Janvier 1978 - n° 373

Les transports maritimes sont un domaine où l'enjeu n'est rien moins que notre prospérité et notre indépendance. Dans ce secteur, essentiel à notre défense nationale au sens le plus large, les Nations s'affrontent et se livrent à une « guerre économique » sans merci. Quelles agressions notre pays y subit-il et quels moyens met-il en œuvre pour y faire face ? C'est à ces questions que l'auteur répond en deux parties : après une évaluation de l'enjeu et une analyse des agressions qui le visent, l'auteur définit la politique de transports maritimes de la France et le nécessaire développement de ses moyens dans le cadre du VIIe Plan. Lire les premières lignes

  p. 7-26

La circulation de l'énergie à travers le monde, sous forme de pétrole brut ou de produits raffinés, constitue l'un des systèmes les plus complexes des transports maritimes. Elle tient une place essentielle dans les affaires de défense, et il n 'est pas de problème stratégique, de nos jours, qui n'ait à en tenir compte. Les oléoducs et les superpétroliers constituent les pièces de cet ensemble ; tantôt ils se complètent, tantôt ils sont en concurrence. L'auteur donne le meilleur rôle aux superpétroliers, et il est hors de doute que leur développement technique est fondamental pour l'accomplissement de leur mission de transport et pour la limitation des risques que la circulation de ces mastodontes fait courir aux océans et aux pays maritimes.

  p. 27-34

Avec la réorganisation de l'Armée de terre qui est en cours et qui vise, entre autres objectifs, à constituer des forces polyvalentes et mieux réparties sur le territoire, la spécialisation exclusive de certaines unités d'active – hormis les unités de gendarmerie – dans la Défense opérationnelle du territoire est abolie. Mais la mission de DOT subsiste.  L'auteur expose ici ses nouvelles modalités d'exécution qui vont de pair avec cette évolution des forces terrestres. Lire les premières lignes

  p. 35-50

Cette étude est suvie d'une seconde partie, « Les chemins de l'indépendance », publiée en février 1978.

  p. 51-61

Cet essai résume l'un des thèmes essentiels de l'ouvrage La guerre civile mondiale (Calmann-Lévy) que l'auteur a coécrit avec le commandant Jean-Bernard Pinatel, à savoir le danger que font courir à la paix, dans un monde surarmé et en voie de déstabilisation, des exportations d'armement inconsidérées dans la mesure où elles sont plus inspirées par des soucis immédiats de balance commerciale que par des impératifs de sécurité à long terme. Lire la suite

  p. 63-71

Le progrès technique permettra d'organiser, demain, l’aéromobilité à la manière des armées de cavalerie légère de jadis. L'atome, surtout, confère à ce système de forces la puissance qui lui manque et garantira la sécurité de ses arrières en rétablissant la fortification. Telle est en tout cas la thèse que défend l'auteur qui a récemment publié L'armée de l'atome. Ces deux essais qui se nourrissent de la même inspiration n'engagent nullement le commandement. Le tandem hélicoptère-atome implique en effet l'acceptation de la bataille nucléaire tactique à un degré qui parait contraire aux intérêts de la France. La doctrine stratégique actuelle, telle qu'elle apparaît à travers les déclarations des responsables de notre défense, n'admet pas une telle bataille nucléaire. De leur côté, les partisans d'une stratégie et d'une organisation comme celle que prône l'auteur pensent qu'elles seraient plus dissuasives pour un agresseur. C'est ici un vaste débat dans lequel il faudrait nécessairement faire intervenir, outre la question capitale du contrôle politique sur un tel système, les capacités industrielles et financières, ainsi que les ressources et les formes de service qu'impliquerait sa réalisation. Ce serait en tout cas une remise en cause fondamentale de notre politique actuelle de défense. Lire les premières lignes

  p. 73-80

Le problème noir est aussi vieux que les États-Unis dont on vient de célébrer le deuxième centenaire de l'Indépendance, mais jamais il n'aura été aussi lancinant et aussi présent à l'esprit de la population américaine. Il suffit de penser au succès extraordinaire qu'a obtenu un livre – Roots (Racines) – dont l'auteur, Alex Haley, est un noir qui est remonté à la source de l'histoire de sa famille et en a suivi les étapes. Une série de programmes télévisés concernant l'évolution de la présence noire aux États-Unis depuis l'esclavage jusqu'à nos jours a été suivie par des dizaines de millions de spectateurs. Depuis la retransmission des premiers pas de l'homme sur la lune aucune émission n'avait eu une audience comparable. Lire la suite

  p. 81-88
  p. 89-95
  p. 97-105
  p. 107-124

Chroniques

L’initiative du président Sadate a créé une situation nouvelle au Moyen-Orient, où les rapports de force se trouvent profondément modifiés sans que l’on puisse formuler des hypothèses sérieuses sur leurs prochaines cristallisations. L’essentiel est que le problème politique ne concerne plus seulement les relations entre Israël et les États arabes, mais celles entre les États arabes eux-mêmes. Une nouvelle fois s’impose comme une évidence le caractère mythique de « l’unité arabe ». Lire les premières lignes

  p. 125-129

Le 5 novembre 1977, le président Carter faisait pour la première fois usage de son droit de veto en s’opposant à une loi votée par le Congrès qui accordait 80 millions de dollars pour la poursuite des études sur le surrégénérateur de Clinch River. Lire les premières lignes

  p. 130-136

À l’occasion des débats parlementaires sur le budget de la Défense, il n’est aucun journal qui n’ait omis de présenter à ses lecteurs un examen plus ou moins approfondi de nos moyens militaires et de la stratégie chargée de les mettre, éventuellement, en œuvre. Il a surtout été question de la marine et de notre place au sein de l’Alliance atlantique. Simultanément les revues anglo-saxonnes consacraient de fort intéressants articles à la situation prévalant entre les deux Grands et aux implications qui en découlaient pour les autres puissances. Lire les premières lignes

  p. 137-140

Les forces françaises en Allemagne vont procéder en 1978 à la dernière phase de leur réorganisation. Elle comportera, pour l’essentiel : Lire la suite

  p. 143-144

Les opérations du Vietnam ont mis en évidence l’importance des équipements de guerre électronique aéroportés qui ont permis aux forces aériennes américaines d’opérer, avec un taux de pertes relativement bas, dans un environnement défensif très dense. Les opérations du Moyen-Orient ont confirmé la nécessité d’une adaptation permanente de ces équipements aux menaces adverses. Ne pas fournir cet effort d’adaptation signifie, à coup sûr, être réduit à l’impuissance face aux systèmes défensifs électroniques adverses. Lire les premières lignes

  p. 145-149

De nouvelles informations concernant le budget de la marine pour l’année fiscale 1978 (1er octobre 1977 – 30 septembre 1978) nous étant parvenues, nous sommes maintenant en mesure de préciser que le Congrès a accordé à la marine un budget de 38 270 millions de dollars. Ce budget qui représente 34,77 % des dépenses de défense, est encore – comme chaque année depuis 1970 – le plus important des trois armées. En 1978, la marine pourra entretenir une flotte active forte de 462 bâtiments ainsi répartis : Lire les premières lignes

  p. 150-156

L’évolution du problème du Sahara conduit actuellement à un véritable imbroglio diplomatique dont on ne peut saisir les fils que si l’on se rappelle les données fondamentales de l’affaire. Celle-ci a une double origine : la volonté du roi Hassan de consolider son pouvoir en mettant dans son jeu les tendances nationalistes de l’opposition marocaine, notamment celles de l’Istiqlal ; la crainte éprouvée par l’Algérie de n’être plus, si le Maroc conserve les richesses minières du Sahara occidental, la principale puissance du Maghreb. Sans la première donnée, le problème des Sahraoui ne se serait pas posé de la même façon puisque la partition n’aurait pas eu lieu ; sans la seconde, les activités de guérilla n’auraient pas pu se développer et l’on ne parlerait pas plus des malheureux Sahraoui que des autres tribus africaines soumises aux caprices d’une ethnie qui a profité seule des bienfaits de l’indépendance. La partition d’une ancienne dépendance européenne sans consultation de la population intéressée aurait toutefois posé un problème nouveau à la communauté africaine ; mais ce problème n’aurait fait l’objet que de débats académiques si cette population n’avait pas reçu une aide extérieure pour manifester son mécontentement. Autrement dit, la crise au Sahara n’existe qu’en raison de la rivalité algéro-marocaine. En se prolongeant, elle a eu pour première conséquence d’accentuer les divergences idéologiques qui consacrent l’existence de cette rivalité. Lire les premières lignes

  p. 157-163

* « Nos forces, aussi bien nucléaires que conventionnelles seront maintenues qualitativement et quantitativement à un niveau qui dissuade tout agresseur éventuel de menacer notre territoire ou nos intérêts vitaux. Nul ne peut en douter. Je crois que nul ne doute de notre résolution sur ce point ». Lire la suite

  p. 164-164

Bibliographie

Guibert / Comte de Guibert / Lucien Poirier : Écrits militaires / Stratégiques / Les voix de la stratégie : Guibert (1743-1790)  ; (préfacé et annoté par le général Ménard) ; Éditions Copernic, 1977 ; 306 pages / (introduction de Jean-Paul Charnay) ; Éditions de l’Herne, 1977 ; 726 pages / Cahier n° 8 de la Fondation pour les études de défense nationale, 1977 ; 154 pages - Georges Vincent

Pour un stratège oublié de l’Enseignement militaire supérieur depuis des décennies, c’est brusquement beaucoup d’honneur que ce tiercé de l’édition qui lui est consacré. L’affaire mérite un mot d’explication. C’est en fait au général Ménard que revient le mérite d’avoir tiré les œuvres de Guibert des rayons des bibliothèques où elles s’empoussièraient et d’en avoir signalé, dans un article de notre revue en février 1969, qu’elles pourraient bien inspirer la réflexion de nos faiseurs de systèmes de défense. Lire la suite

  p. 165-167

Alfred Grosser : La passion de comprendre  ; Éditions du Centurion, 1977 ; 278 pages - Henri Ménudier

Dans Au nom de quoi ? Fondements d’une morale politique (Seuil, 1969), celui de ses livres auquel il est le plus attaché, Alfred Grosser avait déjà un peu évoqué son histoire personnelle, ses choix et leurs justifications. D’une lecture plus facile, ce nouvel ouvrage constitue une sorte d’autoportrait intellectuel et spirituel, accompagné de réflexions sur le rôle de médiateur et d’observations sur certains problèmes de notre temps. Au fil des pages se révèlent les multiples aspects d’une personnalité attachante qui se livre avec une rare franchise. Lire la suite

  p. 167-171

François Seydoux : Dans l’intimité franco-allemande. Une mission diplomatique  ; Éditions Albatros, 1977 ; 184 pages - André Nolde

Rares sont de nos jours les ambassadeurs qui ont eu, comme M. François Seydoux, l’insigne honneur de représenter la France à deux reprises dans le même poste. En le nommant une seconde fois à Bonn en 1965, à un moment critique des relations franco-allemandes, le général de Gaulle témoignait ainsi de l’estime en laquelle il le tenait et de la confiance qu’il plaçait en lui pour sauvegarder les liens privilégiés noués avec nos voisins à la suite de la réconciliation franco-allemande à laquelle François Seydoux avait œuvré lors de sa première mission de 1958 à 1962. Lire la suite

  p. 171-172

Henri Frenay : L'énigme Jean Moulin  ; Éditions Robert Laffond, 1977 ; 307 pages - André Nolde

Dans son précédent ouvrage sur la Résistance : La nuit finira (dont il a été rendu compte dans le numéro d’octobre 1973 de notre revue) Henri Frenay avait déjà soulevé le problème que posaient pour lui les opinions politiques de Jean Moulin ; celui-ci, se demande l’ancien chef de Libération Nationale, n’aurait-il pas été un « compagnon de route » des communistes ? Cette interrogation, malgré toutes les précautions prises par l’auteur pour expliquer qu’elle découlait d’un cas de conscience personnel, avait soulevé en son temps de très vives polémiques. Dans « l’énigme Jean Moulin », Henri Frenay a voulu à la fois présenter au lecteur un dossier susceptible d’étayer ses doutes et expliciter les raisons qui lui faisaient attacher tant d’importance au problème. Lire la suite

  p. 172-173

Lilly Marcou : Le Kominform  ; Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1977 ; 344 pages - André Nolde

Les non spécialistes ont tendance à confondre quelque peu le Komintern et le Kominform. De notables différences existent cependant entre la IIIe Internationale, disparue en 1943, après avoir joué le rôle que l’on sait dans l’organisation du mouvement communiste mondial, et le Bureau d’information des partis communistes, créé en 1947, un peu comme une réplique à la doctrine Truman et au plan Marshall. Beaucoup moins structuré que son prédécesseur, n’ayant de permanent que le journal d’idées et de doctrines dont il assurait la publication (Pour une paix durable, pour une démocratie populaire), plus européen qu’international, le Kominform a cependant joué, jusqu’à sa disparition en 1956, un rôle primordial comme maître à penser des tenants de l’idéologie communiste. Lire la suite

  p. 173-174

Herbert Y. Schandler : The Unmaking of a President: Lyndon Johnson and Vietnam  ; Princeton University Press, Princeton, 1977 ; 419 pages - Jean Klein

Parmi l’abondante littérature suscitée par la guerre du Vietnam, le livre de M. Schandler tranche par son ton dépassionné et le souci d’apporter une contribution impartiale à la connaissance de cette période tragique de l’histoire des États-Unis. Les fonctions exercées par l’auteur au Pentagone sous l’Administration Johnson le prédisposaient sans doute à traiter ce sujet avec un « regard froid » mais il convient d’ajouter que les contraintes universitaires (le livre procède d’une thèse de doctorat soutenue près l’Université de Harvard) l’enfermaient dans un cadre qui ne se prête guère aux jugements manichéens et aux effusions personnelles. Lire la suite

  p. 174-175

Revue Défense Nationale - Janvier 1978 - n° 373

Revue Défense Nationale - Janvier 1978 - n° 373

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Janvier 1978 - n° 373

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