Juillet 1980 - n° 401

L'article que l'on va lire est dans le droit fil de ceux qui ont déjà parus en janvier et mai 1980, sous la signature du colonel Lewin, directeur adjoint du Centre de prospective et d’évaluation (CPE) ; l'auteur est cependant différent. Ce pseudonyme couvre une personnalité qui reflète très vraisemblablement un point de vue autorisé, et qui, de toutes façons, suit de très près les problèmes de défense et de politique étrangère, ces problèmes ayant, comme chacun sait, un lien très étroit. On pourra d'ailleurs constater que les propos que le ministre de la Défense, M. Yvon Bourges, a tenus récemment à deux occasions (le départ en patrouille du Tonnant et une émission « Face au public » de France-Inter), sont longuement explicités et commentés. Le lecteur sera certainement sensible au ton à la fois libre et mûrement pesé de cet article. Lire les premières lignes

  p. 5-20

Menaces sur l'Afrique australe

La revue Défense Nationale, comme chacun sait, est le principal moyen d’expression du CEDN. Le 27 mars dernier, dans les locaux du Centre des hautes études de l’armement (CHEAr) à l’École militaire, ce comité a tenu une réunion-débat sur le sujet : « Menaces sur l’Afrique australe ». Les articles que l’on va lire sont constitués par les exposés de trois personnalités choisies pour leur exceptionnelle compétence, par les questions et commentaires que ces exposés ont suscités et par les réponses qui ont été fournies. Comme la précédente qui avait traité des nouvelles armes économiques (Défense Nationale, mars 1980), cette réunion a été marquée par la très grande qualité des interventions et une excellente atmosphère d’échanges d’informations d’opinions entre tous les participants. Lire la suite

  p. 21-24
  p. 25-34
  p. 35-43
  p. 45-52

L’on perçoit bien qu’en Afrique Australe il y a une action des soviétiques, mais on se demande quel est son objectif. Vise-t-elle à déstabiliser la région pour mieux nuire à l’ennemi de classe, c’est-à-dire l’Occident, ou cherche-t-elle à se substituer aux Occidentaux pour organiser une série de républiques prolétariennes ? Lire la suite

  p. 53-60

Décidément, chaque trimestre, pour alimenter la réflexion du Comité d’études de défense nationale (CEDN), nous avons choisi des thèmes qui ont anticipé l’actualité. Ainsi, au cours des deux dernières réunions, nous avons traité de la déstabilisation de l’Asie avant l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques (colloque du 21 mai 1979 ; voir Défense Nationale de novembre 1979), et des nouvelles armes économiques avant les sanctions américaines contre l’URSS et l’Iran (réunion-débat du 12 décembre 1979 ; voir Défense Nationale de mars 1980). Trois semaines avant l’accession de la Rhodésie-Zimbabwe à l’indépendance, la réunion-débat du 29 mars a été consacrée aux menaces pesant sur l’Afrique Australe, alors que le processus de cette indépendance n’était pas encore déclenché quand l’étude de ce sujet avait été décidée. Lire la suite

  p. 61-63

Repères - Opinions - Débats

Les problèmes financiers pèsent lourdement sur les armées. À l'intérieur d'un corset budgétaire trop étroit, il leur faut faire au mieux, d'où l'importance du prix des matériels qui réagit sur leur nombre. L'auteur, sous-directeur « Plans-Programmes » à la direction des programmes et affaires industrielles de la Délégation générale pour l'armement (DGA), est bien placé pour exposer un problème dont la connaissance constitue un élément important du travail de prévision des armements futurs.

  p. 65-80

La thèse que défend l'auteur est que l'affaiblissement du système militaire américain date de l'administration Nixon, ce mot administration étant pris en son sens américain. L'opinion publique aux États-Unis, consciente de la situation de faiblesse dans laquelle se trouve le pays, a opéré un revirement spectaculaire qui risque d'avoir d'importantes conséquences financières dans les années à venir.

  p. 81-95

La thèse soutenue par l'auteur est qu'il est inéluctable que la Communauté s'occupe des problèmes de défense. Pour beaucoup, cette constatation renforcera leur sentiment sur l'existence même de l'Assemblée européenne et sur son élection au suffrage universel. Finalement, et c'est là le côté délicat de cet article, c'est la conception même de la manière dont peut se constituer l'Europe, et dont la France peut ou doit garder son indépendance, qui est en cause. Aussi Défense Nationale laisse à l'auteur l'entière responsabilité de ses opinions. Mais celles-ci sont autant d'éléments de réflexion sur un sujet vital.

  p. 97-108

Si les économistes proposent volontiers leurs services aux militaires, nous voyons ici le l'auteur se livrer à l'activité inverse en proposant aux économistes, aux chefs d'entreprise, aux commerçants, d'étudier les méthodes que les militaires utilisent pour exploiter ce qu’on appelle l'information ouverte, c'est-à-dire celle que tout le monde peut obtenir, parce qu'elle n'est couverte par aucun secret et qu'on la trouve partout, dans la presse par exemple. Elle est extrêmement riche mais, pour en tirer la substantifique moelle, il faut une méthode. Les armées en ont une qui est probablement adaptable aux problèmes économiques. Elle-même n a rien de secret, c'est une affaire de bon sens et d'expérience. Lire les premières lignes

  p. 109-118
  p. 119-125

Chroniques

La visite du Pape en France, l’entretien de M. Giscard d’Estaing avec M. Brejnev à Varsovie, les affrontements qui ont mis brutalement en question la stabilité de la Corée du Sud et ses relations avec celle du Nord, la spectaculaire consécration des rapports sino-japonais avec la rencontre de l’empereur Hirohito et du président Hua Guofeng à Tokyo, les controverses suscitées par la bombe à neutrons, l’opposition du président Carter à toute initiative qui, par l’intermédiaire du Conseil de Sécurité, porterait atteinte à la fameuse résolution 242 et remettrait en cause les accords de Camp David, n’ont pas affecté les inquiétudes suscitées par la crise de la CEE (Communauté économique européenne). Lire les premières lignes

  p. 127-130

Les ruines de la détente… la paix malade des petites guerres… la peur : ce sont là quelques-uns des titres par lesquels nos confrères attiraient l’attention de leurs lecteurs sur la situation internationale en ce mois de mai frileux dont les vignerons de Bourgogne affirment qu’il « fait ou défait ». Lire les premières lignes

  p. 131-134

• La revue Projets, dans son numéro de mai, publie un article que l’on peut rapprocher des conclusions du débat sur les nouvelles armes économiques, telles qu’elles ont paru dans le numéro de mars de la revue Défense NationaleLire les premières lignes

  p. 135-138

Des combattants aux mains nues ne serviraient de rien à la défense : il leur faut des armes et une organisation qui leur permette de les mettre en œuvre en temps opportun. Il existe ainsi un rapport optimum, à une époque donnée et compte tenu de la technologie et du coût des armements, entre les effectifs que doit mobiliser une nation et les matériels dont elle peut les doter. Lire les premières lignes

  p. 139-142

Les structures de l’Alat ont été remodelées à l’occasion de la réorganisation de l’armée de terre. Les moyens qui jusque-là étaient répartis dans les divisions des forces sont désormais mis en œuvre au niveau du corps d’armée et se répartissent en deux types d’unités : Lire les premières lignes

  p. 143-146

Tous ceux qui suivent l’actualité aéronautique ont encore en mémoire l’âpre lutte que se sont livrés les constructeurs pour remporter en Europe « le marché du siècle ». Le triomphe de General Dynamics avec son YF-16, déjà vainqueur du concours de chasseur léger de l’Armée de l’air américaine, semblait alors sonner définitivement le glas d’un vieux projet de Northrop datant de 1966. Et pourtant… Lire les premières lignes

  p. 147-152

À l’heure où la Marine française se pose le problème du choix d’un type de porte-aéronefs, il peut être utile de donner une réponse à la toute première question qui sous-tend le débat : des porte-avions, oui, mais pour quoi faire ? Lire les premières lignes

  p. 153-158

Du Soudan à la Zambie, de la corne orientale au Tchad et au Zaïre, l’Afrique de l’Est arrive difficilement à reprendre un équilibre qui, depuis 20 ans, a été ébranlé par bien des vicissitudes : activités mulélistes dans sa partie limitrophe au Zaïre, rébellion des provinces méridionales du Soudan, lutte pour l’indépendance de l’Érythrée, revendications pan-somaliennes sur l’Ogaden éthiopien et la province du Nord kenyan, tensions ethniques opposant périodiquement les deux parties, séparées à l’indépendance, du Ruanda-Urundi de l’époque coloniale, instauration de régimes militaires au Burundi, en Ouganda, en Somalie, au Soudan et au Rwanda, dislocation progressive de la communauté économique de l’Est africain, regroupant le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Au début des années 1970, un certain équilibre avait été obtenu grâce aux efforts des chefs des trois plus grands États de ce secteur : le président Nimeiry du Soudan, l’empereur Haïlé Sélassié d’Éthiopie et le président Jomo Kenyatta du Kenya. Le Soudan s’était libéré de la coopération soviétique et, par l’entremise du Négus, avait pu négocier la fin de la rébellion du Sud. L’URSS (Union soviétique) n’était implantée qu’en Ouganda et en Somalie, implantations d’ailleurs très relatives : le premier de ces pays était dirigé par une personnalité dont elle craignait les foucades ; le second ne pouvait survivre qu’en conservant des liens économiques avec les États modérés de la péninsule arabique. L’intérêt porté par la Tanzanie à la Zambie, au Malawi et, de manière plus générale, à la libération de l’Afrique Australe, la faisait se désintéresser quelque peu des problèmes de l’Afrique Orientale bien que M. Nyerere eût recueilli l’ancien président ougandais, son ami. Lire les premières lignes

  p. 155-165

* Jusqu’à présent on a dit que les armes nucléaires ont constitué une force de dissuasion qui a empêché l’éclatement d’une guerre majeure, et c’est probablement vrai. Mais on peut en même temps se demander s’il en sera toujours ainsi. Les armes nucléaires, de quelque ordre de grandeur ou de quelque type qu’elles soient, se perfectionnent chaque année davantage et elles s’ajoutent à l’arsenal d’un nombre croissant de pays. Comment pourra-t-on être sûr que l’usage d’armes nucléaires, même a des fins de défense nationale ou dans des conflits limités, n’entraînera pas une escalade inévitable, portant à une destruction que l’humanité ne pourra jamais ni envisager ni accepter ? Lire la suite

  p. 166-167

Bibliographie

Jacques Bourrinet : Le dialogue euro-arabe  ; Économica, 1979 ; 367 pages - Eugène Berg

Le dialogue euro-arabe, lancé à l’automne 1973, avec de nombreux espoirs de part et d’autre, a-t-il atteint ses limites naturelles à l’heure où l’on parle soit de formules plus larges (relance du dialogue Nord-Sud-trilogue) soit plus restreintes (dialogue CEE-États du golfe arabo-persique) ? Cet ouvrage collectif qui a inauguré la Collection des travaux et recherches du Centre d’études et communautaires (Ceric) de l’Université d’Aix-Marseille III répond à cette question et à bien d’autres. Par la richesse de ses contributions, la diversité de thèmes traités et la profondeur des analyses, il éclaire d’une optique nouvelle les rapports entre les deux rives de la Méditerranée. Lire la suite

  p. 168-168

Claude Mouton et Philippe Chalmin : Matières premières et échanges internationaux  ; Économica, 1980 ; 336 pages - Eugène Berg

Le caractère vital des matières premières ne date pas de l’intense débat international qui s’est instauré à leur sujet au cours des années 1970. Marx et Engels avaient déjà, pour leur part, souligné : « Les matières premières sont une question de vie ou de mort pour les nations civilisées dont les industries travaillent non plus des matières premières indigènes mais des matières premières appartenant aux régions les plus lointaines… », comme le rappellent fort opportunément les auteurs de ce solide volume. Il s’agit d’une œuvre collective à laquelle ont contribué de nombreux experts qui se sont efforcés de résumer chacun, en quelques pages, l’essentiel du champ de leur spécialité. Lire la suite

  p. 168-169

René-François Bizec et Yves Daudet : Un code de conduite pour le transfert de technologie  ; Économica, 1980 ; 217 pages - Eugène Berg

On connaît le rôle de la technique dans le processus de développement, phénomène abondamment illustré par la pensée économique, de Schumpeter à Denison. Le Japon de « l’ère Meiji » n’a-t-il pas abondamment puisé dans la technologie occidentale pour assurer le décollage, puis la croissance de son économie ? Lire la suite

  p. 169-170

Henri Michel : La défaite de la France (septembre 1939-juin 1940)  ; Puf, 1980 ; 127 pages - Emmanuel Hublot

Signalons la parution dans la collection « Que sais-je ? », où il a déjà donné l’histoire de la Résistance et celle de la France libre, d’un petit volume consacré par Henri Michel à la défaite de la France en 1939-1940. Il nous y fait bénéficier des études sur la Seconde Guerre mondiale menées par lui-même, le comité qu’il préside et la revue qu’il anime. Avant l’inévitable recours aux armes de 1939, la France, depuis sa coûteuse victoire de 1918, avait, selon l’auteur, « perdu une série de batailles dans la diplomatie, la démographie, l’économie, le réarmement ». Lire la suite

  p. 170-170

Pierre Rocolle : L’hécatombe des généraux  ; Éditions Lavauzelle, 1980 ; 373 pages - Emmanuel Hublot

En 1914, après la mobilisation, sans parler de l’Intérieur, de l’Afrique du Nord, des Colonies et de la Marine, il y avait aux armées quelque 430 généraux ou colonels faisant fonction de brigadier. Pendant les 5 premiers mois de la guerre, le général Joffre a éliminé, pour incapacité physique, psychique ou professionnelle, plus de 160 d’entre eux, soit près de 40 %, le double de ceux qui ont été tués, blessés ou faits prisonniers pendant la même période. Il s’agit bien d’une « hécatombe de généraux » ! Lire la suite

  p. 170-171

Marianne Cornevin / M. Aicardi de Saint-Paul :  L’apartheid : pouvoir de falsification historique / Ségrégation et apartheid  ; UNESCO, 1979 ; 150 pages / Éditions Albatros, 1979 ; 218 pages - Armand Boussarie

L’Afrique du Sud n’a jamais été l’un des soucis majeurs du Français moyen. Si quelques centaines de nos huguenots s’y exilèrent au XVIe et XVIIe siècle avec les calvinistes hollandais, ils n’eurent pas de successeurs et notre politique coloniale ne s’est jamais intéressée à ce qui fût un fief de la Couronne britannique. Lire la suite

  p. 171-172

Revue Défense Nationale - Juillet 1980 - n° 401

Revue Défense Nationale - Juillet 1980 - n° 401

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Juillet 1980 - n° 401

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