La détente, entreprise longue et difficile, ne va pas sans risques. Démobilisées par l'illusion d'une sécurité pourtant précaire, les opinions occidentales répugnent aux efforts de défense. Or l'Alliance atlantique est ébranlée. La doctrine de la flexible response a entamé la crédibilité de la garantie nucléaire américaine ; des retraits de troupes américaines d'Europe, toujours possibles en raison des pressions constantes du Congrès, lui porteraient un coup fatal. Les Européens se doivent donc de rechercher des solutions de rechange viables à cette stratégie condamnée. Cependant rien ne serait plus dangereux que de vouloir tout bouleverser pour repartir à zéro. Rien ne servirait non plus de vouloir bâtir un système théorique ignorant les réalités présentes et l'expérience passée. Lire les premières lignes
Dans un précédent article, « Forces armées et dynamique de la paix », paru dans notre numéro de juillet, l'auteur, a évoqué la situation du chrétien face à la paix et à la guerre. Ce problème ne se sépare pas en fait de celui de l'Église et de la politique. Soulignant qu'il procède ici d'un point de vue essentiellement théologique, l'auteur vise à faire comprendre la démarche de l'Église à partir de l'intérieur de celle-ci, entendue non pas comme un appareil hiérarchique mais bien comme une communauté dynamique vivant de l'Évangile. Lire les premières lignes
Servie par une diplomatie manœuvrière dont la souplesse tactique n'exclut pas la fermeté des choix stratégiques, la politique étrangère de l'Algérie fait aujourd'hui de ce pays un modèle pour les non-alignés. L'auteur, correspondant du journal Le Monde à Alger a, dans un précédent article (« Panorama de l'Algérie moderne : une triple révolution industrielle, agraire et culturelle », octobre 1974), présenté la situation politique intérieure et l'économie de l'Algérie.
Depuis avril 1974, plusieurs textes de la RDN ont situé la place de l'informatique dans les Armées et ont décrit les structures existant au sein du ministère (avril 1974 ; mai 1974 ; juin 1974 et novembre 1974). Celui-ci a pour objet de faire le point général de cette question et d'insister sur un domaine encore peu défriché : l'informatique de commandement. Lire les premières lignes
La crise de l'énergie va-t-elle faciliter ou au contraire compliquer le problème de la pollution ? On peut en discuter. Il est certain que le renchérissement des hydrocarbures vient s'ajouter inopportunément au coût des dispositifs antipollution. Il est certain aussi que le développement dans les prochaines années de plusieurs dizaines de centrales nucléaires d'une puissance d'un mégawatt pose des problèmes non négligeables, notamment pour les eaux fluviales. Ce sont ces problèmes que l'auteur, directeur général adjoint de la Société Centrale Immobilière de la Caisse des Dépôts (SCIC), évoque ici après avoir consacré un précédent article plus spécialement à la question de la pollution atmosphérique en général.
L’arme atomique n’est pas à la source de l’angoisse du monde moderne ; elle est l’affirmation de cette angoisse, l’accomplissement d’un grand désordre interne, et comme la concrétisation de la folie totalitaire de notre temps. Lorsque Einstein, Léo Szilard et d’autres savants émigrés d’Europe font porter au président Roosevelt le message qui arrachera la décision des responsables politiques, ils sont d’abord gouvernés par une crainte explicite : puisque l’arme est concevable, les nazis peuvent la découvrir les premiers. Il est vrai qu’ils sont également animés par un espoir plus secret : fonder sur l’apparition de l’arme absolue, sur la menace très réelle d’un désastre commun, pour la première fois dans l’Histoire, une « cité humaine » à l’échelle du monde, une « démocratie mondiale » — ainsi, selon le secrétaire d’État Stimson, « pourrait être renversé le cours de la civilisation ». Le bulletin des savants atomistes américains s’orne d’une horloge : la petite aiguille marque minuit, la grande s’en approche ou s’en éloigne selon les fluctuations de la politique internationale. « Le compte à rebours définit l’unique horaire, tous les mortels sont voyageurs du train-humanité, le monde est devenu idéal », écrit André Glucksmann dans son remarquable Discours de la Guerre (L’Herne, 1967). Puisque la guerre nucléaire est pure abstraction et croix sur le monde réel, l’arme absolue devient l’instrument de la prise du pouvoir de la raison. Puisque la lutte à mort ne pourrait conduire des adversaires nucléaires qu’à l’holocauste final, l’arme absolue devrait discipliner, ordonner, unifier les conduites sur la scène internationale. Lire les premières lignes
Les problèmes pétroliers et ceux que pose la coopération avec les pays du Moyen-Orient, qu'ils soient ou non producteurs de pétrole, ont des incidences directes sur l'aménagement du territoire. On ne s'étonnera donc pas de savoir que les auteurs de ces brèves notes rapportées d'une mission au Liban, en Égypte, au Koweït et en Iran sont deux attachés de recherche du Sésame (Système d'études du schéma d'aménagement), organe de prospective de la Datar (Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale).
Chroniques
La grave crise provoquée par le renchérissement brutal et considérable du coût de l’énergie continue à développer ses effets directs, tandis que l’on prend conscience de l’ampleur de ses effets indirects. Si elle n’a pas provoqué le mouvement général d’inflation, elle l’a accéléré ; elle a ainsi contraint tous les pays à affronter un problème devant lequel aucun d’entre eux ne peut se dérober, et il semble qu’aucune solution strictement « nationale » ne soit à la mesure de ce problème. Lire les premières lignes
L’Institut international d’études stratégiques (1) a publié en septembre 1974 son document annuel, seizième du genre, intitulé : The Military Balance 1974-1975. Ce document bien connu des spécialistes donne, regroupés par zones géographiques, les effectifs, les unités et les matériels des armées de terre, des marines et des armées de l’air de 125 pays du monde et de quatre alliances, tels qu’ils paraissent avoir existé au 1er juillet 1974. Il est ainsi possible de mettre à jour la situation des forces des différentes nations du monde et d’analyser leurs potentiels militaires ainsi que l’effort financier qu’elles consentent pour leur défense. On peut également mesurer l’impact des événements récents : application du Traité de limitation des armes stratégiques (SALT 1), guerre israélo-arabe d’octobre, transformation de certaines armées en armées de métier, etc. Lire les premières lignes
En juillet 1974, M. Valéry Giscard d’Estaing avait annoncé son intention de « conduire un effort d’analyse et de réflexion » afin de « définir clairement les objectifs et les moyens de la défense ». Aussi attendait-on avec impatience le résultat des études auxquelles le président de la République s’était livré et des réunions ministérielles restreintes ainsi que des Conseils de défense qu’il avait présidés au cours des trois derniers mois. Le Conseil de défense du 10 octobre avait été suivi d’un communiqué affirmant l’attachement du gouvernement à la politique de dissuasion. On ne soupçonnait pas cependant à cette date les novations importantes que le chef de l’État se réservait d’annoncer au cours de sa conférence de presse du 24 octobre. Lire les premières lignes
Les grandes lignes du budget de l’Armée de terre données ci-après ne sont pas encore définitives. En effet ce sont celles du projet de budget avant sa présentation au Parlement. Ce dernier peut donc leur apporter des modifications. Par ailleurs, il n’a pas été tenu compte des implications dans le titre V des prélèvements effectués sur ce titre au profit du titre III et décidés à la suite du Conseil de défense du 10 octobre 1974, la lettre rectificative ne nous étant pas encore parvenue. Lire les premières lignes
Bibliographie
Certains, dont nous sommes, auraient sans doute préféré que l’auteur attende quelques années encore avant de livrer au public une étude de cette importance sur Franco et le franquisme. Car, tout de même ! un minimum de recul et de perspective sont nécessaires à celui qui veut faire œuvre d’historien – et Édouard de Blaye peut dans une certaine mesure, bien que journaliste professionnel, y prétendre – pour porter un jugement valable sur un homme de la stature de Franco et sur une période aussi importante dans l’histoire de l’Espagne. Lire la suite
Ce 3e volume des souvenirs d’André Zeller couvre les dernières années, de 1954 à 1961, de son long périple militaire. Bien que le mot « dialogue » ait été conservé dans le titre de l’ouvrage, il ne s’agit plus cette fois d’une partition à deux voix. Le général parle tout seul et nous livre le résultat de ses réflexions sans les confronter avec celles d’un alter ego qui n’aurait pas pris part à l’action. Lire la suite
En une quinzaine de petits chapitres, dont certains débordent d’ailleurs du sujet indiqué par le titre de l’ouvrage, Alfred Georges s’efforce de démontrer la responsabilité fondamentale du général de Gaulle dans le déclenchement et la poursuite de la guerre d’Indochine. Démonstration appuyée sur des citations, des messages et des discours, sur des exégèses de divers textes gaulliens, mais étayé surtout sur la profonde inimitié que l’auteur voue à de Gaulle et au gaullisme. Certes, le général de Gaulle, par nature, connaissait peu les problèmes spécifiques d’Indochine ; certes, « homme du refus », il ne pouvait – viscéralement – accepter l’éviction brutale de la France des plus belles provinces de son Empire, bien qu’il ait prévu l’évolution fatale des rapports entre colonisateurs et colonisés. Mais le charger seul des responsabilités directes dans le déclenchement de la guerre est, semble-t-il, méconnaître la part de « jacobinisme » qui a toujours tempéré les ardeurs libérales ou progressistes des leaders de nos partis marxistes ou marxisants au pouvoir – ce qui était le cas en 1946-1947 –, c’est aussi oublier le caractère provocateur et délibérément agressif des leaders du Vietminh en 1946, quoi qu’ait pu en dire ou en penser leur chef Ho Chi Minh. Lire la suite
« J’ai de toute évidence beaucoup de choses à raconter, ayant été au centre des événements, en Auvergne, de l’automne 1942 jusqu’au printemps 1946 ». Effectivement. Appelé en octobre 1942 par le comité directeur de « Combat » à devenir le chef de réseau pour la région d’Auvergne (R6), le docteur Ingrand rejoint la région de Clermont-Ferrand où il exercera des responsabilités de plus en plus étendues dans la Résistance ; par la suite il sera également chef régional des MUR (regroupement de trois mouvements de résistance de zone sud), enfin Commissaire désigné de la République pour la région d’Auvergne, poste qu’il tint de la Libération jusqu’en 1946. Lire la suite
Il s’agit bien en dernière analyse, sinon d’une véritable étude historique au sens traditionnel du terme, du moins d’un livre qui a pour objet bien précis d’évoquer une certaine tranche de la vie de notre pays, donc d’un livre d’histoire. Mais cette histoire, nous déclare l’auteur lui-même, « ne s’attache pas à la reconstitution du passé, fut-elle, comme le veut la mode, non plus événementielle, mais sociale ou économique ». Ce qui intéresse Gaston Bonheur, c’est l’ambiance d’une époque, les rapports humains qui la caractérisent, les motivations des uns et des autres, et plus généralement tout ce qui, du passé des hommes, a survécu dans leur comportement présent. Lire la suite
L’histoire du Second Empire a d’abord été écrite par des historiens républicains qui détestaient ce régime, ses origines, ses principes, ses chefs, ses instruments et ses méthodes. Pour beaucoup, le Second Empire est resté associé au serment trahi, à la liberté étouffée, à la honte de la défaite. Cette opinion s’est prolongée jusqu’à nous avec M. Jacques Rougerie (Histoire de la France sous la direction de Georges Duby) et M. Maurice Agulhon (1848 ou l’apprentissage de la République, cf. compte rendu dans la RDN d’août-septembre 1973) : toutefois ces deux ouvrages font apparaître que l’Empire était non seulement inévitable, mais nécessaire. De même, Karl Marx écrivait : « La parodie de l’impérialisme était nécessaire pour libérer la masse de la nation française du poids de la tradition et dégager dans toute sa pureté l’antagonisme existant entre l’État et la société ». Lire la suite
« Pour qui sait les exigences du métier d’historien, écrire un récit de la libération de Marseille peut paraître aventure sans issue, défi sans modestie, gageure. Les archives sont inaccessibles, les journaux d’une pauvreté rare, les témoignages contradictoires, les passions restent frémissantes ». Lire la suite
Que ce livre est ambigu ! Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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