Dans un de ses livres (1), l’amiral Castex met admirablement en relief la constante stratégique qu’il relève dans l’action du perturbateur continental par excellence : le maître de l’Asie ou le candidat à la maîtrise du continent eurasiatique. Cette constante, cette idée stratégique qu’il résume sous la forme « effort principal de l’ouest, couverture à l’est » anima, consciente ou informulée, l’esprit des conquérants ou des autocrates de l’est européen. Tout d’abord inscrite dans l’histoire de façon éclatante par Gengis Khan, que la mort seule empêcha de conclure, cette conception fut ensuite perdue de vue par les successeurs mongols engagés à fond, « polarisés », puis dévorés par l’action secondaire plus immédiatement payante. Elle fut ensuite reprise par les tzars avec des fortunes diverses. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’action de couverture orientale ne rencontra guère d’obstacle, alors que l’action principale se heurtait au contraire à la résistance obstinée des nations occidentales. Lire les premières lignes
Du fait des événements, et notamment du développement de l’Asie, l’océan Indien est entré dans une phase nouvelle de son histoire. Au cours des siècles passés, la marche de la civilisation a surtout coïncidé avec des établissements de toutes sortes le long des côtes des océans Atlantique et Pacifique : l’océan Indien n’était alors, en quelque sorte, qu’un océan de transit, un océan « oublié ». Et pourtant l’océan Indien tient une place considérable à la surface du globe. La géographie nous apprend qu’il s’étend du 35e parallèle sud au 25e parallèle nord et couvre 78 millions de kilomètres carrés ; mais sa véritable caractéristique est surtout de constituer un gigantesque lac, un lac qui se confond au sud avec l’océan Antarctique et qui serait bordé par les rivages de l’Afrique, de l’Asie et de l’Australie, de telle manière que les communications de l’océan Indien avec les autres océans sont en somme peu nombreuses. De plus, remarquons tout de suite que les rivages qui bordent l’océan Indien sont en général rectilignes. Lire les premières lignes
Théories et points de vue
En novembre 1936 le Japon et l’Allemagne unirent leurs aspirations communes par l’Accord Antikomintern. Ce traité d’apparence idéologique, mais basé en fait sur un désir commun d’expansion fut transformé un an après en Pacte Antikomintern à la suite de l’adhésion de l’Italie. Lire les premières lignes
Repères - Opinions - Débats
J’ai lu l’article paru sous la signature de l’amiral Lemonnier dans la Revue de Défense Nationale et intitulé : « Un second front était-il possible dès 1942 ? » (août-septembre 1951) Voulez-vous me permettre d’apporter à sa thèse, dont je partage absolument les conclusions, le modeste renfort de mes souvenirs ? Lire la suite
Chroniques
Bibliographie
Dakar, le deuxième exemplaire des albums de l'Afrique occidentale française (AOF), publié par les Éditions françaises de l'Afrique noire, vient de paraître. Lire la suite
C’est une œuvre de bénédictin – un bénédictin fort lettré d’ailleurs – qu’a entreprise l’ingénieur général du cadre de réserve de l’artillerie navale Pierre M. J. Conturie, qui rendit tant d’éminents services à la défense nationale au début de la dernière guerre. Il a entrepris, en trois parties, une étude de l’histoire de la fonderie de Ruelle et des anciennes fonderies de canons de fer de la Marine. Lire la suite
Sous le titre et dans la collection « Philosophie des Temps actuels », M. René Moreux, conseiller de l’Union française, Directeur de Marchés Coloniaux du Monde, qui, parti de l’étude des problèmes maritimes, s’est tourné de plus en plus vers celle des questions d’outre-mer, a repensé, avec une vigueur étonnante chez ce président d’âge de l’Assemblée de l’Union française, les problèmes essentiels qui s’y posent. Lire la suite
M. Henri Le Masson, qui vient de publier à la Société d’Éditions géographiques Les flottes de combat 1952, excellente synthèse de toute la documentation actuellement disponible et publiable en France sur la marine de guerre de tous les pays, vient de faire paraître, dans la collection si répandue, « Bibliothèque des Merveilles », de chez Hachette, un livre d’à peine 200 pages où les profanes et même les spécialistes trouveront, condensées et très clairement exposées, toutes les connaissances que peut souhaiter posséder l’homme cultivé d’aujourd’hui sur le navire, sur sa construction et sa propulsion, sur les différents types de navires de commerce et de pêche, sur les bâtiments spéciaux et sur les marines du monde, d’après les statistiques de 1950. Lire la suite
Parmi les livres de Jules Roy, celui-ci est un des plus passionnants. Ce journal où il nota, dans sa base britannique, les impressions qui précédèrent, accompagnèrent ou suivirent ses nombreux raids de bombardier sur le continent, nous ouvre, avec une familiarité émouvante, exprimée en une langue splendide, en sa simplicité, des aperçus précieux, tout d’abord sur ce soldat héroïque, malgré les angoisses qu’il ne cherche jamais à dissimuler, et, aussi, sur les opérations en elles-mêmes, les ordres qui les prescrivirent, les résultats atrocement coûteux qu’ils entraînèrent, au cours de ces bombardements terribles de la fin de la guerre, au moment même où on la croyait terminée, au-dessus de la Ruhr et du reste de l’Allemagne. Nous avons là l’esquisse d’un livre passionnant et puissant qui fut à la racine même des deux récits plus minutieusement polis que sont La vallée heureuse et Le métier des armes. C’est l’œuvre d’un homme courageux et sensible et d’un écrivain fort original. ♦
Le premier tome des études d’introduction à l’étude du droit est un excellent instrument de travail pour ceux qui s’y destinent ou ceux, plus nombreux encore, qui s’y intéressent. Lire la suite
Dans la « Collection de l’Union française » publiée sous la direction de M. A. Charton, M. Henri Zieglé a donné une excellente synthèse de tous les problèmes concernant l’Afrique équatoriale française. Nul n’était plus qualifié que lui pour ce travail. Ancien élève de l’École normale supérieure (ENS), agrégé de l’Université, il fut chef du Service de presse et d’information de l’AEF de 1944 à 1946, et chef de cabinet du Gouverneur du Moyen-Congo de 1947 à 1948. Ce livre repose sur une documentation et une observation de haute qualité. Lire la suite
Parmi les livres qui commencent à paraître en grand nombre en Allemagne sur la dernière guerre, celui-ci offre un intérêt particulier pour l’homme de métier, car il traite surtout des opérations du régiment, du bataillon et de la compagnie dans la campagne de l’Est de 1941-1942. Nous y revivons les difficultés inouïes qu’eut à surmonter le fantassin allemand dans le premier hiver de guerre à l’Est. Nous y assistons au ravitaillement catastrophique, déjà décrit par Guderian dans ses souvenirs. Enfoncé dans la boue, le fantassin, seul, soutenu par ses colonnes traînées par des chevaux, pouvait monter au combat, mais à quel prix ! Jusqu’au milieu de novembre, le régiment 82 avait déjà perdu, sur ses 3 000 hommes, 800 morts et blessés ainsi que 200 malades. Au cours des attaques des 5 et 6 décembre pour colmater la brèche entre Tula et Iswol, le régiment ne compta plus qu’un officier, six sous-officiers et vingt-cinq hommes. « Malgré les progrès de la technique, déclare l’auteur, l’homme reste le facteur décisif du combat. » C’est donc un livre à la gloire de l’infanterie qui, une fois de plus, porta, en Allemagne comme ailleurs, le plus lourd fardeau de la guerre. ♦
Après bien d’autres, notamment Pierre Crépin et Louis Roubaud, l’infatigable Marius Leblond, de l’Académie des Sciences coloniales, consacre un livre bref, élégant et généreux, au chef colonial si discuté que fut La Bourdonnais. Il a, d’ailleurs, complété la documentation traditionnelle par l’exploitation des œuvres des historiens malouins tels que Cunat et Herpin, des historiens réunionnais et mauriciens comme Jules Hermann, le baron d’Unienville et Pitot. Par ailleurs, sa connaissance intime et vécue de nos îles-sœurs lui a permis de reconstituer dans cette bibliographie, qui est en même temps une véritable apologie du héros malouin, l’ambiance vivante du décor dans lequel il évoque son action civilisatrice. ♦
C’est un nouveau volume des Souvenirs de Guerre du colonel Passy. L’auteur évoque, dans Missions Secrètes, les efforts entrepris par le Comité national français (CNF) de Londres pour coordonner les mouvements de résistance et leur imposer sa direction. De cet observatoire privilégié qui s’appelait le Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) et qui s’occupait paradoxalement de la recherche du « renseignement militaire » et de « l’action politique » en France, il a vu de près des activités qui échappaient au commun, et beaucoup d’hommes qui s’étaient dégagés des passivités offertes pour continuer la lutte. Il a vu aussi les autres. Il entend les montrer tous tels qu’ils lui sont apparus. Lire la suite
Le livre du commandant Jubelin est un livre de souvenirs de guerre, basé sur ses notes prises au jour le jour. Il émerge cependant de l’abondante littérature de ce genre car c’est plus qu’un témoignage, c’est un document humain d’où se dégage la peinture d’un caractère magnifique. Le commandant Jubelin communique son intensité de vie à tout ce qu’il aborde et, écrivain neuf, nous donne un récit qui se lit d’un trait comme le plus passionnant roman. Lire la suite
Ce journal a été publié pour la première fois au début du siècle par la Librairie Chapelot. La nouvelle édition présente est due au comte Aymar de Liedekerke-Beaufort, arrière-petit-fils de la Marquise de la Tour du Pin. Elle sera bien accueillie, car il est peu de mémoires qui présentent plus d’agrément et d’intérêt. Lire la suite
Cette histoire du Maroc s’arrête à 1912, c’est-à-dire à l’établissement du Protectorat de la France. Mais le passé explique des problèmes dont on cherche encore la solution ; le vieux Maroc subsiste dans ses formes de vie et ses institutions, et plus encore « au cœur des hommes ». Ce passé remonte très loin par la race berbère qui forme encore le fond du peuplement du Maroc, population de race blanche apparentée aux populations du sud de l’Europe. Carthage et Rome ont pu transformer en partie la civilisation de la Berbérie, sans en changer sensiblement le peuplement. Lire la suite
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