La logistique
Le 27e forum de Davos, tenu au début de cette année et qui s’intitulait Building the Network Society, a fait sensation par l’ampleur de ses débats sur la mondialisation de l’économie et en particulier sur « la révolution digitale ». On a fait état du développement foudroyant de l’équipement et des applications informatiques : on compterait dans le monde, en l’an 2000, 500 millions d’ordinateurs, 400 millions d’utilisateurs d’Internet, et un million de sites Web. Il y a là de quoi donner le vertige, mais aussi quelques soucis lorsque l’on proclame que « les vainqueurs seront les sociétés qui auront intégré la dimension digitale dans la stratégie de leur entreprise » et que « l’Europe est en retard ». Cela mérite évidemment réflexion, car l’avenir de nos pays est en cause. Il faut aussi séparer le bon grain de l’ivraie, faire le partage entre le traitement de l’information pertinente et le passe-temps ludique du cybernaute. Lire les premières lignes
Les grandes mutations de ces dernières années, les expériences tirées d’interventions récentes et les grandes décisions de la fin du XXe siècle donnent une dimension nouvelle à la logistique de demain dont le rôle est déterminant dans la réussite d’une action militaire. Lire les premières lignes
Pratiquement inconnu du grand public il y a vingt ans, le mot « logistique » est devenu aujourd’hui très à la mode, et il ne se passe pas de semaine sans que la grande presse ne nous le serve de diverses manières. Parfois pourtant, elle l’utilise à bon escient. Ce fut le cas il y a quelques années, lorsque se référant à son aspect militaire elle s’en servit pour décrire les préparatifs de la guerre du Golfe. En fait, c’est à cette occasion justement qu’elle le découvrit. Lire les premières lignes
Repères - Opinions - Débats
Attentif aux conditions dans lesquelles pourrait s’ériger un système de sécurité authentiquement européen, un groupe de réflexion du Forum du futur que dirige M.&nnbsp;Jacques Baumel s’est posé la question de l’élargissement de l’Alliance. Constatant que celui-ci, s’il était souhaitable et semblait engagé de façon irréversible, n’en posait pas moins de grandes questions aux pays de la vieille Europe, le groupe s’est inquiété d’une nouvelle forme de bipolarisation qu’il pourrait introduire sur le continent eurasiatique. Son analyse est résumée ici par D.&nnbsp;Vernois. Lire les premières lignes
À propos du livre de François Géré, La guerre psychologique (Économica, 1997).
Les 8 et 9 juillet 1997, se tiendra à Madrid un sommet de l’Alliance atlantique. Cette rencontre est présentée comme une étape décisive dans l’établissement de la nouvelle organisation européenne de sécurité : en principe, élargissement de l’Alliance à au moins trois États d’Europe centrale (Pologne, Hongrie, République tchèque) et consécration d’un lien spécial entre l’Otan et la Russie. Même si ces deux perspectives se concrétisent, les interrogations restent multiples : quel sort est réservé aux autres États de la région (Slovaquie, Roumanie, Bulgarie…) ? Que signifie désormais la garantie américaine à l’égard de l’Europe ? Quelles articulations entre l’élargissement de l’Alliance et celui de l’Union européenne ? Quelle place à long terme pour la Russie ? Lire les premières lignes
L'auteur avait évoqué, dans notre numéro de février 1997, la « célébrité » du pétrole en tant que produit stratégique. Il reprend ici l’exemple du pétrole pour nous expliquer les raisons des nationalisations, qui, par ailleurs, à l’époque actuelle, mettent en évidence la faillite de ce système économique. Lire les premières lignes
L'auteur aborde un sujet difficile et particulièrement inquiétant : la drogue, son organisation, ses retombées, son… avenir. Des solutions pour éliminer ce fléau sont suggérées, mais on n’en voit aucune qui soit radicalement efficace, en tout cas pas la libéralisation des drogues soi-disant douces !
Voici une bonne synthèse de la situation israélo-palestinienne à la date du 1er mars 1997. Lire les premières lignes
Le principe d’intangibilité des frontières issues de la décolonisation est de moins en moins accepté par des États africains dont les populations sont le plus souvent pluriethniques. L'auteur nous expose ainsi un différend de frontière entre son pays et le Nigeria. Ce sujet est intéressant ; fort heureusement, il ne présente pas l’aspect dramatique de certains autres conflits en Afrique centrale.
Chroniques
Conformément aux articles 15 et 24 de la Charte des Nations unies, le Conseil de sécurité a présenté à l’Assemblée générale son cinquante et unième rapport annuel d’activité sur la période allant du 16 juin 1995 au 15 juin 1996. À la lecture de ce volumineux rapport, le lecteur est frappé par la masse considérable de décisions prises par le Conseil de sécurité. À l’éclairage des événements de la période écoulée, il faut cependant constater que leurs effets ont été peu concluants… Le Conseil de sécurité a néanmoins accru sa présence dans le domaine du maintien de la paix. Un effort de rationalisation a été entrepris pour faciliter la participation des autres États à ses travaux dès lors que cela les concernait. Enfin, il a prolongé son action, notamment par des comités spécifiques qui veillent à l’application des sanctions économiques ou à l’engagement de poursuites contre les auteurs des atteintes au droit humanitaire. Lire les premières lignes
L’importance des systèmes spatiaux dans la conduite de la défense d’un pays relève aujourd’hui de l’évidence. Qu’il s’agisse de la vérification de l’application des traités et des accords internationaux, des liaisons avec les forces projetées sur les théâtres, de la préparation de ces opérations par une étude préalable de la zone, optique et électromagnétique, il n’est pas un domaine où l’apport de la technique ne soit déterminant lorsque celle-ci est seule à pouvoir intervenir, ou complémentaire lorsque d’autres moyens sont employés sur place. Les pays qui aujourd’hui ont fait l’effort de se munir de moyens spatiaux au service de leur défense ont franchi une étape qui les différencie des autres et les met en prise directe dans le cours des événements qui les concernent quand ceux-ci se déroulent « au-delà de l’horizon ». Notons au passage l’irréversibilité de cette option. On voit mal par exemple comment un pays qui dispose d’imagerie satellitaire pourrait accepter de revenir en arrière et de s’en priver. Lire les premières lignes
Le Groupe d’optimisation des formations de la marine (Goum), cellule d’audit de la marine, a parfois été cité en exemple, notamment par la Cour des comptes ou le contrôle général des armées, mais il reste assez peu connu à l’extérieur de la marine. Pour le présenter, relater d’abord son histoire semble être la meilleure voie. Lire la suite
Employés massivement au cours de la guerre du Vietnam par les Américains pour détecter les batteries antiaériennes ennemies, les drones ou UAV (Unmanned aerial vehicle) sont surtout apparus au grand jour pendant la guerre israélo-arabe de 1973 et au cours de l’opération « Paix en Galilée » en 1982. Leurs missions : saturer les défenses antiaériennes par l’emploi d’engins cibles bon marché, localiser, leurrer et détruire les radars et batteries adverses. En 1991, la guerre du Golfe a confirmé l’intérêt opérationnel de ce type de matériel dans les domaines de l’acquisition d’objectifs et de la reconnaissance en temps réel. Lire les premières lignes
Exprimant l’extension ininterrompue des villes, le mouvement de périurbanisation constitue l’une des données de base de la géographie humaine de la France en cette fin de siècle. Cette imbrication des territoires ruraux et des zones urbanisées se traduit par la croissance considérable de la population des communes proches des principales agglomérations. Dans ces zones hybrides, mi-rurales mi-urbaines, s’est développé un habitat de type résidentiel, qu’il s’agisse de pavillons individuels ou de logements collectifs, la majeure partie des habitants devant, en effet, se déplacer quotidiennement dans l’agglomération voisine pour leur activité professionnelle. Cette dilution de la substance urbaine, qui aboutit à estomper la frontière physique et sociologique entre ville et campagne, n’est pas sans conséquences pour la sécurité et l’organisation du système policier français. Lire la suite
Lorsqu’il fit son entrée à la Maison-Bleue, en 1992, le président Kim Young-sam, auréolé d’une image de « Monsieur Propre », bénéficiait d’une cote de popularité de plus de 80 %. Le 25 février 1997, tombé à 18,8 % d’avis favorables, il déclarait sur toutes les chaînes de télévision : « Je baisse la tête de honte pour les personnes de mon entourage impliquées dans le scandale ». Le scandale du groupe Hanbo, venant juste après les grandes grèves provoquées par une loi sur l’emploi votée dans des circonstances rocambolesques, ne ternit pas seulement la fin de mandat du président sud-coréen. Son parti pourrait, à l’occasion de la prochaine élection présidentielle, perdre son poste au profit de l’opposition. Lire les premières lignes
Bibliographie
Nos lecteurs sont probablement nombreux à avoir vu sur le petit écran Georges Charpak, qui est prix Nobel de physique et membre de l’Académie des sciences – et a en outre fort belle allure –, présenter cet ouvrage, puisqu’il fut accueilli à cette fin dans les émissions Ex-Libris et Bouillon de culture. En particulier pour cette dernière, les débats furent assez confus par suite de la pugnacité des opposantes « écologistes », aussi convient-il probablement de revenir sur le contenu de ce livre, pour essayer d’en dégager, à l’usage d’un public plus éclairé, ses moments forts, et aussi ceux qui le sont moins car il y en a. Auparavant, soulignons que le livre a été écrit en collaboration avec Richard Garwin, membre lui aussi de l’Académie des sciences de son pays, les États-Unis, et par ailleurs l’un des « scientistes » qui ont le plus contribué aux programmes militaires américains depuis leur début, mais qui en est devenu, sur le tard, un farouche adversaire. Disons aussi tout de suite que ce livre a été écrit à « deux voix », puisque, dans les cas assez rares où les deux coauteurs ne sont pas d’accord, Garwin s’y exprime seul. Précisons enfin à quoi font allusion ces « feux follets » qui figurent dans le titre : il s’agit des « superstitions qui (d’après les auteurs) infectent les débats publics sur l’avenir du nucléaire ». Lire la suite
Ce livre est un monument. Vingt-six collaborateurs ont contribué à son érection, parmi lesquels un Anglais, trois Américains, un Hollandais et un Sénégalais. On relèvera le nom de Michel Chodkiewicz, ancien directeur des éditions du Seuil, chantre d’Ibn Arâbi et lui-même musulman. Sans doute le volume de l’ouvrage et son prix l’éloigneront-ils des étagères privées. Il trouvera sa place dans les bibliothèques sérieuses où appendice, annexes, bibliographie, chronologie et index, sans oublier un précieux « petit dictionnaire du soufisme » lui serviront de droits d’entrée. Lire la suite
Pour être pleinement sincère, nous avons abordé ce livre sans enthousiasme, pensant y trouver un énième récit exaltant le génie « schwarzkopfien » et la gloire tirée d’un Austerlitz occidental magnifié à la mesure de la rareté du fait. À la suite de la préface du général Forget qui note en passant les « titres pittoresques et évocateurs » des dix-sept chapitres, nous avons suivi avec un intérêt certain la relation du pilonnage aérien « le plus brutalement efficace de l’histoire ». Lire la suite
De nombreux lecteurs seront conquis par le premier tome des mémoires de Michel Poniatowski, qui a été un témoin privilégié des grands événements de l’histoire de France au cours des cinquante dernières années. Les moments forts de son existence particulièrement active commencent pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il est incorporé dans les chantiers de jeunesse. Puis c’est le passage mouvementé en Espagne après la débâcle de juin 1940, le séjour au Maroc et l’engagement dans le 1er bataillon de choc. Le nouveau soldat rejoint les maquis de la Résistance après avoir été parachuté dans la Drôme à la fin du mois de juillet 1944. Après ces nombreuses péripéties qui lui ont forgé une âme de combattant, Michel Poniatowski entre à l’ENA au lendemain de la guerre. Lire la suite
Quoi qu’en disent certains auteurs soucieux d’arborer une déconcertante facilité afin de mieux dissimuler, le pensent-ils tout au moins, l’âpreté de leur sempiternel duel avec la page blanche, l’écriture d’un ouvrage n’est certainement pas chose aisée. De même, quelques années plus tard, élaborer une édition mise à jour et refondue dudit ouvrage ne peut raisonnablement se réduire à une simple formalité consistant, çà et là, à retoucher l’écriture, à remodeler l’ordre et la consistance des paragraphes, à faire divers ajouts, à substituer quelques chiffres et données. Les auteurs de la réédition du « Que sais-je ? » consacré à la gendarmerie ont été confrontés à cette démarche difficile, tant il est vrai que la première mouture, datant de 1983, semblait désormais, sur un nombre important de développements, en retard, en décalage, en rupture avec la gendarmerie d’aujourd’hui. Pour mener à bien cette entreprise, l’équipe initiale s’est étoffée, Hubert Haenel et René Pichon s’étant adjoint, pour cette seconde édition, un officier de gendarmerie en la personne du chef d’escadron Richard Lizurey. Lire la suite
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Octobre 2025
n° 883
L’avenir de la guerre : cyberattaques, nouveaux conflits et frontière humaine - Actes du colloque académique du PDSF 2025
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