Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
Yves Plasseraud observe, étudie et publie sur le problème des minorités en Europe depuis que ce problème a fait son irruption sur la scène diplomatico-médiatique. C’est-à-dire à l’aube des années 1990, à la faveur du grand dégel à l’Est consécutif à la chute du Mur de Berlin puis de l’éclatement de la Yougoslavie.
Cet ouvrage de photographies (plus de 250, rares ou inédites), regroupées avec des témoignages écrits, traite d’une guerre qui ne se résume pas qu’aux combats, en évoquant la vie quotidienne des soldats de l’Armée rouge.
En 2004, les historiens S. Audouin-Rouzeau et J.-J. Becker, avaient édité une Encyclopédie de la Grande Guerre, qui avait fait date dans le corpus historiographique dédié à la Première Guerre mondiale. À l’occasion du prochain centenaire de la Grande Guerre, cette encyclopédie vient d’être rééditée sous format « poche » avec de nouveaux compléments en deux volumes représentant au total près de 1 800 pages d’un texte dense, riche et précis.
La réédition de ce témoignage, paru pour la première fois en 1965 et devenu depuis introuvable, donne l’occasion de se pencher sur la personnalité exceptionnelle de son auteur aux états de service stupéfiants. Issu d’une famille militaire de l’Arkansas il sortit major de West-Point en 1903. En 1925, il devint le plus jeune major-général de l’Armée américaine, en 1930, il en devint le chef d’état-major.
En 2010, l’Institut Montaigne confie à Gilles Kepel le soin d’une enquête sur l’islam en nos banlieues. On ne pouvait faire meilleur choix. Les compétences multiples de l’auteur le justifiaient, comme l’objectivité dont il a toujours fait preuve dans un domaine bien chaud et propice aux jugements mal assis. En résultent deux livres. L’un, Banlieue de la République, est la restitution des entretiens, le second, la synthèse et les conclusions de l’auteur. Le lecteur pressé pourra faire l’économie du premier, qui pourtant transcrit de savoureuses conversations mi-verlan mi-sabir algérien. Quant au second, nul ne peut parler désormais de « notre » islam qu’il ne l’ait lu.
L’entrée de la Croatie dans l’Union européenne (UE) en juillet 2013 rappelle que les élargissements ne sont pas terminés. Entre 2004 et 2007, près de 100 millions d’habitants ont rejoint l’Union européenne, une intégration politique d’une ampleur historique. Cet ouvrage pose donc deux questions simples mais essentielles : où va s’arrêter l’Europe ? Et comment gère-t-elle ses relations avec ses voisins ?
L’opuscule Sauvons la démocratie ! se veut « Lettre ouverte aux hommes et aux femmes politiques de demain ». Mais la portée de cet ouvrage est loin de se limiter à des préceptes pour la jeunesse.
L’originalité de l’ouvrage réside dans ses sources, aussi bien bibliographiques que d’entretiens menés en majorité avec des militaires. C’est une véritable enquête à laquelle s’est livrée l’auteure. Il en résulte un tableau des forces armées françaises, principalement de l’Armée de terre, au début du XXIe siècle. Ce tableau, ainsi que l’annonce le titre, n’incline pas à l’optimisme.
Deux Saint-Cyriens ont joint leurs talents et expérience pour rédiger ce livre. Ce n’est pas un traité érudit sur la guerre à la Clausewitz, dont ils analysent par ailleurs la pensée, mais c’est beaucoup plus qu’un simple ouvrage de vulgarisation ou un écrit pédagogique.
Recommandez ce livre aux historiens, il a en lui le passé, le présent, l'avenir sans obliger à des recherches pour suivre tout ce qui est dit. Mais à supputer tout seul ce que peut bien vouloir faire la Chine on se tromperait si l'on avait en tête des intentions émanant d'un État-nation.
C’est une publication précieuse que celle de l’ouvrage de Charles Saint Prot sur le Mouvement national.
Jean Esmein a-t-il vraiment lu mon livre ? Outre des digressions hors sujet, des assertions relevant de son imagination (comme travestir le titre du documentaire diffusé par ARTE et qui accompagne mon livre en « Ishiwara, l’homme qui déclencha la Seconde Guerre mondiale »), le seul argument qu’il développe, avec une insistance pesante, est que je suis journaliste et qu’à ce titre il me serait interdit de m’aventurer dans l’Histoire.
Avec cet album consacré au Régiment de Marche du Tchad (RMT), les éditions Pierre de Taillac viennent de frapper fort, en renouvelant le genre des albums historiques consacrés aux grandes unités des armées françaises. Tant la qualité iconographique – avec plus de 350 documents – que la rigueur historique des textes traduisent la valeur de ce bel ouvrage. Certes, le sujet le permet aisément. Il n’en demeure pas moins vrai que la réussite de ce livre consacré à un de nos plus prestigieux régiments en appelle désormais d’autres.
L’auteur, qui travaille pour Le Nouvel Observateur en Asie, a écrit le texte d’un film composé d’images d’archives ayant pour sujet l’épisode militaire japonais des années 1930 et 1940 – film dont le titre fait d’Ishiwara Kanji « L’homme qui déclencha la Seconde Guerre mondiale ». Ce livre, produit conjoint, a un sous-titre moins fanfaron mais exagéré tout de même. Le colonel Ishiwara fomenta, avec des moyens spartiates, le coup qui amena d’abord l’occupation de la Mandchourie en 1931 et ensuite l’essai sur place d’une sorte d’administration devançant l’extension au Japon d’un modèle de régime fasciste original.
Pendant une douzaine d’années, pour les générations d’élèves-officiers de Marine qui faisaient leurs premières armes à la manœuvre de chaloupes ou de remorqueurs, le nom de Guichen n’évoquait guère que la coque de l’ancien escorteur d’escadre qu’ils tentaient d’accoster, parfois violemment. Désarmé en 1963, il servait de brise-lames au petit port de l’École navale, au Poulmic. Passablement oublié par la Marine, qui n’a donné qu’épisodiquement son nom à un de ses bâtiments, – un aviso en 1860, un croiseur en 1898, enfin l’escorteur d’escadre –, l’amiral de Guichen fut pourtant en son temps une des figures les plus respectées par ses pairs, comme par les amiraux britanniques qui l’affrontaient sur mer.
C’est peu dire que l’ouvrage de Marc Fontrier, somalisant reconnu, ancien colonel des Troupes de marines était attendu. Il dissèque en détail une période peu exploitée en France de l’histoire somalie. Nombre d’articles de spécialistes français ont couvert ce cycle de violence capital pour l’histoire officielle de ce pays. Mais jusque-là aucun ouvrage dans la langue de Molière n’avait couvert ces années cruciales, quatre années pendant lesquelles puissances locales, régionales et internationales vont accélérer les mutations amorcées en 1978, date de la fin de la guerre de l’Ogaden.
Il ne faut surtout pas donner à lire aux officiers français ce remarquable récit de la désobéissance chez les officiers généraux. Ils risqueraient d’avoir des idées comme après un choc quand « l’esprit vient aux jeunes filles ». Écartant les divers attendus relatifs à la destinée du Maréchal, son comportement et ses opinions, au demeurant rédigés par une excellente commentatrice qui s’autorise cependant quelques regrettables approximations, sur l’essence des niveaux stratégique et politique entre autres, nous allons rester dans le simple registre des stupéfiantes aptitudes professionnelles que Rommel démontrera durant toute sa carrière.
Traduit en 2011 seulement et préfacé par le regretté Professeur Hervé Coutau-Bégarie, cet ouvrage a été publié en 1996 par un chercheur universitaire des États-Unis, un civil. L’un des intérêts de ce livre, c’est d’abord le regard que porte un civil sur un problème majeur de la guerre aujourd'hui. Certes, Robert Pape est un civil mais fort versé dans la chose militaire (Cf. cours de relations internationales au Dartmouth College et stratégie aérienne à l’USAF School of Advanced Airpower Studies).
L'ouvrage est la mise en forme éditoriale de la thèse de doctorat en droit public soutenue en 2009 par Mme Florence Girod, fonctionnaire du ministère de la Défense. Portant sur l'administration militaire un regard qui est à la fois celui du juriste, de l'historien et du praticien, l'auteur démontre que la référence à la notion d'administrateur, délaissée par le droit positif en 1962 au profit de l'ordonnateur, illustre la spécificité de la fonction financière et comptable du ministère de la Défense.
L’auteur entraîne son lecteur dans un tour du monde, à la poursuite des trafics qu’il a dénichés sur tous les continents et qu’il décrit avec précision dans leurs origines, leurs mécanismes et leurs filières. Celles-ci sont souvent fort tortueuses, utilisant des documents falsifiés, des frontières poreuses et un enchaînement de voies terrestres, maritimes ou aériennes empêchant au total tout effort de traçabilité.
David Petraeus : un chef, un destin
Sylvain Gouguenheim est un médiéviste renommé. On se souvient de la méchante polémique suscitée par son excellent Aristote au Mont-Saint-Michel (voir RDN n°715). Le sujet qu’il aborde ici est moins scabreux, bataille livrée en Prusse en 1410 entre l’Ordre teutonique et les forces réunies de Pologne et de Lituanie. L’événement n’est pourtant oublié ni en Allemagne ni en Pologne et le souvenir qu’on en garde n’est pas le même ici et là.
Le clin d’œil est évident et rappelle les allées et venues de l’Afrika Korps et de la VIIIe Armée, ainsi que plus modestement un célèbre film. Il n’est toutefois ici guère question de Tobrouk : Benghazi et la Cyrénaïque sont dès le départ les foyers d’une contestation encouragée par les précédents tunisien et égyptien et ce n’est pas là qu’on va se battre. Point de taxis non plus et, en fait de panzers du côté des insurgés de pittoresques véhicules cabossés, bricolés en automitrailleuses et montés par des « amateurs novices à l’air féroce et juvénile ».
Les gazettes nous alertant ces temps-ci sur une nouvelle ruée vers l’or (ou au moins sur la valeur élevée et croissante de ce précieux métal), ce petit livre arrive à point nommé. Il est en effet plus rentable de se servir en magasin que d’aller jouer les orpailleurs au fond de la Guyane.
Le monde et l’Europe traversent actuellement une période de crises multiples, alors que les responsables semblent se focaliser sur la seule sauvegarde de l’Euro. Pourtant d’autres domaines devraient attirer leur attention, c’est ce que tente de faire le Centre d’études supérieures de la Marine dans ce recueil.
Colloques, manifestations, expositions...
Institutions, ministères, médias...