Des relations franco-allemandes
Durant des siècles, le Rhin a influencé le destin de nos peuples. Frontière naturelle ou pomme de discorde, ce fleuve n’est plus aujourd’hui une ligne de fracture car l’existence des nombreux ponts traversés à chaque seconde, jour et nuit, favorise les rencontres. Quelque 14 millions de touristes allemands sont attendus en France en 1997. Les exportations allemandes vers la France atteignent chaque année un volume de 250 milliards de francs et le niveau du côté allemand est comparable. La France est le principal partenaire commercial de l’Allemagne et il en est de même pour notre pays à l’égard de la France. Lire les premières lignes
Les relations franco-allemandes n’ont jamais été, contrairement à un sentiment assez largement répandu en France, un « long fleuve tranquille » que la réunification de l’Allemagne serait venue troubler. C’est l’inverse qui est vrai. Les débuts du couple furent difficiles, marqués par d’innombrables polémiques, incidents et crises, dont la principale, le rejet de la Communauté européenne de défense (CED) par la France, eut la force d’un cyclone. Depuis cette époque, les deux pays se sont rapprochés dans de nombreux domaines. Quant à la réunification, loin d’être un obstacle à l’entente, elle en a dégagé la voie. Lire les premières lignes
Repères - Opinions - Débats
L'auteur explique pour quelles raisons il est nécessaire que la France conserve et améliore en qualité un armement nucléaire strictement suffisant. Il nous présente aussi les difficultés que nous pouvons rencontrer dans la mise en œuvre de cette politique. Lire la suite
Les interventions de nos forces armées se sont récemment multipliées en raison de la recrudescence de crises extérieures à la résolution desquelles nous devions participer. L'auteur appelle notre attention sur le vide juridique concernant ces opérations, situation à laquelle il est urgent de remédier. Lire les premières lignes
Chroniques
Au début de 1996, quand le président de la République annonce la professionnalisation des armées, la marine recrute bien. Parmi les divers facteurs qui lui valent ce bon recrutement, il y a la réputation de qualité de son personnel et le fait d’avoir su adapter les métiers qu’elle offre à l’évolution des aspirations des jeunes et de leur niveau de formation. Lire les premières lignes
Si les statistiques de la délinquance et de la criminalité pour 1996 ont confirmé la baisse enregistrée l’année précédente (- 6,47 % en 1995 et - 2,88 % en 1996) (1), l’examen attentif de ces chiffres apparemment encourageants n’en révèle pas moins certaines sources d’inquiétude. Ainsi le nombre d’infractions et d’actes de violence commis par des mineurs s’est accru régulièrement ces dernières années (+ 13,9 % en 1996), notamment dans les quartiers difficiles et les établissements scolaires, de sorte que, à l’heure actuelle, près d’une personne sur cinq mises en cause pour des faits de délinquance est âgée de moins de 18 ans. Il s’agit là d’un phénomène particulièrement préoccupant, ne serait-ce qu’au regard des risques manifestes de récidives et d’accroissement de la gravité des méfaits perpétrés qui, du fait d’une logique intraitable qualifiée souvent de spirale de la délinquance, peut conduire le jeune délinquant primaire, coupable d’avoir chapardé des cassettes vidéo dans un supermarché, à rejoindre, quelques années plus tard, une bande de voleurs de voitures ou de cambrioleurs, voire à sombrer, après ou non un passage dans l’univers carcéral, dans la violence et la criminalité. Lire la suite
L’année 1998 sera marquante pour la coopération militaire française en Afrique, en particulier celle concernant les actions menées par la mission militaire de coopération (MMC) du secrétariat d’État à la Coopération. Plusieurs tendances, apparues ces dernières années, seront largement confirmées et viendront notablement modifier les fonctions et les objectifs de cette coopération militaire avec l’Afrique. Lire la suite
Depuis le décès, le 8 juillet 1994, de son fondateur Kim Il-sung, la république populaire démocratique de Corée a connu un vide politique de plus de trois ans, et la situation dans la péninsule Coréenne reste l’une des plus préoccupantes en Asie. En succédant officiellement à son père, Kim Jong-il comble ce vide et passe du statut de « cher dirigeant » à celui de « grand dirigeant ». Pour la première fois dans l’histoire du communisme, on assiste à une succession dynastique après trois ans d’un deuil confucéen. Pourquoi tant de temps pour cette relève annoncée de longue date ? Aucune explication n’est parfaitement convaincante. Va-t-on assister à un changement de politique comme semblent le croire certaines chancelleries ? Le comportement de la Corée du Nord depuis la mort de Kim Il-sung ne le laisse guère augurer, tandis qu’un nouveau culte de la personnalité, encore plus outrancier, est en train de prendre forme. Lire les premières lignes
Bibliographie
Comme le veut une tradition maintenant bien établie, Ramses 98 est donc venu au monde en octobre dernier. Nos lecteurs savent qu’il ne s’agit pas d’un nouvel avatar du pharaon actuellement à la mode, mais du Rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies que publie chaque année, sous la direction de Thierry de Montbrial et de Pierre Jacquet, l’Institut français des relations internationales (Ifri). Comme précédemment, ce rapport comporte trois parties, dont les deux premières concernent, respectivement, l’analyse de la situation internationale dans les domaines politique et économique ; mais sa troisième partie, qui traditionnellement analysait en profondeur un sujet d’actualité (autrefois le Ramses a comporté une quatrième partie thématique), nous offre cette année une surprise, en nous présentant trois « débats », toujours sur des sujets d’actualité. Lire la suite
L’ouvrage de l’amiral Lacoste constitue l’un des grands événements littéraires de l’automne 1997. Douze ans après le scandale du Rainbow Warrior, l’ancien patron de la DGSE révèle tous les dessous de l’opération qui a secoué les services de renseignements français. La décision de couler le navire de l’organisation Greenpeace est prise le 19 mars 1985 par le ministre de la Défense Charles Hernu qui demande au directeur des services secrets « de mettre en œuvre les moyens de la DGSE pour interdire au mouvement Greenpeace de réaliser ses projets d’intervention contre les prochains essais nucléaires français à Mururoa ». La mission est alors confiée aux spécialistes du service « action ». Compte tenu des délais (les essais nucléaires devaient avoir lieu en juillet) et de multiples impératifs techniques, il fut impossible d’agir avant que le Rainbow Warrior n’arrive à Auckland. Le sabotage fut donc décidé dans la rade du port néo-zélandais. Selon l’auteur, le président de la République fut informé de l’opération le 15 mai 1985. Après la confirmation de l’ordre du ministre de la Défense le 4 juillet, le « bateau écologique » est finalement coulé le 10 juillet au lieu prévu. L’arrestation du « couple Turenge » deux jours plus tard marque alors le point de départ de ce qui va devenir l’affaire Greenpeace. Lire la suite
Couramment employée, l’expression armes « non létales » n’est pas heureuse. Sans doute nous vient-elle de l’américain lethal, plus général que notre létal qui n’a d’acception que médicale. Il est vrai que mortel, dans son ambiguïté, ne conviendrait qu’à demi. Comprenons donc qu’il s’agit d’armes qui ne tuent point. W.J. Perry, secrétaire à la Défense, en donne, dans une directive de juillet 1994 que l’auteur a le bon goût de citer intégralement, une définition précise et modeste : armes conçues pour « frapper d’incapacité (incapacitate) le personnel et le matériel, tout en réduisant au minimum les pertes humaines et les dommages collatéraux aux biens et à l’environnement ». Lire la suite
La relative fragilité de nos positions économiques au pays du Soleil-Levant est souvent attribuée au fait que l’homme d’affaires français va à Tokyo faire trois petits tours, esquisser deux courbettes et avaler un doigt de saké, puis s’en retourne bien vite vers la mère patrie, persuadé d’avoir pénétré l’âme japonaise en son tréfonds. On ne peut faire ce reproche à Jean-Gérard Nay, qui a passé huit années là-bas et y a fait preuve d’un indéniable don d’observation. Lire la suite
Un général en retraite amer et désireux d’exprimer sa rancœur, le fait est banal même s’il ne se produit pas forcément en « quarteron ». De la part d’un confrère algérien, premier pilote de son armée de l’air, ferraillant tous azimuts en 1997 contre l’exercice du pouvoir dans son pays, dans un livre en vente tout à fait libre, voilà qui est plus rare et témoigne d’une liberté d’expression qu’on aurait pu croire plus restreinte. Lire la suite
Avec une superficie de 163 610 kilomètres carrés, la Tunisie est, de très loin, le moins vaste des États de l’Afrique du Nord. De surcroît, l’effectif de sa population (9 millions d’habitants) atteint à peine le tiers de celui du Maroc ou de l’Algérie. L’ancien protectorat français (indépendant en 1956) apparaît ainsi comme une nation de taille modeste qui ne dispose que d’une maigre partie du Sahara et qui doit tenir le plus grand compte de ses voisins (l’instable Algérie et l’imprévisible Libye). D’où le dilemme fondamental : comment un petit État qui possède peu de ressources naturelles (oliviers, blé et phosphates) peut-il assurer sa sécurité sans compromettre son développement ? C’est à cette question que tente de répondre Nicole Grimaud dans son ouvrage très documenté sur l’histoire contemporaine de la Tunisie. Directeur de recherche au Centre d’études et de recherches internationales (Ceri) de la Fondation nationale des sciences politiques, elle est surtout connue pour être une grande analyste des problèmes du Maghreb. Son ouvrage sur la Politique extérieure de l’Algérie (Karthala, 1984) a eu un grand succès dans les milieux universitaires et les cercles spécialistes des questions africaines. Dans ce livre intéressant, le lecteur retiendra en particulier les chapitres consacrés aux « Impedimenta de la guerre d’Algérie », à la menace libyenne et surtout au face-à-face des deux chefs historiques, de Gaulle et Bourguiba, dans la tragique affaire de l’évacuation de Bizerte (juillet 1961). Lire la suite
Grâce au récit biographique d’un vietnamien au destin exceptionnel, cette saga indochinoise analyse les principaux événements qui ont marqué l’histoire bouleversante de l’ancienne colonie française du Sud-Est asiatique. Les liens affectifs entre nos deux pays ont commencé au XVIIe siècle lorsque le jésuite français Alexandre de Rhodes mit au point au Vietnam un système d’écriture (appelé quôc ngu) qui remplaça les caractères chinois par les lettres occidentales. Cet élément culturel a incontestablement permis à l’État indochinois de s’ouvrir vers l’extérieur. Après une période de colonisation bénéfique pour les deux parties, les relations franco-vietnamiennes entrent dans une phase tragique avec la première guerre d’Indochine. Lire la suite
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Mardi 2 avril
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13 rue Soufflot – 75005 Paris
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