on devait définir la vie de Paul Émile Soubiran, on dirait que c’est un infatigable voyageur mais il faudrait aussi préciser que ses voyages ne sont pas toujours de simple agrément et lui sont souvent imposés par les circonstances créées involontairement par ses turpitudes.
Ce livre est écrit par un ancien Navy Seal. Il retrace les événements qui ont mené à l’opération Geronimo, une opération montée pour éliminer Oussama Ben Laden, sans doute la plus célèbre figure du terrorisme de notre époque. Cependant, le récit ne se limite pas à cela.
Des extraits d’un « journal » ouvert en août 1942 et d’une abondante correspondance, notamment avec son épouse Béatrice, fournissent autant de jalons pour une biographie détaillée d’un singulier personnage qui reste une figure dominante parmi les héros de la Seconde Guerre mondiale.
La libération de Paris est un des mythes fondateurs de l’identité française contemporaine. Les images de liesse, comme la descente des Champs-Élysées par le général de Gaulle, le 26 août, restent gravées dans notre mémoire politique collective depuis bientôt 70 ans.
On présente communément la bataille de Leipzig, qui vit s’affronter la Grande armée aux forces coalisées de la Russie, de l’Autriche, de la Suède (de Bernadotte) et de l’Empire autrichien, comme la Bataille des Nations. Plus grand affrontement des temps modernes jusqu’à la Première Guerre mondiale, elle eût pour enjeu principal l’équilibre européen, plus particulièrement l’espace germanique.
L’allusion à Dantzig est accrocheuse mais en fait les situations ne sont guère comparables et il vaut mieux se référer au sous-titre (Les États-Unis et l’éclatement de la Yougoslavie). Le lecteur est en effet plus invité à arpenter jour après jour les couloirs du Congrès que les rues de la capitale bosniaque et à fréquenter Dole et McCain plus que Karadzic ou Izetbegovic.
À une époque où les héros proposés par nos médias sont de pacotilles et de paillettes, il est plus que jamais nécessaire de revenir vers ceux qui, de par leur vie, ont été de vrais héros. Roland Glavany en fait indéniablement partie. Ayant dépassé les 90 printemps, et avec l’appui du journaliste Bernard Bombeau, spécialiste de l’aviation et ancien de l’hebdomadaire Air et Cosmos, le général Glavany nous offre un témoignage fort, percutant et émouvant sur notre histoire militaire et aéronautique de la deuxième moitié du XXe siècle.
Traiter de la question iranienne au plan géostratégique reste un exercice périlleux tant elle suscite de crispations idéologiques. Difficile en effet de ne pas tomber dans la complaisance pour l’un ou l’autre des camps qui s’y affrontent. C’est pourtant le défi que relève le professeur Vernochet dans cet ouvrage. Mieux encore, il prend le risque de l’anticipation en ces temps où jamais on n’a eu aussi peu la capacité de le faire et jamais on ne se l’est autant interdit, tant la communication est devenue un substitut commode de la pensée (donc à l’action).
Le Bismarck est un mythe de l’histoire navale contemporaine parce que sa traque, puis sa disparition en mai 1941 sont restées comme un tournant décisif de la Seconde Guerre mondiale, sonnant le glas des ambitions maritimes d’Hitler et redonnant espoir au Royaume-Uni, alors encore bien seul dans la guerre contre le nazisme. Si la littérature britannique est évidemment abondante sur le sujet, il faut se féliciter de la publication de cet ouvrage rédigé par un de nos spécialistes de l’histoire maritime, François-Emmanuel Brézet, lui-même ancien officier de Marine.
Ce livre retrace les grandes évolutions qui ont marqué le monde de 1913 à nos jours. Il se divise en trois parties et vingt sous-parties. Il offre un panorama de l’évolution des rapports de force à travers le temps, avec l’alternance des puissances dominant l’Europe, les deux superpuissances puis l’émergence des pays du Tiers-monde et finalement la mondialisation. Le livre se concentre peu sur les batailles et les guerres préférant analyser leurs conséquences.
Ce livre illustré nous propose une compilation thématique de douze histoires en vignettes dessinées de la série Commando relatant la période du débarquement en Normandie. Cette série, datant d’un demi-siècle, rencontre toujours un vif succès en Angleterre où elle est considérée comme « une institution ».
En cette époque où les médiacrates, jour après jour, nous attristent, ce livre est un excellent antidépresseur. Dans un superbe préambule, et fort littéraire – « Longtemps, il y eut cette demande : raconte » –, deux des enfants du général expliquent qu’ils l’ont persuadé de l’écrire. Ils ont eu raison : cinq fois blessé, onze fois cité, Grand’ Croix de la Légion d’honneur, il avait beaucoup à dire.
Le 8 novembre 2012, j’ai déjà consacré une recension au premier livre de Régis Le Sommier concernant le général David Petraeus (1). Je la terminais comme suit : « On regrettera seulement que la vie privée du général soit si peu abordée : une femme et deux enfants cela compte aussi dans la vie d’un militaire. De surcroît, un homme d’un tel tempérament doit bien avoir quelques romans dans sa giberne ! ».
Sans rechercher le sensationnel, cet ouvrage préfacé par Alain Bauer, donc par un connaisseur, impose et mérite une lecture attentive.
L’auteur, Pierre Martinet, est un ancien du service action de la DGSE : il a donc une approche réaliste de l’univers qu’il décrit, il a d’ailleurs déjà écrit plusieurs livres sur le thème du renseignement.
L’ouvrage collectif consacré aux débats sur l’éthique politique au Royaume-Uni étudie la notion de Sleaze, terme inconnu avant les années 1960 hors des milieux interlopes de Soho, et utilisé depuis les années 1990 pour qualifier les pratiques du monde politique.
Ce gros ouvrage est un monument d’érudition, bien que limité dans le temps d’investigation à la période d’une durée de moins de trois siècles s’étendant de 1515 (encore que le choix de cette date bien connue des écoliers ne soit pas justifiée ici de façon évidente) à 1793, lorsque la Convention abolit le titre à l’encontre de Luckner et de Rochambeau, le 21 février, un mois exactement après l’exécution du roi et plus de vingt ans avant la fournée napoléonienne. On n’entendra donc parler ici, sauf sous forme de quelques allusions, ni de Davout, ni de Mac-Mahon, ni de Foch, ni de Leclerc.
C’est en Norvège, entre le 9 avril et le 10 juin 1040, que s’est déroulé le premier affrontement de la guerre entre l’Allemagne et une coalition de forces norvégiennes, britanniques, françaises et polonaises. Alors que les préparatifs de la bataille de France battaient leur plein, l’attention des états-majors se concentra sur un pays ignoré en temps de paix et fort peu connu en temps de guerre : le royaume de Norvège.
Colloques, manifestations, expositions...
Institutions, ministères, médias...