La gestion de la crise bosniaque
Ce numéro exceptionnel est consacré exclusivement à la grande réforme de l’appareil de défense de notre pays. Étant exceptionnel il peut surprendre certains de nos lecteurs, car il est livré en supplément de notre édition mensuelle. Lire la suite
• Lorsque l’Angleterre a donné son indépendance à l’Inde, ayant pris en compte l’incompatibilité entre deux populations, elle les a séparées le plus pacifiquement possible. À l’inverse dans l’accord de Dayton on a décidé qu’il fallait maintenir le mélange des diverses populations, notamment en appelant les réfugiés à venir voter là où ils se trouvaient antérieurement, donc à y revenir et on ne peut pas dire que ce soit un succès. Alors pourquoi a-t-on adopté cette solution contraire au plan Vance-Owen ? Lire la suite
Repères - Opinions - Débats
L'auteur, ancien directeur adjoint des relations internationales du CEA, a été, au mois de juin dernier, conseiller technique régional pour le compte de l’OSCE pendant les élections législatives en Albanie. Nous avons estimé que l’excellent article qu’il a rédigé sur ce pays avait parfaitement sa place après les actes de notre colloque sur la crise bosniaque. Il s’agit en effet de pays voisins au sein des Balkans, et il y a bon nombre de similitudes entre la situation en Bosnie et celle que l’auteur a pu constater en Albanie.
L'auteur est en poste au centre d’études et de prospective de l’état-major de l’armée de terre. Sans présenter une position officielle, son propos reflète l’état des réflexions menées par cette armée sur la guerre de l’information. Il se réfère à des études auxquelles il participe personnellement.
L'auteur, qui commande le 501-503e Régiment de chars de combat (RCC), avait évoqué les nouvelles possibilités de la manœuvre tactique dans notre livraison de janvier 1998. Son raisonnement devait se prolonger par la présentation du char Leclerc, système d’armes adapté à ce « printemps de la manoeuvre ». C’est ce qu’il fait dans l’article ci-dessous. Lire les premières lignes
Cet article tombe fort à propos au moment de la professionnalisation des armées et à une époque où les Français ressentent vivement le besoin de sécurité.
L’étude de l'auteur, contrôleur général des armées (CR) et observateur attentif du milieu militaire dans ses aspects juridiques et sociologiques (nous pensons notamment à son récent ouvrage, L’armée de terre et son corps d’officiers ; 1944-1994), situe objectivement la professionnalisation des armées dans son contexte législatif et, pour l’avenir, en analyse les conséquences sur la fonction militaire, par rapport à la fonction publique et au marché du travail.
Chroniques
Le Partenariat pour la paix (1) est devenu un des principaux moyens de stabilisation du continent. Prévu en 1994 pour développer l’interopérabilité des armées des pays d’Europe centrale avec celles des Alliés, son rôle s’est progressivement enrichi. En mai 1997, à Cintra, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance atlantique lui a donné une nouvelle dimension. Lire la suite
Afin de rendre possible le redéploiement sur le terrain de 4 500 postes d’officiers (134) et de sous-officiers (3 386) de gendarmerie employés jusque-là dans des tâches administratives et techniques (affaires immobilières, armurerie, deniers…), la loi de programmation militaire 1997-2002 a prévu, outre l’accroissement important du nombre de personnels civils (de 1 258 en 1996 à 2 260 en 2002), la constitution d’un corps militaire de soutien. Fondée sur le souci légitime de recentrer l’action de la gendarmerie sur ses missions fondamentales de sécurité publique et de maintien de l’ordre, cette mesure n’en a pas moins pour objet principal de compenser arithmétiquement la réduction, dans le même temps, d’un nombre équivalent de personnels d’active, soit exactement 4 522 postes budgétaires, compte tenu de la diminution du nombre de sous-officiers de 5 777 et de l’augmentation de 1 255 de celui d’officiers. Lire la suite
Bibliographie
Notre revue a déjà présenté Samuel Huntington à ses lecteurs. D’abord sous la plume de Marc Bonnefous, ensuite en donnant la parole à l’Américain et à Pierre Hassner, son critique le plus pertinent (1). Pourquoi donc y revenir ? Parce que Huntington, porté par un engouement qui ne se dément pas, élargit dans ce livre le propos de l’article qui, dans Foreign Affairs de l’été 1993, fut à l’origine de ce succès. L’engouement est à la mesure du réalisme de l’auteur. À ceux qui ne se sont pas remis de la disparition de l’ennemi, il en propose un autre, ou plusieurs : c’est entre civilisations que les conflits vont surgir, en réaction à « l’arrogance occidentale » qui prétend à l’universalisme. Lire la suite
Depuis qu’elle a accédé à l’indépendance en 1947, l’Inde a suivi une voie originale qui a été jalonnée de nombreux paradoxes. La Constitution, promulguée en 1950, a tout d’abord doté le pays d’un régime démocratique largement inspiré du modèle britannique. La « plus grande démocratie du monde » a ensuite adopté un système d’économie mixte en combinant une forte intervention de l’État et le maintien d’un secteur privé important. Ce dualisme s’est notamment traduit par la mise en place d’une planification quinquennale contrôlée par le secteur public et par la persistance de la domination de grandes familles capitalistes qui ont réussi à préserver leur empire. En politique extérieure, le régime de New Delhi a voulu être l’un des précurseurs du « non-alignement », qui exprimait la volonté des Indiens de « se tenir à égale distance des deux Grands » et de « rassembler les pays d’Afrique et d’Asie à l’écart des blocs ». Toutefois, le rapprochement de l’Inde avec l’Union soviétique en 1971 (qui s’est notamment traduit par un traité d’amitié et de coopération avec Moscou et par d’importantes livraisons de matériels soviétiques à l’armée indienne) a vidé de son sens cette politique particulière. C’est à la même époque que l’État décide de renforcer son emprise sur la société. La « troisième voie indienne » évolue alors vers un monde « socialiste et populiste ». La personnalisation et la centralisation croissante du pouvoir provoquent alors un mécontentement général dans le pays, qui contraint le gouvernement indien à instaurer l’état d’urgence (1975-1977). Lire la suite
Le renseignement économique est devenu l’un des grands enjeux à l’aube du troisième millénaire. Dans ce domaine, il est clair que le monde des affaires est entré dans une véritable guerre internationale. L’objet de cette bataille est, pour chaque entreprise, de créer chez elle des emplois et des revenus croissants au détriment de ceux de ses concurrents. Pour gagner ce nouveau type de conflit dans lequel les sociétés industrielles forment les armées et les chômeurs les victimes, les chefs d’entreprise auront non seulement besoin de faire preuve de créativité et d’ingéniosité, mais ils devront aussi prendre des mesures de précaution contre les opérations de malveillance et disposer de moyens de renseignement performants. Le constat est en effet alarmant : les affaires d’espionnage économique, scientifique et industriel se sont accrues de 20 % en un an. Selon des statistiques, 40 % des entreprises innovantes auraient été victimes de contrefaçon et 19 % d’espionnage industriel. Les pertes des firmes françaises consécutives à des opérations de renseignement seraient comprises entre 135 et 300 milliards de francs. Près de 80 % des PME qui subissent un sinistre informatique important déposent le bilan dans les deux ans qui suivent… Lire la suite
À six mois du début des essais en mer du porte-avions à propulsion nucléaire (PAN) Charles-de-Gaulle et à moins de deux ans de son entrée en service, Alain Boulaire, professeur agrégé d’histoire à Brest nous propose le premier livre sur le futur « navire amiral » de notre marine nationale. En 48 pages très denses et abondamment illustrées, tous les aspects de ce projet majeur et essentiel pour notre défense sont abordés, et de nombreuses informations ressortent de la lecture de ce petit ouvrage passionnant. Lire la suite
Ce numéro exceptionnel est consacré exclusivement à la grande réforme de l’appareil de défense de notre pays. Étant exceptionnel il peut surprendre certains de nos lecteurs, car il est livré en supplément de notre édition mensuelle.
L’importance de la réforme en cours justifie cette publication souhaitée par le ministre de la Défense et dont nous nous honorons d’être les dépositaires. Il est, en effet, dans les buts et dans l’esprit de notre revue, de présenter les idées, les réflexions sur les problèmes politiques, stratégiques et économiques intéressant la défense de la France. Dans ce domaine, notre pays connaît en ce moment une mutation profonde, dont la loi de programmation militaire 1997-2002 votée par le Parlement constitue l’élément le plus caractéristique et le plus manifeste, tant pour l’ensemble de la communauté française que pour les principaux responsables politiques et militaires de l’Union européenne, de l’Union de l’Europe occidentale et de l’Alliance atlantique, nos alliés et nos partenaires dans la politique étrangère et de sécurité commune.
M. Charles Millon, ministre de la Défense, et les grands responsables civils et militaires de son ministère donnent dans ce numéro leur vision de la réforme engagée, les raisons et les motifs qui l’ont provoquée, l’élan qu’elle doit susciter, l’adhésion pour ne pas dire le consensus qu’elle doit emporter. En ce sens, cette édition de notre revue servira de référence au débat qui prolongera le vote de la loi de programmation militaire, premier élément d’une réorientation à long terme de la politique de défense de la France, puisque cette loi, prenant en compte les conclusions du Livre blanc sur la Défense, sera complétée par une loi sur le service national, et qu’elle annonce, dans un souci de planification jusqu’en 2015, deux autres lois de programmation militaire prolongeant tout naturellement les principales adaptations retenues dans la loi 1997-2002.
Conscients de l’enjeu d’un tel projet, nous avons tenu, nous responsables de cette revue, à présenter les éléments nécessaires à toute réflexion stratégique sur les moyens nécessaires à l’entrée de notre pays dans le troisième millénaire.
Il s’agit bien là de l’avenir de notre pays, de sa place et de sa sécurité au sein d’une communauté internationale en pleine effervescence. Analyser cet avenir, le comprendre, le maîtriser et s’y préparer, constituent pour les responsables de la défense de la France la tâche essentielle à laquelle ils se sont attelés avec lucidité et détermination. ♦
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