Décembre 1951 - n° 087

La révision constitutionnelle, qui, lors des crises aiguës de la dernière législature, apparaissait chaque fois comme un remède indispensable, avait sombré dans la fébrile agitation pré-électorale de ses dernières semaines, exclusivement consacrées au laborieux accouchement d’un mode de scrutin acceptable — parce que favorable — à la majorité sortante. Pour les programmes des partis qui la composaient, la révision fut ensuite une commode et inoffensive tête de chapitre. Une fois la nouvelle Assemblée élue, celle-ci aurait dû d’abord définir sur quelle entente, notamment quant au problème constitutionnel, allait pouvoir vivre sa nouvelle majorité : troisième force, flanquée cette fois d’une quatrième. Sans doute, dès son élection, le Président de l’Assemblée nationale croyait-il pouvoir sans danger évoquer la révision constitutionnelle, comme « réclamée d’un accord général ». Mais les problèmes, autrement politiques, de l’école et de l’échelle mobile [NDLR 2023 : des salaires], eurent bien vite fait de révéler que cette majorité, devant se briser à cette occasion, était devenue, en fait, minorité à la suite du ralliement d’un de ses partis aux extrêmes. Lire les premières lignes

  p. 471-482

Comment les Allemands, dont les armées à l’été de 1940, après la défaite de la France, atteignaient le plus haut degré de puissance et étaient disponibles, dont les alliés italiens tenaient avec des forces intactes les deux rives de la Méditerranée centrale, alors que les Anglais n’avaient que des garnisons à Gibraltar, à Malte et en Égypte et que les Français d’Afrique du Nord étaient incapables de résister à un coup de force : comment, partant d’une telle situation, ont-ils pu, moins de trois ans plus tard, être éliminés d’Afrique et de Méditerranée après la capture totale de leurs armées ? Lire les premières lignes

  p. 483-494
  p. 495-505
  p. 506-516
  p. 517-524
  p. 525-536

Le Collège de Défense interallié, installé à Paris, dans une aile de l’École militaire, mise à la disposition des Nations atlantiques par le Gouvernement français, a été solennellement inauguré le 17 novembre 1951, en présence du général Eisenhower et d’un grand nombre de hautes personnalités militaires alliées. Lire la suite

  p. 537-539

Chroniques

  p. 540-544
  p. 544-548
  p. 548-552
  p. 552-556
  p. 556-560
  p. 560-564

Bibliographie

Marcel Reinhard : Le grand Carnot  ; Librairie Hachette, 1950 ; 354 pages - J. D.

Le grand Carnot n’a vraiment été étudié que comme organisateur de la Victoire, et l’on comprend que cette période de sa vie ait particulièrement attiré les historiens. Mais il avait presque quarante ans quand les gouvernements révolutionnaires se sont servis de lui. Qu’était-il avant 1789 ? Quelle forme d’esprit était la sienne ? Quels sentiments éprouvait-il ? C’est à ces questions que répond le présent ouvrage. Pour faire connaître le grand Carnot en formation, l’auteur a su profiter des ressources que pouvaient lui fournir la famille de Lazare Carnot et les archives ; il y a largement puisé, mais en historien qui choisit, élabore et compose. Ce qu’il nous donne est non seulement une étude sur une personnalité de premier plan, mais un tableau historique dont elle est le centre, à une époque où tant de changements se préparent, même sous le couvert des traditions. Lire la suite

  p. 565-565

Desmond Young : Rommel  ; (traduit de l’anglais par Georges Adam) ; Librairie Arthème Fayard, 1950 ; 380 pages - P. G.

Voilà un livre passionnant. La propagande de Gœbbels nous a longtemps fait prendre Rommel pour un reître brutal, complètement acquis aux idées et aux procédés de guerre nazis. L’auteur du livre, général anglais, est un fervent admirateur du chef allemand qui le fit prisonnier en Libye en 1941. Il nous le présente sous un jour peut-être trop favorable, mais certainement plus réel. Il le dépeint dès son enfance, jeune garçon calme et appliqué, puis, dès qu’il atteint l’âge de maturité, homme simple et modeste. Issu d’une famille de professeurs, il rentre dans l’armée avant 1914. Au cours de la Première Guerre mondiale, il se révèle comme un combattant héroïque et audacieux. Lire la suite

  p. 565-566

Albert Vuillez : Brest au combat (1939-1944)  ; (préface de Victor Le Gorgeu) Éditions Ozanne, 1950 ; 250 pages - Edmond Delage

Dans la collection où parut avec succès Marseille dans la tourmente, de notre collaborateur André Sauvageot, le commandant Albert Vuillez, qui dirigea avec distinction la Revue Maritime, consacre un beau livre, abondamment illustré de photos, cartes, reproductions d’articles de presse ou de documents officiels, à l’histoire de Brest pendant la guerre. Ce fut, pour parler plus exactement, un véritable martyrologe, un combat sans armistice. En excellent historien, Albert Vuillez a puisé à toutes les sources officielles et privées ; il a fait parler les gens, les plus haut placés comme l’homme de la rue. Il se dégage de ce récit, si varié de ton, une impression de vie intense. Lire la suite

  p. 566-567

Dr. Hugh M. Cole : The Lorraine Campagne  ; Department of the Army, 1950 ; 657 pages - R. J.

Le magnifique volume publié par la section historique du ministère de la Guerre américain est le cinquième d’une série qui doit en comprendre 96 et retracer l’histoire des opérations de l’armée des États-Unis sur tous les théâtres au cours de la Seconde Guerre mondiale. C’est un très gros livre, luxueusement édité, avec de très belles cartes, des photographies aériennes et de nombreuses illustrations. Il concerne les opérations de la 3e Armée américaine, commandée par le général George Patton, depuis la Moselle jusqu’à la Ligne Siegfried, au cours des derniers mois de 1944. Son auteur, professeur d’histoire militaire à l’Université de Chicago avant les hostilités, fit toute la campagne avec la 3e Armée. Il a eu accès à toutes les archives et, en particulier, aux documents allemands dont un très grand nombre furent capturés, ce qui lui a permis de faire un récit extrêmement complet, vu, en quelque sorte, des deux côtés du front. Lire la suite

  p. 567-567

Les Problèmes d’Économie internationale de M. le professeur Weiller s’enrichissent d’un second tome : après Les échanges du capitalisme libéral, voici Une nouvelle expérience : l’organisation internationale des échanges. L’ouvrage comprend quatre parties au cours desquelles l’auteur étudie successivement : les institutions internationales et les principes d’une codification (Bretton-Woods–La Havane), les problèmes concrets et les méthodes de coopération (l’Aide Marshall, l’OECE, les relations Europe–États-Unis), les questions d’Europe et l’Organisation économique, enfin les révisions théoriques qu’impose cette expérience récente. Lire la suite

  p. 567-568

Raymond Aron : Les guerres en chaîne  ; Éditions Gallimard, 1951 ; 502 pages - Edmond Delage

Rien de ce que publie Raymond Aron n’est indifférent et ce livre est important. Il témoigne d’une documentation profonde et d’une force de synthèse peu commune. Lire la suite

  p. 568-569

Contrairement aux habitudes des Archives nationales qui, d’ordinaire, ne communiquent les documents qu’après un délai de cinquante années, les renseignements émanant des Services de l’Armistice de Wiesbaden et de Vichy viennent d’être publiés. Un premier recueil a déjà paru, comprenant les pièces du 28 juin au 29 septembre 1940. Voici le deuxième volume, relatif à l’application de l’Armistice du 30 septembre au 23 novembre 1940. Il a été établi par M. Pierre Caron, directeur honoraire des Archives de France, et par M. Pierre Cézard, archiviste aux Archives nationales. Lire la suite

  p. 569-569

Pierre Gentil : Remous du Mékong  ; Éditions Charles Lavauzelle, 1950 ; 368 pages - R. J.

M. Pierre Gentil, administrateur des colonies, fut envoyé en Indochine au mois de mai 1946 et affecté au Laos où il séjourna pendant trois ans. Bien des livres ont déjà été écrits sur le Laos que peu d’étrangers ont visité sans se laisser prendre par le charme magique de ce merveilleux pays, un des rares où existait encore, jusqu’aux événements récents, la « douceur de vivre ». Nous n’avons plus grand-chose à apprendre du point de vue touristique sur le Cambodge et Angkor, et bien des plumes autorisées nous ont conté les étapes aériennes ou maritimes qui conduisent aux fabuleux pays d’Extrême-Orient, ou en ramènent. Lire la suite

  p. 569-570

Gaston Bouthoul : Les guerres, éléments de polémologie  ; Éditions Payot, 1951 ; 555 pages - Edmond Delage

Le dernier ouvrage que vient de publier Gaston Bouthoul apporte la synthèse de ses recherches sur les guerres dont ses précédentes publications nous avaient fait connaître des fragments. Dans ce livre, l’auteur s’est efforcé de « faire le tour de la question » et d’examiner les manifestations de la guerre sous toutes leurs faces. Il y a employé un énorme matériel historique et ethnologique, permettant des comparaisons fécondes et souvent surprenantes. Il fait un exposé complet de toutes les doctrines religieuses, philosophiques et politiques concernant les guerres. Il analyse toutes les formes et les aspects du pacifisme à travers les âges. Il en est de même des conceptions du droit international depuis la plus haute Antiquité jusqu’à nos jours. Lire la suite

  p. 570-570

Général Maxime Weygand : Forces de la France  ; Librairie Boivin, 1951 ; 186 pages - Edmond Delage

Dans la collection « Vocation de la France », le général Weygand vient de consacrer un volume élégant et fort bien illustré aux forces de la France. C’est une œuvre manifestement destinée au très grand public et, semble-t-il, surtout, à la jeunesse. Dans une première partie, l’éminent académicien tire les leçons du passé après avoir esquissé, en une large fresque, l’histoire des dix siècles de formation et des principales guerres livrées par notre pays pour son existence. Lire la suite

  p. 570-571

Revue Défense Nationale - Décembre 1951 - n° 087

Revue Défense Nationale - Décembre 1951 - n° 087

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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