La Conférence d’Helsinki n’a-t-elle été que le « sommet » de la détente ? Ne sommes-nous pas maintenant engagés sur une pente menacée par les orages ? L’Europe, surtout dans sa partie méridionale, est en état d’instabilité politique. Le risque existe donc de la voir basculer du côté du communisme, apportant ainsi à l’Union soviétique, dont l’effort militaire ne se relâche pas, un avantage stratégique considérable. Comment les gouvernements occidentaux doivent-ils réagir ? L’auteur répond en mettant en garde contre les erreurs à ne pas commettre dans l’analyse de la situation et dans l’attitude à adopter à l’égard des forces de changement et face à la puissance militaire de l’Est. Lire les premières lignes
Usée par l'exercice du pouvoir dans des conditions économiques et sociales difficiles, la démocratie-chrétienne a subi des pertes sensibles aux élections régionales du 15 juin dernier tandis que le Parti communiste italien (PCI) enregistrait une progression de plus de 5 % des voix et enlevait 47 sièges supplémentaires. Ce renversement de l'équilibre politique italien dépasse la portée locale de ces élections. Comment les partis l'analysent-ils ? Quelle stratégie vont-ils adopter ? L'ouverture vers le PCI semble à la fois nécessaire et dangereuse. Dans cette analyse, l'auteur le souligne, le facteur relations internationales et notamment l'aide américaine jouent un rôle important qui limite les marges d'initiative des acteurs ; le PCI, pas plus qu'un autre parti, ne saurait les négliger. Lire les premières lignes
Quelle est à long terme la politique de l'Union soviétique à l'égard de l'Europe ? Comment concilie-t-elle la poursuite de la lutte idéologique et la nécessaire coopération avec le capitalisme occidental ? Quelle peut être l'attitude du Parti communiste soviétique à l'égard des partis frères européens ? Autant de questions difficiles qui se posent au Politburo à la veille de deux événements majeurs : la Conférence des PC européens et le XXVe Congrès du PCUS en février prochain. Lire les premières lignes
Analysant les difficultés surgies depuis un an entre Soviétiques et Américains et qui tendent à remettre en question la détente, l'auteur évalue leur portée et les perspectives d'avenir offertes à la coexistence des deux superpuissances.
Malgré l'accord de principe auquel sont parvenus MM. Ford et Brejnev, il y a un an, à Vladivostok, la deuxième phase des conversations sur la limitation des armements stratégiques (les SALT) connaît certaines difficultés, et c'est là certainement l'une des raisons majeures qui retardent la visite que M. Brejnev devait faire aux États-Unis avant la fin de 1975. Par leur déclaration de Vladivostok, les deux hommes d'État exprimaient en effet un véritable acte de foi dans la possibilité d'équilibrer leurs forces nucléaires stratégiques et ils condamnaient en quelque sorte leurs stratèges à trouver une solution de nature à réaliser cet équilibre. Mais comment y parvenir en dépit de la disparité des poids et des structures de ces arsenaux nucléaires ? Comment faire entrer en ligne de compte l'évolution prévisible de la technologie qui affectera les deux forces ? Comment ne pas tenir compte non plus de l'avenir de la détente et de l'ensemble des relations soviéto-américaines ? Lire la suite
Les négociations sur les réductions mutuelles de forces en Europe ont repris le 26 septembre 1975. La France, on le sait, n'y participe pas. Elle a refusé, dès l'origine, de s'engager dans un processus qui lui apparaissait aventuré parce que susceptible d'aliéner l'indépendance de sa défense et celle d'une future défense européenne en créant au centre de l'Europe une zone où les forces stationnées seraient soumises à des limitations et à des contrôles dictés en fait par les superpuissances. Certes, cet article s'abstient de tout jugement quant à la position de notre pays, mais il permet, en refaisant l'historique et le point de cette affaire, de comprendre la réticence française à l'égard de négociations engagées de façon hâtive et imprudente et dans lesquelles les alliés occidentaux paient actuellement le prix de leurs erreurs et de leurs contradictions initiales.
Une analyse de la situation intérieure chinoise depuis la IVe Assemblée populaire nationale en janvier dernier et un essai d'élucidation des événements qui ont agité la scène politique chinoise depuis lors. Ceux-ci pourraient sembler déroutants à nos yeux d'Occidentaux et receler certaines menaces pour le jour où Mao Tsé-Toung et Chou En-Lai disparaîtront. La campagne actuelle contre le Schui-Hu-Chuan, ce roman chinois dont le titre signifie en français « Au bord de l'eau », manifeste, en fait, la permanence d'une tendance critique qui se situe dans la perspective typiquement maoïste d'une remise en question permanente de la révolution afin d'éviter à la Chine de retomber par inertie dans son conservatisme historique. Cela ne signifie pas pour autant que les fractions politiques opposées soient décidées à rompre l'équilibre dynamique qui les unit dans l'action, ni la cohésion du Parti et de l'Armée. Nul ne désire, semble-t-il, courir à nouveau les périls d'une seconde Révolution culturelle.
Longtemps figé, le droit de la mer doit évoluer rapidement si l'on ne veut pas voir l'utilisation des espaces maritimes dégénérer en conflits sanglants. La Conférence des Nations unies qui a tenu cette année à Genève sa 3e session n'a pu aboutir à un accord satisfaisant. Des thèses extrêmes s'y sont affrontées, les intérêts des États côtiers s'opposant en général à ceux des États dépourvus de littoral ou à plateau continental enclavé. L'auteur résume ces thèses « maximalistes » et dégage quelques remarques et conclusions pour surmonter ces oppositions et permettre aux travaux de la prochaine session, à New York en 1976, de progresser.
Jusqu'à la crise de Cuba qui, en 1962, fit peser sur les deux Grands la menace de la guerre nucléaire, Moscou et Washington recherchaient, au sein de l’ONU, les faveurs du Tiers-Monde qui y faisait alors son entrée en force. Cette crise devait marquer le début de la concertation entre les superpuissances nucléaires et être à l'origine de leur désintérêt pour l'ONU dès lors que cette organisation était incapable d'assurer l'une des fonctions pour laquelle elle avait été créée : la résolution des crises.
Chroniques
Nous avions souligné dans nos précédentes chroniques, la portée et le caractère novateur du projet de la loi modifiant le statut général des militaires et édictant de nouvelles dispositions pour les militaires de carrière ou servant en vertu d’un contrat. Lire la suite
Le budget des armées, qui sera de 50 milliards en 1976, marque une progression sensible (+ 14,2 %) par rapport à 1975, supérieure à celle de l’ensemble des dépenses de l’État (+ 13 %). Par ailleurs il représente 17,6 % du budget général contre 16,89 % en 1975, et sa part dans le PNB s’élève légèrement. Lire les premières lignes
Bibliographie
« Les grandes ambitions font faire de grandes choses » : c’est en ces termes très gaulliens que Jacques Chirac s’adressait en juin 1975 aux assises nationales de l’UDR (Union des démocrates pour la République) et c’est cette même allocution qui sert de préface à ce « petit livre orange » signé de son nom. Lire la suite
Au risque d’être accusé comme le héros de la pièce d’Ibsen [dramaturge norvégien] d’être « un ennemi du peuple » [1882], il faut avoir le courage de présenter aux Français la situation réelle du pays, menacé par des périls graves dont nous ne sortirons pas indemne si nous ne les cernons pas avec lucidité et si nous ne faisons pas dès maintenant les efforts qui s’imposent pour les conjurer. C’est bien ce que fait sans relâche Michel Debré en dénonçant ces maux : l’inflation qui accentue les inégalités sociales, prive nos exportations de compétitivité, décourage l’épargne et l’investissement : la dénatalité qui mine notre démographie, mutile la pyramide des âges et aggrave les charges pesant sur une population active dont le rapport à la population totale est en régression ; l’autorité de l’État qui est contestée ; les notions de Patrie et d’esprit civique qui sont ignorées sinon ridiculisées et les valeurs sur lesquelles repose notre civilisation qui sont bafouées. Lire la suite
En confiant à Robert Poujade, en février 1971 [NDLR 2020 : et jusqu’en mars 1974], un nouveau ministère, celui de la Protection de la Nature et de l’Environnement, le président Georges Pompidou savait qu’il pouvait se fier à l’ouverture d’esprit et à la culture de l’agrégé de lettres, ancien normalien comme lui, mais aussi à l’habileté politique de l’ancien secrétaire général de l’UDR (Union des démocrates pour la République), député de la 1re circonscription de la Côte d’Or. C’était là des qualités éminemment nécessaires au titulaire de ce « ministère de l’impossible » où tout était à créer, très vite devant l’urgence des problèmes, sans s’aliéner les administrations qui s’occupaient déjà peu ou prou de « l’environnement ». Plutôt que de les déposséder, il convenait de fédérer leurs actions, de les coordonner, de les guider et de les animer. Lire la suite
Conseiller d’État, jadis attaché au Cabinet du général de Gaulle, l’auteur est aujourd’hui secrétaire général adjoint de l’Union de l’Europe occidentale (UEO). Il avait donné dans notre revue, en juin 1974, un article sur l’art de « la négociation » en montrant qu’il impliquait une stratégie et n’était pas sans analogie avec celui de la guerre. Lire la suite
En fondant l’institution des Invalides et en décidant la construction d’un hôtel pour les abriter, Louis XIV entendait concrétiser l’une des grandes pensées de son règne. L’inscription latine qu’on peut lire au frontispice du portail central l’atteste : « Louis le Grand a construit cet édifice en 1675 pour ses soldats par munificence royale et par esprit de prévoyance pour la suite des temps ». Le souverain témoigne ainsi sa pitié et sa magnanimité pour ceux qu’il a entraînés dans tant de guerres et de misères. Héritier de Saint-Louis, le roi très chrétien se doit de pourvoir à l’entretien de ces soldats meurtris et de leur offrir un cadre de vie sociale et spirituelle à la mesure de la grandeur de leurs sacrifices. Lire la suite
Ce reportage de Thierry Desjardins dans le Tibesti de Hissein Habré n’apporte pas, au point où nous en sommes actuellement, de lumières particulières sur les aspects politiques des négociations en vue de la libération de Mme Claustre. Les informations qu’il a recueillies ont un caractère fragmentaire et se bornent le plus souvent à ce que lui en ont dit le mari de l’ethnologue française et le chef des rebelles Toubous, le tout complété à la lumière des déclarations faites à la radio de N’Djamena par le gouvernement tchadien. On peut le regretter car un informateur objectif aurait tout de même dû, quitte ensuite à marquer son désaccord, recueillir le point de vue du ministère de la Coopération. Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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