Si nous considérons l’histoire de notre armée dans le « temps long » cher à Fernand Braudel, que voyons-nous ? Nous voyons Louvois organiser l’armée moderne. Celle-ci traversera la Révolution et l’Empire, non sans s’enrichir des apports de Guibert et de l’étincelante pratique de Napoléon. En liquidant la Grande Armée, la Restauration ne conserve que les forces qui permettront à la France de conduire des campagnes limitées à la périphérie d’une Europe stabilisée par le Congrès de Vienne ; mais si l’armée conserve sa vigueur dans ces violentes échauffourées, le commandement ne se prépare pas aux grandes épreuves nationales. Lire les premières lignes

  p. 11-23

En 1989, la France célébrait le bicentenaire de la Révolution française ; mais c’était aussi l’année de la chute du mur de Berlin et de l’effondrement du bloc soviétique. Cet événement, cette « révolution » finalement pacifique allait bouleverser la donne politique de cette fin du deuxième millénaire. La confrontation Est-Ouest, qui pendant près d’un demi-siècle risquait de déboucher à tout moment sur une guerre nucléaire embrasant la planète, a finalement cédé la place à l’ouverture de coopérations actives entre l’Est et l’Ouest ; plusieurs pays de l’ancien bloc soviétique (Pologne, Hongrie, République tchèque) ont depuis été accueillis au sein de l’Otan. Lire les premières lignes

  p. 24-40

Les forces terrestres s’engagent au sol et près du sol pour maîtriser ou contrôler, en permanence et dans la durée, des milieux physiques et humains diversifiés, hétérogènes et complexes. Lire les premières lignes

  p. 41-52

Si par le passé l’armée de terre s’est toujours adaptée à la nouveauté, elle doit désormais faire face à des changements sans précédent dans trois domaines majeurs. Lire les premières lignes

  p. 53-60

L'auteur, président du Groupement européen des industries de défense, présente le point de vue de celui-ci sur les activités de l'Union européenne dans le secteur de l'industrie de défense.

  p. 61-69
  p. 70-75
  p. 76-82
  p. 83-93

Repères - Opinions - Débats

L'auteur, professeur associé de science politique à l'université de Marne-la-Vallée avait publié, dans notre numéro de février 1998, un article très approfondi sur l'élargissement de l'Otan au service de l'industrie de défense américaine. Dans le texte ci-dessous, il brosse un panorama très complet des exportations d'armements russes. Même si son industrie nationale est quelque peu désorganisée, la Russie reste un exportateur majeur d'armes, avec trois clients principaux : la Chine, l'Inde et l'Iran. Nous avons estimé intéressant de placer ce texte à la suite du dossier sur Eurosatory 2000.

  p. 94-110

Fidèle à ses idées et à notre revue, l'auteur nous fait part de ses réflexions personnelles sur ce qu'il appelle deux « fausses guerres » : les conflits en Irak et au Kosovo.

  p. 111-117

La politique et la coopération militaire de la France en Afrique est un thème que nous abordons souvent selon les évènements et les différents évolutions auxquels nous assistons. Dans notre numéro de février 2000, nous publions, l'opinion d'un officier camerounais. 

  p. 118-125
  p. 126-131

Avec l'internationalisation des échanges, on assiste à une redéfinition des centres et des périphéries du monde. Si les frontières politiques tendent à s'estomper, d'autres plus subtiles mais plus complexes, apparaissent, séparant des unions régionales prospères d'autres zones, souvent pauvres.

  p. 132-142

On parle beaucoup en ce moment de l'affaire Elian Gonzalez, cet enfant cubain réfugié aux États-Unis. À cette occasion, l'auteur, spécialiste de l'Amérique latine, nous présente la situation, peu brillante, de cette île que Fidel Castro, le lider maximo, dirige, tel un caudillo ignorant la démocratie, depuis plus de quarante ans.

  p. 143-150

Chroniques

Début avril, M. Kofi Annan, secrétaire général de l’Onu, a présenté un plan pour le XXIe siècle afin que la mondialisation devienne « une force positive pour tous les peuples de la planète ». Dans les enceintes internationales, on goûte fort ce genre d’exercice sans valeur sur le plan pratique. Pour l’heure, force est de constater l’impuissance des organismes internationaux quant aux problèmes du moment. Depuis des mois, les ONG et nombre d’observateurs lançaient des cris d’alarme au sujet de la famine qui allait frapper la corne de l’Afrique : que firent l’Unicef, l’OMS, le Programme alimentaire mondial ? Ils n’entreprirent rien, aucune initiative de prévention, de sorte que le désastre étant là, on vit l’Unicef lancer des appels dans la presse occidentale, manifestement plus pour se dédouaner que pour remédier à l’urgence. Ce qui est prévisible et même prévu n’entraîne aucune contrainte, ne bénéficie d’aucune attention particulière au sein de ces organismes spécialisés : il est vrai que leur budget de fonctionnement est suffisamment vorace pour qu’on ne puisse y crier famine ! Lire la suite

  p. 151-153
  p. 154-167
  p. 168-173
  p. 174-178
  p. 179-184

Par son implantation historiquement et essentiellement rurale, la gendarmerie constitue la principale force de sécurité des montagnes françaises. Afin d’exercer les missions traditionnelles de surveillance générale et de police judiciaire, mais aussi d’apporter assistance et secours aux vacanciers et autres promeneurs et sportifs, les zones de montagne nécessitent, notamment en périodes hivernale et estivale, une mobilisation de personnels et de moyens relevant de formations spécialisées de gendarmerie (1)Lire la suite

  p. 185-186

Depuis les indépendances des pays africains, d’innombrables sommets internationaux jalonnent l’histoire des relations entre le continent, ses partenaires du Nord, et la communauté internationale. Malgré l’importance et l’intensité des relations entre l’Europe et l’Afrique, malgré les nombreuses ambitions euro-africaines affichées depuis les années 70, c’est seulement en cette année 2000 qu’aura été tenu le premier sommet Europe-Afrique, qui a rassemblé au Caire les 3 et 4 avril, pas moins de 35 chefs d’État et de 20 Premiers ministres, ainsi que le roi du Maroc, Mohammed VI, représentant le seul pays africain non-membre de l’OUA. Organisé non sans difficulté à l’initiative du Portugal, ancienne puissance coloniale et présidant durant le premier semestre de cette année l’Union européenne, ce sommet politique avait pour objectif de jeter les bases générales, de définir les grands principes d’un nouveau partenariat entre les quinze pays de l’Union européenne et l’ensemble des États du continent africain. Lire la suite

  p. 187-189

Après son élection, le 18 décembre 1997, et sa prise de fonctions le 25 février 1998, le président Kim Dae-jung a dû gouverner avec une fragile majorité à l’Assemblée nationale (Chambre unique), obtenue par une alliance contre-nature avec l’Union libérale démocrate (ULD), parti conservateur dirigé par le général Kim Jong-pil, ancien chef des services secrets, lesquels avaient enlevé Kim Dae-jung au Japon en 1973. L’incroyable redressement de l’économie en 1999, avec le taux de croissance le plus élevé d’Asie, pouvait lui faire espérer que son Parti démocratique du millénaire (PDM) remportât les élections législatives du 13 avril 2000 contre le Grand parti national (GPN). L’annonce, trois jours avant le scrutin, de la prochaine rencontre historique avec son homologue nord-coréen aurait dû être un facteur décisif dans le choix des électeurs. Cependant, ceux-ci en ont décidé autrement et Kim Dae-jung se retrouve, au Parlement, dans une situation presque identique. Lire la suite

  p. 190-192

Bibliographie

Alain Peyrefitte : C’était de Gaulle  ; Éditions Fayard, 2000 ; 666 pages - Marc Bonnefous

Avec ce troisième tome, couvrant les années 1966 à 1969, s’achève la tâche que l’auteur s’était fixée. Le dernier mot jeté sur le papier, sa vie, aussi, s’est achevée. Consciencieux jusqu’à la minutie, fin analyste, archiviste et documentaliste, il a jeté dans sa bataille de mémorialiste ses ultimes forces pour une œuvre exemplaire. Lire la suite

  p. 193-194

Général Bigeard : Le siècle des héros  ; Éditions n° 1, 2000 ; 282 pages - Michel Klen

Le général Bigeard reste un témoin privilégié du XXe siècle. Avec la fougue, la passion et le franc-parler qu’on lui connaît, il retrace à sa façon l’histoire du siècle trépidant qui vient de s’écouler. Dans un style simple, il met en lumière le destin des hommes et des femmes qui se sont distingués par le sens de l’honneur et qui ont fait la France d’aujourd’hui. L’officier le plus décoré de l’armée française rend ainsi un hommage vibrant aux héros qui ont œuvré pour leur patrie. Certains sont célèbres comme Pierre et Marie Curie, les découvreurs de la radioactivité naturelle, Lyautey, le promoteur d’un empire colonial éclairé, Albert Schweitzer, le premier « médecin sans frontières », Jean Bouin, « un grand sportif, mais aussi un vrai patriote, mort au champ d’honneur en 1914 », le boxeur Marcel Cerdan qui a connu une fin tragique, Jacqueline Auriol, la première femme à avoir passé le mur du son aux commandes d’un avion, Clemenceau, le Père la Victoire, les généraux de la France victorieuse en 1945 (Leclerc, de Lattre, de Gaulle), Jean Moulin, le chef héroïque de la Résistance (« son corps est brisé, mais pas son âme »)… Lire la suite

  p. 194-195

Vincent Desportes : Comprendre la guerre  ; Économica, 2000 ; 397 pages - Jean-Louis Dufour

Une sorte de jubilation saisit le lecteur, une fois lu et refermé le beau livre de Vincent Desportes. Qu’en l’an 2000, un officier supérieur d’active, appartenant à l’armée de terre, puisse présenter au public, c’est-à-dire aussi à ses commensaux, voire à ses chefs, un véritable manuel de la guerre, aussi bien illustré d’exemples pertinents qu’il est supérieurement écrit, aussi passionnant qu’il est dense, est un signe hautement positif de bonne santé. À l’évidence, l’esprit demeure dans les rangs d’une armée où l’on ne dédaigne point de prendre ainsi la plume, et où, jusqu’à plus ample informé, les auteurs d’ouvrages de réflexion stratégique ne sont pas automatiquement « rayés du tableau d’avancement ». Lire la suite

  p. 195-196

Viviane Forrester : Une étrange dictature  ; Fayard, 2000 ; 223 pages - Claude Le Borgne

Au secours ! Viviane revient. En 1996, elle publiait L’Horreur économique (1). Poursuivant son combat, elle nous décrit Une étrange dictature, celle de l’ultralibéralisme. Les deux livres ont été fort critiqués par les économistes. Le dernier, qui souffre des mêmes défauts d’écriture, étonnants chez un membre du jury Fémina, que le premier, paraît rédigé à la va-vite. La composition en est si floue qu’on déplore que les chapitres — on en compte douze — n’aient point de titre : ce petit travail eût obligé l’auteur à plus de rigueur et nous sommes empêchés de le faire à sa place. Pourquoi donc rendre compte du livre ? parce qu’il est assuré d’une large audience (350 000 exemplaires du premier ont été vendus en France, annonce l’éditeur) ; parce que la thèse soutenue par Mme Forrester mérite réflexion. Que l’avocate soit médiocre n’empêche pas que la cause soit bonne. Lire la suite

  p. 196-198

Arthur Conte : La drôle de guerre  ; Plon, 1999 ; 344 pages - Pierre Morisot

On ne se donnera pas la peine ici d’insister sur un talent de narrateur attesté par l’impressionnante liste de productions à succès d’Arthur Conte qu’on qualifierait volontiers de prolifique, si ce terme ne revêtait pas un sens souvent méprisant. Dans la ligne de C’était la IVe République que nous avons eu le plaisir d’analyser voici peu, nous avons affaire à une histoire, non pas romancée, mais disons plutôt « descriptive », où l’événement politique ou guerrier est restitué de façon vivante, éclairé par le comportement des protagonistes, et en même temps placé dans son contexte parlementaire, économique, social, artistique, mondain… C’est ainsi par exemple qu’en « ce bel été 1939, non moins enchanteur que celui de 1914 », le lecteur assiste à la signature du pacte germano-soviétique comme s’il y était. Lire la suite

  p. 198-199

Jacques Riboud : Souvenirs d’une bataille perdue (1939-1940)  ; Éditions JRSC, 1995 ; 436 pages - Pierre Morisot

On ne saurait trouver meilleure illustration de La drôle de guerre d’Arthur Conte que ce témoignage alerte et sympathique publié voici quelques années. Jacques Riboud n’est pas à confondre avec un brave soldat Chveik. Ingénieur des Mines, il rejoint comme lieutenant, au cours de cette morne mobilisation de 1939 « sans chant ni fleurs », le Ve groupe du 237e régiment d’artillerie lourde hippomobile et remplit sa mission avec sérieux, tout en gardant les yeux ouverts et en accompagnant le récit des événements (ou des non-événements) quotidiens de réflexions de tous ordres. Lire la suite

  p. 199-200

Revue Défense Nationale - Juin 2000 - n° 621

Revue Défense Nationale - Juin 2000 - n° 621

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Juin 2000 - n° 621

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

Aucune contribution n'a encore été apportée.