Juillet 1994 - n° 555

Discours de M. Édouard Balladur, Premier ministre, devant les auditeurs de la 46e Session de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Lire la suite

  p. 3-19

Après le Livre blanc sur la Défense

Voici les réflexions de l'amiral Jacques Lanxade, chef d'état-major des armées, sur notre politique militaire, après la publication du Livre blanc sur la Défense et avant l'examen par le Parlement de la loi de programmation. Lire les premières lignes

  p. 21-31

L'auteur, ancien commandant de la 1re armée, a toujours apporté une contribution de grand intérêt aux réflexions stratégiques exposées dans notre revue. Ayant particulièrement approfondi les questions concernant la défense de l'Europe, il a choisi de développer ce thème après la publication du Livre blanc sur la Défense. Il en profite pour réaffirmer son opinion sur la nécessité, pour la France, de disposer d'une armée entièrement professionnalisée.

  p. 33-39

Spécialisé dans l'étude des crises et des conflits contemporains, l'auteur, qui a écrit en collaboration avec Maurice Vaïsse, de La Guerre au XXe siècle (Hachette, 1993), se demande si le Livre blanc, à vouloir aborder de manière exhaustive tous les aspects d'une politique nationale de défense, n'a pas finalement omis de traiter au fond une partie de l'essentiel, savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

  p. 41-48

L'auteur, préfet, est membre de notre conseil d'administration et a participé à l'élaboration du Livre blanc sur la Défense au sein de la commission présidée par M. Marceau Long. Il nous fait part de ses réflexions sur la défense civile telle qu'elle est abordée dans ce document.

  p. 49-53

Colloque - L'Amérique latine

C’est, je crois, la première fois qu’une journée d’études de notre Comité est consacrée à l’Amérique latine. Il est vrai que ce thème n’est pas aussi familier que d’autres à une grande partie du public français : votre assistance montre cependant la curiosité qu’on en éprouve et je pense que les circonstances imposaient, à beaucoup d’égards, ce sujet. Lire la suite

  p. 55-56
  p. 57-72
  p. 73-81
  p. 83-93

• Lorsque nous Français parlons des Latino-Américains, nous devons dire non pas eux mais « nous » car nous sommes aussi des Latino-Américains. Pourquoi ? Nous existons sur ce continent d’une part grâce à l’une des meilleures bases scientifiques du monde sans laquelle nous Français, nous Européens, nous ne disposerions pas de la puissance scientifique que nous avons ; d’autre part grâce à des îles fort riches en hommes et en cultures. Or, je n’ai pas senti dans les exposés le souci d’insertion qui devrait nous caractériser. Avons-nous une telle politique dans ce continent : coopération scientifique et technique, immigration, insertion non seulement économique mais aussi politique ? N’aurions-nous donc que ce sentiment d’être quelque peu exclus ? Je ne vois pas d’organisme « coiffant » à la fois les départements d’outre-mer, les services des Affaires étrangères, l’armée, la recherche, de sorte qu’on voit mal, partant de France, une politique latino-américaine, alors que nous sommes partie prenante sur ce continent. Lire la suite

  p. 95-100

Repères - Opinions - Débats

Cette étude d'ouvrages sur l'Amérique latine est bienvenue au moment où nous publions les actes de notre colloque sur ce continent.

  p. 101-106

En cette année 1994, trois débats ou controverses d’ampleurs bien différentes soulignent l’importance des enjeux de la déréglementation, celle-ci pouvant être définie comme l’ensemble des processus engagés par les États pour éliminer des pans de leur législation et de leur réglementation perçus comme autant d’obstacles au libre épanouissement des initiatives économiques et de la compétition. Lire les premières lignes

  p. 107-114

Cet article a pour objet les réflexions de l'auteur suite à la parution de deux textes. En décembre 1993 et janvier 1994, nous avions publié un article en deux parties sur l'intelligence économique. Concurremment, une commission du Plan présidée par M. Henri Martre élaborait et publiait un rapport sur l'intelligence économique et la stratégie des entreprises.

  p. 115-120

En début d'année, l'auteur, un de nos meilleurs spécialistes sur le Proche-Orient, nous avait informés sur la genèse et les conséquences possibles de l'accord signé entre Israël et l'OLP. En fait, bien des difficultés étaient à prévoir : on en a la preuve avec les actions des extrémistes des deux côtés apparemment décidés à contrecarrer le processus de paix. Il fait une synthèse de la situation plusieurs mois après la signature de l'accord, ce qui bien évidemment ne représente que sa propre opinion.

  p. 121-132

François Guilbert est maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris et chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). En collaboration avec Nicolas Regaud, il a écrit un excellent article sur la Birmanie ou Myanmar en juillet 1992. Richard Werly est journaliste correspondant à Bangkok. Tous deux nous apportent des informations particulièrement intéressantes sur le mouvement khmer rouge, son influence, son avenir. Lire les premières lignes

  p. 133-150

Chroniques

Depuis 1948, l’ONU a engagé 33 OMP dont 17 sont encore en cours. La France est présente dans 6 OMP dans lesquelles il faut distinguer les forces chargées de s’interposer, voire d’agir contre l’une des parties, et les missions d’observation et d’information confiées à un nombre restreint d’observateurs. Sur les 71 000 militaires employés par l’ONU en mars 1994, la France était représentée par près de 7 200 hommes, dont environ 60 gendarmes dans la police de l’ONU et 70 observateurs. L’action de la France au profit de l’Organisation est, en outre, prolongée par l’existence de forces qui sont sous un commandement multinational. Lire les premières lignes

  p. 151-155
  p. 156-165

Si la fin de la confrontation Est-Ouest et l’avènement de la démocratie dans la plupart des pays de l’Est permettent de ne plus envisager des conflits militaires généralisés en Europe, il n’en reste pas moins qu’il existe un potentiel de crises dans un environnement géostratégique étendu qui peut constituer, à terme, une menace directe pour l’Allemagne. Lire la suite

  p. 166-167
  p. 166-167

Le Plan de modernisation de la fonction personnel (PMFP), lancé en 1989, entre maintenant dans sa phase terminale. Ce plan a vu le jour suite à une étude nécessitée par le renouvellement du système d’information de la Direction du personnel de l’Armée de terre (DPMAT) et faisant clairement apparaître le besoin de moderniser la fonction personnel de l’Armée de terre. La décision de mettre en œuvre ce plan a été prise par le ministre de la Défense le 18 juin 1991. Lire la suite

  p. 175-177

La fréquence et la complexité croissantes des opérations combinées auxquelles la Marine participe, de plus en plus souvent dans des contextes interarmées ou interalliés d’une part, la mise en œuvre de systèmes de plus en plus perfectionnés d’autre part, nécessitent une qualification des personnels sans cesse entretenue par un entraînement régulier. Si l’exercice à la mer constitue un cadre réaliste qui s’impose, la part de l’activité qui peut lui être consacrée est en diminution ; par ailleurs, les concours nécessaires à l’entraînement deviennent rares et coûteux et la mise en œuvre d’armes réelles difficile. Lire la suite

  p. 178-180

Dès août 1923, à San Diego, le ravitaillement en vol entrait dans l’ère opérationnelle : un bombardier DH-4B établissait alors un record d’endurance de plus de 37 heures après 15 ravitaillements en vol. Le ravitailleur était un autre DH-4 qui se plaçait à la verticale du bombardier et déroulait vers lui un tuyau terminé par une poignée pistolet. Lire la suite

  p. 181-183

Deux cent mille à cinq cent mille morts et au moins deux millions de personnes déplacées : si ces évaluations données fin mai 1994 sur les dégâts humains provoqués par le conflit rwandais se révèlent exacts, le continent noir aura vécu l’un des drames les plus horribles de son histoire. Lire la suite

  p. 184-186

Au pouvoir après avoir écrasé le soulèvement démocratique de septembre 1988, la junte militaire birmane, connue sous le nom de Suite Law and Order Restauration Council (SLORC), fut mise au ban des nations après qu’elle eut refusé de reconnaître le résultat des élections qu’elle avait elle-même organisées le 27 mai 1990. Le principal parti d’opposition, la Ligue nationale pour la démocratie de Mme Aung San Suu Kyi, avait remporté 392 des 485 sièges, mais la nouvelle Assemblée ne fut jamais convoquée et une soixantaine de ses élus, dont Mme Aung San Suu Kyi, furent emprisonnés. Le beau visage de la jeune femme à la voix rauque, fille d’un héros de l’indépendance birmane, et sa situation d’épouse d’un Britannique ont beaucoup fait pour émouvoir le monde. L’Assemblée générale des Nations unies, dans sa résolution du 18 décembre 1992, a condamné la situation des droits de l’homme en Birmanie et a réclamé la libération des prisonniers politiques. Ni le prix Nobel attribué à Mme Aung San Suu Kyi, ni l’appel de huit prix Nobel venus à la frontière birmano-thaïe en février 1993, ni les termes sévères du rapport Yozo Yokata [NDLR 2023 : du nom du professeur japonais de droit, rapporteur spécial chargé d’étudier la situation des droits de l’homme au Myanmar] quelques mois plus tard, n’ont ébranlé les militaires. Lire la suite

  p. 187-189

Bibliographie

Récemment, partant dans cette revue « à la recherche de la pensée navale », nous nous étions interrogés sur les spécificités de la stratégie maritime. C’est à une recherche analogue, mais beaucoup plus approfondie, que Serge Grouard s’est employé dans ce livre, où ce jeune énarque fait la démonstration, non seulement de son érudition, mais aussi de ses talents d’analyste et de pédagogue. Lire la suite

  p. 190-192

René Galy-Dejean : La simulation des essais nucléaires  ; rapport d’informations n° 847, Commission de la défense nationale, 15 décembre 1993 ; 63 pages - Robert Carmona

L’intervention télévisée du 10 mai 1994 a mis en relief, s’il en était besoin, le désaccord fondamental existant entre le président de la République et le Premier ministre au sujet du moratoire sur les essais nucléaires, décidé par M. Mitterrand et annoncé par M. Bérégovoy le 8 avril 1992, puis prorogé depuis lors. Le chef de l’État a assuré, à cette occasion, que « tant qu’il occuperait ses fonctions, il n’y aurait pas de nouveaux essais » et, prenant un pari sur l’avenir, s’est dit persuadé qu’« après lui, on ne le ferait pas, parce que la France ne voudra pas offenser le monde entier en relançant le surarmement nucléaire ». Il a invoqué implicitement à l’appui de son affirmation les grandes échéances diplomatiques que sont la révision du Traité de non-prolifération (TNP) et la conclusion d’un traité d’interdiction permanent des essais nucléaires (Comprehensive Test Ban Treaty) envisagé peu après. Prononçant quelques jours plus tard une conférence en clôture de la 46e session de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). M. Balladur n’a pas exclu une « reprise éventuelle des essais nucléaires en fonction de la situation internationale et du comportement des autres puissances nucléaires », en soulignant que la « France n’avait jamais accepté de lier la suspension de ses essais à la négociation » du traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Lire la suite

  p. 192-194

Olivier Carré : L’islam laïque ou le retour de la « grande tradition »  ; Éditions Armand Colin, 1993 ; 167 pages - Claude Le Borgne

La thèse de l’auteur est claire. Résumons-la avant de la critiquer. Un islam laïque est possible ; l’histoire comparée de l’islam et de la chrétienté plaide, sur ce plan, en faveur du premier. Passés les premiers siècles (plus précisément à partir du XIe), l’islam, dans ce qu’Olivier Carré appelle sa « grande tradition », a nettement séparé pouvoir et religion, tandis que la chrétienté les unissait selon deux voies, théocratie romaine ou césaropapisme orthodoxe. Ce n’est que tout récemment que, sous l’égide d’un appareil islamique international dirigé par l’Arabie saoudite et sous la pression des islamistes issus des Frères musulmans, l’islam revient à la pratique globalisante des trois D : à la fois religion, cité terrestre et État (Din, Dunia et Daoula). De cette « orthodoxie déviante », il est possible de sortir ; revenant à la « grande tradition », un « islam post-islamiste » peut s’instaurer, compatible avec la modernité. Lire la suite

  p. 194-195

Yves Malet : Deux guerres, Indochine-Vietnam, Français-Américains  ; Éditions la Pensée universelle, 1993 ; 271 pages - Michel Klen

Yves Malet est un ancien officier qui a servi la plus grande partie de sa carrière en Indochine (où il a successivement commandé trois bataillons au Tonkin), en Afrique noire, à Madagascar et en Afrique du Nord. Il nous livre ici une étude minutieuse des deux guerres qui ont bouleversé le Vietnam. Entre l’engagement des Français et celui des Américains, une comparaison s’imposait. L’auteur nous la propose dans un récit bien documenté ; l’ouvrage dépasse cependant l’essai historique. Chaque événement important est habilement commenté et scrupuleusement analysé dans son contexte particulier. Le lecteur est ainsi amené à réfléchir, donc à mieux percevoir les réalités de certaines situations. Lire la suite

  p. 195-196

Martial Dassé : Les guérillas en Asie du Sud-Est  ; FEDN, L’Harmattan, 1993 ; 270 pages - Pierre Morisot

La thèse majeure soutenue avec talent par l’auteur surprendra ceux qui ont fini par se persuader que, accrochée au fond des rizières, rampant dans la jungle, immergée autour des sampans, flottant dans les fumeries et les arrière-boutiques des compradors [commerçant enrichi par les échanges avec les étrangers], éclairée surtout par les conseils paternels de Mao et le souvenir de l’inusable Sun Tsu, la guérilla asiatique est invincible. En fait, l’exemple indochinois resta isolé. Le succès y fut sans doute dû à la conjonction d’éléments favorables : un nationalisme authentique fondé sur un long passé historique et dirigé contre un colonisateur d’une autre couleur de peau, un travail d’agitation et de noyautage entrepris de longue date, le soutien actif d’une grande puissance facilité par une frontière commune, des chefs de premier ordre, des unités valeureuses… et la naïveté américaine (voir les diatribes vengeresses des pages 171 et 211). Lire la suite

  p. 196-197

Collectif : Le Japon 1994  ; Maison franco-japonaise de Tokyo et L’Harmattan, 1994 ; 649 pages - Jacques Goldfiem (de)

Il faut saluer l’exploit des Éditions L’Harmattan d’avoir publié en mars un livre de 650 pages dont la rédaction a été achevée à la mi-janvier. Cette édition entièrement refondue d’un ouvrage désormais annuel représente un fabuleux travail collectif et anonyme de la part des services de l’ambassade de France et de la Maison franco-japonaise de Tokyo. C’est pourquoi il est fort dommage qu’on ne l’aborde qu’avec une certaine irritation. Le titre veut faire croire que l’on va trouver dans cet ouvrage les informations et chiffres de l’année 1994. Or, en arrêtant la rédaction d’un annuaire dans les tout premiers jours d’une année, alors que les bilans économiques de la précédente ne sont pas encore connus, cela veut dire que les chiffres fournis dateront de deux ans. Ainsi la première page de l’introduction, intitulée « Le Japon en bref », commence-t-elle par un tableau de statistiques dont une seule concerne l’ensemble de 1993, deux sont indiquées comme de la fin de 1993 et les douze autres sont les chiffres de 1992. Il en est de même dans le corps de l’ouvrage. Il aurait été plus judicieux d’attendre des statistiques de l’an dernier et de publier en mai ou juin un « Japon 1993 » dont le contenu aurait été conforme au titre. À la décharge de ses auteurs, il faut dire qu’il existe une véritable fuite en avant des éditeurs d’annuaires, particulièrement en Asie : ainsi, le classique Asia Yearbook 1994 a-t-il été mis en vente en octobre 1993. Lire la suite

  p. 197-198

Revue Défense Nationale - Juillet 1994 - n° 555

Revue Défense Nationale - Juillet 1994 - n° 555

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Juillet 1994 - n° 555

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Aucune contribution n'a encore été apportée.