Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
Il ne faut surtout pas donner à lire aux officiers français ce remarquable récit de la désobéissance chez les officiers généraux. Ils risqueraient d’avoir des idées comme après un choc quand « l’esprit vient aux jeunes filles ». Écartant les divers attendus relatifs à la destinée du Maréchal, son comportement et ses opinions, au demeurant rédigés par une excellente commentatrice qui s’autorise cependant quelques regrettables approximations, sur l’essence des niveaux stratégique et politique entre autres, nous allons rester dans le simple registre des stupéfiantes aptitudes professionnelles que Rommel démontrera durant toute sa carrière.
Traduit en 2011 seulement et préfacé par le regretté Professeur Hervé Coutau-Bégarie, cet ouvrage a été publié en 1996 par un chercheur universitaire des États-Unis, un civil. L’un des intérêts de ce livre, c’est d’abord le regard que porte un civil sur un problème majeur de la guerre aujourd'hui. Certes, Robert Pape est un civil mais fort versé dans la chose militaire (Cf. cours de relations internationales au Dartmouth College et stratégie aérienne à l’USAF School of Advanced Airpower Studies).
L'ouvrage est la mise en forme éditoriale de la thèse de doctorat en droit public soutenue en 2009 par Mme Florence Girod, fonctionnaire du ministère de la Défense. Portant sur l'administration militaire un regard qui est à la fois celui du juriste, de l'historien et du praticien, l'auteur démontre que la référence à la notion d'administrateur, délaissée par le droit positif en 1962 au profit de l'ordonnateur, illustre la spécificité de la fonction financière et comptable du ministère de la Défense.
L’auteur entraîne son lecteur dans un tour du monde, à la poursuite des trafics qu’il a dénichés sur tous les continents et qu’il décrit avec précision dans leurs origines, leurs mécanismes et leurs filières. Celles-ci sont souvent fort tortueuses, utilisant des documents falsifiés, des frontières poreuses et un enchaînement de voies terrestres, maritimes ou aériennes empêchant au total tout effort de traçabilité.
David Petraeus : un chef, un destin
Sylvain Gouguenheim est un médiéviste renommé. On se souvient de la méchante polémique suscitée par son excellent Aristote au Mont-Saint-Michel (voir RDN n°715). Le sujet qu’il aborde ici est moins scabreux, bataille livrée en Prusse en 1410 entre l’Ordre teutonique et les forces réunies de Pologne et de Lituanie. L’événement n’est pourtant oublié ni en Allemagne ni en Pologne et le souvenir qu’on en garde n’est pas le même ici et là.
Le clin d’œil est évident et rappelle les allées et venues de l’Afrika Korps et de la VIIIe Armée, ainsi que plus modestement un célèbre film. Il n’est toutefois ici guère question de Tobrouk : Benghazi et la Cyrénaïque sont dès le départ les foyers d’une contestation encouragée par les précédents tunisien et égyptien et ce n’est pas là qu’on va se battre. Point de taxis non plus et, en fait de panzers du côté des insurgés de pittoresques véhicules cabossés, bricolés en automitrailleuses et montés par des « amateurs novices à l’air féroce et juvénile ».
Les gazettes nous alertant ces temps-ci sur une nouvelle ruée vers l’or (ou au moins sur la valeur élevée et croissante de ce précieux métal), ce petit livre arrive à point nommé. Il est en effet plus rentable de se servir en magasin que d’aller jouer les orpailleurs au fond de la Guyane.
Le monde et l’Europe traversent actuellement une période de crises multiples, alors que les responsables semblent se focaliser sur la seule sauvegarde de l’Euro. Pourtant d’autres domaines devraient attirer leur attention, c’est ce que tente de faire le Centre d’études supérieures de la Marine dans ce recueil.
Fort nombreux sont les ouvrages consacrés à ce singulier et attachant personnage que fut Saint-Exupéry. L’auteur, orienté généralement sur la période de la Seconde Guerre mondiale, entend ici, sans bien sûr ignorer le talent du poète et du romancier (ni la notoriété que celui-ci lui procura), sans non plus écarter totalement les effets d’une vie privée ne manquant pas de pittoresque, mettre l’accent sur la carrière de l’aviateur, plus précisément du pilote animé d’une véritable vocation pour le manche à balai.
Laurent Henninger et Thierry Widemann, tous deux chargés d’études à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), viennent de publier un excellent petit manuel d’initiation à l’histoire militaire et à la pensée stratégique
Alarmés par la distance qui se creuse entre l’esprit militaire et la population civile en France, les auteurs ont décidé de présenter des outils de compréhension simple de ce monde militaire si particulier et malheureusement de plus en plus incompris.
Ce livre est l’œuvre d’un des meilleurs chercheurs de l’IFRI, rédacteur en chef adjoint de Politique étrangère. Il présente le sérieux d’une thèse universitaire, limité dans son objet. Lourd (500 pages), il sera, pour les spécialistes, une précieuse référence.
Cet exemplaire des Carnets édité par la Direction de la prospective du ministère des Affaires étrangères s’ancre dans l’actualité avec une première partie dédiée au dossier « un monde de contestations », où sont abordés dans différents articles ces mouvements de révolte ou d’indignation qui, pas uniquement au Maghreb, secouent la planète aujourd’hui.
Ce livre commence par une partie romancée, retraçant l’aventure d’Osmane, homme d’affaire somalien réfugié sur la côte, devenu instituteur puis pirate, presque par hasard.
Voici un livre preste et sommaire, publié hâtivement au printemps. Il s’agissait d’ouvrir une nouvelle collection de géopolitique aux Puf et simultanément au dernier festival de géopolitique de Grenoble. Réjouissons-nous de la collection, et examinons cet opus.
Leila Latrèche, spécialiste de la politique étrangère cubaine, est docteur de Paris 8. Il faut donc s’attendre ici à un travail pointu sur un sujet pointu. Si le « grand public » n‘y trouve pas son compte, l’étudiant en relations internationales y trouvera le sien et le politologue toutes les références qu’il souhaite. Pourtant, entre grand public et spécialiste, l’honnête homme aura de quoi nourrir sa réflexion.
Énarque et spécialiste en intelligence économique, Claude Revel est l'auteur de nombreux ouvrages et articles portant sur les nouvelles règles de la mondialisation, la place de la France au sein de la gouvernance mondiale ou encore la relation Chine-États-Unis. Avec La France, un pays sous influences ?, elle s'attaque à un thème qui lui est cher, celui des jeux d'influences développés par les États, les entreprises publiques comme privées, les organisations internationales mais aussi les ONG dans le but d'asseoir leur puissance à l'international.
Experte en histoire coloniale de l’Afrique et du monde arabe, l’auteur nous livre un récit détaillé de la capture de Samory Touré (the so-called Almamy autrement dit « le commandeur des croyants »), le dernier résistant aux desseins impérialistes français.
L’ouvrage rédigé par dix-sept sénateurs sous la direction de Gérard Larcher a pour ambition de « renouveler et dynamiser un débat politique national et européen, souvent figé dans des postures traditionnelles et dépassées ». La gravité de la crise qui frappe notre société sollicite un renouveau de la réflexion et de l’action politique.
À l’heure où l’économie chinoise maintient une forte croissance malgré la crise économique mondiale, Edward Luttwak publie un ouvrage sur la « logique paradoxale de la stratégie » – qu’il développe dans son Grand Livre de la stratégie – appliquée à la montée en puissance de la Chine.
Paul-François Paoli aime les sujets brûlants ; ceux sur lesquels un large consensus s’est établi, si solide que personne n’ose plus le contester. Lui, il ose. Après la féminisation de nos sociétés (recension de La tyrannie de la faiblesse dans la Revue Défense Nationale de décembre 2011), c’est l’antiracisme qu’il place dans sa ligne de mire.
« On aime la Chine ou on la prend en aversion, puis on fait en sorte de justifier ses choix ». C’est par cet adage formulé au XXe siècle par le grand écrivain chinois Lin Yutang (1895-1976) que commence l’ouvrage du général Éric de La Maisonneuve au titre camusien CHINE, l’Envers et l’endroit. Nul ne peut contester qu’à l’heure où « la Chine vient de démontrer que la prétention occidentale à la suprématie et l’universalisme n’était pas ou plus justifiée », celle-ci est loin de laisser indifférent, pour ne pas dire qu’elle alimente fantasmes et scenarii apocalyptiques…
On pourrait s’étonner de voir notre revue, apparemment bien loin de sa vocation, se pencher sur les tribulations d’un pupille de l’Assistance publique, le parcours d’un enfant abandonné, un genre de « Petit Chose » ; Dickens et Hector Malot illustrés.
Un ouvrage iconoclaste proposant une relecture critique de l’histoire contemporaine française, voilà ce que nous propose Philippe Nemo. S’ingéniant à déconstruire le mythe unitaire de la Révolution Française, le célèbre « bloc » de Clemenceau qu’il faudrait accepter ou rejeter dans son intégralité, l’auteur choisit de le diviser. Il y aurait eu deux révolutions distinctes à la fin du XVIIIe siècle en France à partir desquelles deux idéaux-types peuvent être dégagés.
La RDN est fière d'accompagner Nemrod – Enjeux contemporains de défense et de sécurité et ses auteurs dans la promotion de ce Cahier de la RDN. Venez retrouver l'équipe et les auteurs de « La guerre des sanctions » le mercredi 2 avril à la Librairie Pedone à Paris pour un temps d'échange sur ce sujet qui fait l'actualité.
Rendez-vous :
Mardi 2 avril
18h30-20h30
13 rue Soufflot – 75005 Paris
Librairie Pedone
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