Khrouchtchev, sur l’échiquier du monde et spécialement sur celui de l’Europe, avance tranquillement ses pions. L’Ouest proteste, mais enregistre. L’Ouest subit. Attitude qui, comme il est naturel, encourage le Kremlin à persévérer dans des méthodes aussi rémunératrices et qui, en même temps, l’encourage à redoubler d’impudence. N’avons-nous pas tout récemment, recueilli de la bouche de M. Smirnov, ambassadeur des Soviets à Bonn, trois déclarations formulées avec une parfaite sérénité ? D’abord un éloge du libéralisme manifesté par le gouvernement de l’Allemagne Orientale en n’exigeant pas l’incorporation pure et simple de tout Berlin au territoire de la zone soviétique, libéralisme qui méritait la reconnaissance de l’Ouest. Ensuite un étonnement devant tout le tapage mené à l’Ouest autour du mur de la honte, cette barrière n’étant « qu’une mesure toute naturelle de protection contre l’éventualité d’une attaque lancée de Berlin-Ouest ». Et enfin, pour clore, provisoirement, la liste des provocations verbales calculées, la légitimité d’une extradition du général Heusinger mis en parallèle avec Eichmann ! Lire les premières lignes
Trop souvent les événements internationaux ne sont appréciés qu'en fonction de leurs manifestations diplomatiques ou militaires, et cette schématisation conduit à négliger d'autres facteurs, notamment le facteur culturel. Il est peu d'exemples d'une tension entre deux États qui n'ait pas, dans ses conséquences les plus proches, une altération des rapports culturels. La crise franco-tunisienne consécutive à l'affaire de Bizerte, la nouvelle action entreprise par Nasser contre les professeurs français en Égypte ont mis en lumière cette interdépendance étroite entre l'influence culturelle et les autres facteurs des relations internationales. On peut au surplus se demander, eu égard aux remous de la décolonisation et aux aspirations des peuples nouvellement indépendants, comment se présente l'avenir de l'influence culturelle de la France : que l'on ait pu parler d'une « Afrique d'expression française » suffit à indiquer l'ampleur du problème. Lire les premières lignes
Au début de l’année 1962, l’OTAN a déjà dépassé sa dixième année. Cette durée, courte pour la vie humaine, est extrêmement longue pour une construction politique internationale, car le Monde évolue vite. La situation de 1951 est devenue de l’histoire. Celle de fin 1961 est bien différente dans la plupart des domaines. Il en résulte que l’OTAN, dont le gros œuvre s’est bâti dans la première moitié des années 50, se trouve maintenant devant l’obligation de s’adapter à des problèmes nouveaux et difficiles à résoudre. Lire les premières lignes
La guerre, a observé un jour le comte Maurice de Saxe, est une science enveloppée de ténèbres dans lesquelles il est quasi impossible d’accomplir un seul pas sûr. Pour Scharnhorst (1) également, l’armée n’était pas une organisation technique à considérer sous l’unique angle de sa fonction mécanique. L’art de la guerre réside dans le pouvoir de combiner des éléments très divers, souvent contradictoires et pourtant étroitement emmêlés, de s’adapter aux nécessités physiques et psychologiques du moment, dont il est le plus souvent difficile de saisir l’enchaînement. Ce qu’on qualifie de « fortune des armes » vient encore compliquer le tout. Bien des chefs militaires auraient conduit autrement leurs batailles perdues, s’ils avaient su ce qu’ils apprirent par la suite — connu ce qui se trouvait « de l’autre côté de la colline » comme disait Wellington — c’est-à-dire les dispositions et les intentions de l’ennemi. À la guerre, comme dans la vie, le hasard joue un grand rôle. « Est-il heureux ? » s’informait toujours Napoléon. Lire les premières lignes
Affaire de Koweit, éclatement de la République Arabe Unie, reconstitution de la Syrie, « révolution socialiste » en Égypte, tels sont quelques-uns des événements décrits ici même (1) qui ont, durant ces derniers mois, dominé l’actualité dans le Proche-Orient. Il s’agit, à n’en pas douter, des symptômes d’une crise générale qui affecte, à des degrés divers, toute cette région, si importante pour l’équilibre mondial, et doit donc constituer pour nous un sujet de préoccupations sérieuses. Lire les premières lignes
Traduit et extrait de la revue américaine Foreign Affairs d'octrobre 1961.
Chroniques
Bibliographie
Nous avons déjà présenté dans notre « Bibliographie » le tome I de l’ouvrage de Pierre Rondot. Il en paraît une nouvelle édition, augmentée d’un second tome. Lire la suite
Les auteurs ont voulu donner dans ce livre « un éclairage nouveau des divers problèmes que pose la vie de l’homme en société ». Disons tout de suite qu’ils ont largement réussi dans leur propos, et que ce livre emporte l’adhésion avec une force remarquable. Lire la suite
Après un historique de la révolution cubaine, dont on peut regretter qu’il n’est pas toujours aussi clair qu’on le pourrait souhaiter, Claude Julien, dans un long et remarquable chapitre de conclusion, tire les leçons de ce qu’il a vu à Cuba. Il faut noter que ce livre a été écrit bien avant les événements d’avril 1961 et de l’échec de la tentative contre-révolutionnaire. Lire la suite
« À la lumière de documents nouveaux », les deux auteurs ont entrepris la tâche délicate de répondre à la question posée dans le titre, question que tous ceux qui ont lu l’histoire de la guerre de 1870 se sont posée, et à laquelle il n’a jamais été donné de réponse satisfaisante. Celle que donnent les généraux Ruby et Regnault ne convaincra pas le lecteur. Les auteurs estiment qu’il est clair que Bazaine n’a pas trahi, mais qu’il « reste au passif du Maréchal nombre d’insuffisances, de faiblesses, d’erreurs » ; ils jugent qu’il ne fut pas un incapable, mais qu’il « succomba sous les difficultés de la tâche et l’ampleur de son commandement » ; enfin, ils pensent qu’il fut victime « de son obéissance et de sa fidélité à ses souverains ». Lire la suite
On pourrait croire, à la lecture du titre de ce livre, qu’il contient une étude sociologique sur les fonctionnaires en France. Il n’en est rien. Robert Catherine, ayant professé un cours à l’Institut des hautes études d’outre-mer, a élargi et tout en même temps précisé son travail, pour indiquer en détail ce que devrait être le comportement du fonctionnaire, à partir de ses droits et de ses devoirs, tels que les définissent le droit et la jurisprudence. Lire la suite
Un nouveau livre sur l’Affaire. Mais pourquoi « sans » Dreyfus ? Parce que l’auteur estime que Dreyfus, victime d’une monstrueuse erreur judiciaire, provoquée à l’origine par une série de menues et malencontreuses circonstances, dans lesquelles n’entrait aucune intention délibérée de nuire à un officier israélite, n’a prêté que son nom à un drame national auquel il n’a pas eu part. Marcel Thomas est convaincu que le coupable est Esterhazy, qui a bénéficié, plus que de sa propre habileté à prêcher en eau trouble, de la coalition d’abord improvisée, puis savamment et sciemment organisée, de quelques officiers de l’État-major de l’Armée, désireux de protéger nos services secrets, puis de plus en plus acculés à des fautes graves pour se sauver eux-mêmes. Il estime que, si sa thèse peut recevoir des retouches de détail – car personne ne peut se vanter de déterminer la vérité absolue dans une affaire aussi complexe – elle ne saurait néanmoins, maintenant que les dossiers secrets peuvent être consultés et étudiés à loisir, être fondamentalement remise en question. Lire la suite
Neuf siècles de l’histoire de l’Islam sont présentés dans ce livre sous la forme d’extraits des auteurs contemporains ou relativement proches des événements qui y sont relatés. Un commentaire discret relie les textes et en assure la continuité. Ainsi se déroulent, pour le lecteur, sous des formes diverses, parfois poétiques, parfois lyriques, parfois épiques, les hauts faits de la période la plus glorieuse de l’Islam, « de Mahomet à François Ier », comme l’indique le sous-titre. Lire la suite
« Changer de maître, ce n’est pas être libre. » C’est sur cette sentence de José Marti que s’ouvre ce livre, et le choix de cette citation indique bien l’esprit dans lequel ce livre a été écrit. C’est le récit, souvent traité de façon anecdotique, de la révolution cubaine, et que le lecteur aurait sans doute préféré voir raconter d’une façon plus synthétique en même temps que plus chronologique. ♦
Ce gros ouvrage est une réédition mise à jour d’un livre paru en 1943. La mort prématurée de l’auteur ne lui a pas permis de revoir le texte, travail dont s’est chargé Stéphane Murat. Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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