1989-2019 : trente ans déjà que le mur de Berlin s’est effondré, marquant une rupture majeure dans l’organisation géopolitique du monde entraînant la fin de la bipolarité imposée à Yalta. Déjà une génération et demie a passé le relais. Avec le fait que cette révolution – sans victimes – appartient désormais à l’Histoire. Et cette marche en avant inéluctable du temps se traduit désormais par le fait qu’à peine 5 % des cadres de nos armées ont connu la guerre froide. Cependant, ceux-ci ont conduit la transformation indispensable de nos forces pour les adapter à un nouveau contexte géostratégique en pleine mutation et qui, aujourd’hui, est devenu instable et dangereux avec le retour des États-puissance et le rapport de force comme mode de régulation des relations internationales. Lire la suite
Bernard Louzeau est né le 19 novembre 1929 à Talence (Gironde). Après des études secondaires à Sainte-Croix de Neuilly, suivies d’une préparation au concours de l’École navale au lycée Saint-Louis, il n’a pas encore dix-huit ans quand il entre à La Baille en 1947. Sa précocité le suivra tout au long de sa carrière. Lire la suite
De nouveaux espaces de conflictualité remettent en cause notre référentiel stratégique et nous obligent à réfléchir face aux ingérences et rapports de force qui régissent désormais la scène internationale. La culture Marine peut ainsi aider à mieux appréhender ces nouvelles aires de confrontation et donc de mieux y répondre. Lire la suite
Formation et opérations militaires
La formation des pilotes de combat n’a cessé d’évoluer pour mieux prendre en compte les réalités opérationnelles. La combinaison de moyens réels et d’outils de simulation en réseau offre un nouveau champ de progrès, que la France développe dans une dimension européenne. Lire les premières lignes
Le combat aérien est en pleine mutation et oblige à revoir l’entraînement avancé au combat air-air, rendant les moyens actuels inadaptés aux besoins opérationnels. Le projet JANUS pourrait être une solution innovante et peu coûteuse, en offrant l’occasion à l’Europe de renforcer son autonomie stratégique. Lire les premières lignes
L’arrivée de l’A330 Phénix MRTT modifie profondément l’emploi des forces aériennes, à commencer par les FAS. L’avion, dont 15 exemplaires sont prévus, sera un véritable « game changer » qui sera aussi un catalyseur pour la défense européenne et permettra à l’Armée de l’air de renforcer sa position de leader. Lire les premières lignes
L’approvisionnement en produits pétroliers constitue un enjeu opérationnel majeur pour nos forces. Le Service des essences des Armées, disposant d’une gamme complète de capacités et de compétences reconnues par nos Alliés, apporte une expertise majeure tant en amont que durant les opérations. Lire les premières lignes
Les ressources humaines constituent un enjeu majeur pour la Marine, d’où le besoin d’une formation des officiers pendant la carrière, avec un objectif : l’efficacité opérationnelle, s’appuyant sur l’esprit d’équipage en transmettant savoirs et compétences, en valorisant l’expérience au service du collectif pour le succès au combat. Lire les premières lignes
Si l’ATL2 est en cours de rénovation pour aller jusqu’en 2035, il importe de réfléchir à son successeur qui sera un véritable « couteau suisse ». Le choix de la plateforme sera déterminant pour ses capacités avec des enjeux importants, notamment européens, l’Allemagne étant déjà partenaire sur le programme MAWS. Lire les premières lignes
L’Alat n’a cessé d’évoluer et développe aujourd’hui l’aérocombat, permettant d’employer toutes les potentialités des hélicoptères de nouvelle génération (Tigre et NH90). L’aérocombat nécessite une organisation adaptée, de l’audace et de la confiance, en apportant une capacité essentielle à l’Armée de terre. Lire les premières lignes
La guerre est en mutation permanente et voit ses règles remises en cause, notamment sur le plan de l’éthique. Plus que jamais, il importe de réfléchir au lien entre efficacité au combat et éthique en construisant une approche structurée pour élaborer une conscience de guerre qui sera légitime et responsable. Lire les premières lignes
La logistique opérationnelle, au cœur des opérations, doit être mieux prise en compte dans la formation des officiers pendant leur cursus, de l’application à l’EMS3, avec une mise en situation durant les scolarités. Cette approche renforcerait la cohérence de l’engagement et une conduite optimisée du déploiement de nos forces. Lire les premières lignes
Approches historiques
Novembre 1989-2019 : 30 ans depuis la chute du Mur et le bouleversement géopolitique allemand qui changea la carte de l’Europe ! La RFA d’H. Kohl sut saisir les opportunités, forte de sa puissance économique face à un système, comprenant la RDA, à bout de souffle, sans oublier le pragmatisme de M. Gorbatchev. Lire les premières lignes
Repères - Opinions
L’arme nucléaire a changé la donne depuis les bombardements de Hiroshima et Nagasaki. La construction de la dissuasion a été un atout pour la Ve République avec la difficulté d’expliquer à l’opinion publique l’utilité de l’atome pour défendre nos libertés. Il est aujourd’hui nécessaire d’améliorer la pédagogie de la Bombe. Lire les premières lignes
Les bombardiers stratégiques russes jouent un rôle important pour Moscou qui affirme sa puissance retrouvée. Certes, l’outil n’est pas totalement modernisé mais l’aviation à long rayon d’action constitue un levier important pour la diplomatie russe et bénéficie d’une sanctuarisation budgétaire de la part du Kremlin. Lire les premières lignes
La campagne aéroterrestre russe conduite en Syrie à partir de 2015 a été efficace car elle a permis au régime de Damas de reconquérir une partie du territoire. Même si les moyens russes étaient peu perfectionnés, ils ont été performants en combinant les effets tactiques. C’est donc un sujet à étudier pour les armées occidentales. Lire les premières lignes
Approches régionales
Le Pakistan demeure instable à cause de ses contradictions internes. Les forces armées – État dans l’État – constituent l’épine dorsale du pays où le sentiment national est exacerbé notamment contre l’Inde, la grande puissance rivale, poussant le « pays des purs » à renforcer sa dépendance à l’égard de la Chine. Lire les premières lignes
Chroniques
En ce 75e anniversaire de la Libération, il est légitime d’évoquer un aspect peu connu de la Résistance, l’Organisation de résistance de l’Armée ou ORA qui a joué un rôle non négligeable dans la fourniture de renseignements aux Alliés et dans les combats de la Libération avant que ses éléments ne soient intégrés à la 1re Armée dans le cadre de l’amalgame. Trois formations se partagent pour l’essentiel les activités militaires de la Résistance. Lire les premières lignes
Recensions
Voilà un ouvrage qui, rien que par son titre, devrait combler les attentes des lecteurs de la RDN, qui, de plus, connaissent bien la hauteur de vue, l’érudition et la liberté d’esprit et de ton dont l’auteur ne s’est jamais départi. Encore convient-il de bien lire le titre qui indique explicitement que le livre couvre cinq siècles, c’est-à-dire depuis les guerres d’Italie que les Valois, de Charles VIII à François Ier, entreprennent avant de s’engager dans la lutte multiséculaire opposant les maisons de France et d’Autriche, jusqu’aux opérations actuelles dans la bande sahélo-saharienne. Quel rapport peut bien exister entre ces opérations ? Elles correspondent toutes à des engagements militaires dont la raison d’être ne réside pas dans la préservation, la défense ou la consolidation du « pré carré » royal puis, depuis la Révolution et les coalitions européennes montées contre elle, dans la sanctuarisation et la défense du territoire (de la fortification permanente à la dissuasion nucléaire actuelle). Et bien, c’est ainsi que l’auteur définit les « opérations extérieures ». Mais même si ces opérations répondent bien à des critères de définition communs, l’auteur montre également combien elles sont liées entre elles, par-delà les siècles et les régimes, par une grande permanence, aussi bien dans la légèreté politique avec laquelle, parfois et même souvent, elles sont décidées, que par la bravoure, la rigueur et parfois l’héroïsme dont les exécutants militaires savent faire preuve. Lire la suite
Intellectuel aux compétences diverses, Sergueï Jirnov est un journaliste, politologue, économiste et spécialiste en relations internationales. Ce touche-à-tout possède une spécificité hors du commun : il est le premier et unique ancien espion soviétique à avoir attaqué en justice le Service de renseignements extérieurs (SVR) de la Fédération de Russie pour le refus de lui remettre le diplôme d’espion de l’Institut Andropov du Drapeau rouge du KGB. Poursuivi pour divulgation de secrets d’État dans ses articles, en particulier sur Internet, il a été contraint en 2001 de s’exiler en France où il a obtenu le statut de réfugié. Lire la suite
« Si l’on pouvait autrefois se demander ce que les ordinateurs ne savaient pas encore faire, aujourd’hui il est urgent de définir ce que les machines ne devraient pas faire, notamment les “SALA” [Systèmes d’armes létaux autonomes]. » Le sous-titre de ce très stimulant petit livre pose d’emblée la question essentielle dès que l’on parle d’intelligence artificielle (IA), celle de l’autonomie des robots, particulièrement des robots à usage militaire. Lire la suite
New areas of conflict are calling into question the fundamentals of our strategy and compelling us to think differently in the face of the many interferences and changes in balance of power that are now ruling the international scene. The culture of the Navy could help us to gain a better grasp of the impact of these new fields of confrontation and therefore to respond to them more effectively. Read more
The training of combat pilots has forever been under continual development in order to react better to changes in operational reality. Combining real flight with simulation tools offers a new field of progress that France is pursuing on a European level.
Air combat is undergoing rapid and fundamental change, and a new look at advanced air-air combat training is required given that current assets are ill-adapted to today’s operational needs. The JANUS project has promise as an innovative and low-cost solution which offers Europe the opportunity to boost its strategic independence.
The arrival of the A330 MRTT (called Phénix in French service) hails a fundamental change in the use of air forces, starting with the strategic air forces (FAS). Fifteen of these aircraft are planned: they will be a genuine game changer and a catalyst for European defence, allowing the French Air Force to strengthen its position as the leader.
Supply of petroleum products is a major operational matter for our forces. The forces’ fuel service maintains a full range of capabilities and competences that are recognised by our allies, and brings expertise both before and during operations.
Human resources are a matter of considerable import for the French Navy, from which comes the need for training of officers during their careers with a single aim: operational effectiveness. It draws on team spirit in transmitting knowledge and competence and bringing experience to the benefit of everyone for the achievement of success in combat.
Although the Atlantique2 MPA is undergoing renovation to extend its life to 2035, it is important to consider its successor, which will be a sort of ‘Swiss army knife’ of the MPA world. It will of course be essential to choose the right aircraft platform, since that will determine the future MPA’s capabilities: much is at stake on a European level, especially since Germany is already a partner in the Maritime Airborne Warfare System (MAWS) programme.
The ALAT continues to evolve and is currently developing air combat in order to gain the maximum potential from new-generation helicopters such as Tigre and NH90. Air combat requires appropriate organisation, daring and confidence in bringing this essential capability to the land forces.
Warfare is constantly changing and its rules challenged, especially those regarding the ethics of war. It is more than ever important to reflect upon the link in combat between effectiveness and ethics by building a structured approach to develop a ‘war conscience’ that is legitimate and responsible.
Operational logistics are at the heart of operations yet need to have a more important place in the training of officers throughout their careers, from application courses to higher command training, with situational exercises at all levels. Such an approach would strengthen the coherence of a military engagement and lead to better conduct and deployment of our forces.
November 1989-2019: 30 years since the fall of the wall and the dramatic changes in Germany that transformed the map of Europe. Helmut Kohl’s Federal Republic rose to the occasion and used its economic strength to seize opportunities in the face of a system in which the DDR had run out of steam. Mikhail Gorbachev’s pragmatism helped in no small measure.
The nuclear bombings of Hiroshima and Nagasaki changed everything. Whilst developing our nuclear deterrent gave the Fifth Republic a trump card, it is not easy to persuade public opinion of the value of the atom in defence of our freedom. There is a need today to improve communication on the matter.
Moscow is once again demonstrating its power, pursuing a policy in which strategic bombers play a significant role. The bomber force is far from modernised, but aviation with a long operational range is a major lever for Russian diplomacy and is supported by the Kremlin with a ring-fenced budget.
The Russian air-ground campaign conducted in Syria from 2015 was effective in that it allowed Damascus to recover part of Syrian territory. Even though Russian assets were far from perfect, they performed well by combining tactical effects: a subject for Western forces to study.
Pakistan remains unstable because of its domestic contradictions. The armed forces act as a state within the state and form the backbone of the country in which national feeling is growing—against India in particular, seen as the great rival power—and moving ‘the land of the pure’ to increase its dependence on China.
Book reviews
1989-2019 : trente ans déjà que le mur de Berlin s’est effondré, marquant une rupture majeure dans l’organisation géopolitique du monde entraînant la fin de la bipolarité imposée à Yalta. Déjà une génération et demie a passé le relais. Avec le fait que cette révolution – sans victimes – appartient désormais à l’Histoire. Et cette marche en avant inéluctable du temps se traduit désormais par le fait qu’à peine 5 % des cadres de nos armées ont connu la guerre froide. Cependant, ceux-ci ont conduit la transformation indispensable de nos forces pour les adapter à un nouveau contexte géostratégique en pleine mutation et qui, aujourd’hui, est devenu instable et dangereux avec le retour des États-puissance et le rapport de force comme mode de régulation des relations internationales.
L’une des conséquences de 1989 fut, à peine quelques années après, la décision prise par le président Jacques Chirac de professionnaliser l’outil de défense et donc de suspendre le service national, un des piliers historiques de la Nation française. En changeant de modèle, il fallut tout revoir et en particulier l’exigence de la convergence entre formation et emploi opérationnel. Plus que jamais, aujourd’hui et demain, la formation – dans toutes ses dimensions individuelles et collectives – doit s’inscrire dans la perspective de l’emploi en opérations, que ce soit sur le territoire national comme le démontre l’opération Sentinelle ou les postures permanentes de sûreté, mais aussi dans les opérations extérieures qui n’ont cessé de se durcir face à un ennemi sans foi ni loi.
C’est le défi actuel de préparer ainsi nos forces avec les hommes et les femmes qui y servent, pour relever les questions posées par les nouvelles conflictualités dans de nouveaux champs d’action comme le cyber, les océans ou l’espace exo-atmosphérique, sans oublier les manipulations de l’information, avec des paradoxes parfois contraignants souvent liés à la dimension budgétaire. De nouveaux outils, dont la simulation, permettront de former plus efficacement nos équipages et nos unités, en utilisant les moyens actuels comme les Boeing KC-135 des FAS qui viennent de fêter leurs 55 ans mais aussi les équipements actuels, comme le montrent le début de la mise en œuvre de l’A-330 Phénix, la mise à l’eau du SNA Suffren ou les premiers Griffon, traduisant la montée en puissance du programme Scorpion, véritable fédérateur pour les forces terrestres.
De fait, il faut dès à présent réfléchir à notre futur modèle d’armée pour la période 2030-2040 et donc préparer, outre les projets comme le Scaf ou le futur porte-avions, les chefs de demain, tout en assurant les missions d’aujourd’hui. C’est le défi du quotidien, la tête dans le guidon tout en regardant les futures étapes, pour ne pas se tromper ni de guerre, ni d’adversaires. La situation plus que fluctuante au Moyen-Orient est là pour nous obliger à prendre conscience que le temps du « soft power » est désormais passé et que les illusions des « dividendes de la paix » doivent être aujourd’hui remisées au placard de l’Histoire. ♦
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