Décembre 1999 - n° 615

200 pages

Allocution du Premier ministre à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) le 22 octobre 1999. Lire la suite

  p. 5-17

Débat : Les premières leçons de la guerre du Kosovo

Les articles de ce dossier sont issus d’une demi-journée d’étude portant sur les enseignements des opérations militaires au Kosovo.  Ce colloque, a été organisé le 16 septembre 1999 conjointement par la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), le département « Relations internationales » du centre de recherche de l’IHEI (Université Paris II), la revue Défense Nationale et le CHEAr. Lire la suite

  p. 18-19

Exemple redoutable d’une « nouvelle forme de conflits », la guerre du Kosovo témoigne du désarmement mental et matériel de nos états-majors suite aux conséquences stratégiques de la chute de l’empire soviétique. Le général Poirier, dès 1994, avait relevé cette « crise des fondements » qui, devant une situation imprévue, nous abandonne sans concepts ni moyens. La France se retrouve — grande première depuis deux siècles — sans ennemi prédéterminé (Allemagne, puis bloc de l’Est). Deuxième perspective inédite, les conflits à venir seront plutôt menés hors de nos frontières (problème des « projections »). Les anciens réflexes ne jouent plus, ou jouent à contretemps. Les nouveaux principes géopolitiques justifiant nos engagements se font attendre. D’où l’extrême confusion pratique et théorique suscitée par l’intervention au Kosovo. Lire les premières lignes

  p. 20-25

Voici quelques brèves remarques complémentaires par rapport à un exposé qui a souligné beaucoup de problèmes, en posant la question du pourquoi ? André Glucksmann a posé celles de la nouveauté, de l’erreur et de l’ignorance. Pourquoi est-ce nouveau ? Pourquoi se trompe-t-on à ce point-là ? Pourquoi se trouve-t-on dans l’ignorance, ne sachant ni répondre, ni produire des concepts, ni trouver une doctrine ? Pourquoi ne sait-on pas où l’on en est ? Lire les premières lignes

  p. 26-31

Au cours de cette demi-journée d’étude, nous sommes chargés, Dominique David et moi, de vous exposer nos idées, nos convergences et, éventuellement, nos divergences sur le thème, à la vérité très ouvert et susceptible de larges développements, des enseignements stratégiques de l’opération de l’Otan au Kosovo. Lire les premières lignes

  p. 32-38

Je commencerai par commenter trois points parmi ceux qui ont été soulevés par le général Baer. Tout d’abord, l’analyse du parasitage de l’action militaire par la décision politique. C’est un discours lancinant, un énoncé typiquement militaire de tous les après-guerres… Il eût été extraordinaire que dans une guerre si « politique », ou si « morale », les politiques ne suivissent pas de très près le déroulement des opérations. Si l’on peut éventuellement penser que ceux-ci se sont trompés dans leurs choix stratégiques, il me semble beaucoup plus contestable de dire que, par leur contrôle, ils auraient empêché de bonnes stratégies militaires d’obtenir les résultats escomptés. Lire les premières lignes

  p. 39-43

Au point de départ, on trouve l’embarras des juristes. Il tient à plusieurs séries de causes : d’abord, le bruit provoqué par l’intervention a largement dominé les préoccupations juridiques, dès lors placées au second plan ; ensuite, cette affaire a soulevé et soulève une multiplicité de questions juridiques enchevêtrées. Pour ce qui est du bruit extérieur qui a recouvert et comme masqué les interrogations que pouvaient avoir les juristes, on en notera ici trois aspects, qui ont eu en commun de détourner l’attention d’une analyse juridique à proprement parler. Lire les premières lignes

  p. 44-62

Repères - Opinions - Débats

Le 20 juin dernier, la fin de l’opération « Force alliée » était officiellement proclamée. Depuis, les bons points ont été fort justement distribués et les motifs de satisfaction largement commentés. Le Kosovo n’en reste pas moins aujourd’hui au premier plan de nos préoccupations. La difficulté des tâches confiées tant à la Kfor qu’aux autorités civiles chargées de rétablir un minimum d’administration se révèle dans toute son ampleur. La tournure prise ainsi par les événements mérite commentaires. Lire la suite

  p. 63-71

Sur une terre romane, les Wallons peuplent le cap Nord de la francophonie. Ils sont, sans conteste, ceux qui, de par le vaste monde, partagent notre culture de la manière la plus intime et la plus quotidienne. En même temps que notre langue commune, jadis, prenait forme dans l’hexagone, elle trouvait outre-Quiévrain des racines et des prolongements. Une aussi forte identité linguistique a cimenté la spécificité des Wallons, sans pour autant porter préjudice à leur sentiment national. Lire les premières lignes

  p. 72-78

Cet article est le prolongement d'une étude de l'auteur sur la désinformation, "Les coulisses de la désinformation", publiée dans la revue en mai 1996. Dans la présentation des donnée historiques, sociologiques et politiques de la propagande, l'auteur montre notamment les conséquences néfastes de cet art de la ruse qui a façonné un monde en trompe-l'œil et qui utilise des moyens de plus en plus performants pour manipuler les esprits. Lire les premières lignes

  p. 79-90

Depuis la fin de la guerre froide, un emploi nouveau a été assigné aux mines antipersonnel (MAP) : en plus de la guerre classique, ces dernières sont largement répandues dans des conflits civils afin de terrifier les populations locales et de perturber des régions entières. Les mines ne sont plus seulement utilisées pour affaiblir les capacités militaires de l’ennemi, mais également et surtout pour ébranler l’infrastructure économique et sociopolitique de l’adversaire. De ce point de vue, elles constituent davantage une arme politique qui terrorise la population civile qu’une arme strictement militaire. Lire les premières lignes

  p. 91-103

Le secteur spatial connaît aujourd'hui de profondes mutations qui constituent autant de défis majeurs pour l'Europe. L'auteur nous fait part de son opinion en ce qui concerne les évolutions du secteur spatial.

  p. 104-116
  p. 117-128

En 1953, l’Espagne du général Franco, très isolée sur la scène internationale et encore exsangue des souffrances de la guerre civile (1936-1939), signe un accord militaire et économique avec les États-Unis présidés par le général Eisenhower. Les forces armées américaines vont utiliser le territoire ibérique comme plate-forme stratégique et accessoirement moderniser l’armée espagnole aux équipements et structures obsolètes. Les années 80 voient l’intégration de l’Espagne à l’Otan et à l’Union européenne, parachevant le processus de modernisation économique entamé dans les années 60 et, bien entendu, la démocratisation de la vie politique voulue par le roi Juan Carlos après la disparition du Caudillo en 1975. Lire les premières lignes

  p. 129-136

Dans l'article « Le conflit Éthiopie-Érythrée : origines d'une guerre annoncée » publié en mai 1999 au sein de la revue, l'auteur analysait les origines du conflit qui oppose ses deux pays depuis 3 ans pour des différends frontaliers terrestres. En fait, ce conflit qui se prolonge malgré les efforts de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), très attachée aux frontières coloniales génératrices de combats sanglants, pourrait s'étendre à court ou à moyen terme à des objectifs géostratégiques concernant les accès à la mer de l'Éthiopie, vieille puissance maritime enclavée depuis 6 ans par l'indépendance de l'Érythrée : l'article souligne la profonde frustration de l'Éthiopie, et les dangers qui pourraient résulter de son enclavement pour la stabilité et la sécurité de la région.

  p. 137-145

Chroniques

  p. 146-150
  p. 151-163
  p. 164-169
  p. 170-174
  p. 175-179

Dans sa configuration actuelle, et pour un observateur extérieur, le système de recrutement des officiers de gendarmerie présente trois caractéristiques majeures : son hétérogénéité ; l’absence d’une authentique voie de recrutement externe ; un problème d’adaptation avec l’évolution de son environnement social. Le propos de cette chronique est d’aborder quelques thèmes de réflexion sur une question si importante qui, au moins depuis le début des années 90, a fait l’objet et continue de faire l’objet de discussions et de débats dans les rangs de la gendarmerie. Lire les premières lignes

  p. 180-183

Depuis août 1998, le conflit en république démocratique du Congo, dirigée depuis mai 1997 par Laurent-Désiré Kabila, s’est notablement amplifié à la suite de la décision du chef de l’État congolais de rompre brutalement avec ses alliés rwandais et ougandais qui avaient activement appuyé son accession au pouvoir. En soutenant militairement les Banyamulenge du Kivu et le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) basé à Goma qui occupent les régions Nord-Est de la RDC, puis à partir de la fin 1998, le Mouvement de libération du Congo (MLC) qui occupe le Nord-Ouest du pays, Kigali et Kampala déclenchaient un processus de régionalisation du conflit. Trois pays proches, le Zimbabwe, l’Angola et la Namibie intervenaient militairement pour appuyer Kabila. Trois autres, le Soudan, le Tchad et la Libye venaient s’ajouter à la liste des soutiens de Kinshasa. Lire les premières lignes

  p. 184-186

Le 12 octobre 1999, deux heures après le limogeage de son chef, le général Pervez Musharraf, l’armée pakistanaise s’est emparée du pouvoir et a suspendu toutes les assemblées, tant nationales que provinciales. Alors que la communauté internationale condamnait ce coup d’État comme une atteinte à la démocratie, les Pakistanais ont massivement approuvé le retour des militaires. La classe politique qui a dirigé le pays depuis onze ans s’est montrée largement corrompue et autoritaire. La dictature civile de Nawaz Sharif sera-t-elle remplacée par une démocratie militaire ? Lire les premières lignes

  p. 187-190

Bibliographie

Philippe Delmas : De la prochaine guerre avec l’Allemagne  ; Odile Jacob, 1999 ; 205 pages - Pierre Morisot

Sous un titre provocateur (mais en conformité avec l’ambiance de déception, sinon de crise relative, qui règne actuellement entre les deux pays), ce livre intéressant et bien écrit est en même temps un peu agaçant dans la mesure où l’auteur, abrité derrière une citation fort bien choisie tirée de Vers l’armée de métier, joue à nous faire peur et déploie des tonnes de données et des masses d’arguments pour nous persuader de ce qui semble évident à l’heure actuelle à l’immense majorité des gens sensés : la nécessité d’une entente franco-allemande dans une Europe apaisée. Galilée revient expliquer, qu’effectivement, « elle tourne ». Lire la suite

  p. 191-192

Yves Salkin : Collet au galop des Tcherkesses  ; Économica, 1999 ; 206 pages - Pierre Morisot

Collet, un « sabreur intelligent », pour reprendre le qualificatif que s’attribuent plaisamment les chevaliers du ciel voués à la reconnaissance par rapport à leurs confrères de la chasse. La formulation saccadée et évocatrice du titre choisi par le général Salkin s’applique d’abord bien au premier terme. Dès la fin d’une Grande Guerre commencée à 19 ans, un sous-lieutenant « banané », plusieurs fois blessé, mais inconnu, se porte volontaire pour un Orient baptisé de « proche » (mais qui n’en est pas moins « compliqué », selon le mot employé par un autre illustre militaire dans ses Mémoires) et débarque à Alexandrette avec un régiment qu’on dirait aujourd’hui « projeté » depuis Limoges. Lire la suite

  p. 192-193

Fethi Benslama et Nadia Tazi (dir.) : La virilité en Islam  ; Éditions de l’Aube, 1998 ; 195 pages - Claude Le Borgne

La virilité en Islam, voilà un bien bel objet ! C’est à son étude que se sont appliqués quinze auteurs, dix hommes et cinq femmes. Qu’on y relève au moins huit Orientaux accroît notre curiosité. Il nous faudra pourtant consentir un effort : le propos des auteurs est savant et subtil, ce qui est bon ; il tourne parfois au parler psychanalytique qui est, de tous les jargons, l’un des plus repoussants. Passons là-dessus, l’objet, répétons-le, en vaut la peine. Lire la suite

  p. 193-194

Elliott Arnold / Michel Le Bris : Le Temps des gringos Quand la Californie était française  ; Éditions Phébus, 1999 ; 632 pages /Éditions Le Pré aux Clercs, 1999 ; 430 pages - Jacques Walch

Un peu à contre-courant de l’actualité littéraire, deux livres récents viennent rappeler les circonstances de l’agrandissement à l’ouest des États-Unis. Ils mettent en lumière le rôle que des Français et des Franco-Canadiens ont pu y jouer. Lire la suite

  p. 194-195

Issa Babana el Alaoui : La dimension d’un roi, Hassan II  ; coédité par les éditions Souffles et Fabert ; 522 pages - Michel Klen

Hassan II a régné plus de trente-huit ans, jusqu’à ce jour du 23 juillet 1999 où il est décédé, deux semaines après l’avènement de son soixante-dixième anniversaire. L’universitaire Issa Babana el Alaoui consacre au souverain marocain un ouvrage intéressant sur certains aspects de sa biographie et sur ses principales réalisations politiques et culturelles. Dans cet essai historique, l’objectif essentiel de l’auteur est de rendre un hommage appuyé à celui qu’il n’hésite pas à qualifier « d’homme de génie ». L’une des grandes lignes de force du livre repose sur une condamnation sans équivoque du général Oufkir. L’ancien ministre de l’Intérieur est rendu responsable des trois grands drames qui ont failli ébranler le Royaume chérifien : la disparition de l’opposant Ben Barka en octobre 1965 à Paris, la tentative de coup d’État au palais de Skhirat en juillet 1971 et l’attaque du Boeing royal dans les airs en août 1972. Lire la suite

  p. 195-197

Richard Labévière : Les dollars de la terreur. Les États-Unis et les islamistes  ; Éditions Grasset ; 435 pages - Michel Klen

Le spectre du fanatisme religieux hante le monde contemporain. Sur fond de difficultés économiques et sociales, des idéologies théocratiques ont déclaré une guerre froide aux démocraties. Fanatismes chrétien, juif et musulman multiplient sectes, associations occultes et organisations criminelles. Ces dérives n’ont rien à voir avec les principes de tolérance et de quiétude qui sont prônés par les religions. Les « possédés de la foi » ont un objectif commun : « la fin de la séparation de l’Église et de l’État, du politique et du religieux, de la croyance et de la citoyenneté ». Dans leur folie hystérique, ces sujets diaboliques prêchent des idéologies de non-intégration. Lire la suite

  p. 197-199

Federico Mayor : Un monde nouveau  ; (avec la collaboration de Jérôme Bindé) Éditions Odile Jacob, 1999 ; 526 pages - Eugène Berg

À la veille de quitter son mandat, Federico Mayor a eu la louable intention de dresser un bilan des principales questions de la planète : entreprise téméraire qu’il a menée avec la collaboration de Jérôme Bindé, chef de l’Office d’analyse et de prévision de l’Unesco et des principaux membres de son équipe. Le tout s’apparente plus à un rapport presque exhaustif qu’à un ouvrage de réflexion personnelle. Au surplus, il mêle analyse objective des faits et propositions intitulées « pistes et recommandations », dont le caractère trop général peut prêter aisément le flanc à la critique. Telle est la loi du genre. Lire la suite

  p. 199-200

Revue Défense Nationale - Décembre 1999 - n° 615

Revue Défense Nationale - Décembre 1999 - n° 615

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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