Débat - La Communauté des États indépendants (CEI)
Peut-on dater du 12 juin 1991 la naissance de la CEI ? C’est ce jour en effet que Boris Eltsine fut élu à la présidence de la Russie au suffrage universel direct. Boris Eltsine ce jour prend le pas devant l’histoire sur son rival Mikhaïl Gorbatchev président d’une URSS moribonde. Lire la suite
Je crois que la question de la CEI mérite d’être posée avec force à quelques jours des deuxièmes élections législatives de la Russie nouveau modèle. Ce terme est d’ailleurs impropre ; après le pléonasme des démocraties populaires, voici la Communauté des États indépendants ; or sont-ils indépendants dès lors qu’ils sont en communauté ? tels sont les pièges du langage. C’est l’exploit des communistes défunts d’avoir inventé ce terme qui reflète l’embarras des fondateurs, ne sachant pas comment concilier les aspirations à l’indépendance des uns et les aspirations à la communauté des autres. Cette structure provisoire fut très vite oubliée ; sa seule manifestation d’existence aura été les jeux Olympiques au cours desquels on a comptabilisé les médailles au sein de la CEI sans que cela ait de conclusion convaincante ni dans le domaine monétaire, ni dans celui des relations économiques, ni surtout dans celui des relations politiques. Le mot a effectivement un sens à Moscou, il en perd au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la Russie. Il n’a, de toute manière, aucune cohérence véritable malgré les sommets récurrents. Lire les premières lignes
• À court et moyen terme, et du strict point de vue militaire, la Russie et la CEI peuvent-elles constituer encore une menace pour nous ? Lire la suite
Nous arrivons au terme de ce débat, j’en retiens ce tableau étonnant que l’on vous a décrit, mais aussi, en fond de toile, que de points d’interrogation dans tous les domaines, sans doute même, que d’incertitudes sur l’avenir ! Et encore, que de conflits entre les dirigeants présents et futurs ! S’il ne fallait retenir qu’une seule leçon des propos qui ont été échangés ce soir, ce serait celle-ci : l’homme qui dirige la Russie et son entourage immédiat ont vraiment voulu la renaissance d’une grande nation russe, basée sur un couple russo-ukrainien, lequel est manifestement ancré dans le destin de ce pays. Lire la suite
Repères - Opinions - Débats
Ancien préfet, l'auteur a participé, auprès de Marceau Long, ancien vice-président du Conseil d’État, au jury d’entrée à l’ENA. Il nous fait part, ici, des observations qu’il tire de cette participation, au moment où la mode oppose facilement la société française à ses « élites ». Elles sont plutôt réconfortantes pour ce qui est de la cohésion nationale, à la fois condition et objectif de la défense nationale, telle qu’elle résulte de notre tradition juridique et morale. Elles débouchent, en revanche, sur une impression plus nuancée au regard de la conscience des exigences propres de la défense.
À l’occasion de la publication d’un Livre blanc sur la gestion du personnel militaire de l’armée de terre, le général de corps d’armée Jean-Claude Bertin, directeur, précise l’ambition de ce document dans l’article ci-dessous. Nous l’en remercions vivement. Lire les premières lignes
En août-septembre 1994, l'auteur, grand spécialiste du monde soviétique, ancien commandant de la 2e DB, avait montré combien restait indispensable la force blindée dans la stratégie actuelle. Ici, il applique ce principe à la constitution d’une force qui serait susceptible de répondre à toutes les menaces envisageables, et d’effectuer toutes les missions que lui assignerait le gouvernement. Lire les premières lignes
C’est afin d’éclairer le Comité de liaison Défense-CNPF (Conseil national du patronat français) et de défendre une formule qui, sans remettre en cause l’universalité du service, contribue concrètement à notre expansion économique à l’étranger, que cet article, fruit d’une minutieuse étude, a été rédigé.
Inspecteur général des finances, directeur général honoraire de la Banque européenne d’investissements, l'auteur partage ses réflexions sur un sujet extrêmement important pour l’Union européenne, et donc la France, mais que l’opinion publique ne saisit pas encore parfaitement : la monnaie unique, qui doit être mise en place le 1er janvier 1999.
L’auteur nous livre ici ses réflexions sur les affaires de coopération dans le domaine aérospatial, fruits d’une expérience de plusieurs années acquise au sein de la société Dassault.
Spécialiste des relations internationales et des questions stratégiques en Asie, l'auteure nous décrivait, en juillet 1995, elle nous décrivait les rivalités en Asie, en particulier celle — quasi éternelle — entre la Chine et le Japon. Ici, elle aborde justement la politique de sécurité de ce dernier État, dont l’opinion publique reste profondément pacifiste, alors que le budget de la défense — 1 % du PIB — atteint des sommets ! Nul doute que dans un avenir mal défini, une concurrence — peut-être seulement économique, espérons-le — ne renaisse entre le Japon, la Chine et… les États-Unis. Lire la suite
Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris et de Paris I Panthéon-Sorbonne, l'auteure est chargée de recherche au Groupe de sociologie de la défense de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Elle prépare une thèse de doctorat en sciences politiques sur le thème « observation spatiale et rapports de pouvoir internationaux ». Cet article a fait l’objet d’une intervention lors d’un colloque en 1995.
Chroniques
Depuis la création de l’Onu, la Suède a régulièrement fait l’objet de demandes de participation aux opérations de maintien de la paix. À ce jour, plus de 65 000 Suédois, hommes et femmes, ont servi la paix au sein de quinze OMP dans les différentes parties du monde ; 62 d’entre eux y ont perdu la vie. De même, ses diplomates se sont beaucoup engagés dans cette mission. Le comte Bernadotte, premier négociateur de l’Onu, est intervenu dans le conflit du Proche-Orient pour trouver un compromis en 1948. Il fut assassiné par des extrémistes israéliens. Dag Hammarskjold, second secrétaire général des Nations unies et Prix Nobel de la paix, périt dans un accident d’avion en septembre 1961 pendant le règlement de la crise congolaise. Lire les premières lignes
Liés par une association à caractère économique et culturel (1), sept pays composent l’Asie du Sud du point de vue géopolitique : le Bangladesh (120 millions d’habitants), le Bhoutan (1,5 million), l’Inde (plus de 900 millions), les Maldives (200 000), le Népal (19 millions), le Pakistan (125 millions) et le Sri Lanka (18 millions). Elle est caractérisée par son unité physique (cette partie de l’Asie est souvent appelée « sous-continent indien ») et culturelle, par son poids démographique (2) ainsi que par sa militarisation (3), volets nucléaire et balistique compris. Lire les premières lignes
Le concept d’« armes non létales » est typiquement issu de la réflexion, pour l’essentiel américaine, menée après la guerre du Golfe à partir des multiples clichés largement commentés et véhiculés par les médias, tels que « guerre propre », « objectif zéro mort », « frappe chirurgicale », « dommages collatéraux réduits », « mesures incapacitantes », etc. À cet égard, il est clair que, dans les interrogations concernant les conflits futurs et les systèmes de défense permettant de les affronter, deux tendances lourdes caractérisent très nettement l’évolution des sociétés occidentales : d’une part, l’importance de l’information et de la communication en temps de crise, et, d’autre part, la préservation des vies humaines. Lire les premières lignes
Depuis 1989, année au cours de laquelle le mouvement de revendication démocratique s’est développé à grande échelle en Afrique au sud du Sahara, on a pu constater un sérieux ralentissement de la vague de coups d’État militaires qui déferlait sur le continent depuis le 13 janvier 1963, date à laquelle eut lieu, au Togo, contre le président Sylvanus Olympio, le premier putsch après les décolonisations. Lire la suite
Depuis le retrait de l’autorité provisoire de l’Onu au Cambodge (Apronuc), en septembre 1993, le Cambodge, monarchie constitutionnelle avec un gouvernement bicéphale, a bien du mal à établir une véritable démocratie et connaît tous les signes des régimes corrompus : corruption, drogue, prostitution… On est maintenant bien loin des immenses espoirs qui avaient suivi les élections de mai 1993. Les succès tant vantés de l’Apronuc ne l’ont été qu’en comparaison avec les échecs de l’Onu dans d’autres parties du monde. Au Cambodge, le désenchantement a fait place au rêve. Sur le terrain, les Khmers rouges conservent leurs positions. Cependant, l’économie, largement soutenue par l’aide internationale, donne les premiers signes de reprise. Lire les premières lignes
Bibliographie
La guerre d’Algérie n’est pas un bon sujet de roman. Bernard Chambaz l’a pourtant choisi. À Dieu vat ! Le 19 mars 1962 au matin, alors qu’à midi le cessez-le-feu entrera en vigueur, un peloton du 27e régiment de dragons, stationné à Bou Saada, tombe dans une embuscade : doublement malencontreuse, elle fait la trame du livre ; mais elle n’en occupe que quelques brefs chapitres, entre lesquels l’auteur – ou son héros Étienne – remonte le temps et brosse, en une chronologie inverse, le tableau d’une unité d’appelés ordinaires et de gradés qui le sont moins. Historien, poète et virtuose du langage, Bernard Chambaz excelle à la restitution des souvenirs en chaîne et des évocations d’enfances banlieusardes. Nous voici dans la tête des gens, séjour en soi peu confortable, et emportés attachés au char de la pensée, dont on sait, quelque pauvre qu’en soit le départ, les extravagances où sa course épuisante nous mène et dont, heureusement, la vie qui va nous épargne d’avoir conscience. Lire la suite
Voici une belle leçon de géographie et de géopolitique sur une région pour laquelle les qualificatifs de « complexe » et d’« instable » sont à l’évidence d’aimables euphémismes. Comme les apôtres, ils se sont mis à douze (dont un anglophone) pour exposer la situation de ce millénaire « refuge des proscrits de toutes les causes et de toutes les nations », comme l’écrivait déjà Alexandre Dumas en une pertinente citation placée en épigraphe. À moins d’être agrégé de géographie ou d’avoir à la fois vu le jour à Stepanakert, passé ses vacances à Sukhumi et canoté sur le lac Sevan, le Caucase nous est passablement inconnu. Pour s’y retrouver, l’ouvrage ne fournit qu’un méchant croquis. La première précaution pour aborder ce livre est donc de courir se procurer une carte claire et lisible. Lire la suite
La présence d’Africains en France, de Turcs en Allemagne ou d’Asiatiques en Grande-Bretagne est une question d’actualité qui préoccupe les opinions et les hommes politiques. Or ce phénomène n’est qu’un aspect contemporain des migrations internationales, qui font que, depuis la préhistoire, des populations se déplacent d’un territoire à l’autre. Les errances de Caïn et d’Abraham et la colonisation des Amérique sont les prémices de courants qui se sont notablement amplifiés et diversifiés au XXe siècle. En 1995, 140 millions de personnes vivent en dehors de leur pays d’origine. Lire la suite
En cette fin de XXe siècle où l’hégémonie américaine à travers le monde atteint un niveau sans doute jamais égalé, cet ouvrage paru aux éditions de l’Addim dans la jeune collection « Esprit de défense » arrive à point nommé : il vise à expliquer le discours stratégique américain à partir des conceptions théologiques et morales des premiers habitants de la Nouvelle-Angleterre. Les liens entre la naissance et le développement des États-Unis et le puritanisme d’origine calviniste implanté au XVIIe siècle par les pères fondateurs du Mayflower sont bien connus. Les excès rapportés dans La lettre écarlate de Nathanael Hawthorne, dont la malheureuse femme adultère de Salem fut la victime, sont dans toutes les mémoires. De même, dans un ordre d’idée tout à fait différent et pour se limiter à des références relativement anciennes, les conceptions idéologiques d’un Wilson ou d’un Roosevelt et certaines de leurs conséquences ne sont pas près d’être oubliées dans notre pays. Par contre, présenter toute l’histoire de la stratégie américaine, et singulièrement celle de l’ère nucléaire, comme la pure et simple mise en application de cette doctrine était une œuvre originale et ambitieuse. L’auteur, ancien officier de marine, spécialiste des questions nucléaires et docteur en sciences politiques, s’y est attelé de manière circonstanciée et déterminée. Lire la suite
Dix ans après l’affaire du Rainbow Warrior qui déclencha une crise politique en France et entraîna la démission du ministre de la Défense Charles Hernu, Dominique Prieur a choisi de s’exprimer avec beaucoup de clarté et de franchise, mais jamais dans un esprit de revanche. Dans un ouvrage attendu, cet ancien officier de la DGSE nous livre le récit complet de cette incroyable mission menée à Auckland, en Nouvelle-Zélande, pour contrer les agissements de l’organisation Greenpeace à l’encontre de notre politique de dissuasion nucléaire. Dans un style très direct, l’auteur nous relate tous les faits marquants de cette expédition hors du commun : les préparatifs de l’opération, l’arrestation des « faux époux » Turenge, les conditions éprouvantes de sa détention dans la prison pour femmes à Christchurch, ses interrogatoires pénibles, son procès, le soutien moral de son avocat maître Soulez-Larivière, le réconfort sans faille apporté par son mari Joël, sa condamnation, son exil dans un îlot lointain du Pacifique (Hao) et les circonstances de sa libération. Lire la suite
Comme elle l’avait déjà fait en 1990 avec son Koutouzov, Sophie de Lastours nous invite à la redécouverte d’une époque grâce à l’étude de la personnalité d’un chef militaire, en l’occurrence le maréchal Mikhaïl Nicolaïevitch Toukhatchevski. Lire la suite
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