L’implosion du monde soviétique et la disparition de la menace militaire correspondante ont entraîné une réorientation drastique de la finalité et des objectifs de la communauté du renseignement américain. Le facteur économique a largement pris le pas sur le facteur militaire avant que les événements dramatiques des cinq dernières années donnent une plus grande actualité à la dimension sécuritaire. Lire la suite
Intelligence économique ou renseignement ?
Dans un constat lucide, le Haut responsable chargé de l’intelligence économique rappelle que l’information n’est plus constitutive du pouvoir, mais créatrice de valeur à partager. Aussi les entreprises et l’État doivent-ils s’adapter et mettre en place les organisations pour recueillir et partager l’information ; cela passe par l’orientation de la recherche, la synthèse et la diffusion de l’information. La compétition économique conduit à la fois à mettre en place des actions offensives, et symétriquement à défendre son patrimoine. La France étant en retard, il s’agit de passer de la défense économique active ; doctrine pouvant s’étendre progressivement à l’Union européenne.
L’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), dont la mission consiste à diffuser et approfondir l’esprit de défense dans son acception la plus large, a inclus dès 1996 la sensibilisation à l’intelligence économique parmi ses priorités. Les cycles proposés par l’Institut concourent à la réflexion interministérielle en cours de développement en France. Ils s’efforcent également de répondre aux préoccupations des entreprises. Le recueil de l’information pertinente et la qualité de son traitement déterminent l’efficacité de la stratégie commerciale. L’intelligence économique nécessite une forte mobilisation au sein de l’entreprise mais également l’acquisition de techniques de plus en plus abouties. L’IHEDN a donc été amené à imaginer des stages de plus en plus spécialisés correspondant à la diversité des attentes selon les secteurs d’activité. Au-delà de son public désormais traditionnel d’étudiants des universités et des grandes écoles, l’Institut se propose de se déplacer dans les entreprises pour s’adresser directement aux acteurs de l’intelligence économique.
La mondialisation de l’économie est une bataille. La maîtrise de l’information en est l’arme décisive. L’enjeu est vital : innover, produire, vendre, créer et renouveler les emplois et la richesse garante de la cohésion sociale et de la place de la France dans le monde. Après une trop longue indifférence, pouvoirs publics et entreprises semblent prendre conscience de l’urgence d’une mise en oeuvre généralisée de l’intelligence économique. Après le rapport de Bernard Carayon en 2003, la désignation d’un Haut fonctionnaire à l’intelligence économique à vocation interministérielle, le Medef apporte à son tour une contribution à cet indispensable effort en proposant un partenariat public-privé et la mobilisation de son propre réseau. Lire les premières lignes
L’intelligence économique est-elle devenue enfin un concept opérationnel ? Depuis son lancement en 1992, la démarche française d’intelligence économique a vécu des hauts et des bas sans pour autant suivre le cycle de vie d’un effet mode. Aujourd’hui, les signes d’un début de passage à l’acte sont perceptibles aussi bien du côté de l’État que dans le monde de l’entreprise. Il reste encore de nombreux obstacles à franchir pour que les centres de décision publics et privés optent pour une approche globale du management de l’information et du renseignement. Cet article n’est qu’une amorce de réflexion sur une problématique vitale pour préserver la sécurité du développement économique de notre pays.
Le concept d’intelligence économique est un concept ambigu qui n’a pas d’équivalent hors de nos frontières. Aussi, ses promoteurs ont-ils jusqu’à présent mal maîtrisé son contenu et sa mise en oeuvre. L’auteur, s’appuyant sur les conclusions de la « Commission nationale d’enquête sur les attaques terroristes contre les États-Unis », démontre l’urgence d’un recentrage des efforts français sur le développement de technologies de recueil et d’analyse de l’information publiée sur Internet et de méthodologies d’analyse stratégique visant à évaluer la portée stratégique des informations recueillies.
Jamais l’actualité, avec ses multiples conflits, menaces terroristes et prises d’otages, n’a mis autant en exergue le rôle salutaire des services de renseignement. Paradoxalement, ces derniers souffrent encore d’une image négative au sein de la société française. Explorant successivement l’histoire, la littérature et la sociologie, l’auteur tente d’apporter des éléments de compréhension sur ce qui pourrait bien constituer une exception culturelle.
Les attentats du 11 septembre 2001 à New York et du 11 mars 2004 à Madrid ont révélé des défaillances dans le fonctionnement des systèmes de renseignements américain et espagnol. Cela fournit l’occasion de s’interroger sur notre propre système de renseignement. Or, si la France a su maintenir l’équilibre entre le renseignement technique et le renseignement humain, cela ne saurait occulter le manque d’intérêt général porté à ces questions, la division des services et l’absence d’une direction globale assortie d’une responsabilité politique. Il s’agit pourtant d’un enjeu dont la portée n’est autre que l’autonomie de décision stratégique.
Rendant compte de l’exercice Batrens 2004 auquel ils ont assisté, les auteurs décrivent la mission et les capacités de la Brigade de renseignement (BR) au profit de l’engagement terrestre.
Après avoir repris la genèse de l’intelligence économique, l'auteur regrette l’ambiguïté du terme et du concept, introduisant la confusion, dans les esprits comme dans les actions, provoquant l’engouement ou le rejet.
Si d’aucuns croient l’esprit de défense mis à mal par la suspension de la conscription, celui-ci perdure comme une réaction aux menaces actuelles. La défense économique est un vecteur de sensibilisation et de communication en direction des jeunes citoyens, mais à l’égard duquel l’État est en retrait. Lorsqu’ils sont expatriés dans le cadre d’un volontariat international (VI), ces mêmes jeunes constituent un vivier informationnel que les administrations doivent exploiter, afin de traiter les données recueillies, puis les diffuser vers les entreprises françaises en quête d’informations économiques.
Le Premier ministre, M. Jean-Pierre Raffarin a procédé le jeudi 28 octobre 2004, en présence du ministre délégué à l’industrie, M. Patrick Devedjian, à l’installation du Conseil stratégique des technologies de l’information (CSTI). Lire la suite
M. Nicolas Sarkozy, ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, a décidé de créer une délégation générale de l’intelligence économique au sein de son ministère. Lire la suite
Repères - Opinions - Débats
La large réélection de George W. Bush a été accueillie avec scepticisme par les opinions publiques européennes qui souhaitaient un changement politique majeur à Washington. Le conflit irakien, loin de gêner le candidat sortant, a même été porteur. Les Américains ont réélu un « chef de guerre », un leader qui puisse poursuivre cette guerre ouverte un certain 11 septembre. Face à une administration républicaine forte d'une nouvelle légitimité, l'Europe et la France doivent poursuivre leurs efforts notamment dans le domaine militaire, sans pour autant couper les liens avec les États-Unis, notre allié historique.
Nous avons, dès notre premier article paru en décembre 2001, inversé la grille de lecture traditionnelle des relations transatlantiques, ce qui nous a permis d’anticiper la confrontation que recherchent les États-Unis avec l’Europe. Quoiqu’en pensent certains qui s’obstinent à trouver une autre Amérique, il ne s’agit pas d’une simple dispute infra-occidentale au sein d’une communauté supposée soudée par un socle de valeurs communes. Surtout, ce n’est pas leur Amérique qui a changé, car elle a toujours été celle du rejet radical de la modernité européenne et n’a de raison d’être que dans ce refus fondateur ; c’est au contraire le Vieux Continent qui, en reprenant sa place dans l’Histoire, ouvre la voie à une révision de l’hypothèse de travail de Tocqueville, celle de la disparition de l’esprit européen. C’est donc à la lumière de l’actualité qu’il faut relire Tocqueville, et notamment sa description d’un despotisme d’un genre nouveau qui finalement s’avère non pas démocratique mais typiquement américain. Lire les premières lignes
Sous les pavés de l’Otan, l’Alliance atlantique, une alliance de plus en plus fonctionnelle, générique, de moins en moins géopolitique, transatlantique. Est-ce la perte progressive des repères communs forgés lors des guerres mondiales du XXe siècle ? Est-ce l’un des multiples effets de la mondialisation ? Est-ce la conséquence directe d’une menace terroriste désormais globalisée ? Sans doute un peu de tout, indistinctement, à moins que cela ne relève d’une pathologie plus grave.
Si la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) a débouché sur des avancées concrètes dans le domaine de la gestion des crises, aucun progrès n'est en vue en matière de défense commune. La Convention européenne avait proposé l'instauration, au sein de l'Union, d'une coopération plus étroite entre les États qui souhaiteraient aller plus vite et plus loin en ce domaine. Le projet de traité ne retenant pas cette disposition, l'auteur propose que les États intéressés mettent sur pied cette « Communauté de défense » à côté de l'Union.
Examen des avantages et des inconvénients de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne tels qu’ils ressortent d’ouvrages ou d’articles récents, mettant en évidence les risques que cette adhésion présente pour l’Europe.
Dans un XXIe siècle marqué par la poursuite des mouvements de mondialisation des échanges et des marchés, la mer et son contrôle resteront des facteurs de puissance. Les imbrications multiples de nos sociétés sont aussi synonymes de vulnérabilités nouvelles. La puissance maritime sera au centre d’une stratégie globale de sécurité qui verra les forces navales jouer un rôle essentiel, tant dans les dispositifs de lutte contre les nouvelles menaces s’exerçant dans et depuis les espaces maritimes que dans les interventions au plus tôt dans les zones de développement des crises et des foyers d’instabilité mondiaux.
Le départ de Jiang Zemin de la présidence de la Commission militaire centrale (CMC) du PC chinois en septembre 2004 n’avait pas été prévu par les observateurs. Il a été précipité par la montée des tensions entre d’une part Hu Jintao, le secrétaire général du PC, et Wen Jiabao, le Premier ministre, tous deux nommés en 2002 ; et d’autre part Jiang Zemin et ses partisans au sein de la direction du Parti. Finalement, ce sont les chefs militaires qui ont convaincu Jiang Zemin de passer la main, rappelant le rôle primordial que joue la haute hiérarchie militaire dans le jeu politique. Ce changement au sommet va permettre à Hu Jintao de consolider son emprise sur l’armée ; mais il ne devrait pas provoquer de changements politiques majeurs dans un avenir prévisible.
Chroniques
Bibliographie
Ramses vient donc de paraître, nous allions dire « apparaître », mais, comme les lecteurs de cette revue le savent puisque nous avons eu le privilège de le leur présenter depuis sa naissance, il s’agit du « Rapport annuel mondial sur le système économique et stratégique » de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Lire la suite
Alors que les dirigeants européens ont envisagé, lors du Sommet de Copenhague de décembre 2003, d’entamer les négociations d’intégration de la Turquie dans l’Union européenne dès décembre 2004, le présent ouvrage vient à point nommé souligner ce qui pour son auteur constitue dans ce processus autant d’interrogations et d’inquiétudes. Au terme d’une analyse historique et géopolitique fouillée, il signale sans détours les risques majeurs que présenterait cette intégration. Sont alors posées de réelles questions : cette « européanité » tant revendiquée par la Turquie n’est-elle pas usurpée ? ; « l’islamisme modéré » affiché par Ankara ne constitue-t-il pas une imposture ? ; les Européens sont-ils prêts à voir émerger une nouvelle configuration, sociale et géopolitique en Europe ? Alexandre Del Valle place ainsi au centre de son analyse la question de la menace islamiste, à travers l’analogie du Cheval de Troie ; il se demande en effet si l’Europe ne fait pas preuve d’une dangereuse naïveté en offrant à l’islamisme, la possibilité d’intégrer l’Union européenne. Lire la suite
Pierre Biarnes, ancien journaliste du journal Le Monde avant de représenter, au Sénat, les Français vivant à l’étranger, avait déjà écrit, outre un ouvrage de société, deux livres sur l’Afrique noire, et deux sur les États-Unis (dont Le XXIe siècle ne sera pas américain, largement repris ici). Cette fois, il nous livre un ouvrage de quelque 950 pages, intéressant, bourré d’informations culturelles comme un guide de voyage qui incite à suivre les traces de l’auteur, et totalement polémique. Lire la suite
Une centaine de documents diplomatiques français relatifs aux armistices de juin 1940 viennent d’être publiés. Il s’agit de transcriptions et de compte rendu d’appels téléphoniques ou de correspondance diplomatique, mais aussi de télégrammes et de procès-verbaux de réunions plénières. L’ensemble de ces documents apporte un éclairage sur l’évolution des relations franco-britanniques alors que la cessation des combats paraît inéluctable. Il précise également la position des États-Unis et permet de suivre les travaux de la commission d’armistice. Lire la suite
Défense Nationale s’honore de présenter à ses lecteurs ce magnifique ouvrage. Superbement illustré de nombreux documents, le livre est à la fois l’histoire des combats de la RC 4 et un hommage rendu aux combattants. Moins célébrée que la bataille de Diên Biên Phu, celle de la RC 4 fut une tragédie de même ampleur et dont les héros, dans leur grande majorité, n’étaient pas des Français de France : légionnaires, Marocains, Indochinois s’y illustrèrent. Le 3e BCCP (Bataillon colonial de commandos parachutistes), qui y succomba, est la seule unité entièrement française qui y ait été engagée. Lire la suite
Voilà un livre agréable à lire, vivant, retraçant la carrière d’un de ces généraux intrépides que l’époque fit surgir et apportant sur le personnage des précisions surprenantes et bien souvent ignorées. L’athlète à la « crinière de lion », « grande gueule et grand cœur », se singularisait sur plusieurs points par rapport à ses compagnons d’armes qui furent pour la plupart ses amis sincères et rarement ses adversaires (parmi lesquels, curieusement, figura Hoche). Lire la suite
L’implosion du monde soviétique et la disparition de la menace militaire correspondante ont entraîné une réorientation drastique de la finalité et des objectifs de la communauté du renseignement américain. Le facteur économique a largement pris le pas sur le facteur militaire avant que les événements dramatiques des cinq dernières années donnent une plus grande actualité à la dimension sécuritaire.
La dimension économique du renseignement américain demeure essentielle afin d’atteindre un des objectifs stratégiques des États-Unis qui est d’empêcher l’émergence, dans n’importe quelle partie du monde, d’une puissance politique économique ou militaire capable de lui disputer, à terme, le leadership mondial. À ce titre, et au plan économique, l’Europe et donc la France sont des cibles traitées en priorité.
En France, la première prise de conscience date de 1994, année de la publication du rapport Martre qui introduit le néologisme d’« intelligence économique ». Il faut cependant attendre 2003 et la publication du rapport Carayon « Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale » pour sensibiliser le monde politique et voir la mise en place progressive de structures (Haut fonctionnaire chargé de l’intelligence économique, Délégation générale de l’intelligence économique au sein du ministère de l’Économie…) dont il est trop tôt pour juger à la fois de la pertinence et de l’efficacité.
Il convient de noter que la France aborde, tardivement, ce combat avec deux handicaps majeurs :
- l’un culturel : l’intelligence économique est fille légitime du renseignement, or le renseignement ne fait pas partie de notre culture politique où les services sont considérés en priorité comme des sources potentielles de risques qu’il convient de maîtriser en nommant à leur tête des hommes choisis d’abord sur des critères de fidélité avant les critères de compétence. Cette méfiance et ce désintérêt se retrouvent à tous les niveaux de la société française : fonctionnaires, diplomates, industriels, commerçants…
- l’autre structurel : notre organisation jacobine, où la lumière vient d’en haut, ne facilite pas l’initiative locale et la remontée spontanée des informations.
L’enjeu, même s’il est loin d’être le seul et le plus important, si on le compare au développement de l’informatique de puissance par les États-Unis, demeure essentiel. C’est pourquoi la revue Défense Nationale, qui avait traité uniquement du renseignement en janvier 1998, vous propose ce dossier intitulé « Intelligence économique ou renseignement ? » ♦
La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.
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