Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
Deux Saint-Cyriens ont joint leurs talents et expérience pour rédiger ce livre. Ce n’est pas un traité érudit sur la guerre à la Clausewitz, dont ils analysent par ailleurs la pensée, mais c’est beaucoup plus qu’un simple ouvrage de vulgarisation ou un écrit pédagogique.
Recommandez ce livre aux historiens, il a en lui le passé, le présent, l'avenir sans obliger à des recherches pour suivre tout ce qui est dit. Mais à supputer tout seul ce que peut bien vouloir faire la Chine on se tromperait si l'on avait en tête des intentions émanant d'un État-nation.
C’est une publication précieuse que celle de l’ouvrage de Charles Saint Prot sur le Mouvement national.
Jean Esmein a-t-il vraiment lu mon livre ? Outre des digressions hors sujet, des assertions relevant de son imagination (comme travestir le titre du documentaire diffusé par ARTE et qui accompagne mon livre en « Ishiwara, l’homme qui déclencha la Seconde Guerre mondiale »), le seul argument qu’il développe, avec une insistance pesante, est que je suis journaliste et qu’à ce titre il me serait interdit de m’aventurer dans l’Histoire.
Avec cet album consacré au Régiment de Marche du Tchad (RMT), les éditions Pierre de Taillac viennent de frapper fort, en renouvelant le genre des albums historiques consacrés aux grandes unités des armées françaises. Tant la qualité iconographique – avec plus de 350 documents – que la rigueur historique des textes traduisent la valeur de ce bel ouvrage. Certes, le sujet le permet aisément. Il n’en demeure pas moins vrai que la réussite de ce livre consacré à un de nos plus prestigieux régiments en appelle désormais d’autres.
L’auteur, qui travaille pour Le Nouvel Observateur en Asie, a écrit le texte d’un film composé d’images d’archives ayant pour sujet l’épisode militaire japonais des années 1930 et 1940 – film dont le titre fait d’Ishiwara Kanji « L’homme qui déclencha la Seconde Guerre mondiale ». Ce livre, produit conjoint, a un sous-titre moins fanfaron mais exagéré tout de même. Le colonel Ishiwara fomenta, avec des moyens spartiates, le coup qui amena d’abord l’occupation de la Mandchourie en 1931 et ensuite l’essai sur place d’une sorte d’administration devançant l’extension au Japon d’un modèle de régime fasciste original.
Pendant une douzaine d’années, pour les générations d’élèves-officiers de Marine qui faisaient leurs premières armes à la manœuvre de chaloupes ou de remorqueurs, le nom de Guichen n’évoquait guère que la coque de l’ancien escorteur d’escadre qu’ils tentaient d’accoster, parfois violemment. Désarmé en 1963, il servait de brise-lames au petit port de l’École navale, au Poulmic. Passablement oublié par la Marine, qui n’a donné qu’épisodiquement son nom à un de ses bâtiments, – un aviso en 1860, un croiseur en 1898, enfin l’escorteur d’escadre –, l’amiral de Guichen fut pourtant en son temps une des figures les plus respectées par ses pairs, comme par les amiraux britanniques qui l’affrontaient sur mer.
C’est peu dire que l’ouvrage de Marc Fontrier, somalisant reconnu, ancien colonel des Troupes de marines était attendu. Il dissèque en détail une période peu exploitée en France de l’histoire somalie. Nombre d’articles de spécialistes français ont couvert ce cycle de violence capital pour l’histoire officielle de ce pays. Mais jusque-là aucun ouvrage dans la langue de Molière n’avait couvert ces années cruciales, quatre années pendant lesquelles puissances locales, régionales et internationales vont accélérer les mutations amorcées en 1978, date de la fin de la guerre de l’Ogaden.
Il ne faut surtout pas donner à lire aux officiers français ce remarquable récit de la désobéissance chez les officiers généraux. Ils risqueraient d’avoir des idées comme après un choc quand « l’esprit vient aux jeunes filles ». Écartant les divers attendus relatifs à la destinée du Maréchal, son comportement et ses opinions, au demeurant rédigés par une excellente commentatrice qui s’autorise cependant quelques regrettables approximations, sur l’essence des niveaux stratégique et politique entre autres, nous allons rester dans le simple registre des stupéfiantes aptitudes professionnelles que Rommel démontrera durant toute sa carrière.
Traduit en 2011 seulement et préfacé par le regretté Professeur Hervé Coutau-Bégarie, cet ouvrage a été publié en 1996 par un chercheur universitaire des États-Unis, un civil. L’un des intérêts de ce livre, c’est d’abord le regard que porte un civil sur un problème majeur de la guerre aujourd'hui. Certes, Robert Pape est un civil mais fort versé dans la chose militaire (Cf. cours de relations internationales au Dartmouth College et stratégie aérienne à l’USAF School of Advanced Airpower Studies).
L'ouvrage est la mise en forme éditoriale de la thèse de doctorat en droit public soutenue en 2009 par Mme Florence Girod, fonctionnaire du ministère de la Défense. Portant sur l'administration militaire un regard qui est à la fois celui du juriste, de l'historien et du praticien, l'auteur démontre que la référence à la notion d'administrateur, délaissée par le droit positif en 1962 au profit de l'ordonnateur, illustre la spécificité de la fonction financière et comptable du ministère de la Défense.
L’auteur entraîne son lecteur dans un tour du monde, à la poursuite des trafics qu’il a dénichés sur tous les continents et qu’il décrit avec précision dans leurs origines, leurs mécanismes et leurs filières. Celles-ci sont souvent fort tortueuses, utilisant des documents falsifiés, des frontières poreuses et un enchaînement de voies terrestres, maritimes ou aériennes empêchant au total tout effort de traçabilité.
David Petraeus : un chef, un destin
Sylvain Gouguenheim est un médiéviste renommé. On se souvient de la méchante polémique suscitée par son excellent Aristote au Mont-Saint-Michel (voir RDN n°715). Le sujet qu’il aborde ici est moins scabreux, bataille livrée en Prusse en 1410 entre l’Ordre teutonique et les forces réunies de Pologne et de Lituanie. L’événement n’est pourtant oublié ni en Allemagne ni en Pologne et le souvenir qu’on en garde n’est pas le même ici et là.
Le clin d’œil est évident et rappelle les allées et venues de l’Afrika Korps et de la VIIIe Armée, ainsi que plus modestement un célèbre film. Il n’est toutefois ici guère question de Tobrouk : Benghazi et la Cyrénaïque sont dès le départ les foyers d’une contestation encouragée par les précédents tunisien et égyptien et ce n’est pas là qu’on va se battre. Point de taxis non plus et, en fait de panzers du côté des insurgés de pittoresques véhicules cabossés, bricolés en automitrailleuses et montés par des « amateurs novices à l’air féroce et juvénile ».
Les gazettes nous alertant ces temps-ci sur une nouvelle ruée vers l’or (ou au moins sur la valeur élevée et croissante de ce précieux métal), ce petit livre arrive à point nommé. Il est en effet plus rentable de se servir en magasin que d’aller jouer les orpailleurs au fond de la Guyane.
Le monde et l’Europe traversent actuellement une période de crises multiples, alors que les responsables semblent se focaliser sur la seule sauvegarde de l’Euro. Pourtant d’autres domaines devraient attirer leur attention, c’est ce que tente de faire le Centre d’études supérieures de la Marine dans ce recueil.
Fort nombreux sont les ouvrages consacrés à ce singulier et attachant personnage que fut Saint-Exupéry. L’auteur, orienté généralement sur la période de la Seconde Guerre mondiale, entend ici, sans bien sûr ignorer le talent du poète et du romancier (ni la notoriété que celui-ci lui procura), sans non plus écarter totalement les effets d’une vie privée ne manquant pas de pittoresque, mettre l’accent sur la carrière de l’aviateur, plus précisément du pilote animé d’une véritable vocation pour le manche à balai.
Laurent Henninger et Thierry Widemann, tous deux chargés d’études à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), viennent de publier un excellent petit manuel d’initiation à l’histoire militaire et à la pensée stratégique
Alarmés par la distance qui se creuse entre l’esprit militaire et la population civile en France, les auteurs ont décidé de présenter des outils de compréhension simple de ce monde militaire si particulier et malheureusement de plus en plus incompris.
Ce livre est l’œuvre d’un des meilleurs chercheurs de l’IFRI, rédacteur en chef adjoint de Politique étrangère. Il présente le sérieux d’une thèse universitaire, limité dans son objet. Lourd (500 pages), il sera, pour les spécialistes, une précieuse référence.
Cet exemplaire des Carnets édité par la Direction de la prospective du ministère des Affaires étrangères s’ancre dans l’actualité avec une première partie dédiée au dossier « un monde de contestations », où sont abordés dans différents articles ces mouvements de révolte ou d’indignation qui, pas uniquement au Maghreb, secouent la planète aujourd’hui.
Ce livre commence par une partie romancée, retraçant l’aventure d’Osmane, homme d’affaire somalien réfugié sur la côte, devenu instituteur puis pirate, presque par hasard.
Voici un livre preste et sommaire, publié hâtivement au printemps. Il s’agissait d’ouvrir une nouvelle collection de géopolitique aux Puf et simultanément au dernier festival de géopolitique de Grenoble. Réjouissons-nous de la collection, et examinons cet opus.
Leila Latrèche, spécialiste de la politique étrangère cubaine, est docteur de Paris 8. Il faut donc s’attendre ici à un travail pointu sur un sujet pointu. Si le « grand public » n‘y trouve pas son compte, l’étudiant en relations internationales y trouvera le sien et le politologue toutes les références qu’il souhaite. Pourtant, entre grand public et spécialiste, l’honnête homme aura de quoi nourrir sa réflexion.
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