Les relations franco-britanniques

Les relations entre le Royaume-Uni et la France sont riches de leur complexité et singulières par leur portée. Elles sont faites d’échanges commerciaux nourris — de l’ordre de 130 milliards de francs chaque année dans les deux sens —, les deux pays étant mutuellement le troisième marché de l’autre à l’exportation. Elles se traduisent par des flux massifs d’investissements croisés dans l’industrie, chacun ayant rang là encore de troisième investisseur de l’autre. Elles donnent lieu au va-et-vient incessant des dizaines de milliers d’hommes d’affaires qui traitent ensemble de part et d’autre de la Manche. Elles s’étendent à la culture, des grandes expositions de peinture et de sculpture à la multitude de spectacles mettant à l’affiche des artistes d’outre-Manche. Elles mettent en jeu le sport — des grandes rencontres internationales aux multiples épreuves à caractère moins officiel — où la présence de grands champions dans les équipes de l’autre nation est significative du niveau des échanges. Elles ont aussi pour véhicules la presse, les médias et aujourd’hui Internet, de même que les relations entre écoles, villes jumelées ou autres réseaux d’amitié. Les 10 millions de visiteurs britanniques qu’accueille la France chaque année et les 3 millions de visiteurs français qui franchissent la Manche dans l’autre sens fournissent une preuve éclatante de leur vitalité. Lire les premières lignes

  p. 3-11

Les relations franco-britanniques, depuis près d’un siècle, sont marquées par l’alliance et la coopération. Après l’accord du 8 avril 1904, qui a instauré entre les deux pays ce que l’on a appelé l’Entente cordiale et mis fin à une longue rivalité sur le continent et outre-mer, elles ont été scellées par leur participation au camp de la démocratie lors des deux guerres mondiales. La France et la Grande-Bretagne sont unies par le même respect des valeurs humanistes et par un même attachement à l’État de droit. Lire les premières lignes

  p. 13-25

Repères - Opinions - Débats

  p. 27-40
  p. 41-49

Conférence prononcée le 25 septembre 1996 à l’Assemblée nationale sous l’égide du Centre d’analyse sur la sécurité européenne et traduite par M. Laurent Murawiec. Lire les premières lignes

  p. 51-62

Le précédent article de l'auteur sur « les coulisses de la désinformation », publié dans notre livraison de mai 1996, a suscité un courrier abondant. Encouragé par les commentaires de nombreux lecteurs, il poursuit ici l’analyse de ce phénomène en évoquant différents types de manipulation. Lire les premières lignes

  p. 63-76

L'auteur profite des nombreux débats qui agitent actuellement notre pays en ce qui concerne la suppression de la conscription, pour nous présenter l’organisation des réserves aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada. Ce thème a fait l’objet d’une communication de l’auteur lors du colloque à l’As⁠semblée nationale le 19 novembre 1996, organisé par MM. Pas⁠callon et Teissier, députés.

  p. 77-87
  p. 89-96
  p. 97-103

Il est des conflits dont on parle beaucoup ; il en est d’autres qu’on évoque à peine, et pourtant ils ont aussi leur lot de misères, de victimes, de personnes déplacées, d’économies appauvries. C’est le cas de cette Moldova, aux frontières de l’Ukraine et de la Roumanie, qui a quelque difficulté à instaurer une indépendance quiète. L'auteur nous présente la situation de ce petit État.

  p. 105-114

Contrastant avec une relative accalmie prolongée jusqu’à l’automne dernier, l’épouvantable hécatombe qui frappe les Algériens depuis le début de l’année fait monter de plusieurs crans la consternation et le désarroi de leurs amis. Sensibles à l’aspect dramatique de cette évolution, les observateurs ne négligent cependant pas d’en analyser la signification dialectique, car la guerre, semble-t-il, vient d’entrer dans une phase nouvelle. Jusqu’alors, politiques et militaires la menaient sans autre préoccupation que d’anéantir leurs adversaires, qui de leur côté déployaient une activité erratique. Désormais, elle paraît obéir à une stratégie plus élaborée, qui trouve en contrecoup une riposte moins désordonnée de la part de l’islamisme armé. Lire les premières lignes

  p. 115-121
  p. 123-135

L’un des trois géants de l’Asie, après la Chine et l’Inde, au sixième rang mondial pour la population après la Chine, l’Inde, la CEI, l’Union européenne et les États-Unis, l’Indonésie, riche de son sous-sol, de ses forêts, de son agriculture et de son tourisme, donne la priorité à la stabilité du régime, à l’unité nationale et au développement économique dans un environnement géographique d’îles et de détroits qui fait de cette nation le plus grand État archipélagigue du monde. Cette particularité lui donne un poids géostratégique considérable en Asie du Sud-Est. L’auteur essaie de dégager les grandes caractéristiques de ce pays à qui l’originalité et l’appartenance à l’Ansea donnent un rôle majeur.

  p. 137-150

Chroniques

  p. 151-163

La Pologne se situe sur une des lignes de partage de l’Europe. Il lui appartient, par son action politique, d’éviter de la transformer en trait de fracture. Les relations militaires qu’elle entretient avec ses voisins de l’Est y contribuent. Lire les premières lignes

  p. 164-167

De tout temps, les localités ont joué un rôle considérable dans les opérations militaires : valeurs de symbole, Strasbourg, Berlin, Stalingrad, ou valeurs de gage, Sébastopol, elles représentent des intérêts politiques ou économiques qui leur confèrent un rôle prépondérant dans les opérations militaires. Pour cette raison, les hypothèses d’engagement retenues dans le Livre blanc sur la Défense en font un milieu préférentiel d’action selon les scénarios retenus : conquête de vive force, défense, ou encore investissement puis contrôle dans la durée. Lire la suite

  p. 168-169

L’espace a été retenu comme l’un des domaines d’excellence pour la défense française dans le Livre blanc de 1994. Ce choix a été confirmé par les nouvelles orientations prises cette année par le président de la République. L’un des deux volets de l’utilisation militaire française actuelle de l’espace, avec l’observation spatiale, est constitué par le système de télécommunications spatiales Syracuse (système de radiocommunications utilisant un satellite). Lire les premières lignes

  p. 170-173
  p. 174-179

996 ; c’est le nombre d’officiers et de sous-officiers de gendarmerie qui servent actuellement hors de nos frontières, pour l’accomplissement de quatre principales missions : la protection des ambassades et représentations diplomatiques françaises ; l’assistance militaire technique ; la coopération policière multilatérale et bilatérale ; les opérations de maintien de la paix (1). Ces activités internationales ont connu, ces dernières années, une croissance importante, compte tenu des bouleversements introduits, dans le domaine de la défense comme dans celui de la sécurité intérieure, par l’évolution du contexte international (notamment avec la dislocation du bloc communiste, la nouvelle donne géopolitique dans l’Europe de l’Est et les conflits dans l’ex-Yougoslavie) et la construction européenne. Aussi, depuis le 1er octobre 1992, une division des relations internationales (DRI) a été mise en place au sein de la direction générale de la gendarmerie (2), avec pour tâches d’organiser les actions de coopération policière internationale, d’assurer les liaisons avec les organismes nationaux et internationaux et d’orienter l’activité des personnels en poste à l’étranger. Lire les premières lignes

  p. 180-183

Fin février 1997, six mois après les premiers accrochages entre l’armée zaïroise et les opposants armés Banyamulenge, des Tutsis d’origine rwandaise installés au Zaïre, toutes les informations et témoignages concordaient sur l’incapacité des forces armées zaïroises (FAZ) à stopper l’avance de leurs adversaires. Ces derniers, regroupés au sein de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Zaïre, coordonnée par Laurent-Désiré Kabila, occupaient alors, selon les observateurs, environ 20 % de l’immense territoire et s’approchaient de Kisangani (ex-Stanleyville). Lire la suite

  p. 184-186

On est étonné de la formidable couverture médiatique du décès de Deng Xiaoping, dans la foulée des nombreuses émissions spéciales sur le nouvel an chinois, dans notre presse écrite et radiophonique, ainsi que sur nos chaînes de télévision, alors qu’à Pékin tout était fait pour minimiser l’événement. La simplicité des funérailles et, surtout, le peu de monde venu assister le vieux dirigeant vers sa dernière demeure ont surpris. Tout a été fait pour que sa disparition soit un non-événement, une mort sans importance. Lire les premières lignes

  p. 187-190

Bibliographie

Marc Bonnefous : Le Sud et le Nord ; Au-delà de la modernité  ; Économica, 1997 ; 228 pages - Michel Klen

L’ambassadeur de France Marc Bonnefous est bien connu des lecteurs de notre revue qui apprécient beaucoup la pertinence de ses analyses géopolitiques. Il nous présente un complément intéressant de sa chronique diplomatique poursuivie depuis six ans. Dans les thèmes abordés, la priorité est donnée aux remarques personnelles et aux enseignements tirés de sa longue expérience dans la diplomatie internationale. Le premier sujet concerne « Le monde en trompe-l’œil » où les déficiences de la modernité sont mises en évidence. Parmi les dysfonctionnements du monde contemporain figure le conservatisme dans la sélection des élites. Presque à leur insu, les responsables en place choisissent à leur image des successeurs qui continuent sur la lancée, en éludant de gênantes mais utiles remises à jour. Par ailleurs, la formation de ces cadres supérieurs, trop abstraite et à l’écart de la logique du vivant, est pour eux comme un prisme déformant. Lire la suite

  p. 191-193

Philippe Karam / Assem Akram : Le retour de l’islam dans l’ex-Empire russe Histoire de la guerre d’Afghanistan  ; L’Harmattan, 1996 ; 256 pages / Balland, 1996 ; 630 pages - Marcel Duval

Voici donc deux livres, parus à peu près simultanément, qui traitent de la situation géopolitique en Asie centrale, là où passèrent jadis la route de la soie, puis, en sens inverse, les hordes de Gengis Khan et de Tamerlan, et où, plus récemment, s’affrontèrent longuement les Empires russe et britannique, et qui est donc géographiquement une région chaude de notre planète. Or, il se trouve que tous les États de cette région sont maintenant en crise à la suite de l’effondrement de l’empire soviétique, et ce sont les données de ces crises qu’analysent très en détail nos auteurs, à savoir, respectivement, Patrick Karam, docteur en science politique et auteur de nombreux articles sur le monde post-soviétique, et Assem Akram, d’origine afghane et docteur en histoire contemporaine ; le livre de ce dernier est préfacé par Jean-François Deniau, dont on connaît l’engagement en Afghanistan depuis son invasion en 1979 par les troupes soviétiques. Lire la suite

  p. 194-196

Jean-Pierre Maury : La construction européenne : la sécurité et la défense  ; Puf, 1996 ; 329 pages - Pierre Morisot

Dans la solide collection « Politique d’aujourd’hui », cet ouvrage, austère comme le sujet traité, revêt pour le lecteur toujours pressé et ingrat les défauts de ses qualités. Lire la suite

  p. 196-197

George Soros : Le défi de l’argent  ; Éditions Plon, 1996 ; 206 pages - Michel Klen

Depuis qu’il a réalisé plus d’un milliard de dollars de bénéfice en spéculant sur la livre sterling en 1992, George Soros est devenu le symbole de la spéculation internationale. Quand il achète des mines d’or, le métal jaune monte ; et il baisse si l’on apprend qu’il en a vendu. Ce « gourou » des places financières apparaît aujourd’hui comme le concepteur de la fameuse théorie du boom-bust, ou « modèle en dents de scie », qui applique aux valeurs bancaires et boursières les phases successives de croissance rapide et de brusque dépression des marchés monétaires. Selon l’auteur, l’instabilité financière en cette fin de siècle est en partie la conséquence de l’effondrement du bloc soviétique. La chute du mur de Berlin en novembre 1989 et la réunification des deux Allemagnes en octobre 1990 ont provoqué une « dynamique de déséquilibre au sein du SME ». George Soros estime que tous les régimes de changes présentent des faiblesses. Pour le SME, la faille, à savoir le double rôle contradictoire joué par la Bundesbank dans le Système monétaire européen, est devenue évidente après la restauration de l’unité allemande : la Bundesbank représentait à la fois le point d’ancrage du SME et le défenseur constitutionnel de la stabilité du Mark. Pendant la période d’équilibre, la Banque centrale allemande avait pu remplir ces deux tâches sans problème, mais la réunification, qui s’est accompagnée d’un taux de change excessif de la monnaie de la RDA, a engendré un conflit d’intérêts. Lire la suite

  p. 197-198

Revue Défense Nationale - Avril 1997 - n° 586

Revue Défense Nationale - Avril 1997 - n° 586

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Avril 1997 - n° 586

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